26/02/2014
Le Cimetière de Chacarita (et la tombe de Carlos Gardel)
(Tombe de Carlos Gardel, Cimetière de Chacarita, février 2014)
L'entrée du Cimetière
(Cimetière de Chacarita, février 2014)
Le Cimetière de Chacarita (ou de La Chacarita) est, avec la "réserve écologique", l'un des rares espaces de la capitale vraiment reposant (et ce ne sont pas les habitants des lieux qui me contrediront !).
Il y a bien sûr également le grand ensemble que forment autours des "Bois de Palermo" le Parc zoologique, le Jardin japonais, la Roseraie, le Jardin botanique, etc...
Mais si chacun de ces parcs a un réel intérêt, il n'est cependant pas toujours évident d'y trouver le calme, ou devrais-je dire le silence : en cause les grandes avenues qui les longent ou les traversent, la proximité de l'aéroport national, sans compter bien sûr les centaines de badauds !
A Chacarita, le calme règne, vraiment, et il y a même des chances que vous y soyez le seul touriste le jour de votre visite !
Couvrant 95 hectares, ce cimetière est de loin le plus grand des trois que compte la capitale : il y a aussi celui de San José de Flores, quatre fois plus petit (25 ha) et celui de Recoleta (5,5 ha) dont la renommée est donc inversement proportionnelle à la surface !
Pour vous donner une petite idée, le Père-Lachaise, à Paris, fait 48 ha....
En 1871, une violente épidémie de fièvre jaune décime la population de Buenos Aires. La ville va perdre en quelques mois plus de 10% de sa population (entre 15 000 et 20 000 personnes selon les chiffres). Les cimetières de la capitale affichent déjà complet et le voisinage est étonnamment peu enclins à voir débarquer de si douteux trépassés !
La municipalité décide alors de créer un nouveau cimetière, un peu plus loin à l'ouest, dans une zone plus connue sous le nom de "las chacras de los Jesuitas" (chacra désignant en quechua une ferme ou un bâtiment agricole). Cela donnera son nom à La Chacarita...
Ce premier cimetière, officiellement fermé en 1875, continuera pourtant de fonctionner jusqu'en 1887, date à laquelle est créé, à quelques centaines de mètres, le "Cimetière de l'ouest". Après quelques années, ce dernier finira par reprendre l'ancien nom "Chacarita", qui est par ailleurs également celui de ce quartier.
Pour le touriste de passage, la seule "personnalité" renommée à reposer à Recoleta, c'est Evita Peron. Pour le même touriste, ce sera donc ici Carlos Gardel. De nombreuses gloires Argentines sont bien évidemment présentes dans les allées de Chacarita, mais elles restent peu connues des étrangers !
Pas de chance, le Che est enterré à Cuba et Borges à Genève !
Le cimetière s'organise autour de trois espaces : dés l'entrée, de larges avenues bordées de caveaux et autres sépultures assez classiques, de la fin du 19ème au début du 20ème, comme on les rencontre a Recoleta.
Au centre, le columbarium, qui occupe un immense espace en sous-sol. il est constitué par des dizaines de galeries sur deux niveaux, toutes interconnectées.
Enfin, plus à l'ouest, un cimetière plus "traditionnel", avec ses tombes toutes simples, gazonnées et fleuries, marquées souvent que d'une simple croix de bois...
Le columbarium de Chacarita
La sépulture la plus fameuse de Chacarita, celle de Carlos Gardel : né à Toulouse en 1890, naturalisé Argentin, il décèdera dans un accident d'avion en Colombie en 1935.
Le cimetière compte également depuis 1892 deux secteurs privés, destinés aux communautés protestantes, allemande et Britannique.
Dans un coin du cimetière, quelques artistes fameux du monde du tango, comme Osvaldo Pugliese, Aníbal Troilo, ou bien encore Agustin Magaldi, semblent avoir été rassemblés pour un dernier boeuf...
Evita, inhumée à Recoleta, a tout de même droit ici à un cénotaphe...
23:23 Publié dans Buenos Aires, Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
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