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15/01/2015

Dakar 2015, étape 10 : Calama (Chili) - Salta / Cachi (Argentine)

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(14 janvier 2015)

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Cette 10e étape fut la presque la même pour tous, mis à part sur la fin : départ de Calama au Chili, passage de la frontière et traversée de Salinas Grandes à 3600 mètres d'altitude.

Puis les autos et les camions (852km dont 358 de spéciale) prirent le chemin de Salta, alors que les motos et les quads (891km dont 371 de spéciale) poussaient jusqu'à Cachi en passant par le Paso de l'Acay, le col le plus haut d'Argentine, à 4970 mètres !

C'était une étape marathon, donc sans assistance ce soir au bivouac...

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L'espagnol Barreda gagne l'étape, devant son compatriote Coma, une belle compensation après sa très décevante prestation sur le Salar d'Uyuni, où il a perdu toute chance de podium. Coma justement, qui lui conforte lui sa première place au général.

C'est bien le polonais Sonik, 4e de l'étape, qui réalise sans le vouloir la meilleure opération du jour : ses challengers au général depuis le début de la compétition (le chilien Casale et uruguayen Lafuente) abandonnent tous deux la course ce soir. Il a maintenant devant lui un boulevard pour la victoire, avec près de 3h d'avance sur son second au général !

Le qatari Al Attiya s'offre quant à lui une nouvelle victoire d'étape devant l'argentin Terranova et le saoudien Alarajhi. Au général, et à seulement trois jours de l'arrivée, le prince et sa mini ont presque 30mn d'avance sur la Toyota du sud-africain De Villiers, deuxième au général.

Côté camion, ça en devient lassant, toujours trois Kamaz (tous russes) caracolent en tête...

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(14 janvier 2015)

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Et toutes les photos proviennent évidemment d'Internet, car j'ai un travail, quoiqu'en pensent certains :)

14/01/2015

Dakar 2015, étape 9 : Iquique - Calama

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(13 janvier 2015)

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(13 janvier 2015)

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L'étape du jour (88km de liaison et 450kmde spéciale) entre Iquique et Calama n'a pas vraiment bouleversé le classement général : Coma, Al Attiyah et Sonik confirment leur leadership...

A quatre jours de l'arrivée, les abandons se comptent pourtant par dizaines : entre 40 à 50% des motos, quads et autos ont désormais quitté ce 36e Dakar !

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3e à l'étape, l'espagnol Coma sur sa KTM conforte sa première place au général, mais seulement à 5mn de son plus dangereux adversaire (du moment), le portugais Goncalves sur Honda.

Second à l'étape, le polonais Sonik,  sur son quad Yamaha, conforte sa première place au général. L'espagnol Casale, à 4mn, reste définitivement son plus coriace challenger alors qu'à la 3e du général, l’uruguayen Lafuente pointe déjà à plus de 50mn de retard sur ce peloton de tête !

Si l'espagnol Roma a rempoté une magnifique étape, il se retrouve pourtant très loin au classement général (25e place). C'est le prince Al Attiya sur sa Mini qui conserve, royal, son titre, talonné, comme il en à pris l'habitude depuis le début de la compétition, par le sud africain De Villiers...

Côté camion, encore 3 Kamaz et trois équipages russes au général : ça en devient lassant...

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C'est également aujourd'hui le triste l'anniversaire de la disparition de Daniel Balavoine, mort dans un accident d'hélicoptère le 14 janvier 1986 sur l'étape malienne du Dakar qui le menait de Gao à Gourma-Rharous : RIP

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(13 janvier 2015)

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Et toutes les photos (de ces étapes) proviennent évidemment d'Internet, car j'ai un travail, quoiqu'en pensent certains :)

13/01/2015

Dakar 2015, étape 7 et 8 : Iquique (Chili) - Uyuni (Bolivie), puis retour à Iquique

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(10,11 et 12 janvier 2015)

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(10,11 et 12 janvier 2015)

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J'ai décidé de traiter de ces deux dernières étapes dans le même post afin de simplifier un peu les choses et de ne donner les résultats des courses (!) qu'a l'issue de cette parenthèse "bolivienne"...

En effet, le déroulé de ce WE était assez complexe, puisqu'on y alternait les départs vers le Salar d'Uyuni (épreuve "marathon", c'est à dire sans assistance au bivouac), les jours de repos et le retour à Iquique.

Pour faire simple, ça ressemblait à ça :

Samedi 10 : départ pour les autos vers Uyuni, repos pour les motos et les quads
Dimanche 11 : retour des autos à Iquique et départ des motos et des quads vers Uyuni
Lundi 12 : retour des motos et des quads à Iquique et repos pour les autos

Pour compliquer un peu le tout, les camions n'ont pas participé à cette aventure bolivienne et ont eu droit à leurs deux circuits (différents) samedi et dimanche ; avec évidemment un jour de repos le lundi !

Le Dakar connaissait donc pour la première fois une journée (celle du dimanche 11) avec 3 départs différents et (presque) simultanés ! Vous me suivez ?

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Les circuits pour les camions (samedi 10 et dimanche 11) ont consisté en des boucles (très sablonneuses) aux alentours d'Iquique et de la côte pacifique.

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Pour les autos, les motos et les quads, il y eu d'abord l'étape 7, celle qui "montait" à Uyuni, en contournant les salars par le nord : 717km dont 321 de spéciale. Étape durant laquelle les concurrents sont passés en quelques dizaines de kilomètres du niveau de la mer à plus de 3500 mètres d'altitude, avant d'attaquer la spéciale à des altitudes encore supérieures : entre 3600 et 3900 mètres.

C'est peu dire que beaucoup on vraiment souffert d'arriver à cette altitude sans avoir eu le temps de s'y préparer.

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L'arrivée à Uyuni !

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L'étape 8, celle qui "redescendait" vers Iquique (en passant entre les salars de Coipasa et d'Uyuni) n'a compté que 24km de liaison et, tenez vous bien, 784 km de spéciale !

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Il suffit de regarder les photos pour se rendre compte que les motos qui s'en retournaient à Iquique aujourd'hui n'ont pas eu vraiment la même météo que leurs camarades en auto partis la veille : du froid, de la grêle ainsi que beaucoup d'eau sur le salar ont mis à rude épreuve les hommes et leur monture. 7 abandons moto rien que pour aujourd'hui, dont 4 qui se trouvaient dans le top 20 du général !

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Le classement des motos s'en trouve donc profondément modifié, avec un Barreda qui se retrouve ce soir en queue de peloton après avoir caracolé en tête depuis Buenos Aires ! C'est son compatriote l'espagnol Coma, qui arrivé sagement 9e de l'étape, prend la première place du général et reste plus que jamais le meilleur candidat à sa propre succession (il a gagné en 2014!).

Notez l'excellente prestation de Madame Laia Sanz sur sa Honda, 5e de l'étape et maintenant 9e au général !

L'argentin Gonzalez Ferioli (19 ans!) arrive premier de l'étape, mais son quad aura bien du mal à rattraper le trio gagnant depuis une semaine : le chilien Casale, le polonais Sonik et l’uruguayen Lafuente.

Le saoudien Alrajhi et sa Toyota s'offre une première place dans cette 8e étape, ce qui le place maintenant 3e au général, mais à plus de 10mn tout de même des indétrônables qatari Al Attiya (Alias le prince et sa Mini) et le sud africain De Villiers (sur Toyota).

Trois camions Kamaz sont en tête du général ; trois équipages russes ; tout est dit !

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(10,11 et 12 janvier 2015)

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Mes photos du Salar d'Uyuni en mai dernier : ICI

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(10,11 et 12 janvier 2015)

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 Et toutes les photos (de ces étapes) proviennent évidemment d'Internet, car j'ai un travail, quoiqu'en pensent certains :)

10/01/2015

Dakar 2015, étape 6 : Antofagasta - Iquique

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Le Chilien Casale sur son quad Yamaha

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(Dakar 2015, 6e étape, 09 janvier 2015)

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L'argentin Terranova, 29e au général...

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Les concurrents ont aujourd'hui continué leur remontée vers le nord en longeant la côte pacifique : 370 km de liaison et, selon les catégories, entre 277 et 318km de spéciale. Le terrain était un peu celui de la veille, mais avec beaucoup plus de sable vers la fin de la spéciale.

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Pas de grands changements ce jour :

Si les portugais Rodrigues et Goncalves, ainsi que l'australien Price, font le podium c'est encore et toujours les espagnols Barreda et Coma qui s'incrustent (durablement) au général.

Pour l'étape comme pour le général, on retrouve comme hier en quad le trio Sonik, Casale et Lafuente.

En camion c'est toujours Nicolaev et Mardeev qui mènent le bal sur leur Kamaz.

Le Prince du Qatar en Mini est en passe de devenir le roi du Dakar ! Déja 3 victoires d'étape gagnées depuis Buenos Aires. Le sud africain De Villiers, comme hier, le talonne à 11mn.

A noter la belle remontée sur l'étape de l'espagnol Roma, également sur Mini, mais qui pointe tout de même 42eme au général !

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Iquique va devenir le principal bivouac pour les trois prochains jours, où vont s'alterner (suivant la catégorie) un jours de repos, un départ vers le salar d'Uyuni (en Bolivie), puis un retour à Iquique.

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(Dakar 2015, 6e étape, 09 janvier 2015)

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Le qatari Al Attiya survole pour le moment la compétition...

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 Et toutes les photos proviennent évidemment d'Internet, car j'ai un travail, quoiqu'en pensent certains :)

07/01/2015

Dakar 2015, étape 4 : Chilecito (Argentine) - Copiapo (Chili)

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(07 janvier 2015)

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Les concurrents se sont élancés ce matin à l'aube, car une longue étape de liaison (près de 600km, dont la majeure partie en Argentine) les attendait ; ils ont ensuite traversé la frontière chilienne au niveau du Paso de San Francisco.

Ils se trouvaient là à 4800 mètres d'altitude, 160km au nord de la Laguna Brava et 350km au sud du désert d'Atacama (à vol de condor!).

Passé la frontière, à l'est toute !, afin d'aller courir cette quatrième spéciale à 100% "chilienne".

Cette plutôt longue étape semble n'avoir pourtant pas laisser trop de séquelles : seuls 5 véhicules (uniquement des motos) ont abandonné l'épreuve aujourd'hui !

dakar.jpgPour ce qui est des motos justement, c'est assez simple : l'espagnol Barreda est premier de l'étape et premier au général ; l'espagnol Coma est lui second de l'étape et second au général ! Simple vous dis-je !

C'est d'ailleurs idem chez les quads, où les 4 premiers de l'étape se retrouvent (dans l'ordre!) aux trois premières places du général : le polonais Sonik, l'espagnol Casal et l’Uruguayen Lafuente.

Si l'espagnol Roma est second de l'étape sur sa Mini, il part très très loin pour ce qui est du général : à la 47e position. Ce qui n'est pas le cas d'Al Attiya (alias le Prince du Qatar), premier de l'étape et premier au général, ou bien encore De Villiers (le sud africain) troisième de l'étape et second au général.

Côté camion, les Kamaz et leur trois équipages russes raflent à la fois l'étape et le général ; rien à dire donc...

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(07 janvier 2015)

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Et je suis viscéralement un

 

"CHARLIE" ce soir...

 

05/06/2014

Les lagunas Cejar et Tebinquiche

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(Laguna Cejar, mai 2014)

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La Laguna Cejar a donné son nom à l'ensemble du site, mais c'est bien souvent dans la Laguna Piedras, très concentrée en sel, que les baigneurs vont barboter.

Ces différents points d'eau se trouvent à environ 18 km au sud de de San Pedro de Atacama, et, comme le village, à environ 2400 mètres d'altitude.

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La salinité diffère dans chacun des lacs, en fonction du type d'apport d'eau (ruisseau souterrain ou capillarité). J'ai lu tant de bêtises sur ce niveau de salinité que m'en tiendrais là !

Cependant, comme dans de nombreux lac salés (comme ICI à Siwa en 2007) j'ai pu jouer sans problème à "fluctuat nec mergitur" !

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Quant à la profondeur de ces bassins, c'est un peu comme pour la salinité, on trouve de tout sur le Net, de quelques mètres à ... 1500 mètres  (si, si , ICI, à la 14e ligne), ce qui tout simplement absurde...

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La teinte de l'eau, toujours transparente, évolue en fonction des heures du jour, de la saison et de la météo, mais toujours dans une incroyable palette de tons bleus qui  tournent parfois au vert profond...

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C'est là une une des plus sympathiques des excursions de l'après midi, qui plus est assez courte : on part de San Pedro à 15 heures et l'on y revient juste après le coucher du soleil.

Il n'y a pas beaucoup de route (de pistes salées, devrais-je dire) à faire car les sites se trouvent au maximum à 30 kilomètres du village. Il n'est cependant pas facile de s'orienter car le salar, de 80 km de long sur 30 km de large, est désespérément plat et que les panneaux indicateurs sont totalement inexistants. Les plus malins, en voitures particulières, prennent généralement "en chasse" les tours-opérateurs pour ne pas trop se perdre...

Cette excursion reste la seule occasion de nager ailleurs que dans une source à 30° ou 40°, ou dans une lagunes colorée et souvent chargée d'éléments naturels mais toxiques.

L'endroit dégage une atmosphère "bord de mer" très agréable, due sans doute au fait que les gens viennent ici plus pour s'amuser et se détendre que pour "découvrir et contempler"...

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On découvre du salar ce que les guides veulent bien nous en laisser découvrir.

Les touristes pensent par exemple que les fameux "Ojos del Salar" qu'ils visitent sont uniques, alors qu'il y en a beaucoup d'autres, dont deux d’ailleurs à moins de 500 mètres...

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On peut également se baigner dans l'un des deux "Ojos del Salar" (les yeux du salar), où l'eau est cette fois bien plus douce.

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(Ojos del Salar, mai 2014)

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(Salar de Tebinquiche, mai 2014)

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Le Salar de Tebinquiche a la particularité d'être recouvert (en grande partie) par seulement quelques centimètres d'eau ; l'occasion idéale de se prendre le temps d'une photo pour le Messie...

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Une fois n'est pas coutume : une petite photo de moi :)

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Tel un amer familier surgit le cône du volcan Licancabur dont le cratère culmine à 5 920 mètres d'altitude. (Pour démystifier un peu, il faut savoir que son versant chilien recèle encore des milliers de mines anti-personnel héritées de conflits avec la Bolivie dans les années 70 !)

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On termine l'après-midi avec un délicieux "pisco sour" (dont le Chili et le Pérou se conteste la paternité), face au soleil couchant.

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(Salar de Tebinquiche, mai 2014)

03/06/2014

Le Salar de Tara

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(Sur le chemin du Salar de Tara, mai 2014)

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Un des "monjes" (moines) de Pacana, à l'entrée du Parc National.

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Le Salar de Tara est situé à environ 4300 mètres d'altitude. Le Volcan Zapareli, dont le sommet à 5653 mètres marque la triple frontière entre le Chili, la Bolivie et l'Argentine, se trouve à moins de 20 km à vol d'oiseau !

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Les flamands n'étaient pas ce jour là au rendez-vous !

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(Le Salar de Tara, mai 2014)

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Après huit jours passés dans la région, et après surtout ma virée dans le Sud Lipez et Uyuni (que je vous raconterai dans les prochains posts), il était fatal que je commence à être un peu blasé. Cette dernière virée ne m'apportera donc rien de bien nouveau ; et même si je ne me lasse jamais de ces sublimes paysages, fussent-t-ils récurrents, il me faudra de nouveau "supporter" les diktats propres aux excursions !

Départ donc de San Pedro le matin en direction du Paso de Jama, le col qui marque la frontière avec l'Argentine. Après une centaine de kilomètres, on quitte la route parfaitement asphaltée pour un premier arrêt à l'entrée du Parc National Los Flamencos, où se trouvent quelques grands rochers épargnés par l'érosion. Les quelques véhicules qui font cette excursions ce jour là se retrouvent tous, comme de bien entendu, au même endroit. C'est cette fois par une piste, sur une trentaine de kilomètres, que lon arrive à notre second arrêt. Celui va durer au moins deux heures, puisqu'il s'agit de rejoindre à pied le bord de la lagune (à environ trois kilomètres) ou nous retrouverons notre guide-chauffeur parti préparer le déjeuner. Cette ballade sera l'un des rares moments sympa de la journée...

Toutes les voitures se retrouvent donc de nouveau au même endroit, au bord de la lagune, pour un léger buffet (nos voisins sont apparemment dans un tour "de luxe" : ils ont en effet droit à des chaises pliantes avec accoudoirs, et même un peu de vin !). 

Après nous êtres sustentés, nous reprenons la piste par où nous sommes venus, et retrouvant la route asphaltée, notre guide nous fait comprendre que dans sa grande bonté, il nous offre la chance de découvrir un autre salar. Ce "détour" lui prendra environ dix minutes, le temps de nous amener un peu plus loin sur un belvédère au bord de la route ; troisième et dernier arrêt ; retour à San Pedro...

Conclusion : si vous allez faire (ou avez fait) le Sud Lipez, vous pouvez zapper sans problème ; sinon, welcome dans le monde merveilleux de l'excursionite.

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(Le Salar de Tara, mai 2014)

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Vigognes...

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Le Paso de Jama, le col qui mène en Argentine est à une cinquantaine de kilomètres de là. Après la frontière, il faut compter environ 150 km de route jusqu'à Susques et 350km pour rejoindre San Salvador de Jujuy...

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(Mai 2014)

31/05/2014

Les Geysers del Tatio

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(Geysers del Tatio, mai 2014)

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(Geysers del Tatio, mai 2014)

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Quand on évoque le mot "geyser", on pense bien souvent en premier lieu à l'Islande, ce qui est doublement bien vu !

D'une part parce que c'est le Geysir, le plus célèbre geyser islandais (aujourd'hui éteint), qui à donné son nom à ce phénomène volcanique, et que d'autre part les seuls geysers d'Europe se trouvent uniquement en Islande...

Cette curiosité naturelle est en effet relativement rare, et il n'y a que dans une quinzaine de pays que l'on peux en admirer ; et là encore, il faut relativiser, car il sont nombreux, ces pays, à n'en compter que un ou deux actifs, comme par exemple en Argentine !

Si l'on souhaite en découvrir en quantité, hormis en Islande, il faut donc se rendre soit à Yellowstone aux USA (le vainqueur toutes catégories : ce parc national abrite en effet les deux tiers des geysers recensés dans le monde !), dans l'Ile du Nord de Nouvelle Zélande, ou bien ici, sur l'altiplano chilien.

J'omets volontairement ceux de la péninsule du Kamtchatka, à 9 fuseaux horaires de Moscou, pratiquement inaccessibles...

Il faut savoir enfin que les geysers sont très fragiles et qu’ils peuvent disparaître (ou bien apparaître !) suite à une modification naturelle des sols (éruption, tremblement de terre, glissement de terrain, ...) ou par l'intervention de l'homme (captation géothermique,...).

 

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Mais revenons à ceux qui nous intéressent aujourd'hui : Les Geysers del Tatio.

Avec près de 80 geysers actifs, c'est le plus grand site de l'hémisphère sud. On pourra cependant regretter que malgré leur grand nombre, il ne brillent pas par la hauteur de leur éruption qui ne ne mesure que six mètres au grand maximum (enfin c'est ce qu'on dit, parce que je n'en ai personnellement pas vu de si haute) ; on est en tout cas bien loin des 30 à 50 mètres de l'Old Faithful, ou même des 20 mètres du Strokkur !

J'aurais toujours pu me consoler en croyant (ce que les chiliens prétendent sans cesse) que c'était le champs de geyser le plus haut du monde (à 4 280 mètres d'altitude) avant que je découvre quelques jours plus tard, à 30 kilomètres de là, mais cette fois-ci du côté bolivien les Geysers de Sol de Mañana, à 4 850 mètres !!! 

Le site, qui s'étend sur environ 30 km² se trouve à 98 km au nord de San Pedro, au pied des volcans Tatio et Linzor qui marquent la frontière avec la Bolivie.

Les excursions partent le plus souvent de San Pedro de Atacama à 5h30 du matin (oui je sais, c'est la loose!) afin de "profiter", à l'aube, des cheminée de vapeur mises en valeur par la différence de température (car il peut faire jusqu'à -20° la nuit !).

 

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Pour la pause "petit-déjeuner", les guides en profitent pour faire cuire les œufs et réchauffer le lait...

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Une piscine est aménagée pour les plus courageux : il fait frisquet dehors !

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(Geysers del Tatio, mai 2014)

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Comme je commence à m'y habituer, les renards (zorro culpeo) ne sont pas toujours très loin des touristes...

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Les volcans alentours nous renseignent de toute évidence sur la vigueur de l'activité sismique!

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Le village de Machuca.

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La plupart (presque toutes, probablement) des excursions pour les geysers s'arrêtent, sur le chemin du retour, dans la communauté indigène du village de Machuca.

On y visite la minuscule église, et on y mange des empanadas au fromage de brebis et de délicieuses brochettes de lama...

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(Machuca, mai 2014)

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Les faîtes des maisons du village sont décorées de croix en laine multicolore...

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Un lama, avec en arrière plan le volcan Licancabur.

28/05/2014

Les vallées "de la Luna" et "de la Muerte"

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(La Vallée de la Mort, San Pedro de Atacama, Mai 2014)

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San Pedro de Atacama, ses oasis et son salar, sont bordés à l'est par les hauts sommets de la chaîne andine. A l'ouest, une "pré-cordillère", communément appelée la Cordillère de Sel, abrite la Vallée de la Lune et celle de la Mort...

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C'est sans doute l'excursion la plus affligeante que j'ai fait cette semaine là; malheureusement pour moi, car les sites valaient vraiment le détour (surtout la vallée de la Lune). Une des plus belles vues, je l'ai en fait découvert depuis les vitres du van qui me ramenait vers Calama (et son aéroport)... le jour du départ !

Programme : départ vers 15 heures, direction la "Valle de la Luna" : 1 arrêt pour payer l'entrée, 1 arrêt (assez) intéressant et un troisième totalement nul ! Puis direction la Vallée "de la Muerte", avec  un seul arrêt, cette fois pitoyable. Enfin, l'ultime halte : un promontoire qui surplombe San Pedro, avec juste une centaine d'autres touristes pour vous accompagner...

Un endroit calme à souhait, donc,  et idéal pour apprécier l'inévitable coucher de soleil...

Si vous passez par là, prenez le temps de visiter ces vallées, à pied, en vélo ou à cheval (bon, une voiture, c'est bien aussi !), et fuyez cette excursion minable...

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(La Vallée de la Lune, mai 2014) 

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En vélo depuis San Pedro de Atacama, il faut compter 5 km pour arriver jusqu'au parc. En comptant une dizaine de kilomètres pour le parcourir, ça fait tout de même au total une balade d'au moins 30 km... sous le soleil et à 2500 mètres d'altitude !

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Les agences ne savent plus quoi inventer, à l'instar de ce camion "safari", d'où les occupants peuvent siroter l'apéritif en admirant le coucher de soleil... trois mètres plus haut que tout le monde !

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26/05/2014

Les lagunas Miñiques et Miscanti

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(Lagunas Miñiques et Miscanti, mai 2014)

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Socaire se trouve à environ 90 kilomètres au sud de San Pedro de Atacama. On découvre ci-dessus sa petite église et une partie des terrasses, ainsi aménagées autour du petit village depuis près de 1000 ans!

20 kilomètres plus au sud, une piste monte en direction du Volcan Miñiques au pied duquel se trouvent les deux "lagunas".

Nous sommes passés en un peu plus d'une heure de 2500 à 4120 mètres d'altitude !

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La Laguna Miñiques, la plus petite, fait à peine 1,7 kilomètre de long.

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J'ai longtemps hésité à savoir si je devais  louer ou non une voiture pour ces quelques jours à Atacama. J'ai finalement décidé de ne pas le faire, puisque qu'ayant dans l'idée de passer du côté bolivien, le véhicule aurait été bloqué pour rien au moins quatre jours à San Pedro ! (il faut savoir aussi que le prix des locations est salé, et qu'il faut facilement compter 50 euros/jours pour un pot de yaourt et plus de 100 euros pour le premier 4x4 : seul, c'est la ruine ; à 3 ou 4, faut voir !).

Sans voiture, il n'y avait donc plus qu'une issue : l'excursion, ce truc qui m’insupporte vous pouvez même pas imaginer ! 

Autant vous le dire : je n'en ai apprécié aucune des cinq autour de San Pedro...

Si les agences se bousculent au village, ce n'est pas par leur imagination et leur créativité qu'elles se distinguent. Tout est formaté, identique, impersonnel, fade ; il n'est d'ailleurs pas rares que les agences se refilent les clients, histoire de rentabiliser les bus et les 4x4 ; pas de problème, puisque le programme est le même pour tous !

Et comme le touriste est là pour seulement 2 ou 3 jours, on s'arrange pour proposer des excursions bien calibrées : celles du matin (devrais-je dire de l'aube !) qui reviennent juste à temps pour l’immanquable déjeuner, puis celle qui de l'après midi, de 15h jusqu'au coucher du soleil... Il y en a aussi quelques-unes d'une journée (de 8h à 16/17 heures).

- les principales excursions du matin sont : "Geysers del Tatio"; "Valle ArcoiIris"; "Termas de Puritama"

- celles du soir : "Valle de la Luna y de la Muerte"; "Laguna Cejar y Ojo del Salar"

- celles de la journée complête : "Lagunas Altiplanicas" (Miñiques y Miscanti + Salar de Atacama); "Piedras Rojas"; "Salar de Tara".

C'est bien évidemment toujours au travers de la vitre que l'on voit les plus beaux paysages, et seulement au travers de la vitre ! Les excursionnistes ont en effet la fâcheuse habitude de rarement s’arrêter en chemin (sauf pour un tour aux toilettes ou bien à l'échoppe de souvenirs...).

Quand ils finissent par stopper le moteur, c'est toujours à moins de 50 mètres du "truc" à voir, d'où bien sûr les photos presque identiques que rapportent les touristes !

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Durant ce séjour dans l'altiplano, j'ai pu observer de très nombreuses hardes de vigognes (vicuñas). Cette altitude et ces rudes conditions climatiques ne conviennent apparemment pas au guanaco, qui est ici inexistant...

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Le volcan Miñiques surplombe les deux lacs du haut de ses 5910 mètres !

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La Laguna Miscanti, longue d'environ 6kilomètres, avec en arrière plan le Cordón de Puntas Negras .

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(Laguna Miscanti, mai 2014)

21/05/2014

Le Salar d'Atacama

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(Salar d'Atacama, mai 2014)

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(Salar d'Atacama, mai 2014)

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Un "salar" (ou "salinas") est le nom que l'on donne en Amérique du sud à un désert de sel.

C'est souvent à l'origine un lac dont l'alimentation en eau a été beaucoup moins importante que la forte évaporation ambiante.

Après des milliers d'années, les sédiments, constitués principalement de sels (chlorures, borates, carbonates et autres sulfates) apportés par les précipitations sur la chaîne andine voisine, se sont déposés dans le bassin sans être ensuite drainés vers la mer.

Le Salar d'Atacama, avec ses 3 000km² est le plus grand du Chili et le cinquième plus grand au monde. Il est à la même altitude que San Pedro, soit environ 2500 mètres.

La croûte du salar peut être plutôt lisse (comme c'est le cas à d'Uyuni ou à Salinas Grandes en Argentine) ou bien plutôt "tourmentée" comme ici : cela est dû au fait que les eaux du lac situé sous le salar, en s'évaporant, se "cimentent" avec les poussières et la sable apportés par les vents...

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Les zones d'extractions du Lithium : vue depuis l'avion du retour

et capture d'écran Google Earth.

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Les incroyables richesses de ces sols ont depuis le milieu du 19e siècle aiguisé l'appétit des puissances ; à commencer par le salpêtre (utilisé comme engrais mais également dans la fabrication de la poudre à canon) qui fut à l'origine de la Guerre du Pacifique (1879-1884) à l'issue de laquelle le Chili ravit à la Bolivie un territoire de 125 000km² et son unique accès à l'Océan Pacifique.

C'est aujourd'hui le lithium qui est devenu l'objet de toute les attentions : les salars de l'Altiplano bolivien, chilien et argentin (le fameux triangle du lithium) concentrent à eux seuls plus de 60% des réserves mondiales, et le Chili, grâce au seul Salar d'Atacama, en est aujourd'hui le premier producteur mondial.

Le lithium est très prisé dans l'industrie du verre, mais c'est surtout l’explosion de la demande pour la fabrication des batteries (pour l'automobile, la téléphonie et l'informatique) qui ont fait que son prix à décuplé ces dernières années.

Cette extraction "exponentielle" mais surtout hydrophage génère bien évidemment le dérèglement du fragile écosystème, ce qui n'est pas (encore) vraiment le premier souci des touristes de passage...

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Pluvier de la puna

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Flamant du Chili

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17/05/2014

San Pedro de Atacama (SPA)

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(San Pedro de Atacama, Mai 2014)

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Il ne reste pas grand chose de la première église dédié à San Pedro (Saint-Pierre), si ce n'est peut-être son inimitable style andin-colonial. La fondation du sanctuaire remonte au 16e siècle mais les murs actuels en briques d'adobe ont été érigés au 18e et 19e. La charpente en bois de caroubier et cactus semble elle aussi assez récente,

La tour d'origine, en bois, a été remplacée en 1964...

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(San Pedro de Atacama, Mai 2014)

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En toile de fond la Cordillère des Andes et ses volcans, dont le fameux Licancabur (dont je vous parlerai plus tard) qui marque la frontière avec la Bolivie.

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Si les rues en terre battue sont assez calme en journée (quand les touristes sont en excursion!), elle deviennent vite le soir noire de monde ! 

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Le Désert d'Atacama, avec ses 105 000 km², couvre près d' 1/7ème du territoire Chilien. C'est l'une des zones les plus arides au monde (seulement 0,8mm de pluie par an à Arica, par exemple) et celle qui présente la plus faible densité d'activité organique sur Terre !

san pedro de atacama .pngIl est bordé à l'est par une chaîne volcanique dont de nombreux sommets frôlent les 6000 mètres et qui font office de frontière "naturelle" avec la Bolivie et l'Argentine voisines.

Comme dans tout désert qui se respecte, on y trouve également quelques oasis, dont la plus fameuse : celle de San Pedro de Atacama, faiblement alimenté en eau par les Rios Puritama et Purificada.

Ce village d'environ cinq mille âmes est devenu depuis les années 1980 la principale plaque tournante du tourisme chilien : ses 4000 heures d'ensoleillement par an (ce qui signifie, pour faire court, du soleil tous les jours), la proximité de nombreux sites naturels (salars, lagunes, volcans, geysers, etc...) ou bien archéologiques, les activités multiples (randonnées à pied ou à cheval, ski sur les dunes, bains thermaux et autre promenade à vélo), la proximité des frontières argentine et bolivienne en on fait la cible idéale des touristes du monde entier.
San pedro est également le point de départ idéal pour une virée dans le Lipez jusqu'au salar d'Uyuni...

Ce succès a évidemment un prix : plus aucun descendant Atacameña n'habite les quelques rues en terre battue du village, aujourd'hui uniquement phagocytées par les hôtels, les bars-restaurants et les agences proposant toutes les mêmes excursions...

Les habitants, totalement inféodés au tourisme (bien plus rarement au travail d'extraction de minerais) se sont repliés au nord et à l'est du village, dans des zones moins sexy et assez loin du regard des visiteurs...

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Sur la jolie place qui jouxte l'église, on trouve quelques arbres centenaires.

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Le marché artisanal, dont la quasi totalité des produits proviennent de la Bolivie voisine... quand ce n'est pas de Chine !

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(San Pedro de Atacama, Mai 2014)

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L'Atacama est un désert d'altitude ; San Pedro se trouve à 2438m au dessus du niveau de la mer !

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Gustave Le Paige, prêtre jésuite Belge, également ethnologue et archéologue, a réuni à partir des années 50 une importante collection d'artefacts prouvant que la présence humaine sur les terres d'Atacama datait d'au moins 10 000 ans. 

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Le musée qui présente cette collection a probablement perdu une partie de ces visiteurs depuis 2008, date a laquelle il a cessé d'exposer des momies vieilles de 2500 ans !

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Poterie Atacameña (à droite) et Tiwanaku (à gauche)

La culture d'Atacama a fortement été  influencé par celle de Tiwanaku, qui domina la moitié sud des Andes entre le 5e et le 11e siècle. Le coeur de cette civilisation battait 800km plus au nord, près des rives du Lac Titicaca (voir mon post de juin 2009).

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Les rues sont bien calmes au petit matin...

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Les employés de tout ces commerces qui vivent du tourisme (chauffeur, guides, femme de chambre, cuisiniers, etc...) sont relégués aux abords du village, dans des maisons qui n'ont pas vraiment le charme "traditionnel" de l'adobe...

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(San Pedro de Atacama, Mai 2014)

10/06/2013

Santiago du Chili

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Basilique (et musée) de La Merced, 1763

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Le Théatre municipal de Santiago

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(Santiago du Chili, mars 2013)

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Eglise, Couvent et Musée "colonial" San Francisco (1575)

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La grande halle du "Mercado central" date de 1872.

Ce quadrilatère, de 100 mètres de côté, abrite principalement des poissonneries, mais également de nombreux restaurants propices à la dégustation des produits frais !

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1,50 euros le kilo de moules, et 7,30 celui de saumon !

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L'Université catholique pontificale de Santiago

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Je n'aurais pas la prétention de vous brosser en un seul article la réalité de Santiago.

Mais comme j'y ai passé quelques jours (en me rendant sur l'Ile de Pâques), je tenais à vous en faire découvrir, modestement, quelques aspects.

La fondation de la capitale du Chili (1541) est peu ou prou contemporaine de celles de Lima (1535) ou de Buenos Aires (1536). Il ne reste pourtant pas beaucoup de trace aujourd'hui de ce lointain passé...

Il faut dire (pour faire court) que le Chili fut longtemps dépendant de la Vice-royauté du Pérou (dont Lima était la capitale), et donc une région de "moindre importance".

A l'aube de son indépendance, le pays a dû alors batailler ferme face à ses puissants voisins pour se faire à son tour une place au soleil. Les frontières (presque) définitives du Chili ne datent d'ailleurs que de la fin du 19ème siècle !

Donc, comme je le disais, on ne trouve à Santiago que peu de vestige antérieurs au 19ème siècle, si ce n'est bien entendu des églises et des couvents, maintes fois reconstruits conséquemment aux violents séismes qui touchent régulièrement le pays (celui de février 2010 a fait plus de 700 victimes).

La capitale, qui accueille plus d'un tiers des 17 millions de Chiliens, est une ville moderne, propre, bien organisée, plutôt sûre et donc agréable à vivre, ou tout au moins, en ce qui me concerne, à visiter...

Elle doit sans doute aussi une grande partie de son charme à la Cordillière des Andes dont on découvre les sommets à l'est (enneigés une bonne partie de l'année), ainsi qu'à ses nombreuses collines (les cerros) du centre ville, dont le plus haut, celui de San Cristobal, culmine à 280 mètres.

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La "Torre Telefonica", est de par sa hauteur (143m), son design particulier, et sa situation centrale, un bon point de repère pour le promeneur...

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(Santiago du Chili, mars 2013)

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Sur la Plaza de Armas, il ne reste peu que de traces de la cathédrale Métropolitaine originelle, malmenée par de nombreux tremblements de terre.

Celle que nous découvrons aujourd'hui date essentiellement du 19ème.

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On trouve de nombreuses et larges avenues piétonnes au centre-ville...

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A cent cinquante mètres de la Plaza de Armas, l'Egise et le Couvent des Dominicains (fin du 18ème siècle)

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Il ne subsiste à Santiago que de très rares bâtiments de l'époque "coloniale" du type de la "Casa Colorada" (1769) qui accueille aujourd'hui le Musée de la Ville.

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Ce Palais "neo-classique" à longtemps abrité le Congrès du Chili

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L'ex-pharmacie Bentjerodt, dont les éléments furent réalisés en France avant d'être assemblés sur place.

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Le Palais de la Moneda (inauguré en 1805), siège de la Présidence, est sans aucun doute le bâtiment le plus emblématique de la capitale.

Il fut en partie détruit lors du coup d'état dirigé par Pinochet en 1973, durant lequel le Président Salvador Allende trouva la mort...

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Le Place de la Constitution (face à la Moneda) fait partie d'un vaste programme de réhabilitation qui courre tout au long de l'année 2013, et prive le visiteur d'autant de perspectives...

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Une des entrées du Cerro Santa Lucia, colline sur laquelle fut fondée la première "Santiago"...

C'est aujourd'hui un agréable parc d'où l'on a de jolis points de vue sur la ville.

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(Santiago du Chili, mars 2013)

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Au loin, dans le quartier de Providencia, la "Gran Torre Santiago", un gratte-ciel en cours d'achèvement qui mesurera 300 mètres de haut... 

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Le Musée des Beaux-Arts

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En ce dimanche du mois de mars, le "Parque Forestal" s'était transformé en une gigantesque friperie, tendance "hippie", ou fleurait bon les effluves de produits généralement prohibés...

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Un sympathique "Botero", juste derrière le Musée des Beaux-Arts

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Le métro de Santiago, celui dont on rêverait à Buenos Aires : 108 stations et un réseau de 110 km, soit le double de celui de la capitale argentine !

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Bellavista est un quartier branché, assurément plus bohème pour le moment que bourgeois ! On y trouve de nombreuses galeries, des bars et des restaurants, et plein de murs taggés !

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Le funiculaire qui monte au sommet du Cerro San Cristobal, date de 1925.

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(Santiago du Chili, mars 2013)

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La vierge, 280 mètres au dessus de la ville, "veille" sur les 5 millions de Santaguinos

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La Torre Telefonica (au premier plan), depuis le Cerro San Cristobal

30/05/2013

Les "cerros" de Valparaiso

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(Valparaiso, mars 2013)

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Je vous ai longuement parlé, ICI et LA, de Valparaiso, afin d'en faire connaissance.

Les images qui suivent ne sont, quant à elle, qu'une petite introduction aux multiples facettes que peuvent nous offrir les cerros (les collines) de la ville...

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(Valparaiso, mars 2013)

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Une (infime) partie du cimetière de Valparaiso

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(Valparaiso, mars 2013)

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(Valparaiso, mars 2013)

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Même si les couleurs ne manquent pas, on se rend facilement compte de la pauvreté de certains quartiers...

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(Valparaiso, mars 2013)

24/05/2013

Les funiculaires de Valparaiso

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(Valparaiso, mars 2013)

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Les "ascensores" font évidemment partie de l'iconographie locale

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Si l'on aperçoit généralement les funiculaires de très loin, d'autres en revanche, coincés au milieu d'immeubles, sont beaucoup plus difficiles à trouver.

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La renommée de Valparaiso est en grande partie due à ses fameux "ascensores" partant à l'assaut des "cerros".

Ces funiculaires (classés "Monument historique national") sont sans doute également pour beaucoup dans l'inscription en 2003 de la ville sur la liste du Patrimoine mondial de l'Unesco.

Mais les ascensores semblent aujourd'hui à bout de souffle, ... et en bout de course !

Malgré les promesses du gouvernement et de la municipalité de sauver un maximum de ces témoins d'un temps révolu, la situation parait assez mal engagée : sur les trente funiculaires construits entre 1883 et 1915, seul seize sont aujourd'hui encore debout ; quand à ceux qui fonctionnent "régulièrement", ils ne sont plus que cinq !

Le probléme vient surtout du fait qu'on ne peut pas installer ce genre de reliques dans un musée : un funiculaire n'existe que dans le mouvement !

Malheureusement, cela fait bien longtemps qu'ils ne sont plus rentables, et sans le tourisme, ils auraient probablement déjà disparu. La preuve en est que ce sont les deux ou trois quartiers les plus "branchés" et donc les plus visités qui restent encore principalement déservis.

C'est là la faute à personne ; c'est juste un changement d'époque : au début du siècle dernier, la plupart des habitations étaient construites à proximité des "terminus". Maintenant que la ville s'est étendue, les porteños optent évidemment pour des minibus ou des taxis collectifs pour se rendre toujours plus loin dans les collines.

Car, contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, les distances parcourues par les ascensores ne sont pas vraiment extraordinaires : les rampes font de 45 à 175 mètres de long, pour un dénivelé se situant de 20 à 50 mètres ; la durée d'un "voyage" dépasse donc rarement la minute (au maximum, il est d'une minute trente !) ; quant au coût, il est actuellement compris entre 200 et 300 pesos (soit moins de 0,50 euro).

Le problème, c'est qu'une ligne, quelle soit courte ou longue, nécessite au moins deux employés en permanence : un au départ et un à l'arrivée ! Il en faudrait des billets pour couvrir à la fois les salaires, l'entretien du matériel, la remise aux normes de sécurité, ainsi que l'electricité pour activer là mécanique ! (à ce propos :avant d'être électriques les moteurs furent hydrauliques, puis à vapeur...)

Quant aux touristes, reconnaissons que presque tous empruntent le funiculaire juste pour le "fun" (si j'ose dire), le nombre des marches à grimper si l'on décidait d'y aller à pied n'ayant rien de vraiment rédhibitoire...

Pour toutes ces raisons, je pense qu'il est peu probable que soient prochainement réhabilitées beaucoup de lignes. L'idéal serait sans doute de conserver les plus actives, de peut-être faire payer un peu plus cher le touriste, tout en conservant un prix attractif pour les rares Porteños qui utilisent encore régulièrement les "ascensores" !

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La plupart des cabines sont extrêmement sommaires, avec une chaise ou une banquette dans un coin ; les tourniquets sont d'époques !

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Celui-ci, on est sûr au moins qu'il n'est plus en service !

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(Valparaiso, mars 2013)

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Une porte de garage...

22/05/2013

La ville basse de Valparaiso

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(Valparaiso , mars 2013)

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La saison "estivale" semble bien terminée en ce mois de mars (l'été dure ici de décembre à février, comme dans tout l'hémisphère sud) et je n'ai  pas vu un seul touriste prendre la mer...

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Trois ou quatre porte-containers et autant de navires de guerre ; Une quinzaine de bateaux de pêche ; Valparaiso est à l'évidence un port plutôt "modeste"...

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(Valparaiso , mars 2013)

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Au milieu de la Plaza Sotomayor trône le monument dédié à Arturo Prat, un officier-héros de la Marine chilienne.

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Au fond de la place, adossé à la colline, le bâtiment tout bleu de l'Amirauté.

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(Valparaiso , mars 2013)

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A partir de la seconde moitié du 19ème siècle, alors que Valparaiso se développait autour de son port, Viña del Mar était choisie par les riches entrepreneurs pour y bâtir leur résidence secondaire.

Bordée par une longue plage de sable fin, elle est devenue aujourd'hui une station balnéaire réputée. 

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On voit bien sur ce plan les quelques rues à peu près rectilignes qui longe la côte. Plus en arrière, elles s'adaptent alors à la forme des collines (les cerros).

Au beau milieu de ce plan, la grande tâche "blanc-beige" indique l'emplacement du cimetière municipal qui coiffe deux de ces "cerros".

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La frontière entre le Chili et l'Argentine est la troisiéme plus longue du monde, les deux pays se partageant sur plus de 5000 km les versants Est et Ouest de la Cordillère des Andes ; cette dernière est d'ailleurs, en passant, la plus grande chaîne montagneuse de la planète.

carte_chili_fr.jpgPour se rendre sur l'Ile de Pâques, plus de 90% des voyageurs doivent passer par Santiago, la capitale du Chili. C'était donc pour moi une bonne occasion de m'y arrêter et de faire, en passant, un petit détour par Valparaiso (le premier port, mais également la seconde ville du pays), distante d'un peu plus de 100km.

Valpo (pour les intimes) est une ville très attachante et peu ordinaire.

Sa plus grande particularité, elle la doit sans doute à sa géographie : si la ville basse, "el plan", s'est developpée (comme dans la plupart des cités d'origine hispanique) "au carré" sur l'étroite bande côtière, les rues de Valpo ont ensuite dû s'adapter, au fil des ans, aux formes chaotiques des quarante quatre collines environnantes (les fameux "cerros")...

***

C'est en 1544 que Pedro de Valdivia (un lieutenant de Pizarro), choisit ce lieu pour y établir un port et favoriser ainsi l'essor de Santiago, ville qu'il avait fondé trois ans plus tôt.

Valparaiso va se développer tout au long du 19ème siècle et vite devenir le passage obligé de tous les navires se rendant d'Europe à la côte ouest des États-Unis. C'est la grande époque du Cap Horn...

Elle doit à cette époque son surnom de "Perle du Pacifique"...

En 1906, un terrible tremblement de terre fait plus de 3000 morts. La cité est très affectée, et pourtant les années sombres ne font que commencer. L'ouverture en 1914 du Canal de Panama réduit d'un coup par deux les distances entre l'Europe et l'Ouest des États-Unis. Plus raison aucune pour les navires de s'embêter à contourner le continent ! 

La crise de 29 viendra s'ajouter à cette déroute et l'invention du salpêtre synthétique (le Chili était un très grand exportateur de salpêtre "naturel", un composé essentiel de la poudre à canon) finiront d'achever la cité.

Après une lente asphyxie, la ville touchera le fond dans les années 70 et 80, la dictature militaire de Pinochet (un natif de Valparaiso, tout comme d'ailleurs Allende) s'accomodant plutôt mal de son côté bohème.

C'est à partir de 2003, et de son inscription (partielle) sur la liste du Patrimoine mondial de l'Unesco, que Valpo, obtenant de nombreux financements internationaux, commencera à relever la tête.

***

Depuis quelques années, les temps sont de nouveau très durs, et malgré le développement touristique et la vitalité du port, Valparaiso semble peiner à se moderniser...

Le quartier du port en est un bel exemple : malgré quelques graffitis, ce sont surtout des bâtiments rongés par le sel, la pluie et le vent que l'on rencontre à chaque coin de rue. Les nombreux bars, restaurants et autres bouges où les marins du monde entier venaient s'oublier après de longues semaines en mer, ont depuis bien longtemps baissé le rideau...

Si pas mal de demeures, perchées sur les "cerros", ont retrouvé fière allure, l'impression qui domine est quand même celle d'une ville rafistolée, faite de bric et de broc, de tôle ondulée et de bois, qui s'appauvrit au fur et à mesure que l'on s'éloigne de la côte ; au point d'ailleurs que l'on conseille fortement aux touristes de ne pas trop s'aventurer dans ces quartiers...

La ville basse (qui abrite toutes les infrastructures, qu'elles soient administratives, financières, commerciales ou culturelles) est particulièrement active le jour, à un moment où les "cerros", inversement, sont largement dépeuplés ; ce jusqu'en fin d'après-midi, où la plupart des Porteños (les habitants de Valpo) rejoignent leur maison perchées sur les collines, à bord de minibus à la fois bariolés et intrépides, et autres taxis collectifs.

Il y a en fait très peu de commerces sur les cerros (généralement des épiceries), et c'est seulement dans les coins plus branché (donc surtout couru par le touriste) que l'on trouve les habituels bar-hôtel-B&B-restaurant...

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(Valparaiso , mars 2013)

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Le réseau de trolleybus de Valparaiso a été mis en place au début des années 1950 ; quelques voitures Pullman datant de la première décennie circulent encore !

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Le parfum de la mer est toujours présent à Valparaiso, qu'il vienne des étals ou apporté par les embruns...

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(Valparaiso , mars 2013)

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(Valparaiso , mars 2013)

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L'unique ligne de métro longe la côte, du port de Vaparaiso jusqu'à Viña del Mar

12/05/2013

L'Ahu Tongariki, une reconstitution majeure

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(Ahu Tongariki, île de Pâques, avril 2013)

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Les 15 moaï de l'Ahu Tongariki regardent en direction du volcan Rano Raraku, la carrière dont ils ont été extraits il y a quelques siècles...

Au premier plan, un moaï seul dont on se demande bien comment il est arrivé là !

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(Ahu Tongariki, île de Pâques, avril 2013)

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L'Ahu Tongariki est tout simplement unique.

Il allie démesure et cadre exceptionnel ; que ce soit par le sud, après avoir longé la côte depuis Hanga Roa, ou bien par le nord, en venant d'Anakena, c'est d'abord de très loin qu'on le découvre. Les touristes qui arrivent de la carrière du Rano Raraku ont déjà eu l'occasion de l'apercevoir depuis les pentes du volcan, à tout juste un kilomètre de là...

Le magnifique alignement se dresse dans un espace totalement dégagé, avec pour toile de fond le Pacifique et les falaises abruptes du volcan Poike. Situé idéalement à l'est de l'île, les lève-tôt s'y pressent pour voir le soleil se lever derrière les 15 moaï...

Dire qu'il y a moins de vingt ans, on ne trouvait à cet endroit qu'un informe amas de pierre et des bouts de statues éparpillées un peu partout. En plus des "guerres tribales", qui auraient précipité la chute des géants, le site avait également subi quelques déchaînements climatiques, dont le dernier en date fut le tsunami du 22 mai 1960...

Si j’emploie le mot de reconstitution et non de restauration, c'est que l'ahu ne se présente sans doute pas exactement aujourd'hui comme l'avait patiemment dressé les anciens. Dans ce passionnant rapport de l'Unesco (qui date de 1972)*, qui dresse un état des lieux en vue de la préservation des sites, les auteurs notent (page 7) la présence de 20 moaï dispersés sur le site de Tongariki.

De nombreuses autres sources (et de rares photos : voir ci-dessous) attestent également que certaines statues se trouvaient à plusieurs dizaines de mètres de l'ahu ; il était donc a priori, impossible de connaître avec précision leur emplacement initial. Quoiqu'il en soit, cette reconstitution est magnifique !

L'Ahu Tongariki est de loin le plus grand de l'ïle, et seul un autre, l'Ahu Vaihu, a compté jusqu'à douze moaï. L'actuelle plate-forme mesure environ 100 mètres de long et présente aujourd'hui 15 moaï, dont un seul avec son pukao. Sept autres de ces couvre-chefs sont toujours au sol, à l'écart de l'ahu...

La plus grande des statues, celle qui dépasse d'une tête toutes les autres, mesure entre 8 et 9 mètres.

L'Ahu Tongariki est également celui qui se trouve le plus près de la carrière d'origine (à peine à un kilomètre à vol d'oiseau) ; ceci explique peut-être en partie le grand nombre de moaï qui ont été transportés jusqu'ici... 

(*) J'en profite au passage pour vous rapporter le nombre de moaï dont fait état ce rapport de l'Unesco (page 28) : 688 au total dont 275 dans la carrière de Rano Raraku. C'est quand même 300 de moins que les chiffres souvent avancés !

Et puisque je cite l'Unesco, sachez enfin que le "Parque nacional de Rapa Nui", qui couvre plus de 40% de la superficie de l'île, est inscrit au Patrimoine mondial depuis 1995...

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Photo des années 1990, prise lors de la restauration de l'ahu

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(Ahu Tongariki, île de Pâques, avril 2013)

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Au premier plan, le moaï "voyageur". Les guides lui ont donné ce nom car c'est le seul de l'île qui ait traversé l'océan ... et soit revenu.

Le Japon avait en effet obtenu l'autorisation que la statue fut exposée quelques temps au Pays du soleil levant (dans les années 80), afin de lever les fonds destinés à la restauration de l'ahu qui eu lieu entre 1992 et 1996.

Depuis son retour, le voyageur est placé à l'entrée du site et semble accueillir le visiteur...

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En ce mois d'avril, j'ai eu droit à quelques puissantes averses.

C'est là qu'on apprécie d'avoir choisi un 4x4 plutôt qu'un quad ou un vélo !

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(Ahu Tongariki, île de Pâques, avril 2013)

10/05/2013

La fabuleuse carrière du volcan Rano Raraku

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(Volcan Rano Raraku, avril 2013)

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A l'approche du site, on distingue déjà les dizaines de têtes surgissant du sol

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(Volcan Rano Raraku, avril 2013)

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Précision importante : tous les moaï (à part une exception) ont été taillés jusqu'au niveau des hanches. On peut facilement se rendre compte sur cette photo (du web) la dimension des corps toujours ensevelis !

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Photo satellite (Google Eartth) du volcan Rano Raraku

 

Les pentes du volcan Rano Ranaku sont, sans nul doute, l'endroit le plus singulier de l'île, et sans doute aussi celui qui m'a le plus marqué.

Il suffit pour s'en convaincre d'apprécier le travail titanesque qui, en quelques siècles, a grignoté une partie du volcan (photo ci-dessus) afin d'extraire, entre autres, des centaines de moaï.

A l'époque où, pour de mystérieuses raisons, ce travail acharné a cessé, la carrière s'était déjà légèrement déplacée vers le flanc sud-est (le cercle blanc) du volcan ; c'est là que sont tracés les sentiers guidant aujourd'hui le visiteur.

On trouve également d'innombrables sculptures à l'intérieur même de ce volcan (cercle rouge), mais les restrictions actuelles ne permettent pas de les approcher.

Je ne polémiquerai pas sur le chiffre (c'est toujours le même qui est cité !) de 400 sculptures gisant sur les pentes (et également sous !) du Rano Raraku. Ce qui est certain, c'est que seule une petite centaine de statues est visible à l’œil nu ; et ça ne gâche en rien la magie du lieu.

Si l'on trouve ici et là des moaï à tous les stades d'élaboration, encore accrochés au flanc de la montagne ou bien grossièrement ébauchés, c'est leur gigantisme qui nous interpelle immédiatement.

Dans les dernières années (décennies ?) de leur élaboration, les moaï étaient vraiment devenus des "géants", beaucoup plus grand que nombre de leur congénères  dressés au bord du Pacifique.

Ils étaient aussi plus fins et élancés.

Pourquoi tout s'est arrêté ? Pourquoi trouve t'on tant de moaï en construction sur le même site, alors qu'on nous parle si souvent de guerres incessantes ? Pourquoi enfin ces géants sont au deux-tiers enterrés (dans toutes les positions possibles et imaginables) ?

Mystère !

Personne ne connait bien sûr le déroulé des événements, même s'il est fortement probable qu'une ou plusieurs catastrophes climatiques (tsunami, tremblement de terre, pluies diluviennes pendant des mois, glissements de terrain, etc ...?), qui auraient eu lieu entre le 15ème et le début du 17ème siècle, aient largement contribué à un arrêt instantané de la production et au début de la déchéance des idoles.

C'est à partir ce moment là que s'est mis en place sur l'île le culte de l'homme-oiseau...

 

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Un moaï qui se trouve encore dans sa gangue de pierre volcanique

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Ce moaï-ci est tout simplement gigantesque. Une fois dressé (si tant est que cela eût été possible) , il aurait mesuré près de 20 mètres de haut, soit près du double que les plus grands de ses congénères éparpillés sur l'île !

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Ce moaï est un spécimen : A ce jour, il est le seul que l'on ait trouvé agenouillé. Est-ce une marque d'ancienneté (il rappelle les "tiki" polynésiens) ou bien une lubie d'artiste plus tardive ? Mystère...

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(Volcan Rano Raraku, avril 2013)

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Le cœur de l'ancien volcan est très peu visité. C'est sûrement une perte de temps pour les guides, vu qu'il n'est pas permis d'approcher les nombreux moaï qui s'y trouvent.

C'est bien dommage car l'endroit est superbe !

Dérogeant pour une fois à mon profond respect (?) pour les règles établies, je suis allé, le plus tranquillement du monde, baguenauder auprès de ces géants...

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Au premier plan, un moaï en cours d'excavation...

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C'est quand même cool, une photo souvenir sans sentier, ni barrières, ni personne...

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L'Ahu Tangariki, que l'on découvre depuis les pentes du volcan Rano Raraku, sera le sujet de mon prochain et dernier post...

06/05/2013

Quelques autres sites : Vinapu, Huri a Urenga, Puna Pau, Akapu, Papa Waka, Te pito Kura et Te pito O Te Henua

Avec cet antépénultième post, le petit voyage à la découverte de Rapa Nui touche à sa fin.

J'ai réuni dans cet article la visite de six autres sites qui méritent, d'après moi, une attention particulière ; il va sans dire que cette liste n'est pas exhaustive !

 

Ahu Vinapu

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Le site de Vinapu est pour le moins étrange ; pas pour ces moaï qui gisent au sol, comme partout, mais par la construction même de son ahu. S'il en existe seulement deux de ce type sur l'île (l'autre étant l'Ahu Te Peu), celui-ci est sans nul doute le plus abouti.

Les énormes blocs de pierre sont si parfaitement taillés et ajustés que quand je me suis retrouvé devant, j'ai immédiatement fait le rapprochement avec les murs monumentaux  que l'on trouve au Pérou.

Il y a justement quelques rares chercheurs qui avancent que les incas auraient aborder l'île vers le 14ème siècles, et que ce "groupe" serait celui des "grandes oreilles" rapporté par la tradition orale.

Il n'y a bien entendu aucun élément permettant de le prouver, mais il faut reconnaître que la réalisation de cet ahu laisse dubitatif, surtout comparé aux autres de l’île dont la construction est souvent très sommaire, avec des pierres grossièrement entassées...

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Ci-dessus détail de l'Ahu Vinapu ; ci-dessous, chullpa près de Puno, au Pérou

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(Photo Jean Hervé Daude)

Incrustée dans l'Ahu Vinapu, on peut admirer une pierre dont l'agencement ressemble étrangement à un autre exemple trouvé sur un chullpa près de Puno, sur les rives du Lac Titicaca, au Pérou. Ce type de pierre servait à désolidariser les blocs entre-eux et donc d'atténuer les effets d'un éventuel tremblement de terre.

Mais tout cela n'est que conjoncture, et je vous laisse seul juge.

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(Photo Jean Hervé Daude)

 

Ahu Uri a Urenga

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Vu les herbes hautes qui entourent cet ahu, je n'aurais pas de mal à vous convaincre qu'il est certainement le moins visité de l’île. Il y a même des cartes touristiques qui ignorent carrément ce moaï, alors qu'il se dresse à moins de 3km de l'église d'Hanga Roa !

Et pourquoi donc ? Je pense d'abord que ce serait un arrêt de plus pour les tours opérateurs, et donc une perte de temps (et d'argent). Je pense surtout que l'Ahu Uri A Urenga ne cadre pas suffisamment avec la version officielle toujours rabâchée : "tous les moaï tournent le dos à la mer, excepté les 7 "frères" de l'Ahu Akivi, qui eux regardent vers l'ouest, en direction de l'île lointaine d'où ils sont venus".

Ce moaï ci est au beau milieu des terres et il regarde à l'opposé, vers l'est ; si il a bien la mer dans le dos, elle se trouve au moins à 5km de là. Il ressemble fort au "vilain petit canard" qu'on préfère semble t-il oublier !

En fait, il y a tout lieu de penser que l'ensemble de cette construction (ahu, moaï, murets, etc...), comme de nombreuses autres sur Rapa Nui, a une finalité astronomique, sans doute en rapport avec les solstices et autres équinoxes.

Où l'on découvre également que notre fameux moaï posséde quatre mains. C'est le seul sur l’île dans ce cas et ce n'est certainement pas dû au hasard ; évidemment, personne ne sait pourquoi...

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La carrière de Puna Pau

A part le plaisir de se retrouver au milieu des terres, ce site est d'un intérêt assez limité pour ce qu'il nous offre à découvrir. Tous les voyagistes font pourtant, cette fois, le détour : Puna Pau est en effet la carrière dont a été extraits tous les pukao en tuf rouge qui ornent la tête de certains moaï.

On ne sait toujours pas de quand date l'apport de ce nouvel élément (qui semble assez tardif), et pourquoi il était apparemment réservé qu'à certaines des idoles. S'agit-il d'un chignon ou d'un chapeau : les spécialistes hésitent encore sur la nature exacte du couvre-chef !

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Ci-dessus : ce qu'il reste de la carrière de tuf rouge

Ci-dessous : quelques pukao gisant au bord du chemin...

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Ahu Akapu

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On remarque (au niveau du dos du moaï) le complexe de Tahai et le village d'Hanga Roa

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Le Moaï de l'Ahu Akapu semble lui aussi un peu délaissé par le touriste. Il se trouve pourtant à moins de 500 mètres de son collègue "qui à des yeux", sur le site de Tahai...

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Papa Waka

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On trouve à Papa Waka un ensemble de plusieurs grandes dalles naturelles sur lesquelles sont gravés de nombreux pétroglyphes.

Le temps a fait son œuvre, et heureusement qu'il y a quelques dessins pour nous aider à y discerner les gravures...

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Ahu Te Pito Kura et Te Pito O Te Henua

C'est sur l'Ahu Te Pito Kura que fut dressé le plus grand des moaï. Il mesurait presque dix mètres de haut pour un poids qui doit dépasser les 70 tonnes. Le pukao qu'il avait sur la tête mesure à lui seul près d'1,80 mètre.

Le site est surtout couru pour une grande pierre, ronde et lisse que l'on appelle modestement "le nombril du Monde". Ce joli caillou très magnétique, et qui a donc la particularité d'affoler l'aiguille des boussoles, est bien entendu à l'origine d'un tas de légendes et autres fables ésotériques !

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J'ai souri après avoir trouvé sur le Net cette vidéo qui montre que les quatre autres petites pierres, sur lesquelles tous les touristes posent leur derrière, semblent avoir exactement les mêmes propriétés que leur grande sœur.

Mais ça, le guide ne le dit pas : cela ferait trop de nombrils pour un seul Monde ;)

 

(Ile de Pâques, avril 2013)

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02/05/2013

Orongo et le culte de l'Homme-oiseau

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(Ile de Pâques, avril 2013)

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Au fond, invisible depuis la côte, le cratère du volcan Rano Kau

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On trouve dans la grotte d'Ana Kai Tangata, ouverte à tous les vents, de nombreuses peintures rupestres (ci dessous des oiseaux, probablement des manutaras).

C'est un peu une visite "obligée" avant d'attaquer les pentes du volcan...

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(Photo du Web, of course !)

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Le cratère du Rano Kau est impressionnant : un cercle presque parfait de près d'1,5km de diamètre avec des parois de 200 à 300 mètres de haut. Le fond, tapissé de petites îles, laisse apparaître l'eau douce qui reflète le bleu du ciel...

 

Une petite vidéo (un peu naze) avec le bruit du vent en sus !

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Un pétroglyphe sur les bord du volcan ; non, ce n'est pas un lapin mais bien un homme-oiseau dont on devine (en haut) le bec caractéristique...

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Du haut des falaises vertigineuses, on découvre les motu de Kau Kau (celui en forme d'aiguille), d'Iti et de Nui. C'est le Motu Nui (le grand motu) que devaient atteindre les guerriers en lice pour le titre d'homme-oiseau...

 

L’île de Pâques semble vraiment vouloir rester l'ïle de tous les mystères, et c'est sans doute la raison de son charme : en préparant ce petit post sur Orongo et les cérémonies de désignation de "l'homme-oiseau", j'ai de nouveau pataugé entre des dizaines d'explications à priori sérieuses et qui se recoupent, malheureusement mâtinées de détails moins probants distillés à longueur de blog et de site "ésotériques".

Ceci est d'autant plus surprenant sachant que ces rituels ont perduré jusqu'au 19ème siècle et qu'ils ont eu de nombreux témoins extérieurs...

Je m'en tiendrai donc comme d'habitude au strict minimum, le lecteur curieux étant libre d'aller démêler sur la toile les récits des légendes

Quelque part entre le 16ème et le 17ème siècle, la fabrication et l'érection des moaï cessent, semble t-il d'une façon assez nette. Les raisons invoquées sont généralement celles de guerres tribales incessantes et de pénurie croissante des rares moyens de subsistance, nourriture et bois entre autre.

Si les raisons sont encore indéterminées, la chronologie est, elle, plus que probable. De nouvelles pratiques cultuelles vont alors se développer jusqu'au milieu du 19ème. L'une d'entre elle est celle de l'homme-oiseau.

Elle consistait pour chaque clan (ou tribu) de l’île de choisir son plus valeureux guerrier pour participer à une épreuve qui, avec le recul, aurait fait sensation dans une célèbre émission de télé-réalité. Il s'agissait pour ces champions de dévaler les pentes du volcan Rano Kau, (plonger?), rejoindre Motu Nui (un petit îlot à moins de 2km des côtes) à l'aide d'un flotteur en  roseaux, attendre patiemment qu'un oiseau migrateur (le manutara) y ponde un oeuf, trouver cet œuf, crier sa trouvaille au monde entier, puis ramener intact l'objet tant convoité jusqu'au village ; donc retraverser le petit détroit jusqu'à la côte et escalader de nouveau la falaise avec cet œuf maintenu sur le front à l'aide d'une bandelette.

Le gagnant apportait alors, semble t-il, le pouvoir à son chef et à son clan jusqu'au printemps suivant où tout se rejouait.

Le village d'Orongo était le centre "religieux" de cette cérémonie, d'où les Pascuans pouvaient suivre l'épreuve. On retrouve sur le site des dizaines de maisons (restaurées) et d'encore plus nombreux pétroglyphes (vous n'en verrez malheureusement aucun sur ce blog, car la partie du village qui les abrite était fermée au public en ce mois d'avril 2013).

Il est enfin intéressant de noter qu'un seul moaï (contemporain ou antérieur?) se trouvait à Orongo. Il était en quelque sorte le lien entre les deux "religions". Contrairement à ses nombreux frères de l'île, il semblerait de nature "féminine", a le dos couvert de pétroglyphes relatif au culte de l'homme-oiseaux (probablement ajoutés ultérieurement, et plus inhabituel encore, se trouvait caché dans l'une des maison basse du village. C'est la fameuse "Briseuse de larmes" récupéré par les Anglais en 1868 et qui trône depuis dans une salle du British Museum...

 

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La "Briseuse de larmes" du British Museum (photo du web)

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Maisons de forme elliptique, typiques de Rapa Nui ; elles sont si basses qu'on y tient pas debout.

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(Orongo et le volcan Rano Kau, avril 2013)

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Surplombant la brèche du volcan, on trouve la partie du village (au bout du chemin sur la photo ci-dessous) la plus sacrée : les rochers y sont gravés d'innombrables pétroglyphes que je n'ai pas eu la chance d'admirer, cette partie du site étant en ce moment fermée au public...

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(Orongo et le volcan Rano Kau, avril 2013)

30/04/2013

La baie d'Anakena

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L'Ahu Nau Nau

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La plage d'Anakena

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(Avril 2013)

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Anakena, c'est d'abord la plus belle des rares plages qu'offre l'île ; elle se trouve tout au nord, à 17km d'Hanga Roa. Elle est évidemment très courue par les touristes en mal de bains de mer (l'eau ne descend jamais sous les 20°), mais aussi par les insulaires, surtout le week-end.

Elle offre aussi à découvrir deux ahu qui ont gardé une place importante dans la tradition orale. Cela est peut-être dû au fait que l'un deux, l'Ahu Nau Nau soit, semble t'il, de facture assez "récente".

L'autre ahu, celui d'Ature Huki se trouve à peine à cent mètres de là ; lui aussi au bord de la plage (vous n'en verrez pas de photo, car son unique moaï est en ce moment protégé par un échafaudage et caché par une bâche bleue) ; ce moaï est surtout connu pour avoir été le premier à être relevé, en 1956...

L'Ahu Nau Nau fût lui restauré en 1978 par le premier (ou l'un des premiers) archéologue natif de l'ïle de Pâques, Sergio Rapu.

Quatre des sept moaï que compte la plate-forme sont restés en plutôt bon état grâce au sable qui les a recouvert durant de longues années. On peut donc admiré des dos très travaillés (tatouages, cordelettes, etc..), des narines et des oreilles finement dessinées.

Ces moaï ont également récupéré leurs pukao, ce qui ajoute à la cohésion et au charme de l'ensemble.

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Au premier plan, un petrogryphe représentant deux oiseaux

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Ce croquis nous montre qu'il y avait pas moins de huit ahu autour de la baie (avec ou sans moaï), ainsi que diverses autres constructions. Cela prouve pour le moins l'importance du site. (source Persée ; Henri Lavachery -1954-)

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Juste en dessous du moaï central, une pierre présente un pétroglyphe (lézard, singe ?). Plus intriguant, une tête de moaï insérée dans la structure !

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(Avril 2013)

27/04/2013

Les moaï du complexe archéologique de Tahai

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Le fameux moaï de l'Ahu Ko Te Riku

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Une des constructions cérémonielles que l'on trouve sur le site

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Vue d'ensemble du complexe de Tahai et ses sept moaï (enfin six, car un est complètement "ratatiné")

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Les moaï des Ahu Tahai et Ko Te Riku

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Un autre moaï, à terre

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(Ile de Pâques, avril 2013)

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Les fondations d'un "hare paenga", la maison traditionnelle de l'île de Pâques

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Au nord-est d'Hanga Roa, on trouve entre le village et la côte, le complexe de Tahai. Je dis complexe car, en plus des trois ahu, on y trouve des constructions cérémonielles, des fondations d'habitations, un ponton en pierre (cérémoniel?), etc...

Tahai, en dehors de l'intérêt globale du site, est un passage obligé, avant ou après les excursions de la journée ; vu qu'il se trouve aux abords du village, la plupart des touristes y retournent souvent plusieurs fois, surtout à l'occasion du coucher de soleil.

L'un des moaï du site archéologique est, de plus, mondialement connu (et donc reconnaissable), puisque c'est le seul de l'ïle qui ait recouvré ses yeux. Si ces derniers sont faux (tout comme son pukao, qui fut taillé ans les années 70) il est l'unique monolithe qui nous permet d'imaginer exactement à quoi ressemblaient les idoles...

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Au fond à gauche, on aperçoit le village d'Hanga Roa

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Le moaï de l'Ahu Ko Te Riku

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L'ahu Vai Uri, avec en premier plan l'Ahu Tahai

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Ahu Ko Te Riku

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Ahu Vai Uri

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(Ile de Pâques, avril 2013)

26/04/2013

Le village d'Hanga Roa

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Trois moaï sont dressés près de l'un des deux (tout) petits ports d'Hanga Roa ; ce sont en général les premiers que découvrent les touristes qui font dès leur arrivée un tour dans le village.

A l'arrière plan, le stade de foot...

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 (Hanga Roa, avril 2013)

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On pourrait ergoter, cherchant à qualifier Hanga Roa de ville ou de village !

Côté infrastructure, la petite localité a tout d'une grande : hôtels et restaurants, Maison du Gouverneur, pharmacies, loueurs de véhicules ou bibliothèque. Elle a aussi son église, son musée et son bureau de poste ; plus inhabituel, un hôpital et un aéroport international (off course !)

Pour le reste, et c'est plutôt là de l'ordre du ressenti, je garderai personellement l'impression d'avoir passé cette petite semaine d'avril dans un village, fût-il étendu ; une poignée de rues, des maisons basses, une circulation raisonnable et (vraiment) beaucoup de verdure.

Il est amusant, par ailleurs, d'entendre certains avancer un chiffre quant à la population de Rapa Nui, que ce soit durant le Moyen-Age ou au 17ème siècle, alors qu'il m'a été impossible de savoir exactement combien d'habitants compte l'île aujourd'hui ! Je dirais donc entre 3500 et 5000 (fourchette large), dont plus de 90% dans la municipalité d'Hanga Roa.

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Toujours au village, quelques "piscines naturelles" sommairement amménagées...

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La forte houle, qui empêchent souvent les rares bateaux d'accoster, fait paradoxalement la joie des surfers !

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 (Hanga Roa, avril 2013)

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Toutes les dépenses mises bout à bout, la destination n'est assurément pas bon marché. Malgré tout, les prix me semblent raisonnables à qui sait le rester, raisonnable ! Le billet d'avion n'est pas donné, mais 650 euros pour 6 heures de vol, faut voir !

On trouve des hôtels (ou cabanas) à partir de 40 ou 50 euros, les voyageurs les plus modestes pouvant même camper... Il y a aussi bien sûr, comme dans tout ces lieux d'exception, un ou deux hôtels 25 étoiles, où l'on peut aisément dépenser jusqu'à 2500 euros par nuit (comme par exemple à deux, pension complète -tout de même !-, et en février, lors du très couru Festival Tapati !).

J'ai loué un 4x4 pour moins de 50 euros par jour, ce qui me semble également raisonnable. C'est pour tout les produits frais (et donc aussi les restaurants) que cela fait le plus mal, sachant que pratiquement tout arrive par avion...

Pour ce qui est de l'avion justement ! : LAN est la seule compagnie qui dessert l'île à raison, en moyenne, d'un avion par jour en provenance de Santiago ou de Papeete. Une anecdote : en 1986, les Américains ont financé l'agrandissement de la piste (qui est aussi longue qu'à Marignane) afin d'être en mesure d'y poser en urgence une navette spatiale.

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Depuis le très "polynésien" cimetière de l'Ile, on découvre d'un côté le village et de l'autre les moaï du complexe de Tahai.

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En haut à droite, on aperçoit la silhouette du moaï de l'Ahu Ko Te Riku, le seul de l'île à qui l'on a redonné la vue !

Ci dessous : L'aéroport (en rouge) et le village d'Hanga Roa ; un peu plus au nord, le complexe de Tahai (en blanc) que vous découvrirez dans le prochain post...

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 (Hanga Roa, avril 2013)

24/04/2013

L'Ahu Akivi

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(Ahu Akivi, avril 2013)

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L'Ahu Akivi est l'une des rares plate-formes restaurées (en 1960) qui se trouve à l'intérieur des terres.

Vu que les sept moaï regardent vers l'océan (la côte se trouve à moins de 3 km) contrairement à la plupart des autres moonolythes du reste de l'ïle qui lui tournent le dos, cet ahu a vite cristallisé les plus jolies légendes.

La plus souvent ressassée est qu'il s'agirait des sept fils du premier roi, arrivés sur Pâques en éclaireurs. En leur mémoire, on les aurait représenté regardant en direction de l'île lointaine d'ou le peuple Rapanui était venu.

Une autre théorie veut que les moaï avait la charge de protéger le village qui leur faisait face, grâce au "mana" (l'energie bienveillante) qu'ils dégagaient. Il semble qu'à Akivi, on n'ait pas encore trouver la trace du-dit village !

La dernière théorie est d'ordre astronomique. Les moaï feraient face au coucher du soleil lors des équinoxes d'automne et de printemps.

Libre à vous de choisir (ou pas), ou d'en proposer une nouvelle :)

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Les orbites des moaï d'Akivi sont plus marquées que la moyenne et même si il leur manque aujourd'hui le corail blanc, le tuf ou l'obsidienne qui venait s'y loger, leur "regard" reste assurément énigmatique.

Comme tous les moaï retrouvés dans la carrière ou au bord des routes présentent des orbites peu travaillées, on en déduit généralement que les yeux était l'ultime finition après l'érection, et que c'est par le regard que passait le "mana" protecteur...

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(Ahu Akivi, avril 2013)

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22/04/2013

Les moaï renversés

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(Ile de Pâques, avril 2013)

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Il est des moaï à terre qui ne voient guère le touriste. Les sites où il se trouvent sont le plus souvent  délimités par des garde-fous en bois qui permettent d'ailleurs de les repérer au loin.

Parfois, ils ne sont "protégés" que par quelques pierres... 

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Comme je vous l'ai dit dans le post précédent, il n'y a sur l'île que 43 moaï redressés (le premier le fût en 1956 et les derniers en 1996).

12 se trouve dans le village ou juste à sa périphérie (dont 8 à Tahai).

Les 31 autres moaï se répartissent sur seulement 3 sites : Akivi (7), Anakena (7+1) et Tongariki (15+1).

On en fait assez vite le tour, surtout si on reste sur l'île au moins deux jours...

Cela signifie que sur les 20 à 30 autres sites indiqués sur les cartes, mis à part Rano Raraku (la carrière de moaï), Puna Pau (la carrière des pukao) et Orongo (le village du culte de l'homme-oiseau), vous ne trouverez donc guère que des ruines d'ahu et des statues renversées ; il y a également quelques grottes et autres pétroglyphes...

Que les moaï aient été abattus par les hommes (guerres tribales ou changement de croyance) ou bien certains par les éléments ou l'usure du temps, c'est vraiment captivant et enrichissant de passer un peu de temps sur ces sites délaissés du grand public...

Ces fameuses cartes, bien souvent édités par les loueurs de voitures, font bien sûr la part belle aux ruines qui se trouvent au bord des routes, et il devient plus vite compliqué de retrouver à l'intérieur des terres les moaï tombés au cours de leur transport, sauf d'avoir un guide et d'être à pied ou à cheval...

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(Ile de Pâques, avril 2013)

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Si sur les sites les plus visités, les quelques rares "gardiens" sont parfois un brin trop raide avec les touristes (ils vous récriminent s'ils vous trouvent en train de fumer, boire ou manger) en prétextant la sacralité du lieu, les îliens sont eux beaucoup plus relax et ne se gênent pas pour nager, pique-niquer ou pêcher au pied des idoles déchues...

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(Ile de Pâques, avril 2013)

20/04/2013

Les fameux moaï de l'Ile de Pâques

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Le moaï de l'Ahu Ko Te Riku est le seul de l'île à qui l'on a redonné la vue ! Les yeux était  fait de corail blanc et de tuf rouge ou d'obsidienne pour la pupille. Ils étaient probablement installés tout à la fin du processus d'érection. Certains prétendent qu'on ne les posait qu'à certaines occasions (?)

Sur sa tête, une reconstitution d'un pukao en tuf rouge. Il semble que seul un tiers des moaï érigés ait eu droit à ce couvre-chef (ou chignon ?), élément sans doute plus tardif dans la statuaire rapanui.

 

Je ne pensais pas à mon retour de l'Ile de Pâques qu'écrire ces quelques posts serait si laborieux !

Avant de vous montrer les sites que j'ai visité, il me semblait essentiel de vous faire un petit topo sur l'histoire rapanui (grandeur et décadence), sur le nombre de vestiges que l'on trouve sur l'île et éventuellement sur les techniques employées pour le transport et l'érection des moaï...

Devant les incohérences, les interprétaions, les copier-coller, les invraisemblances, les stupidités, les approximations, les inventions que l'on trouve sur la toile et qui sont à longueur de blog répétés, on ne peux qu'avoir le vertige, et aussi un brin d'amertume...

La vérité est que l'on ne sait encore vraiment pas grand chose !

Je me contenterai donc de vous donner des fourchettes, et éviter (comme ici) de vous parler d'un moaï qui pèse par exemple 74,39 tonnes ! J'ai aussi écarter les chiffres les plus crétins, comme par exemple (ici) en ce qui concerne le plus grand moaï de la carrière. L'auteur de cet article nous annonce carrément 270 tonnes, soit à peine 100 tonnes de plus que le chiffre généralement admis !

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L'ahu est une plate-forme cérémonielle à plusieurs niveaux sur laquelle viennent prendre place un ou plusieurs moaï. Lors de fouilles, on trouve régulièrement sous ces autels sacrés des ossements humains.

 

Premier peuplement de l'ïle ? entre 400 et 1100 après JC. Probablement des polynésiens qui venaient de quelques îles à 3 ou 4000 kilomètres de là. On parle souvent des Marquises.

Autre peuplement : Peut-être des amériendiens, incas ou prè-incas. Quand ? mystère...

Nombre d'habitants à l'âge d'or : entre 5000 et 20000 (c'est juste en fait impossible à savoir ; idem pour le nombre de tribus, etc...)

Nombre de moaï sur l'île ? Cela reste pour moi indéfini, même si le chiffre repris partout est de 887 !. Parle t'on de moaï ébauchés dans la carrière, pas encore finis, transportés hors de la carrière, brisés, laissés au bord de la route, érigés sur un ahu , etc... ?

Disons pour résumer que moins de 200 ont été érigés et qu'une centaine se trouvent un peu partout sur les routes.

Devant le chiffre généralement avancé de 400 moaï (à divers stade de réalisation) encore présent dans la carrière de Rano Raraku, je reste pour le moins dubitatif, vu qu'il n'y en a pas plus de 100 visibles à l'oeil nu !

Mais si vous en voulez 400, je vous en donne 400...

Je sais être généreux !

Datation des moaï : On pense (carbonne 14 appliqué à des ossements) que les premier ahu date environ du 10ème siècle et les derniers du 17ème siècles. Donc probablement idem pour les moaï. 

Combien de moaï ont été redressés ?  Tout les moaï de Pâques étaient à terre avant que le Norvégien Thor Heyerdahl (oui, celui du Kon-Tiki !) ne redresse le premier en 1956. En 40 ans, ce sont au moins 43 moaï qui ont été réinstallés sur leur ahu (dont 3 sans tête). La dernière grande campagne, de 1992 à 1996 a vu renaître les 15 statues de Tongariki, qui reste le site restauré le plus impressionnant de l'ïle...

Nombre de moaï hors de l'île ? entre 10 et 15. Un superbe, en basalte, se trouve au British Museum de Londres...

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Le moaï en basalte du British Museum

 

Provenance des Moaï ? Plus de 90% proviennent des flancs extérieur mais aussi intérieur du volcan Rano Raraku. Ils sont en tuf volcanique, une roche suffisamment tendre pour être taillée avec des outils en pierre plus dense, type basalte ou obsidienne. Les Rapanuis ne connaissait pas le fer, une chose pour laquelle (une fois n'est pas coutume) tout le monde s'accorde !

Quelques moaï ont été taillés ailleurs qu'à Rano Raraku, et parfois dans des roches différentes.

Tailles et poids des moaï : La plupart des moaï érigés faisait de 2 à 6 mètres de haut. Le plus grand jamais érigé, mais aujourd'hui renversé (Ahu Te Pito Kura), fait un peu moins de 10 mètres. Si l'on trouve effectivement dans la carrière des moaï plus grands (jusqu'à 20 mètres pour l'un d'entre eux), peu ont été terminés et aucun d'eux n'a jamais été transporté.

Pour ce qui est du poids, 10 à 20 tonnes serait la moyenne et plus de 50 l'exception.... N'oublions pas qu'il s'agit de tuf, une roche "assez" légère. En comparaison, l'obelisque de Louxor (en granit), qui se trouve Place de la Concorde pèse 230 tonnes pour 23 mètres de haut...

Le transport des moaï ? On n'en sait rien, mais il n'y a que trois possibilités ; deux sont "classiques" : allongés et tractés sur des pierres ou des rondins de bois, ou bien debout selon la même méthode. Une nouvelle hypothèse nous propose qu'elle aient marché (dans un mouvement de balancier et simplement retenues par des cordes) jusqu'à leur ahu (voir le clip ici).

Celles tombées au sol et qu'on ne pouvait relever étaient laissées au bord des routes.

Que représentent les moaï ? Des ancêtres ou bien des chefs, et peu probablement des dieux (de l'avis général). Leur regard aurait protégé le village qui lui faisait face...

Les Moaï érigés, l'étaient au bord de l'Océan et lui tournaient le dos ? Oui dans presque tous les cas. On trouve cependant également quelques ahu à l'intérieur des terres, avec des moaï qui regardent soit la mer (ahu Akivi), soit par exemple le coucher du soleil au solstice d'hiver (Ahu Huri A Urenga).

 

tiki.jpgCi-dessus : exemples de "tiki" que l'on trouve dans différentes îles du Pacifique ; ci-dessous : un des rares moaï de l'île de Pâques ayant des jambes, et une évidente filiation avec ses précurseurs polynésiens...

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Evolution de style : on a retrouvé sur l'ïle quelques moaï à genoux qui font étrangement penser aux "tiki" polynésiens.

Puis la version "sans les jambes, avec les mains ramenées sur le bas du ventre" semble être devenu la norme. On note toutefois de sensibles différences entre la corpulence et la forme du visage des nombreux moaï aujourd'hui redressés, et d'encore plus grandes différences avec certains autres restés dans la carrière.

On a retrouvé des traces de peinture sur certaines statues et cela n'aurait rien d'étrange d'imaginer, qu'à l'instar de la plupart des réalisations antiques, les moai aient été entièrement peints...

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Ci-dessus, moaï re-érigés ; ci dessous, moaï dans la carrière de Rano Raraku

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Déforestation de l'île : Si il est bien une évidence (scientifiquement prouvée), c'est que Rapa Nui était à l'origine couverte de forêts. Plusieurs hypothèses sont avancées quand à une déforestation massive qui, à terme, a plus ou moins condamné ses habitants : l'usage immodéré du bois pour la fabrication et le transport des moaï ; la construction des bateaux ; l'utilisation domestique ; une surpopulation de rats (arrivés avec les premiers polynésiens ?) qui auraient dévoré toutes les graines de palmiers ; ou bien encore une sécheresse extrème du type la Niña ?

C'est peut-être aussi un peu tout cela à la fois ! Nul ne le sait jusqu'à présent et c'est bien dommage ; car cela nous éclairerait sur toute une suite d'évènements : Le bois manquant, il n'y a plus de bateau, plus de pêche, plus de moyens pour s'enfuir. On s'entre-tue pour survivre (on devient cannibale?), on renverse les moaï pour se venger des autres tribus (?) ou bien par représaille contre les dieux (?) qui ne protègent plus de rien, etc, etc...

Toujours est-il que les premiers "blancs" qui débarquèrent au 18ème ont tous parlé d'une situation globalement catastrophique...

Quand au renversement des moaï : En plus des événements (humains) dont je viens de parler, on peut aussi ajouter un manque d'entretien des ahu qui n'auraient plus supporté leur lourde charge, et puis bien sûr des éléments climatiques d'une force inhabituelle : cyclones et tempêtes tropicales, raz-de-marée (le dernier date de 1960!), tremblement de terre, etc...

Il n'y a qu'a voir les pentes du volcan du Rano Raraku et ses moaï ensevelis au deux tiers sous la terre pour s'imaginer le déluge qu'elles ont dû subir.

 

DSC_4380.JPGTrois des 15 moaï de l'Ahu Tongariki      

18/04/2013

L'Ile de Pâques : petit point "histoire-géo"

L'Ile de Pâques à la même superficie que celle d'Oléron (ou deux fois celle de Ré, pour ceux qui préfèrent ;)

Perdue au milieu du vaste Océan Pacifique, sa première voisine habitée est l'île de Pitcairn (où vivent environ cinquante Pitcairnais, en partie descendants des fameux "révoltés du Bounty").

Ce caillou le plus proche se trouve tout de même à ... 2000 kilomètres plus à l'ouest !

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Ici, pas d'atoll ni de barrières de corail ; les plages de sable fin sont rares ; les côtes sont escarpées, la mer est claire mais la houle parfois redoutable. En bref, Pâques, c'est pas vraiment une île polynésienne comme on en rêve.

Côté températures, avec une moyenne de 21° sur l'année, ont peut dire qu'il y fait bon vivre. Le mois de mai est le plus pluvieux, et j'ai eu droit durant mon séjour (en avril donc) à quelques saucées mémorables !

Côté faune, pas mal de vaches mais surtout des chevaux qui vont en semi-liberté. D'après mon logeur, il y en aurait plus de 4000 sur l'île, soit presque autant que d'habitants ! Il y a aussi quelques oiseaux de mer, mais pas tant que cela, et beaucoup de petits rapaces de type busard.

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Devant la recrudescence des chiens, parfois errants, je pense que les autorités ne prennent pas encore le problème au sérieux ; personnellement, et vu que l'un d'entre eux m'a mordu le mollet (hôpital, vaccins, antibiotiques, etc...), je conseillerais quand même de rester vigilant !

La majeure partie des 5000 habitants vivent dans le seul village de l'ïle, Hanga Roa. La population se compose à plus de 60% de Pascuans.

De nombreux ex-îliens ont choisi, eux, de s'établir sur le continent, et c'est à Santiago que l'on retrouve principalement les membres de cette "diaspora" forte de plus de 2000 personnes.

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Le village d'Hanga Roa

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Trois grands volcans, aujourd'hui éteints, sont à l'origine de l'île. Le plus haut d'entre eux s'élève à peine au dessus de 500 mètres. Le reste de l'ïle est plate ou légérement vallonnée, pauvre en végétaux, et bien souvent seulement recouverte d'une herbe rase virant sur le jaune...

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Pour ce qui est de l'Histoire, ca devient vite plus compliqué. Commençons donc par ce dont nous sommes sûr :

Les premiers habitants de l'île furent fort probablement des polynésiens venant d'une ïle lointaine. On parle souvent de celle d'Hiva Hoa, aux Marquises, à 3600 km de là.

Au fur et à mesure des découvertes, les dates les plus souvent avancées de ce premier peuplement se trouve dans une fourchette allant de 800 à 1200 après JC.

- Vers la fin du 17ème, l'Anglais Davis apperçoit l'île, mais n'y met pas les pieds !

- Le dimanche de Pâques 1722, c'est le Néerlandais Roggeveen qui va la "découvrir", c'est à dire être le premier (européen) à y débarquer !

- James Cook passera par là en 1774, puis le Français la Pérouse en 1786.

Personne à ce moment ne se dispute véritablement ce confetti perdu au milieu de l'océan.

- Entre 1859 et 1863, des flottes en provenance du Pérou viendront y faire emplette d'esclaves.

Certains virus et autres bactéries trouvent la région fort accueillante et la population d'origine commence, elle, à dangereusement décliner.

- En 1864, une poignée de français s'installe sur l'île. Manquant de main d'oeuvre, ils vont la faire venir depuis d'autres îles polynésiennes. La plus grande pourvoyeuse de bras sera Rapa, qui se trouve à quelque 3500 km de là.

Ces nouveaux arrivants rebaptiseront leur nouvelle île "Rapa Nui" (la grande Rapa) en souvenir...

De cette époque on parle du peuple Rapanui qui habite Rapa-Nui et a pour langue le rapanui

- En 1888, l'île est annexée par les chiliens.

A la fin de 19ème, on estime que seul une centaine d'îliens pouvaient se prévaloir d'être Pascuans d'origine (ce qui inclut donc la première et la seconde vague de peuplement).

Jusqu'en 1953, ils seront "parqués" par les Chiliens, sans presque aucun droit, dans le village d'Hango Roa. Pendant 65 ans, le reste de l'île, cédé à des compagnies privées, sera le royaume des moutons. Il n'y en a aujourd'hui plus un seul...

Ce n'est enfin qu'en 1966 que les Pascuans recouvreront enfin une totale liberté, recevront la nationalité chilienne, et commenceront petit à petit à redécouvrir leurs "véritables" origines polynésiennes.

C'est il y a moins de cinquante ans...

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(Ile de Pâques, avril 2013)

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(Ile de Pâques, avril 2013)

14/04/2013

L'Ile de Pâques : prologue

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Voilà une semaine que je suis rentré de ce petit voyage au Chili.

Il y avait au programme (pour faire court) : 3 jours à Santiago, 3 jours à Valparaiso et 6 jours sur l'Ile de Pâques ; ce qui, avec les transferts, nous fait une petite quinzaine...

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(Ile de Pâques, avril 2013)

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Bien que les photos soient maintenant à peu près en ordre, je vous avoue que j'ai pourtant du mal à commencer cette "présentation" : j'ai comme qui dirait un problème avec l'Ile de Pâques !

Pour ne pas voyager totalement ignorant, j'avais pourtant consulté avant de partir quelques sites sur Internet : mais je me suis très vite aperçu que les diverses interprétations concernant (de près ou de loin) les moaï ainsi que la civilisation pascuane sont inversement proportionnelles à la taille de ce confetti perdu au milieu du Pacifique.

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(Ile de Pâques, avril 2013)

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Faisant donc le choix, une fois sur place, de n'avoir pas affaire à un guide (qui m'aurait sans doute vendu une soupe de son cru), je préférais me balader là ou le vent me porterait, bien décidé à me plonger dès mon retour dans les dizaines de sites qu'offre le web (qu'ils soient en français, en anglais ou en espagnol) afin de mettre en perspective tout ce que j'avais eu l'occasion de découvrir.

Eh bien rien ; mafish ; nada !

Que ce soit à propos du peuplement, des dates, des techniques, des poids ou des mesures, des rites, chacun y va de son affirmation, parfois péremptoire, quelle soit souflée par son voisin ou bien par son guide ; née d'une imagination fertile ou de l'exaltation que procure la découverte de l'île !

Et toutes ces bétises de se répèter à l'infini...

Pourtant, si l'on s'en tient aux grandes lignes de l'histoire du peuple Rapanui, c'est globalement assez simple ; mais si l'on rentre un tant soit peu dans le détail, on s'aperçoit alors bien vite que l'on ne sait (et qu'on ne saura sans doute jamais) vraiment pas grand chose.

C'est ce que l'on nomme "les mystères de l'Ile de Pâques"...

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(Ile de Pâques, avril 2013)

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Ce qui est plus étonnant en fait, c'est qu'il soit si difficile de trouver sur le web des données précises qui ne devraient normalement pas prêter à discussion, comme par exemple la taille (et le poids approximatif) de chacun des moaï qui sont aujourd'hui relevés ; qu'il soit aussi presque impossible de retrouver des photos ou des récits "avant-après" concernant ces sites qui ont tous été réhabilités entre 1956 et 1996 ; une époque où la photo, me semble t'il, existait !

Et puis quand sur wikipédia, on trouve dés le début de l'article (ici) un encart qui nous annonce qu'en 2010-2011, on a découvert que les moaï (*) avait un corps, on tombe vraiment des nues : les centaines de moaï (*) disséminés autour de l'île ont tous un "corps" et en ont toujours eu un ; il suffit juste de regarder !

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Dans les posts qui suivront, imprégnez-vous donc en priorité de l'atmosphère et admirez les photos qui, elles, ne mentent pas trop.

Quand aux explications, aux noms propres (il y a parfois plusieurs homophonies) et aux chiffres que je vous donnerais (et même si vous assure d'y faire particulièrement attention), considerez-les toujours avec la plus grande circonspection...

Bien, cela étant dit, on peut commencer le voyage :)

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(*) Le mot rapanui "moaï" (comme "ahu" ou "pukao") est invariable en genre et en nombre