30/04/2014
Un touriste Neo-Zelandais tué à Mendoza
Je fais rarement dans le tragique, et ce n'est bien sûr pas la raison de ce blog.
Cependant, cherchant quelques informations sur ce qui s'est passé ce lundi, 15h, à Mendoza (le jour même ou je mettais en ligne un post sur cette ville), je n'ai absolument rien trouvé sur le Net francophone, si ce n'est ce petit article sur Tahiti Info !
On peut évidemment tout mettre sur le compte de la fatalité, voir du Destin pour certains ; n'empêche qu'il y a 6 semaines, je me trouvais moi aussi à Mendoza, me promenant seul avec mon sac à dos, sur la même Avenue Thaïs du même Parc San Martin ; et à quelques dizaines de mètres seulement de là où s'est déroulé le drame.
Dans ce même parc dont je vous vantais le charme dans le précédent article !
Si ce touriste avait été français, vous en auriez sans doute entendu parler, mais voilà, il était Néo-Zélandais ; et s'appelait Nicholas...
Deux autres touristes (dont un Français), rencontrés quelques jours auparavant à Bariloche, l'accompagnaient dans sa balade ; et l'on vu mourir de deux balles, pour un sac en bandoulière que les assassins n'arrivaient semble t-il pas à lui arracher...
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29/04/2014
Mendoza (jour 10 et fin !)
Les "Chevaux de Marly" du Parc San Martin.
(Mendoza, 17 mars 2014)
Le Paseo Sarmiento est piétonnier sur trois cuadras, soit environ 400 mètres.
Voilà, le récit de mon petit voyage de dix jours touche à sa fin !
Je serais bien resté perché dans la montagne plus longtemps, mais il était temps de rentrer. Je passais donc une nuit à Mendoza, d’où je devais prendre mon vol pour Buenos Aires.
Une fois de plus, je n'ai pas été vraiment emballé par la ville, même si j’admets que c'est la plus agréable des cinq "Capitales" de province que j'ai visité au cours de cette semaine.
La ville est verte et "aérée" et les avenues, à l'instar du Paseo Sarmiento, sont généreusement plantées de platanes. La place centrale est inhabituellement grande, puisque qu'elle couvre quatre "manzana" (paté de maison), soit un carré d'environ 250m de côté.
On trouve aussi quatre autres places (d'Espagne, d'Italie, du Chili et... San Martin) cette fois de taille "normale" et situées à un "cuadra" de chaque angle de la place centrale ; ce qui est également assez inhabituel...
Côté verdure, il y a encore le très joli Parc San martin, dessiné par l'incontournable Charles Thays, le créateur des principaux jardins de Buenos Aires. Ce parc est doté d'une imprésionnante grille d'entrée toute dorée, d'une réplique des Chevaux de Marly et d'un lac de près d'un kilomètre de long...
Mendoza a été victime en 1861 d'un tragique tremblement de terre qui a rasé la ville et tué 10 000 personnes. A partir de 1863, un Français, Jules Balofret,, a redessiné cette capitale régionale dont la population métropolitaine, forte d' 1 350 000 habitants, la hisse en quatrième position des centres urbains argentins, après Buenos Aires, Córdoba et Rosario...
L'hôtel Hyatt, place Independencia
La Plaza Pedro del Castillo doit son nom au conquistador qui fonda la ville (en 1561) en l'honneur de son maître Garcia Hurtado de Mendoza, gouverneur du Chili et vice-roi du Pérou.
Cette place, qui accueille un musée (fermé le lundi, jours de ma visite !) consacré à l'histoire de la ville ainsi que les ruines de l'église jésuite San Francisco, nous rappelle qu'ici battait le cœur de la cité avant le terrible tremblement de terre de mars 1861.
Suite à ce séisme, au cours duquel péri la moitié de la population, on transféra la place principale à deux kilomètres de là...
Ruines de l’Église San Francisco
A gauche, l'incontournable monument en l'honneur du Général San Martin, qui se trouve vous l'aurez deviné... Place San Martin !
La Maison du Gouvernement
La superbe grille d'entrée du Parc San Martin.
On aperçoit juste derrière une reproduction des Chevaux de Marly.
(Mendoza, 17 mars 2014)
On trouve en Argentine de nombreuses "Avenues Boulogne-sur-Mer". C'est en hommage au Général San Martin (eh oui! encore lui) qui décéda dans le Nord-Pas-de-Calais en 1850, après une vingtaine d'années d’exil (volontaire) en France.
J'ai visité la plupart des régions viticoles françaises et il y en a certaines dont les paysages m'ont réellement marqués. Ce ne fut pas vraiment le cas ici, autour de Mendoza, où tout est désespérément plat et plutôt fade ; en fait, seule parfois la vision de la Cordillère tout au fond relève un peu le tableau...
La bodéga Ruca Malen, au bord de la Ruta 7
(Mendoza, 17 mars 2014)
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27/04/2014
Sur la route de l'Aconcagua (jour 9)
(16 mars 2014)
Laguna "los Horcones"
L'Aconcagua, avec ses 6962 mètres, est le plus haut sommet des Amériques.
Un lièvre...
OK, je l'admet, le titre du post est un peu présomptueux : si j'ai vu l'Aconcagua, c'est tout de même d'assez loin, et je n'ai pas non plus suivi l'un des sentiers qui permet, après 8 ou 11 heures de marches d'accéder aux premiers camps de base !
En fait, quand j'évoque la "route de l'Aconcagua", je pense plutôt à ce tronçon de la Ruta 7 qui mène sur environ 80 kilomètres de Uspallata à la frontière chilienne, en longeant les vallées où coulent les Rios Mendoza et Las Cuevas : une très bonne route qui offre des paysages vraiment somptueux.
L'entrée du Parc de L'Aconcagua se trouve environ à trois kilomètres du Pont de l'Inca. On pose la voiture, et c'est parti pour un grand bol d'air frais.
J'ai eu également la chance d’apercevoir un couple de condors que je suis resté une bonne heure à contempler...
Un condor des Andes
Le pont suspendu ; c'est à partir de là que commencent les treks plus "physiques" !
Le couple de condors
Condor au-dessus de l'Aconcagua !
(16 mars 2014)
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22/04/2014
Le Pont de l'Inca
(Le Pont de l'Inca, 15 mars 2014)
El Puente del Inca se trouve à 70 km d'Uspallata, 130km de Mendoza et à environ 17 km de la frontière avec le Chili ; nous sommes à 2717 mètres d'altitude.
Restauration légère, commodités, magasins de souvenirs : tout est prévu pour les touristes dont le bus ne s'arrête qu'une poignée de minutes !
(Le Pont de l'Inca, 15 mars 2014)
Juste au dessus de ce qu'il reste des thermes, on trouve une petite chapelle. L'Hôtel Puente del Inca, qui se trouvait juste à côté, a été emporté par un éboulement en 1965, puis abandonné...
Depuis 2005, le pont est interdit au public ; les personnes sur la photo avaient semble-t-il quelque autorisation !
Une carte postale ou l'on découvre que la route passait alors "sur" le Pont de l'Inca...
Je ne suis pas certain que les visiteurs soient nombreux à venir jusqu'ici uniquement pour admirer le Pont de l'Inca ; mais comme ce dernier est heureusement situé juste au bord de la route, tous les voyageurs qui se rendent au Chili (ou qui en viennent), ou bien encore les randonneurs qui s'en vont crapahuter dans le Parc de l'Aconcagua tout proche, s'y attardent avec plaisir quelques instants.
Il faut dire que la visite est brève : on observe le pont depuis la rive Est du Rio de Las Cuevas ...et puis c'est tout : depuis 2005, par principe de précaution, l'accès au pont est en effet interdit au public ; officiellement pour risque d’écroulement, mais plus certainement pour éviter les accidents !
Fini donc l'escalade ou les trempettes dans une eau à 37°...
Mais bon, l'endroit a du charme et les couleurs sont extraordinaires, surtout quand le soleil est de la partie (ou la neige en hiver). Le Pont de l'Inca a aussi son histoire récente, celle d'un l'hôtel pour curistes fortunés, construit en 1917 et détruit par un dramatique éboulement en 1965. Seule subsiste aujourd'hui la petite chapelle et une partie des thermes.
Le pont a enfin bien évidemment sa légende qui se décline en de nombreuses versions ! En voici une parmi d'autres : un roi Inca était venu depuis Cuzco pour y guérir son fils atteint dune maladie inconnue. La source d'eau se trouvant de l'autre côté du rio, les braves soldats formèrent un pont de leur corps. Le père accompagna son fils boire l'eau miraculeuse de la source, et quand ils se retournèrent, les vaillants fantassins étaient tous pétrifiés... mais le fils guéri !
Les géologues avancent deux hypothèses quant à l'origine du pont qui mesure 48 mètres de long, 28 mètres de large et 8 mètres d’épaisseur : Une version "glace" et une version "moraine" ; dans les deux cas, ce sont les eaux thermales riches en sel, en fer et autre soufre qui ont cimenté avec le temps la couche de roches agglomérées sur le dessus...
Le Ferrocarril Trasandino fait partie intégrante de l'histoire de la Vallée, et il a sans doute largement contribué à la renommée du Pont de l'Inca où il déposait chaque années des centaines de curistes.
La ligne de chemin de fer, inaugurée en 1910, reliait sur 250 kilomètres Mendoza à Los Andes (au Chili). Elle transporta des passagers jusqu'en 1978, et du fret quatre années de plus.
En ce début de 20e siècle, les voyageurs n'avaient alors besoin que de 36 heures (correspondances incluses) pour rallier (sur 1 400km) le port de Buenos Aires, sur la côte atlantique, à celui de Valparaiso, côté pacifique.
Par la mer (en passant par le Cap Horn) il fallait alors compter 11 jours de traversée !
Cette voie ferroviaire était aussi, de fait, la transcontinentale la plus haute du monde : dans la vallée de Las Cuevas, située entre les massifs de l'Aconcagua (6962m) et du Juncal (5965m), le Trasandino empruntait, à 3200 mètres d'altitude, un étroit tunnel de 3,2km entre l'Argentine et le Chili.
Depuis 1980, c'est un nouveau tunnel, autoroutier cette fois, mais toujours parallèle au premier, qui a pris la relève...
Le transport aérien mettra un peu de temps avant de détrôner le rail ; ce n'est en effet qu'à partir de 1929 que l'Aéropostale (et ses mythiques pionniers : Jean Mermoz, Henri Guillaumet ou bien encore Antoine de Saint-Exupéry) ouvrira ses premières lignes régulières destinées à transporter le courrier et quelques marchandises...
La "estación Puente del Inca"
(15 mars 2014)
02:14 Publié dans De Tucuman à Mendoza, Périples argentins, Voyages | Lien permanent | Commentaires (0)
18/04/2014
De San Juan à Uspallata (jour 8)
"Vérifiez la hauteur de l'eau avant de traverser" !
(San Juan, 15 mars 2014)
Une fois de plus, la plaza mayor (la place principale) de la ville se nomme "Place du 25 Mai"; on y retrouve (comme d'habitude !) la cathédrale, mais également ce monument à la mémoire du Président Sarmiento...
La cathédrale originelle de 1712, consacrée à Saint Joseph, fut détruite en 1944 par un tremblement de terre qui ravagea la province. En 1979, on inaugurait ce nouvel édifice, aujourd'hui dédié à Saint-Jean-Baptiste...
On trouve à trois "cuadras" de la cathédrale la "Maison natale de Sarmiento".
Domingo Faustino Sarmiento est l'enfant du Pays. Homme politique, écrivain, directeur de presse, il accède à la Présidence en 1868. Fervent défenseur de la démocratie, il est également profondément engagé pour l'éducation, la laïcité, et la condition féminine. C''est un peu (pour faire court) le Jules Ferry Argentin. Ayant beaucoup voyagé de par le Monde, il en rapporte de nouvelles idées et tente de les appliquer au modèle argentin, faisant passer alors le pays, bien souvent à la botte de quelques petits dictateurs locaux (les caudillos) à une société plus moderne, éduquée et développée.
Comme pour la plupart des hommes politiques argentins du 19e siècle, cette médaille à bien sûr son revers : voici ce que par exemple Sarmiento disait des indiens : "Parviendrons-nous à exterminer les Indiens ? J’éprouve pour les sauvages d’Amérique une invincible répugnance, sans pouvoir y remédier. Cette canaille n’est autre chose que quelques Indiens répugnants que je donnerais l’ordre de pendre s’ils réapparaissaient aujourd’hui. Lautaro et Caupolicán sont des Indiens pouilleux, car ils le sont tous. Incapables de progrès, leur extermination est providentielle et utile, sublime et grande. Il y a lieu de les exterminer, sans pardonner même au petit, lequel possède déjà la haine instinctive contre l’homme civilisé",
Ou bien encore ce qu'il disait des juifs : "Le peuple juif. Dispersé sur toute la terre, à exercer l’usure et à accumuler des millions, rejetant la patrie dans laquelle il naît et meurt, au bénéfice d’une patrie idéale que baigne chichement le Jourdain, et à laquelle il ne pense pas retourner jamais. Ce songe, qui se perpétue depuis vingt ou trente siècles, car provenant de l’origine même de la race, continue jusqu’à aujourd’hui à perturber l’économie des sociétés dans lesquelles ils vivent, mais dont ils ne font pas partie. Et en ce moment même, dans la Russie barbare comme dans la Prusse illustre, s’élève le cri de répulsion contre ce peuple, qui se croit élu mais est dépourvu de sentiment humain, d’amour du prochain, d’attache à la terre, du culte de l’héroïsme, de vertu, des hauts faits où que ceux-ci se produisent"
Une sculpture de Sarmiento, devant "Sa" maison.
En ce huitième jour, je n'avais rien de vraiment prévu, si ce n'est de descendre plus au sud en direction de Mendoza.
La visite de San Juan fut assez rapide. Il ne reste rien de la cité coloniale, fondée en 1562 par Juan Jufré, depuis que le tremblement de terre de 1944 a dévasté la ville. Le seul vestige (redressé ?) étant la maison natale du 7e chef de l’État argentin.
Puis ce fut 170 kilomètres plutôt fades sur la route 40, définitivement moins pittoresque par ici que plus au nord.
Arrivé à Mendoza, je n'avais qu'une envie : de nouveau grimper dans la montagne !
Je décidais alors qu'Uspallata serait mon douillet refuge pour la nuit. A 20 km au sud de Mendoza, je m’engageais plein ouest sur la Ruta 7, cette route historique longue de 1200 km qui relie Buenos Aires à la frontière chilienne ! Des 600 à 800 mètres d'altitude rencontrés au cours de la journée, je repassais allègrement au-dessus des 2000 mètres, en remontant la sinueuse et magnifique vallée au fond de laquelle coulait, assez faiblement en cette saison, le Rio Mendoza !
Après un peu plus de 100 kilomètres, je découvrais alors comme une sorte d'oasis au beau milieu des sierras arides : Uspallata...
Les vignes de San Juan, avec en arrière plan, les Andes et la pré-cordillère...
Le lac de retenue de Potrerillos (où passait la Ruta 7 d'origine) a été inauguré en 2001. Il mesure environ 14 km de long sur 2 à 3 km de large...
Tout au long de la vallée, la route suit à la fois le Rio Mendoza, mais aussi la ligne de chemin de fer "Transandino" aujourd'hui désaffectée, qui reliât entre 1910 et 1984 les villes de Mendoza (en Argentine) et Santa Rosa de Los Andes (au Chili), distante d'environ 250 kilomètres !
(La vallée du Rio Mendoza, 15 mars 2014)
(Uspallata, 15 mars 2014)
(Uspallata, 15 mars 2014)
22:09 Publié dans De Tucuman à Mendoza, Périples argentins, Voyages | Lien permanent | Commentaires (0)
15/04/2014
Où je rate la Vallée Fertile... (jours 7)
(Vendredi 14 mars 2014)
Euh ! Là non, c'est vraiment pas possible !
Pour ce septième jour, mon plan était bétonné : à peine plus de 200 km pour me rendre de San Agustin à San Juan, plus au sud ; une journée super cool, à découvrir sereinement la fameuse Vallée Fertile...
Mais une fois de plus, je jouais de malchance ; suite aux orages (apparemment) diluviens de la veille, je trouvais la route coupée juste à la sortie de San Agustin del Valle Fèrtil. La ruta 27 qui part à l'Est l'était également.
Zéro solution, sauf de remonter plein nord et faire un grand détour par Patquia (petite bourgade insignifiante que je hais maintenant pour avoir du y passer trois fois à mon corps défendant !), puis Chepes.
Avec bien plus de 500km au compteur à l'arrivée, j'explosais évidemment un peu le programme !
Les routes (assez monotones) que je découvris ce jour là me donnèrent une petite idée de ce à quoi s'attendre quand l'eau se déchaîne...
Plus de 300km pour un simple détour ! Welcome Argentina !
Et puis là, heureusement qu'il y a une déviation :)
(Vendredi 14 mars 2014)
Autels en l'honneur du Gauchito Gil...
Ces quelques centaines de kilomètres m'ont aussi permis de découvrir ces dizaines d'autels, entre autres à la gloire du Gauchito Gil (comme ci-dessus) ou bien à celle de La Difunta Correa (ci-dessous).
Hasard ou habile transition, c'est le seul moment de la journée ou je profitais d'une pause bien méritée afin de visiter, à Vallecito, le fameux
Sanctuaire de la Difunta Correa...
De nombreuse vignes annonçaient la ville de San Juan...
02:23 Publié dans De Tucuman à Mendoza, Périples argentins, Voyages | Lien permanent | Commentaires (0)
13/04/2014
Le Sanctuaire de la Difunta Correa à Vallecito
Sur le bord d'une route, des centaines de bouteilles d'eau sont amassées autour d'un petit autel dédié à la "Défunte Correa".
(Vallecito, 14 mars 2014)
On trouve dans la partie basse du sanctuaire une vingtaine de "chapelles" dont les murs sont recouverts d’ex-voto.
La chapelle où reposerait le corps de Deolinda, et toujours de l'eau pour apaiser sa soif par delà la mort...
Syncrétisme totalement assumé sur cet autel ou se côtoient entre autres la Difunta Correa, le Christ, Gauchito Gil (avec son foulard rouge) ou bien encore la Vierge de Luján !
Les offrandes, rassemblées pêle-mêle mais par genre, représentent soit des vœux, soit des remerciements suite à une faveur obtenue : ici des maisons et des jouets, là des trophées sportifs, où bien encore des cadres et des robes de mariée !
On découvre, dressés sur le bord des routes argentines, des milliers d'humbles petits sanctuaires, souvent fait de bric et de broc.
S'ils sont parfois dédiés à quelques Saintes et Saints (ou bien encore à des personnes décédées lors d'un accident), les grands "vainqueurs" toutes catégories confondues de ces érections sauvages sont, sans conteste, la Difunta Correa et le Gauchito Gil.
Ces deux personnages (réels ou mythiques, selon le point de vue de chacun, mais qui n'ont jamais été "sanctifié" par l’Église) font l'objet d'un culte absolument incroyable, infiniment plus important que pour la plupart des autres Saints ; ils attirent à eux deux les pèlerins par centaines de milliers.
Ici, à Vallecito (un petit village situé à une soixantaine de kilomètres de San Juan, capitale de la province éponyme), on parle d'un million de fervents visiteurs qui viennent chaque année se recueillir dans le sanctuaire de la Difunta Correa !
Tout parait ici tellement décalé pour le profane, qu'il n'y a plus vraiment lieu de s’étonner en découvrant, ici une montagne de vélos, ou bien là un musée ou trône les gants de boxes, le short où la serviette de bain de quelques célébrités...
Une galerie couverte (et aussi passablement recouverte !) mène au petit sanctuaire en haut de la colline. C'est apparemment l'endroit idéal pour y laisser sa plaque minéralogique !
Deolinda Correa était une jeune femme dont l’époux fut recruté durant l'une des guerres civiles qui agita l'Argentine au milieu du 19ème siècle.
Inquiète pour son mari elle entreprit de suivre, avec son jeune bébé la petite armée jusque dans les déserts reculés de San Juan. Ses maigres provisions épuisées, elle se coucha à l’ombre d’un arbre, son fils au sein, et finit par mourir de soif, de faim et d’épuisement.
Des muletiers retrouvèrent le lendemain son corps sans vie, mais le nourrisson, qui avait continué à téter sa mère, était toujours vivant.
On ne connaît pas avec certitude le destin de cet enfant, mais sa mère reposerait depuis ici, au pied de la petite colline de Vallecito.
On attribua très vite à cette mère formidable (mais également épouse exemplaire puisque prête à tout pour son mari !) de nombreux miracles, à commencer par celui de la survie de son fils par delà sa propre mort...
Partout sur la colline, de petites maisons de bois et de carton comme autant d'ex-voto.
Des vêtement, des drapeaux, des photos, des chaussures, des casques de chantier, ... : un vrai inventaire à la Prévert ! Et toujours bien sûr des bouteilles d'eau, comme sur le bord des routes.
En haut de la colline, deux représentations taille nature de la Difunta : c'est ici qu'elle serait décédée...
(Vallecito, vendredi 14 mars)
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08/04/2014
De Villa Unión à San Agustin del Valle Fértil (jour 6)
(Villa Unión, 13 mars 2014)
La saison des vendanges touche à sa fin et les grappes sur les ceps se font rares...
Ma petite Clio qui s'est pendant dix jours parfaitement comportée !
Journée plutôt calme. J'avais décidé de visiter le Parc Ischigualasto avant de me diriger vers San Agustin del Valle Fértil, soit 200 kilomètres environ. La journée, commencée sous un soleil radieux, finissait sous un ciel chargé qui annonçait les orages de la nuit...
Je passait aussi en quelques kilomètres d'une vallée extrêmement aride à une autre qui ne porte pas son nom tout à fait par hasard !
(San Agustin del Valle Fértil, 13 mars 2014)
Le lac de retenue de San Agustin
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05/04/2014
Le Parc d'Ischigualasto (la Vallée de la Lune)
(Parc d'Ischigualasto, 13 mars 2014)
Ischigualasto : la moitié des blogs et des guides affirment que ce nom signifie " terre sans vie". L'autre moitié des blogs et des guides (ainsi que wikipedia) opte pour " le lieu où se pose la lune"... ce qui vous l'avouerez n'a vraiment rien à voir !
Ce mot est pourtant censé venir du Quechua, une langue encore vivante, et je n'en connais toujours pas avec certitude l'origine !
Juste avant d'arriver au parc, deux maras traversent (paisiblement) la route. Ce sont les premiers que je vois ailleurs qu'au zoo de Buenos Aires !
Le premier arrêt est pour nous présenter le site et nous rappeler les consignes (faites pas ci, faites pas ça !). On a même la chance contempler sous un rocher les uniques fossiles (de plantes)...de la matinée !
(Parc d'Ischigualasto, 13 mars 2014)
Le second arrêt sera pour la fameuse "Vallée de la Lune", l'autre nom donné au parc provincial ; c'est évidemment plus facile à retenir que "Ischigualasto" !
Et rebelote : pendant cette troisième (et dernière) visite "encadrée" de la semaine, j'ai de nouveau rongé mon frein et tempéré ma frustration !
Mais heureusement, comme pour le Cañon de Talampaya et la Laguna Brava, il me restait le paysage, assez extraordinaire pour me sauver la mise...
Avant d'écrire un article, je me promène souvent sur le net, pour, avant tout, recouper des informations qui me semblent approximatives ou même parfois carrément farfelues. Ce que j'ai découvert sur les blogs à propos de ce parc fut assez navrant, dans le sens ou tout le monde dit exactement la même chose et montre exactement les mêmes images !
Ceci pour la bonne raison que tout le monde a fait, au mètre près, le même parcours (d'ailleurs aussi peut-être avec le même guide !). Vous ne trouverez donc rien de bien original dans ce post !
La visite se fait en convoi de voitures particulières qui cheminent à la queue leu-leu, avec en prime la poussière de celui qui vous précède (nous étions ce jeudi-là, en basse saison, 13 voitures et environ 32 touristes !). Cinq arrêts sont prévus sur les vingt premiers kilomètres, puis il faut refaire la même distance pour retourner jusqu'à l'entrée du parc (il y a une seconde piste, mais elle n'était pas praticable ce jour là).
Les arrêts durent entre 15 et 20 minutes et le "tour" complet environ 3 heures.
Sincèrement, je n'ai pas trop aimé la visite, ou plutôt devrais-je dire la "façon" dont elle est organisée...
Et puis nous vendre à tout bout de champ que l'endroit est juste exceptionnel ; qu'on y trouve (ou a trouvé) des centaines de squelettes de dinosaures ayant vécu sur des périodes couvrant plusieurs millions d'années ; que c'est une incroyable et unique (au monde!) réserve fossilifère ; pour en fin de compte ne nous montrer qu'une unique et petite fougère de cinq centimètres de long, c'est vous l'avouerez un brin frustrant !
On découvre au troisième arrêt les fameuses "boules". Là encore je suis dans l'expectative : certains disent qu'il y en a des centaines à travers le parc, d'autres qu'elles sont toutes rassemblées ici afin de les protéger des vols ! Allez savoir...
Quant à leur origine, on lit aussi un peu n'importe quoi, comme par exemple ICI : "elles se sont formées dans les montagnes et sont descendues dans la plaine". Ben oui, genre elles ont roulé jusqu'en bas avec le temps... C'est passablement idiot, mais en définitive assez joli :)
Et à ceux qui ânonnent en boucle que c'est le seul endroit au monde où l'on trouve ce type de bouboule, qu'ils aillent jeter un coup d'oeil par ICI. J'ajouterais enfin que j'en possède d'ailleurs une de ce genre, mais que la mienne vient du désert... lybique !
(Parc d'Ischigualasto, 13 mars 2014)
Ça, c'est le "sous-marin (sic), au quatrième arrêt !
On aperçoit souvent à Ischigalasto des renards gris d'Argentine (Lycalopex griseus). Ces derniers, habitués au va-et-vient quotidien des voitures, viennent en quête de quelque nourriture abandonnée par le visiteur...
(Parc d'Ischigualasto, 13 mars 2014)
Et enfin "le champignon" (mon dieu que c'est original!) au cinquième et dernier arrêt...
(Parc d'Ischigualasto, 13 mars 2014)
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