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05/12/2015

Le Palacio San Martin, ex-Palacio Anchorena

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Le Palais Anchorena, racheté par l’État, devient en 1936 le siège du Ministère des Relations Extérieures et du Culte ; c'est à cette date qu'il est rebaptisé Palacio San Martin.

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 L'imposant porche d'entrée sur la Calle Arenales, fait face à la verdoyante Plaza San Martin.

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On comprend rapidement, sur ce plan, le souhait de la commanditaire, Mercedes Castellanos de Anchorena, que soit créé trois espaces de vie indépendants distribués autour d'un large patio d'honneur. 

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Depuis le magnifique patio d'honneur de forme ovale, sans aucun doute la plus belle réussite de l'architecte, on accède à la galerie couverte et aux pièces de réceptions ; le deuxième étage accueille les parties privatives et le troisième, le personnel.

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En ces années 1910, l'Argentine vit son âge d'or.

Depuis 1869 et la très controversée "Conquête du Désert", les surfaces cultivables ont été multipliées par 250 ! Les grandes familles aristocratiques, pour la plupart propriétaires terriens, se sont incroyablement enrichies. De magnifiques palais sont en construction à Retiro, Recoleta et Palermo : les Palacios Paz, Bosh (actuelle Résidence des États-Unis), Errazuriz (le musée des arts décoratifs), Ortiz Basualdo (l'Ambassade de France) et Anchorena, entre autres.... Ils seront tous inaugurés entre 1914 et 1924...

Puis viendra la dépression de 1929 et la crise économique argentine des années 30. Le 6 septembre 1930 le général Uriburu renverse le gouvernement constitutionnel, initiant alors une série de coups d'État et de gouvernements militaires qui se prolongera jusqu'en 1983...

Toutes ces familles qui ne peuvent plus mener grand train et qui n'auront vécues (en moyenne) qu'une vingtaine d'année dans leur somptueuse demeure se verront contraintes de les céder ; soit à l'état (Anchorena en 1936, Errazuriz en 1937, Paz en 38) ou à des ambassades étrangères (Bosh en 1929 et Ortiz Basualdo en 1939).

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Mais revenons à notre Palacio Anchorena...

Mercedes Castellanos de Anchorena, héritière de l'une des familles les plus riches et plus puissante d'Argentine a déjà 65 ans quand elle soumet à un jeune architecte en vogue, Alejandro Christophersen, d'origine suédoise, son projet de future demeure ; elle souhaite s'y installer avec deux de ses fils (et leur famille), ainsi qu'avec la veuve d'un troisième et demande à cette effet un plan de trois habitations indépendantes mais reliées entre-elles.

Las, la construction de l'imposant édifice accuse du retard et n'est malheureusement pas achevé pour les fêtes du centenaire de la Révolution du 8 mai 1810. Qu'à cela ne tienne, c'est à l'occasion d'un autre centenaire, celui de l'Indépendance du 9 juillet 1816, que sera donné au palais sa fête la plus mémorable.

Mercedes a 76 ans et s'éteindra quatre ans plus tard...

Comme l'ensemble des palais de style "beaux-art" (néoclassicisme coloré d'éclectisme) édifiés à Buenos Aires durant cette décennie (et bien sûr largement inspiré par l'architecture française et par la "Ville Lumière"), tous les matériaux se doivent de provenir directement d’Europe, comme les marbres d'Italie ou les parquets de Slovénie...

En 1936, l’État argentin rachète la demeure qui devient le siège du Ministère des Relations Extérieures et du Culte. Il devient le "Palacio San Martin", du nom du généralissime "libertador", héros des indépendances sud-américaines.

Depuis 1999, et l’inauguration (juste de l'autre côté de la rue) d'un building en verre qui accueille les différents services du ministère, le palais est surtout maintenant utilisé à des fins d'apparat. 

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 C'est à l'occasion d'une réception donnée l'an passé pour le lancement de l'exposition qui relatait le voyage de De Gaulle en 1964 (un périple qui avait conduit le Général durant trois semaines à travers 10 pays d'Amérique latine), que j'ai pu découvrir une partie de l'intérieur du palais...

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 En haut des marches du patio d'honneur trône un buste de San Martin.

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A gauche, l'immeuble tout de verre vêtu qui accueille les services du ministère.

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Vu que je travaille juste à côté (et cela depuis maintenant trois ans), j'ai dû passer des centaines de fois devant la palais ; je reste pourtant encore à chaque fois impressionné, plus d'ailleurs par la puissance et la richesse que dégage l'édifice plutôt que par son élégance ; et il m'est toujours aussi difficile de réaliser que cette "masse" architectonique n'a finalement été construite, il y a juste 100 ans, que pour accueillir une dizaine de locataires ! (hors le petit personnel, bien sûr).

26/11/2015

Au Campo de polo...

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 Campo de Polo de Palermo, Novembre 2015

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Né en Asie centrale il y a environ 2500 ans, chez les Scythes puis les Perses, les première formes de polo ont ensuite essaimées d'un côté vers la Chine, le Tibet et le Japon, et de l'autre vers Constantinople. C'est du Tibet d'ailleurs que nous vient son nom, "pulu" signifiant tout simplement "balle".

Loisir éminemment princier ou réservé aux troupes d'élites (c'est une préparation idéale avant la réalité du champ de bataille), le polo se pratique à partir du 9e siècle dans l'ensemble du monde arabe : on trouvera des hippodromes dédiés aussi bien au Caire en Égypte (Mamelouks) qu'à Ispahan en Perse (Shah d'Iran) ou Agra en Inde (Moghols) ; et bien sur un peu partout en Asie, comme au Japon du temps des Shoguns.

C'est en Inde, au 19e siècle, que les Britanniques "redécouvre" ce loisir qui devient rapidement un sport dont ils dictent les premières règles internationale. Une fois arrivé en Europe (principalement donc au Royaume Uni et en France) le polo traversera bien vite l'Atlantique (États-Unis et Argentine entre autre) ou l'Océan Indien jusqu'en Australie.

La première compétition internationale aura lieu en 1886 et ce sport sera aussi présent au Jeux olympiques de 1900, 1908, 1920 1924 et 1936 !

Si le polo est aujourd'hui pratiqué dans 84 pays à travers le monde, seuls 13 d'entre eux participent annuellement aux compétitions professionnelles, à commencer par l'Argentine qui a élevé le polo au rang de sport national et dont les joueurs restent les maîtres incontestés de la discipline...

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  Campo de Polo de Palermo, Novembre 2015

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Pour faire court, les matchs se disputent sur un terrain de 275 mètres sur 145 entre deux équipes de 4 joueurs qui vont s’évertuer de marquer des "goals" en poussant, à l'aide de leur maillet, une petite balle en plastique dans les buts adverses. 

les matchs sont divisés de 4 à 8 périodes (ou chukkas) de 7 minutes 30, entrecoupées de pauses de 3 minutes. Les deux arbitres qui officient sur le terrain sont bien évidemment aussi à cheval !

Les chevaux sont physiquement très sollicités et ne restent généralement pas plus d'une période (à la fois) sur le terrain ; la pause de trois minutes étant généralement l'occasion pour le cavalier de changer de monture.

Si les joueurs se protègent bien évidemment (casque et genouillères), les chevaux sont eux aussi également spécialement préparés pour les compétitions : leur crinière est intégralement tondue, leur queue est tressée et leurs canons sont protégés par des "bandes de polo".

Les trois tournois de polo les plus renommés au monde ont lieu en Argentine, dont l'Abierto de Palermo qui se déroule a cheval (si j'ose dire) entre les mois de novembre et décembre.

Le "80 goles" du 15 novembre dernier était un match d'exhibition à but caritatif (mais auquel participent les huit meilleurs cavaliers de l'année précédentes), mais aussi le premier match de la saison à Buenos Aires...

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  Campo de Polo de Palermo, Novembre 2015

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  Campo de Polo de Palermo, Novembre 2015

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04/09/2015

Le Musée historique national

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Le Musée historique national, septembre 2015

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La première salle balaye rapidement plus de 2000 ans d'histoire...

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Une partie du musée est consacrée à la présence des jésuites et leurs diverses réalisations

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A gauche, tableau de l’École Cusqueña

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Le Musée historique national, septembre 2015

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Le Musée historique national se situe tout au bout de la Calle Defensa qui, après avoir traversé du nord au sud les quartiers de Monserrat et de San Telmo, fini sa course aux frontières de La Boca.

Ce musée, à la scénographie plutôt réussie, est consacré comme son nom l'indique à l'histoire du pays, bien qu'on y découvre surtout des objets en relation avec la Révolution de Mai et la guerre d'indépendance qui s'ensuivit.

Le musée d'origine ("Musée historique de la capitale") fut créé en 1889 et trouva place en divers endroits de Buenos Aires. D'abord Calle Esmeralda, puis Calle Moreno et enfin aux abords de l'actuel Jardin botanique.

Suite à de nombreux legs, les collections prirent vite de l'importance et finirent par largement dépasser, d'un point de vue symbolique, le simple cadre "municipal" initial ; le musée devint alors rapidement "national".

C'est à cette même époque (en 1894) que la ville de Buenos Aires racheta (à prix d'ami) le domaine de la famille Lezama (voir post précédent) dont le parc (après avoir été transformé par l'incontournable Charles Thays) devint public selon les vœux du vendeur. La luxueuse demeure allait quant à elle accueillir dès 1897 le Musée historique national.

Même s'il est évoqué dans quelques-unes des salles la période antérieure à 1810, les collections sont pourtant dans l'ensemble dédiées à d'illustres militaires de la période révolutionnaire à travers des armes, des tenues, des étendards, des tableaux, des meubles et bien d'autres souvenirs leur ayant bien souvent appartenu.

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Cornes à poudre, éperons et bolas (ces dernières, liens en cuir dont les extrémité sont garnies de cailloux sont encore utilisées par les gauchos pour immobiliser les bovins)

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Le Musée historique national, septembre 2015

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L'étui du sabre de San Martin

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Avant d’accéder au "sabre" de San Martin, le visiteur doit traverser cette pièce d'un esprit résolument solennel où sont exposés dans chacune des vitrines le sabre et le pistolet d'un célèbre général !

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Le clou du spectacle reste bien évidemment la découverte ultra scénarisée du sabre du Général San Martin, véritable trésor national au yeux des Argentins.

Ce sabre, volé au musée en 1963, après de nombreuses autres péripéties, coulait des jours heureux à Palermo au fond d'un coffre du Régiment des grenadiers à cheval (un bataillon justement formé par San Martin en 1812).

Dans un désir de rendre cette relique au peuple (et sans aucune arrière pensée politique bien entendu) la Présidente avait décidé de son retour au musée à l'occasion de la dernière célébration de la Révolution de son mandat.

Après une procession militaire et télévisuelle du plus bel effet le 27 mai dernier, le sabre traversait Buenos Aires du nord au sud avec un arrêt obligé au Mausolée de San Martin (qui se trouve dans la Cathédrale, Place de Mai), histoire que l'Archevêque Poli, successeur du Pape François, le bénisse copieusement.

Une fois arrivée au musée, c'est Cristina Kirchner en personne (tel Mitterrand et sa rose au Panthéon) qui s'est chargée de conduire et de placer la vénérée relique dans sa vitrine blindée, gardée depuis par deux grenadiers en habit. 

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Le sabre du Général San Martin

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Le vitrail au plafond de la salle, avec au centre... le Général San Martin !

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Le Musée historique national, septembre 2015

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30/08/2015

Le Parque Lezama

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Monument à Pedro de Mendoza, "premier" fondateur de Buenos Aires

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(Parque Lezama, août 2015)

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Ce samedi 29 août, il y avait une "manifestation" du mouvement social Tupac Amaru...

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La gloriette du parc Lezama

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On dû s'y reprendre à deux fois pour fonder la ville de Buenos Aires.

Le premier à s'y atteler fut Pedro de Mendoza, en 1536, probablement ici, aux abords de l'actuel "Parque Lezama", même si les historiens ne partagent pas tous cette hypothèse.

De toute façon, les indiens du coin ne voyant pas cette nouvelle petite colonie d'un si bon œil, Mendoza doit plier armes et bagages en 1541.

Ce n'est qu'en 1580 que Juan de Garay tente l'aventure à son tour, en implantant ses colons sur l'actuelle Plaza de Mayo, deux kilomètres plus au nord. La suite démontrera que cette colonisation était la bonne...

Au 19e siècle ce terrain, agrandi au fil du temps, tombe dans l'escarcelle d'un sieur Lezama, féru de botanique. En 1894, sa veuve cède la propriété à la ville de Buenos Aires avec pour exigence qu'il devienne un parc public. Il en sera donc ainsi et c'est dans la demeure des Lezama qu'est installé, dès 1894, le Musée historique national.

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En bas du parc, au milieu des étals colorés de la feria hebdomadaire, le monument à "l'entente cordiale argentino-uruguayenne" est plutôt en piteux état...

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(Parque Lezama, août 2015)

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Le Musée historique national, sans doute la seule raison qui vous poussera jusque par ici...

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Aux abords du parc, l’Église russe orthodoxe de Buenos aires, de style moscovite du 17e siècle...

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On doit cette église, inaugurée en 1901, au norvégien Alejandro Christophersen, architecte entre autre du Palacio Anchorena (actuel Palacio San Martin).

Il l'a toutefois "re-construite" à partir de plans russes, avec des fonds russes, et grâce à toute la "matière" provenant directement de Russie...

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Il serait dommage qu'a l'issue de votre visite au Musée historique national vous ne profitiez pas de l'occasion pour aller vous restaurer ou boire un verre, Calle Defensa, dans l’un des deux cafés notables du coin parmi les 72 que compte Buenos Aires : L'hipopótamo à gauche, ou le Británico à droite...

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(Parque Lezama, août 2015)

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Une petite douceur ?

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23/08/2015

Las Galerías Pacífico

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(Galerías Pacífico, août 2015)

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En 1888, des promoteurs décident de doter Buenos Aires d'un "grand magasin", à l'image de Paris qui a vu naître ce révolutionnaire concept au début des années 1860 avec la création du Bon Marché et du Printemps ; ces derniers inspireront Zola quand il écrira en 1883 son fameux Au Bonheur des Dames.

Les premiers bâtiments sont livrés dès 1894, mais le projet bat de l'aile. On abandonnera vite l'idée d'un "Bon Marché" argentin, et l'espace, qui finira par couvrir toute une "manzana", sera cédé par tranche. On y trouvera, en plus de divers commerces, l'hôtel Esplandor (toujours existant) ainsi que l'Académie et le Musée des Beaux Arts.

L'ensemble se nommera "Galeria Florida", du nom de la rue qui le borde à l'ouest.

Logo_BAP.svg.jpgEn 1908, une grande partie de la galerie, transformée en bureaux, est acheté par le BAP (Ferrocarril Buenos Aires al Pacifico), une entreprise britannique qui construit une ligne de chemin de fer reliant la capitale argentine à Mendoza, en passant par Santa Fé, Córdoba et San Luis.

De Mendoza, les voyageur peuvent, dès 1910, attraper le Transandino et traverser le continent d'est en ouest jusqu'à Valparaiso...

Cette voie, nationalisée en 1946, deviendra le Chemin de fer Général San Martin. (Depuis la privatisation du réseau ferré par Menem en 1992, le "rail" a fini par sombrer et il n'y a pratiquement plus aujourd'hui de train fonctionnant en Argentine...)

Mais revenons à 1946, date à laquelle les galeries, rebaptisée "Pacifico" sont largement remodelées ; l'occasion de faire appel à cinq artistes (quatre Argentins et un Espagnol) afin de réaliser les fresques qui ornent la coupole centrale.

En 1995, le Centro cultural Borges, d'une surface de 10 000m², vient prendre place au dernier étage de l'édifice qui abrite désormais, hormis l'Hôtel Esplandor, une myriade de boutiques plutôt (très) chics...

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(Galerías Pacífico, août 2015)

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Pour la petite histoire, c'est dans la "manzana" voisine (de l'autre côté de l'Avenida Córdoba) que sera construit en 1914 le Harrod's de Buenos Aires, unique petit frère du fameux grand magasin londonien. Hélas la crise économique de 1998 mènera à la fermeture du lieu qui, malgré un sursaut "culturel" entre 2003 et 2009 (il abritera quelques expositions et événements), garde encore aujourd’hui ses portes closes.

Ci-dessous on aperçoit, à gauche, une partie de la façade du Harrod's, et un peu plus loin les Galerías Pacífico, reconnaissables à leur stores rouge écarlate.

J'ai pris cette dernière photo il y a tout juste trois ans, date à laquelle, tout frais débarqué en Argentine, je logeais un bon mois Avenue Florida...

Photo qui nous ramène, soit dit en passant (et 300 articles plus tard), au premier post de ce blog :)

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16/08/2015

Le Botero de Buenos Aires

Dans le petit Parc Charles Thaïs de Recoleta (petit en comparaison aux centaines d'hectares que ce grand paysagiste a aménagé à travers toute l'Argentine et surtout à Buenos Aires), on peut découvrir une sculpture de Fernando Botero (l'une des deux seules en Amérique Latine avec celle qui se trouve à Santiago du Chili, mais sans compter bien entendu les très nombreuses que l'on rencontre en Colombie, patrie de l'artiste).

Cette sculpture, qui porte le nom de " Busto" (ou selon d'autres sources "Torso masculino desnudo") a été inaugurée le 24 mai 1994...

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(16 août 2015)

04/08/2015

Le Centre culturel Kirchner (ou la folie des grandeurs ?)

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Le Centre culturel Kirchner, juillet 2015

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Clin d’œil à l'impressionnante salle de concert "la Baleine Bleue" qui se trouve au centre du bâtiment...

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Le rez-de-chaussée a gardé son style (et son mobilier) "bureau de poste" d'époque...

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Serpent de mer des 3 dernières législatures, le Centre Culturel Kirchner a enfin "réellement" ouvert ses portes. L'avenir nous dira si Nestor et Cristina n'ont pas eu les yeux un peu plus gros que le ventre, tant il faudra de moyens à long terme pour garder à flot ce gigantesque paquebot que certains (argentins) n'ont pas hésité pas à comparer au Louvre ou à Beaubourg : pour ce qui est des dimensions de l'ensemble, faut voir (Beaubourg offre une surface de 103 000m² lui aussi) , quant au "contenu", c'est évidemment une toute autre histoire...

L'idée de la création de ce méga-centre culturel (aujourd'hui le plus grand d'Amérique Latine) a germé tout au début des années de la présidence de Nestor Kirchner. Un concours est lancé en 2006 avec l'idée de concrétiser à temps ce projet pour les célébrations du bicentenaire de la Révolution de mai 1810.

Le 25 mai 2010, ce ne sera pourtant qu'une petite partie du centre qui sera inaugurée par la Présidente Fernandez de Kirchner, épouse et successeur de Nestor, les travaux pharaoniques ayant en effet pris beaucoup de retard.

Une nouvelle inauguration a donc eu lieu en mai dernier (cette fois c'était la bonne!), avec un petit changement toutefois. Le Centre culturel du Bicentenaire s'appellera désormais Kirchner, en mémoire du défunt président, décédé en octobre 2010. Les mauvaises langues diront sans doute que c'est tout autant à la gloire de la Présidente qui quitte le pouvoir en octobre prochain et souhaite laisser une trace de plus de ses deux quadriennats. 

L'immense édifice où prend place ce nouveau centre culturel est plus connu des Porteños sous le nom de "Correo Central" et a déjà une longue histoire : il a en effet fallu pas moins de 40 ans de projets et de contre-projets pour que les premières ébauches dessinées en 1888 par le Français Norbert Maillard se concrétisent en 1928 par l’inauguration du Correo Central, tel que nous le découvrons aujourd'hui.

Cet ensemble immobilier aura pendant 70 ans quelques autres affectations (écoles, commerces, clinique et même un bureau pour Évita Perón en 1946), mais gardera globalement, jusqu'en 2002, son rôle principal de "Corréo Central argentino".

C'est à partir de 2009 que les premiers travaux, à la fois de réhabilitation des façades, mais surtout de recomposition des espaces intérieurs ont réellement commencés. Si il reste encore pas mal de détails à régler, on a dès à présent accès à la presque totalité du bâtiment.  

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Le Centre culturel Kirchner, avec une surface de 100 000m², est juste gigantesque. On y trouve 6 auditoriums, dont le plus grand, "la Ballena Azul (la baleine bleue)", d'une capacité de 1750 places, accueille maintenant l'Orchestre national argentin. D'une acoustique paraît-il excellente, il est en plus doté d'un orgue allemand de 3500 tuyaux.

Au sous-sol, la Sala Argentina, d'une capacité de 540 places est, elle, plutôt destiné à la musique de chambre.

Les 51 salles d'expositions prennent principalement place le long des galeries qui, sur 9 niveaux, forment un écrin autour de la "Baleine bleue".

Tout l'avant du bâtiment a été conservé dans son jus, depuis l'accueil du rez-de-chaussée très "correo central" (avec d'ailleurs un "Musée du Courrier"), jusqu'aux salons de réception et d'apparat des étages.

Dans la partie "moderne" largement remodelée, outre la structure étonnante de la "Ballena Azul", posée sur quatre énormes pieds en béton, on peut aussi noter l’impressionnant luminaire en verre qui se trouve juste au-dessus (et qui abrite lui aussi une salle d'exposition), ou encore la reconstruction totale de la coupole principale.

Cette dernière, dotée d'une couverture réalisée avec pas moins de 496 panneaux de verre qui s'illumine la nuit venue, est également une salle de réception ou d'exposition de 500m². Elle donne accès a la première terrasse panoramique publique de Buenos Aires d’où l'on pourra découvrir la ville (ce n'était pas encore ouvert à mon passage!)...

 

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Comme pendu au plafond, l'immense "lampadaire" aux couleurs changeantes sert également de lieu d'exposition...

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La "Baleine", pas si bleue que ça !, et les 9 étages de galeries...

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On trouve bien sûr un tas d'autres salles, dédiée à l’événementiel ou à la restauration, comme par exemple cet espace de peinture destiné aux enfants et placé "sur le dos" de la baleine...

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Dans les parties conservées (avec mobilier et luminaires d'époque), on trouve des musées, des salles de réceptions et d'exposition.

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Une salle est bien entendu dédiée au Président Kirchner. L'occasion de nous rappeler que Nestor était, ah le destin!, le fils d'un employé des postes...

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Quelques salles d'exposition...

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Actuellement, à l'intérieur du "lampadaire", une exposition retrace l'histoire du "Correo" depuis 1888...

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Centro Cultural Kirchner, juillet 2015

29/07/2015

Un nouveau monument à la mémoire de Juana Azurduy

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Juana Azurduy Bernùdez de Padilla, Plaza Colón, juillet 2015

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Le 15 juillet dernier, la Présidente Kirchner, accompagnée d'Evo Morales, inaugurait dans les jardins de la Plaza Colón une nouvelle et imposante sculpture à la mémoire de Juana Azurduy Bernùdez. La présence du Chef d’état bolivien s'expliquait aisément : d'une part parce que Juana était Bolivienne et que, plus encore, c'est le gouvernement de Morales qui a offert ce monument à l'Argentine (on parle d'un coût d'un million de dollars!).

Cette inauguration est l'aboutissement d'une querelle juridique qui opposait depuis quelques années le Gouvernement de la Nation et celui de la ville de Buenos Aires. En effet, les jardins de la Plaza Colón, autrefois ouvert au public sont aujourd'hui "privatisé" par la présidence pour des raisons de sécurité. Ils appartiennent toutefois toujours à la "ville". (pour ceux qui ne le sauraient pas encore, l'Argentine est une républiques fédérale de 23 provinces ; la ville de Buenos Aires est l'une de ces provinces).

Cristina, faisant fi du droit (ce pour quoi elle a maintenant un peu d'expérience) avait dès 2012 unilatéralement décidé de la venue de sa nouvelle protégée, Juana, mais surtout décrété le démontage (en juin 2013) de celle de Christophe Colomb qui se dressait là depuis 1921, et qui avait été offerte par un riche immigré italien.

S'étant mis à dos la ville et accessoirement la communauté italienne, elle a pourtant fini par emporter le morceau. Seule la destination de la statue répudiée a entre temps changé : de La Plata, ou elle devait être à l'origine remontée, il semble que sa nouvelle adresse sera à présent quelque part sur la Costanera Sur, pas loin de l'aéroport Jorge Newberry de Buenos Aires, si tant est qu'elle soit remontée...

Tout cette histoire concourt de la volonté de la Présidence de réécrire une nouvelle histoire en éloignant "physiquement" de la Casa Rosada un symbole trop évident d'une colonisation "sanglante" et dominée par l'Europe, afin d'y préfèrer une figure sans conteste plus "patriotique", et de plus à "moitié indigène" !

Quoi que l'on puisse penser de cette affaire à laquelle la téméraire Azurduy n'a vraiment rien à voir, il est clair que ce personnage historique retrouve enfin à cette occasion une place de choix dans l'Histoire de la libération des pays du cône sud, soumis à la mainmise de la couronne espagnole pendant plus de 300 ans.

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Ce Monument à Colón , qui trônait depuis sur cette place depuis 90 ans était plutôt réussi. Il avait fallut pas moins de dix ans de travail aux ouvriers pour remonter les 623 tonnes de marbre de Carrare qui avait été préalablement assemblés en Italie et apportés jusqu'ici. La statue du navigateur génois se dressait à 26 mètres au-dessus du sol, posée sur un obélisque tronqué réalisé dans un seul bloc!

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La légende raconte que Simon Bolivar aurait dit un jour à Juana que son pays ne devrait pas s'appeler Bolivia (nommé d'après son nom), mais plutôt Padilla ou Azurduy, car ce sont eux qui l'avaient libéré.

Élevée à la campagne et un brin rebelle, Juana (né à Sucre d'un père espagnol et d'une mère indienne) devient orpheline à l'âge de 7 ans. Une tante l'envoie dans un monastère pour la remettre sur le droit chemin, en vain. A 18 ans, elle retrouve la liberté et les grands espaces, apprend le quechua et l'aymara et prend fait et cause pour les indiens ; c'est également l'époque où elle rencontre Manuel Padilla, avec qui elle se marie en 1805. Ce dernier fait déjà partie de ses groupuscules qui, influencés par la Révolution française, planifie la révolution de ce côté-ci de l'Atlantique.

S'ensuivirent des années de guerre où Juana et ses quatre enfants suivront Manuel sur les champs de bataille. Elle combattra, arme au poing, aux côtés de Guëmes et du Général Belgrano. Durant ces longues années de combat, elle perdra tous ces enfants ainsi que son mari. En 1816, elle est élevé au grade de Lieutenant Colonel...

La suite est moins glorieuse. La pension que Bolivar lui avait octroyée lui est retirée, et les terres des Padilla restent toujours confisquées. Elle meurt indigente en 1862, à l'âge de 82 ans, et sera enseveli dans une fosse commune. 

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On peut facilement concevoir les raisons politique qui ont destitué Colón de sa colonne pour faire place à une patriote des guerres de libération, mais je trouve personnellement qu'on a poussé un peu loin le bouchon en plaçant Juana, sabre au clair, face à la Casa Rosada.

Même si je comprend (un peu) le souhait de la Présidente (et/ou de l'artiste ?) de vouloir "que Juana fasse face aux dirigeants du pays (qui la regarde par la fenêtre?) au moment où ils décident des destinées de la Nation", elle aurait été, à mon avis plus à son avantage tournée vers la mer : en effet, comme le parc où elle est installée n'est pas ouvert au public, on ne voit Juana que de loin et de plus (assez mal) de profit.

Quant à la vision de l'arrière du monument (celle donc que verra surtout le public), cela donne plutôt un "pâté" difficilement déchiffrable et plutôt inintéressant.

Enfin, sans jouer les "vieux cons", Le monument à Colón, d'une grande élégance, mettait en valeur la façade arrière de la Casa Rosada, alors que le le nouveau groupe en bronze et son piédestal massif l'écrase à présent totalement....

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On doit cette sculpture, qui pèse 25 tonnes, au porteño Andrès Zerneri.

13/05/2015

Le Musée Carlos Gardel

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(Rue Jean Jaurès, Buenos Aires, mai 2015)

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Seules quelques façades du quartier surfent sur la vague "années 20""...

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Le "PH" de la rue Jean Jaurès qu'acheta en 1927 Berthe Gardes (Berta Gardés de son vrai nom), la mère de Carlos. Le PH (propriedad horizontal) est un type d'habitation tout en longueur typique de Buenos Aires, généralement doté d'une cour, d'un étage et d'une terrasse...

On appelle aussi ce type d'appartements "casa de chorizo" (maison saucisse) !

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Buenos Aires ne pouvait faire l'impasse d'un lieu de mémoire dédié à l'un des Argentins les plus célèbres au monde à l’instar d'Eva Perón, de Che Guevara, de Fangio, Maradona, Messi, et maintenant le Pape François! 

Le petit musée consacré à Carlos Gardel se trouve à Abasto, un  quartier situé à la frontière des barrios d'Almagro et de Balvanera ; il prend place dans la petite maison qu'acheta la mère de l'artiste en 1927.

Carlos Gardel a t-il  lui aussi vécu dans cette maison ? Mystère !

De toute façon, il y a tellement de zones d'ombres dans la vie de l'artiste que l'on n'est plus à une près, et même ses biographes, 80 ans après sa mort, en sont encore à se crêper le chignon!

Le "pibos Carlito" (le gamin Carlito) ou le "francesito" (le petit français : il est en effet arrivé à Buenos Aires avec sa mère à l'âge de deux ans) eut semble t-il maille à partir avec les services de police (pour escroquerie) durant ses jeunes années.

Une fois célèbre, il s'ingénia donc à brouiller les pistes, jusqu'à tenter de faire détruire son casier judiciaire (avec l'aide du Président de l'époque). Il s'est appelé tour à tour Gardes, Gardès, Gardez et enfin Gardel. Si l'on sait maintenant avec certitude qu'il naquit en 1890 à Toulouse, il déclara pourtant quelques fois être né en Uruguay et d'autres fois encore à La Plata, en Argentine!

Ces déclarations plus que contradictoires allaient faire oublier un temps ce passé peu glorieux mais aussi, de fait, favoriser la naissance d'un mythe. Sa vie privée fut d'ailleurs tout aussi mystérieuse (ou secrète, c'est selon) au point que certains ont prêté à ce célibataire endurci quelque "amitié particulière" !

Quoiqu'il en soit, ce n'est pas dans ce musée que vous trouverez des réponses. La présentation y est factuelle mais lisse : on y découvre bien entendu le légendaire interprète de Tango, mais aussi l'acteur de cinéma ou bien encore le passionné de turf et de chevaux ; le tout agrémenté de moult coupures de presse, de vinyles, de photos et de quelques objets personnels.

On y évoque aussi longuement sa mort tragique survenue en 1935, au sommet de sa gloire, lors d'un crash entre deux avions sur le tarmac de l'aéroport de Medellín.

Une légende était née...

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Gardel repose aujourd’hui au cimetière de Chacarita

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(Musée Carlos Gardel, mai 2015)

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(Musée Carlos Gardel, mai 2015)

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« El Morocho del Abasto » (Le brun de l’Abasto)

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Dans la salle du fond passent en boucle quelques extraits de films dans lesquels il jouait et chantait.

Une petite pièce, dédié à sa mère (qui était repasseuse), nous suggère l'enfance plutôt modeste de Gardel... 

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L'escalier mène aux pièces du premier étage ainsi qu'à la terrasse

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30/04/2015

Le Palacio Paz

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La façade, sur la Plaza San Martin, et la monumentale entrée du Palacio Paz

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L'escalier de marbre et de bronze mène au vestibule d'honneur

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Une sculpture en marbre de Carrare du Français Raoul-François Larche, "La Vendange" (placée aujourd'hui sous l'escalier qui mène aux étages), accueillait le visiteur.

Depuis que le palais est le siège du Cercle militaire, elle a été remplacée par un portrait ainsi par une réplique du sabre du Général San Martin...

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(Palacio Paz, Avril 2015)

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Le vestibule dessert sur la droite le long couloir renaissance qui mène à la grande salle d'honneur, et sur la gauche l'enfilade de salons qui donnent sur la Place San Martin, à commencer par l'antichambre...

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La salle de bal, grande de près de 150m², est inspirée de la galerie des glaces de Versailles et recouverte de boiseries aux motifs dorés à la feuille d'or. Une estrade accueillait les musiciens qui faisaient danser les invités au son des dernières musiques à la mode. Tout ici respire le luxe aristocratique, des sols superbement marquetés jusqu'au lustres en bronze et cristal de Baccarat.

 
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C'est à José Camilo Paz, riche propriétaire terrien (descendant d'une des plus anciennes familles du temps de la conquête espagnole), journaliste (fondateur en 1869 du journal La Prensa, le quotidien le plus important d'Argentine jusque dans les années 1940), homme politique (qui visait certainement la plus haute charge du pays) et diplomate (il fut ambassadeur à Paris de 1885 à 1893), que l'on doit la construction de ce qui fut (et sans doute reste) la plus grande résidence privée d'Argentine.

Avec 12 000², 140 pièces (et 7 ascenseurs), son grand jardin d'hiver, ses écuries, son garage, etc.., José Camilo avait vu grand, et cela juste pour y loger sa petite famille! (bon, d'accord! il y avait aussi les 70 à 80 employés de maison nécessaire pour faire fonctionner et reluire le tout!)

C'est lors d'un voyage à Paris en 1900 qu'il charge l'architecte Louis-Marie Henri Sortais de lui dessiner les plans de son futur palais. fasciné par la culture française, il ne recule devant aucune dépense pour recréer à Buenos Aires son rêve d'excellence. La plupart des matériaux (boiseries, parquets, ferronneries, bronzes, lustres, mobilier, sculptures, etc...) proviendront directement de France (mais aussi d'Italie pour les marbres) où ils seront préalablement taillés, ciselés, sculptés, fondus, avant de traverser l'Atlantique pour être y être réassemblés...

La construction dura douze longues années, de 1902 à 1914 et ni l’architecte (mort en 1911) ni José Camilo Paz (mort en 1912) ne découvriront le projet terminé ! Ce sont sa femme et ses deux enfants qui hériteront du palais et y vivront jusqu'en 1938.

La crise de 29 étant passée par là, la famille Gainza Paz n'est plus vraiment en mesure de conserver ce joyau, véritable gouffre financier. Il est alors mis en vente, et c'est l’État argentin qui s'en porte acquéreur la même année. Il y installera le Cercle militaire, la Bibliothèque Nationale militaire et le musée des armes. 

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Parallèlement aux boiseries blanc et or de la salle de bal s'étire le long corridor de style renaissance français. Les tons rouge sombre des damassés en soie répondent au mobilier de noyer finement sculpté et patiné par le temps.

On fini vite par s'habituer, au cours de la visite, à ces changement stylistiques parfois déconcertants mais néanmoins habituels dans ce type de palais construits en Argentine en ce début de 20e siècle! 

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A la gauche du corridor la salle-à-manger principale, toujours de style renaissance français. 

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La pièce majeure de cette salle-à-manger est sans nul doute l'imposante cheminée d'où se détachent, à la mode des cariatides, les figures de Diane et de Jupiter. Tout comme pour le corridor, c'est un ébéniste français, Perchaux, qui a réalisé en France l'ensemble de ces fines sculptures.

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Nous retraversons le corridor renaissance français pour découvrir le salon de musique (qui jouxte en fait la salle de bal) dont la principale qualité réside en son extraordinaire acoustique. Pour ce faire, l'architecte a limité les accès (jusqu'à créer de fausse portes) et réduit ceux existants à leur plus simple expression, de quoi juste permettre aux invités de passer ! Il a ensuite recouvert l'ensemble des murs de boiseries, idéales pour réverbérer le son. Il a enfin banni tout les angles droits de la pièce et même le plafond est légèrement bombé...

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On accède, depuis le salon de musique, à la salle "des dames" où se réunissaient généralement, comme son nom l'indique, les invitées de la veuve de M.Paz. On remarquera dans cette pièce plus "féminine" le tympan des portes décorés de délicates peintures à l'huile.

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(Palacio Paz, Avril 2015)

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La seconde salle-à-manger (placée près d'une bibliothèque et donc prévu à l'origine pour être un bureau) nous offre un bel exemple du fameux style éclectique : médiéval, gothique, renaissance, tout se mélange un peu, jusqu'au très beaux vitraux plutôt Art-nouveau des portes coulissantes ! 

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Jusque là, je me disais que ce palais ressemblait, somme toute, à quelques autres déjà visité ; jusqu'à ce que je découvre le dernier salon de la visite (on pourrait même dire le clou de la visite!) : le grand salon d'honneur !

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La coupole, doublée à l'extérieur, offre en fait un éclairage tout électrique, indispensable vu les proportions de la pièce !

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Alors que cette salle n'est en définitive "que" le salon d'honneur d'un (riche) hôtel particulier, on l'imaginerait plutôt sortie des rêves d'un prince ou d'un roi mégalomane. Tout n'est ici que marbre et or, dans une palette qui défie l'imagination ; C'est certainement la plus impressionnante (ubuesque?) salle de réception de toute l'Argentine ! 

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Là aussi le style est baroque, rococo, Louis XIV (les colonnes et les pilastres notamment), éclectique, indéfinissable en fait !

Avec 16 mètres de diamètre et une coupole (Art-nouveau, mais avec l'emblème du Roi Soleil en son centre!) qui culmine à 21 mètres, c'est peu dire que l'on se sent tout petit dans ce grand salon tout rond.

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(Palacio Paz, Avril 2015)

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Une superbe mosaïque de marbres italiens recouvre le sol

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Une des portes du grand hall donne directement sur la cour intérieur du palais

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Un étonnant marbre "rayé" donne l'impression que des tentures encadrent les portes !

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La grande salle d'honneur donne sur la cour du Palais dont les façades paraissent d'un coup plutôt sobres et classiques.

José Camilo Paz avait souhaité construire une résidence, certes luxueuse mais néanmoins résolument urbaine, où un grand jardin n'avait apparemment pas sa place...

24/12/2014

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Le plus grand sapin de Noël (et la plus grande crèche!) de Buenos Aires,
Place du Vatican, décembre 2014...

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09/12/2014

Première Milonga de l'Ambassade de France

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(Carlos Gardel, Ambassade de France, 8 décembre 2014)

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En cette année de célébration du voyage que fit le Général de Gaulle en Amérique du Sud en 1964, de nombreuses festivités avaient été programmée à Buenos Aires, dont une très belle exposition au Palais San Martin au mois d'octobre dernier.

Hier, c'est L'Ambassade de France qui organisait sa première milonga (le terme peut aussi bien signifier le lieu que l’événement). L'occasion d'apprendre quelques rudiments de tango durant une petite heure d'apprentissage avant de laisser bien volontiers la place a des amateurs plus qu'éclairés !

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(Ambassade de France, 8 décembre 2014)

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(Ambassade de France, 8 décembre 2014)

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Quelques professionnels étaient également présents, ceux par exemple qui nous ont offert la "classe de débutant" en début de soirée...

24/11/2014

Les fériés argentins : aujourd'hui , le Jour de la Souveraineté Nationale

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Monument commémoratif de la Bataille de "la Vuelta de Obligado",
sur la rive ouest du Paraná, à environ 180 km au nord de Buenos Aires.

 

Ce lundi est le 15e jour férié de l'année..., et il en aura encore trois autres a venir d'ici le nouvel an !

Cela pourrait paraître un peu indécent vu de l'extérieur, mais quand on sait que les Argentins n'ont droit, pour la plupart d'entre eux, qu'à 14 jours de congés payés par an, cela semble beaucoup plus raisonnable.

Les nouveaux jours fériés ajoutés au calendrier chaque année sont "amovibles" et donc accolés au week-end le plus proche pour former un pont que les autorités dénomme judicieusement "puentes turisticos" (les ponts touristiques).

Cette année deux jours fériés sans aucune référence sociale ou historique, ont d'ailleurs été adopté par décret. Il s'agit de 2 vendredis, qui ajoutés aux fériés "inamovibles" vont offrir à chaque Argentin deux long week-end de quatre jours.

Tout cela est bien entendu organisé pour que les travailleurs, en tout cas ceux qui le peuvent, se transforment en touristes et partent découvrir le pays en dépensant leur pesos (ce qui serait absolument inconcevable en seulement deux jours vu la taille du territoire !).

Mais ces ponts ne sont pas toujours qu'une partie de plaisir : le parc hôtelier et les routes sont pris d'assaut et le coût des billet (avion et autre) s'envole, c'est le cas de le dire...

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Le billet de 20 pesos argentin, à l’effigie du Général Rosas,
commémore la bataille de la "Vuelta de Obligado"

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Le Jour de la Souveraineté Nationale commémore paradoxalement une défaite militaire survenue le 20 novembre 1845 et connue sous le nom de "Vuelta de Obligado"

Les Français et les Anglais, pour une fois unis, désiraient impunément circuler sur les Rios de la Plata, Uruguay et Paraná sans avoir a reconnaître la souveraineté de l'Argentine.

Le (très) controversé Général Rosa, gouverneur de Buenos Aires, avait donc fait installer sur un bras du Paraná 20 chaloupes reliées par trois lourdes chaînes afin de bloquer littéralement le passage. Ce barrage était défendu par 5 batteries de canon, un navire et quelques 2 000 hommes armés.

La coalition franco-anglaise, forte de 11 navires (dont certains à vapeur et en métal) était largement mieux équipée et surtout mieux armée : elle lamina le front argentin en une petite journée.

Cependant, l'incroyable détermination des Argentins et leur vaillance au combat impressionnèrent les européens qui finirent, après quand même quatre années de blocus, par signer deux traités (les Anglais en 1849 et les Français en 1850) reconnaissant une fois pour toute la totale souveraineté de l'Argentine sur ses fleuves.

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La station de métro parisienne Obligado au début du siècle dernier.

Depuis 2011 elle est doté d'un nouvel habillage tout entier dédié à l'Argentine (ici l'église de l'Estancia Santa Catalina qui se trouve à 200 km au sud de Cordóba)

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Pour la petite histoire, le métro parisien ouvrait en septembre 1900, sur la ligne 1, la station "Obligado". Cette dernière portait tout simplement le nom de la rue voisine qui célébrait la victoire franco-anglaise. 

Suite à une visite d'Evita en 1947, la rue et la station changèrent de nom pour devenir "Argentine". C'était une façon de faire table rase du passé mais surtout de remercier les Argentins de l'aide généreuse apportée après-guerre dans la reconstruction et la reconstitutions des stocks de nourriture.

(NB : toutes les photos sont du Net)

25/10/2014

Le Musée d'Art hispano-américain

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(Museo de Arte hispanoamericano, octobre 2014)

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El Palacio Noel, 1422 calle Suipacha

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Quel meilleur écrin pouvait-on imaginer pour abriter la collection d'Isaac Fernandez Blanco que cette maison néocoloniale construite par l'architecte Martín Noel. Ce dernier était l'un des promoteurs d'un courant "néo-hispanique", en réaction frontale au néoclassicisme français régnant sans partage sur l'architecture portègne de l'époque.

C'est en 1920 qu'il construit ce petit "palacio", dans un style inspiré de l'architecture andalouse (mâtinée d’influence péruvienne et arabe), pour y installer sa famille ainsi que celle de son frère Carlos, intendant de Buenos Aires.

Ils n'occuperont semble-t-il pas très longtemps cette maison, puisque elle est rachetée par la ville en 1936 et transformée en musée dès l'année suivante.

C'est en 1910 qu'Isaac Fernandez Blanco, riche mécène, ouvre au public une partie de sa maison de la calle Irigoyen, afin d'y présenter sa propre collection : ce sera le premier musée privé d'Argentine!

Cette collection s'enrichit au fil des ans de nouveaux achats ainsi que de nombreux dons au point qu'Isaac Fernandez Blanco doive définitivement quitter les lieux en 1920. Sa maison devient alors un musée à part entière avant d'être cédée à la municipalité deux ans plus tard.

En 1947, cette collection est définitivement transférée au Palacio Noel de la calle Suipacha. 

Ce musée nous permet de découvrir une multitude de facettes de l'art colonial (bien souvent religieux) mais aussi de la vie quotidienne des colons jusqu'au tournant du 19e siècle.

Un bien joli musée en somme, un peu hors des circuits touristiques classiques...

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De nombreuses (et réussies) reconstitutions d'intérieurs.

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Magnifique collection de peignes en écailles

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(Museo de Arte hispanoamericano, octobre 2014)

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14/10/2014

MACBA et MAMBA sont sur un bateau...

... et les deux tombent à l'eau !

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(Le MAMBA et le MACBA, Avenida San Juan, Buenos Aires, octobre 2014)

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L'exposition temporaire "El círulo caminaba tranquilo" (au MAMBA) est étonnante, surtout de par son installation : les œuvres sont suspendues à une cimaise qui cours en courbe au plafond, dans une grande pièce aux arrêtes invisibles. Le dos de ces tableaux flottants sont blancs, ce qui ajoute à ce sentiment de perte de repères, et où le visiteur devient une partie de ce tout...

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Cela fait deux ans que j'hésitais à pousser les portes d'un musée que j'avais remarqué à moins de 200 mètres de la Plaza Dorrego, haut lieu du tourisme portègne, tout en bas de la Calle Defensa à San Telmo.

Deux ans, car les musées de Buenos Aires réservant parfois quelques surprises, on n'est jamais vraiment pressé !

Je fut d’abord étonné de découvrir qu'il s'agissait en fait de deux musées côte-à-côte : le MAMBA et le MACBA ; un musée d'art moderne accolé a un musée d'art contemporain : il avait déjà comme un loup !

Ayant poussé les "deux" portes", je sais à présent que l'un des deux musées, le MAMBA (Musée d'Art Moderne de la ville de Buenos Aires) est géré par la municipalité et présente, entre autres, une petite collection permanente , et l'autre, le MACBA (Musée d'Art Contemporain de Buenos Aires) n'est, en définitive, qu'un lieu d’exposition qui fonctionne avec des fonds privés, et où se succèdent des artistes invités.

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(MAMBA, octobre 2014)

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Emporté par la créativité ambiante, j'ai réalisé cette (très intéressante :)  photo de l'escalier de service !

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Autant vous le dire tout de suite, je n'ai pas été transporté par ce que j'ai découvert, même si le MAMBA tire son épingle du jeux grâce à son exposition temporaire "El círulo caminaba tranquilo", plus d'ailleurs pour la mise en scène des œuvres présentées que par ces dernières...

Au MACBA, pour le double du prix du musée voisin, il fallait se contenter de trois vidéo-installations "muy especiales", chacune sur un niveau, et au dernier étage d'une trentaine d’œuvres du franco-chilien Contreras-Burnet.

J'étais d'autant plus déconcerté que leur site internet respectif n’étant pas vraiment très clairs, ils vous laissent imaginer (comme ici au MACBA), une conséquente collection permanente...

Pour faire bref, je vous conseille donc de ne vous y rendre (cela vaut pour les deux musées) uniquement si une exposition temporaire vous a explicitement été recommandée.

Au milieu de l'été, si la température devient étouffante, ce peut toutefois devenir une judicieuse destination  : vous serez au frais, au calme et dans un large espace, peu indisposé que vous serez par les trois ou quatre autres visiteurs...

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Au MACBA : l'expo Contreras-Burnet, ainsi que l'une des trois vidéo-instalations de l'Israélien Gilad Ratman.

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(MAMBA et MACBA, Buenos Aires, octobre 2014)

20/09/2014

Journées du patrimoine 2014 à l'Ambassade de France à Buenos Aires

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(Ambassade de France, 20 septembre 2014)

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La façade sur la rue Cerrito

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La façade sur la rue Arroyo

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Plaza Cataluña

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(Ambassade de France, 20 septembre 2014)

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La foule était (très) nombreuse à se presser ce samedi aux abords de l'Ambassade de France à Buenos Aires, en ce premier jour des "journées du Patrimoine" !

C'était l’occasion idéale pour les Porteños d'à la fois visiter l'Ambassade de France (qui ouvrait ses portes après plus d'un an de très importants travaux), mais également de se régaler avec tous les stands qui proposaient une multitude de délicieuses gourmandises.

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A consommer sur place.... ou a emporter !

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(Ambassade de France, 20 septembre 2014)

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Les chanteurs se succédaient sur la scène....

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(Ambassade de France, 20 septembre 2014)

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Ce n'est qu'après plusieurs heures d'attente que les plus patients ont enfin pu pénétrer dans l'Ambassade de France !

La visite, qui se faisait par petits groupes accompagnés par des guides de Buenos Aires, permettait de découvrir les six salons de réception du premier étage (le reste du bâtiment étant dévolu au travail des personnels de l'Ambassade)...

Le Palacio Ortiz Basualdo, conçu en 1912 par l'architecte Français Paul Pater fut livré en 1918. En 1939, le palais devint propriété de la France qui y installa alors son Ambassade...

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La visite commence dans le vestibule au remarquable revêtement de marbre !

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L'escalier d'honneur mène au premier étage dans le hall qui dessert toutes les salles de réception...

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... à commencer par le jardin d'hiver.

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Puis nous découvrons la salle-à-manger, inspirée du baroque anglais...

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La table est dressée comme à l'occasion des nombreuses réceptions que donne l’Ambassadeur.

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Puis vient le "Salon chinois" ou "Salon de musique"

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La splendide "Salle de bal", ou "Salon d'Honneur", ou "Salon Doré", est de style "plutôt" Louis XV.

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Le "fumoir" ou "salle de billard", toute en boiserie, est dans un style anglais Tudor. L'impressionnante cheminée en marbre polychrome donne le ton...

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La visite se termine enfin par la petite bibliothèque de style "gothique anglais"

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(Samedi 20 septembre 2014)

01/05/2014

Le MALBA (et l'expo Mario Testino)

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Lady Gaga, Mario Testino, MALBA, Buenos Aires

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(Malba, 26 mars 2014)

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"MALBA" est l'acronyme pour "Museo de Arte Latino-Americano de Buenos Aires".

Ce musée d'art moderne, qui a ouvert ses portes en 1991 sous l'égide de la Fondation Costantini, présente à la fois une collection permanente d'environ 500 œuvres (du début du 20ème siècle jusqu'à aujourd'hui), ainsi que des expositions temporaires, comme celle, superbe, consacrée au photographe Péruvien Mario Testino jusqu’au mois de juin.

Eduardo Francisco Costantini, Président de cette fondation, est peu ou prou, le François Pinault Argentin. Il a en effet consacré une partie de sa fortune, acquise dans le secteur de l'immobilier, à l'achat d’œuvres d'art latino-américaines, souvent contemporaines, qui sont toutes aujourd'hui présentées au MALBA.

Comme Bill Gates et autre Warren Buffett, il a également choisi de léguer une partie de sa fortune à des œuvres caritatives, ....même si la législation argentine ne lui autorise de le faire qu'à raison de 20%, le reste revenant de droit à ses héritiers.

Site internet du MALBA

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Fernando Botero, "Le veuf", 1968

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Autoportrait, Frida Kalho, 1942

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Antonio Berni, "Manisfestation", 1934

Tarsila do Amaral, "Abaporu", 1928

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Exposition "In your face", Mario Testino, MALBA

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Kate Moss

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Ashton Kutcher

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Josh Hartnett

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(Malba, 26 mars 2014)

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Madonna

09/02/2014

Petite balade au MNBA (le Musée National des Beaux-Arts)

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Rodin, "Le Baiser", 1890

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"La Nymphe surprise", Manet, 1861

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Van Gogh, "Le moulin de la Galette", 1886

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Degas, "Danseuse debout", 1877

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Degas, "Danseuses jaunes et roses", 1898

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Museo Nacional de Bellas Artes, Février 2014

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Deux très jolies toiles de 1898 de 'Espagnol Joaquín Sorolla

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Museo Nacional de Bellas Artes, Février 2014

11/01/2014

L'Exode Jujeño

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(San Salvador de Jujuy, 23 août 2013)

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(San Salvador de Jujuy, 23 août 2013)

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Dans la petite série de posts relatant mon voyage dans le nord-ouest argentin (NOA) en août dernier, j'avais décidé de passer sous silence mon dernier jour de voyage, celui qui me conduisit de la Quebrada de Humahuaca à San Salvador de Jujuy, d'où je devais reprendre l'avion.

Deux raisons à cela : d'abord la météo, avec un ciel bas, lourd et chargé, sans un coin de ciel bleu (comme je ne les aime décidément pas), tout à l'opposé des dix jours précédents qui avaient été exceptionnels ; ensuite les espoirs que je mettais dans ma prochaine escapade à San Antonio de Areco, pour y découvrir une des facettes "gaucho" de l'Argentine.

Areco fut une vraie déception, et il n'est sans doute pas trop tard aujourd'hui pour vous proposer quelques photos de ce fameux 23 août 2013.

Cette date est sans doute la plus importante du calendrier jujeño ; durant la semaine qui précède, toutes les villes et tous les villages organisent des festivités qui célèbrent le fameux exode de 1812 : des défilés de chars et en costumes traditionnels (comme j'ai pu le découvrir à Abra Pampa) ou encore la reconstitution de villages miniatures auxquels on mets le feu avant "le grand départ" (comme ici à Santa Catalina).

Le 23 août à Jujuy, c'est un peu la cerise sur le gâteau : plusieurs milliers de cavaliers convergent vers la capitale de la province pour venir y affirmer leur histoire, leurs racines, et avant tout porter haut et fort les couleurs de leur village.

Ce fameux exode de 1812 fut mené par le Général Belgrano, héros national et accessoirement "inventeur" du drapeau argentin.

A la tête des troupes indépendantistes, il dut faire face à l'armée loyaliste qui arrivait par le nord (à la frontière de l'actuelle Bolivie). En sous-nombre, il fit le choix radical d'une politique de la terre brulée : la population (avec ou sans son consentement évidemment !) fut prié de plier bagage, emportant l'essentiel avant de tout brûler, maisons, récoltes, etc...

Ce choix douloureux s'avéra payant, et les indépendantistes reprirent la main dans la région.

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(San Salvador de Jujuy, 23 août 2013)

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(San Salvador de Jujuy, 23 août 2013)

12/10/2013

La Feria de Mataderos

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(Feria de Mataderos, septembre 2013)

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Côté artisanat, le choix est vaste : bois, métal (les couteaux sont très prisés), corne, poterie, etc... 

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Certains stands proposent des spécialités régionales, d'autres de la cuisine de pays voisins, comme l'Uruguay et le Paraguay.

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Charcuteries, fromage, pâtisseries, conserves : du producteur au consommateur...

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Tout est prévu pour la petite faim de la mi-journée !

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Mataderos est l'un des 48 quartiers de Buenos Aires. Particulièrement excentré (il se trouve à environ 15km de l'Obélisque et il faut donc compter au minimum 45 minutes pour s'y rendre!), sa feria attire pourtant tous les dimanches (et les jours fériés) des centaines d'exposants et des milliers de visiteurs (dont, il faut l'avouer, très peu de "touristes"). En plus d'être éloigné, il est également à proximité de quartiers plutôt pauvres où il n'est pas vraiment recommandé de se perdre !

Ce "barrio" doit son nom aux abattoirs (mataderos) de Buenos Aires qui furent inaugurés ici en 1900. Ces nouvelles installations remplaçaient les précédentes, plus près du centre mais devenues obsolètes. Le quartier de Mataderos était à cette époque à la limite de la campagne et donc idéal pour le transit et la transformation des animaux.

Malgré qu'il y ait encore, sur des dizaines d'hectares, de nombreux corrals affectés à la vente de bétail, Mataderos est surtout devenu aujourd'hui, pour les Porteños qui s'y pressent en masse, synonyme de la parfaite destination dominicale afin de redécouvrir une partie de leurs racines "gauchesques"... et accessoirement passer un bon moment !

C'est en 1986, à l'initiative de Sara Vinocur, qu'est inauguré la fameuse "Féria". Cette passionnée, aujourd’hui encore coordinatrice de l’événement, souhaitait dès l'origine que le maximum de traditions trouvassent ici leur place : la musique, la danse, le chant, les spécialités culinaires, l'artisanat, et tout ce qui avait trait au mode de vie des "gauchos", ces "cowboys" argentins...

La Féria, bien que commerciale, garde cette fraîcheur originelle et l'ambiance y est bien plus sympathique et conviviale (voir ludique) comparée par exemple à celle de San Telmo, beaucoup plus sage !

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Dans une des ailes des "abattoirs", un charmant petit musée, au prix d'entrée dérisoire.

Dans cinq ou six salles, un mélange hétéroclite d'objets, de costumes, de maquettes, de tableaux, d'animaux empaillés, ...et j'en oublie !

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Depuis la cour du petit musée, on accède à la "pulperia", une fidèle reconstitution (où l'on peut consommer!) de ce qui était autrefois dans les villages, à la fois un bar et une épicerie...

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La scène principale accueille tous les dimanches de nombreux groupes venant de tout le pays. La Feria est aussi l'occasion de célébrer des fêtes régionales populaires ponctuelle du calandrier argentin, comme par exemple celle de la Pachamama...

Et au son de l'orchestre, les visiteurs attaquent bien volontiers quelques pas de danse!

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La "carrera -ou corrida- de sortija" (la "course de l'anneau"), trouve son origine dans l'Europe moyenâgeuse, ainsi que chez les Maures.

Le but est d’attraper avec une sorte de stylet un anneau (la "sortija") pendu à un arceau. Traditionnellement, ceux qui réussissaient allait ensuite l'offrir à leur "dame"...

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La Féria déborde largement au-delà des stands "officiels", et l'on trouve aujourd'hui un peu de tout sur les pelouses alentours...

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(Feria de Mataderos, septembre 2013)

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Page officielle de la Feria : ICI

07/09/2013

Casabindo, le 15 août : Vierge, Pachamama et "toreo de la vincha"

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(Casabindo, 15 août 2013)

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L'église de l'Assomption de Casabindo compte quelques "angeles arcabuceros" de l'école de Cuzco, les seuls existant en Argentine, avec ceux de l'église d'Uquia.

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(Casabindo, 15 août 2013)

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Dans un mélange de rituel païen et religieux, on retrouve à l'église, ainsi que dans la procession, ces quartiers d'agneau fraîchement équarris !

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Parmi les costumes traditionnels, ces atours en plume de suri, un cousin du ñandú

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Un officiant, portant un masque de taureau, attaque (symboliquement) la foule afin qu'elle laisse passer la procession.

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A peine discernable sur la photo, l'erke, un instrument traditionnel de la région (sorte de corne) qui peut mesurer jusqu'à 5 mètres de long !

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Pour être franc, je vous avoue que je ne sais toujours pas laquelle d'entre-elles est la "Virgen de Casabindo" !

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Chaque 15 août, un petit village perdu au fin fond de la Puna, à 50 km de piste d'Abra Pampa (et non 120 comme il est trop souvent écrit !), devient l'épicentre de la province de Jujuy.

Ce jour-là, des centaines de voitures convergent vers Casabindo dont l'église, inversement proportionnelle au nombre d'habitants du "pueblito" (moins de 200 âmes), est souvent surnommée "la cathédrale de la Puna" !

Casabindo se trouve sur l'antique chemin de l'inca (celui "de la montagne", qui menait, sur près de 5000 kilomètres de Quito (en Équateur) jusqu'à Mendoza). Le village "espagnol" date du début du 16ème siècle (1535 ?) et l'actuelle église de l'Assomption de 1722...

Les célébrations du 15 août à Casabindo s'articulent, pour faire court, en trois temps . D'abord les messes, bien sûr, qui commencent dès la veille au soir ; ensuite la procession, qui promène la Sainte (accompagnée d'autres saints patrons ou reliquaires d'alentours) à travers le petit village, le tout avec moult danses, chants et musique ; enfin, pour finir la journée, vient la partie sans doute la plus prisée par les touristes qui affluent chaque année de plus en plus nombreux : "el toréo de la vincha", l'unique manifestation taurine en Argentine.

Âmes sensibles, rassurez vous : il n'y a pas de mise à mort ! Les valeureux toreros d'un jour se contenteront (ce qui n'est déjà pas rien) d'essayer d'attraper le bandeau orné de vieilles pièces d'argent (la "vincha) qui se trouve entre les cornes des taureaux, afin d'aller le déposer au pied de la sainte patronne du Village.

Après une journée de folie, au son des fanfares, des pétards et des cris des aficionados, étourdis par les danses et les mouvement de la foule, par toutes ces couleurs bigarrées, enivrées d'effluves d'humitas et autres tamales, les visiteurs quittent peu à peu la village...

Une longue file de voiture se reforme sur la piste, dans un nuage de poussière visible à des kilomètres à la ronde, laissant Casabindo retomber dans une quasi léthargie pour une nouvelle année...

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(Casabindo, 15 août 2013)

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Entre la procession et "el toreo", ont lieu de nombreuses "interventions" : on profite du phénomène "Casabindo" : musiciens régionaux, messages politiques subliminaux, poèmes d'enfant du village, le tout est proposé un peu en vrac...

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Les taureaux sont prêts ; place à la démonstration !

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Des tribunes ont été dressées sur deux côtés de "l'arène".

Sur les deux autres, les aficionados sont simplement perchés sur les murs...

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Pour être franc, il faut admettre que les toreros sont, ce jour là, tout aussi amateurs que les taureaux !

Pour ce qui est du premier taurin a entrer dans "l'arène", c'était plutôt le toréro qui lui courrait après, espérant le pousser à l'offensive !

Une fois bien énervé, le taureau est enfin entré dans son rôle...

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La tradition "del toreo de la vincha" remonte au 18ème siècle. Elle perpétue l'histoire (ou la légende) de Quipildor, un indien qui se serait soulevé contre les Espagnols. Ces derniers, pour le punir, décidèrent de le faire mettre en pièce, au milieu de la place et devant tout le village, par deux taureaux aguerris.

Devant l'inhabituelle apathie des bestiaux, les espagnols placèrent alors entre les cornes d'un des animaux le bandeau de l'indien aux couleurs de son clan.

Par fierté, et bravant le danger, Quipildor réussit toutefois à récupérer sa "vincha"; mortellement blessé, il se traîna néanmoins jusqu'à l'église où, tout en demandant le pardon pour ces bourreaux avant de mourir, il déposa le bandeau au pied de la Sainte Vierge.

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(Casabindo, 15 août 2013)

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(Casabindo, 15 août 2013)

03/09/2013

Le rituel des offrandes à la Pachamama

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La fumée des cigarettes et celle de l'encens éloignent les mauvais esprits

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J'ai eu la chance (et le privilège), lors de mon séjour dans le nord-ouest argentin, d'être invité à une "Pachamama".

Cette célébration, portée par les communautés Quechuas et Aymaras et héritée de leurs ancêtres d'avant la colonisation, est toujours très vivace dans toute la Cordillère des Andes, de l’Équateur au nord de l'Argentine et du Chili, en passant bien évidemment par le Pérou et la Bolivie.

En Argentine, elle est surtout présente dans la région Jujuy .

Si la date officielle de cette fête (que l'on appelle aussi Challa, Ch'alla, Challaco ou Pago) est fixée au 01 août, elle se déroule dans les faits tout au long du mois (et même parfois une fois par mois tout au long de l'année dans certaines régions !). Chaque cérémonie peut-être initiée par une famille, une communauté, un village, une institution, ou tout simplement un groupe d'amis : on peut, par exemple, participer à une ou plusieurs fêtes puis rendre l'invitation en la réalisant chez soi à son tour.

La Pachamama est la déesse-terre ; déité majeure et incontournable de la cosmogonie andine. Elle est essentiellement associée à la fertilité et à la protection, un peu comme la Gaïa des Grecs. Elle est considérée comme l'être vivant à la base de tout : de l'homme, du monde animal, végétal ou bien minéral. A partir du 16ème siècle et de l'arrivée du christianisme, le culte de la Pachamama est très vite associé, par syncrétisme, à celui de la Vierge Marie.

La cérémonie consiste donc à la fois à remercier la Pachamama pour les bienfaits de l'année écoulée, mais aussi à s'allier ses bonnes grâce pour la nouvelle année qui commence (le mois d'août marque en effet de ce côté du globe la fin de l'hiver) ; en espérant en premier lieu suffisamment de pluie, ainsi que de bonnes récoltes futures...

Elle implique également, outre la générosité, un acte de réciprocité. C'est ainsi qu'après le rituel d'offrandes à la Pachamama, c'est au tour des hommes de profiter de ses bienfaits et de partager entre eux un bon repas... bien arrosé !

Chaque région, chaque famille adapte le rituel à sa façon et les "offrandes" sont à la discrétion du "maître de cérémonie", ou de l'hôtesse, dans notre cas.

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Encens et laine de lama

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(Tilcara, août 2013)

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Au premier plan, les feuilles de coca qui sont, dans la région, loin d'être réservées à l'usage exclusif de la Pachamama !

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Papas andines, empanadas, fromage et eau bénite !

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Un large trou est creusé dans la terre à un endroit symbolique, par exemple sous un arbre centenaire, ou bien à un point haut (généralement au même emplacement que l'année précédente). Ce trou, que l'on désigne par le terme de "boca" (la bouche) est en quelque sorte, tout aussi symboliquement, le chemin qui mène au centre de la terre.

Après avoir purifié l'air à l'aide de fumée pour éloigner les mauvais esprits (on se sert d'encens et de cigarettes, allumées et plantées dans le sol), les participants vont chacun à leur tour (en général par petit groupe de deux ou trois, amis, couple, famille), s'agenouiller au bord du trou puis, les mains jointes, y verser "religieusement" les "nourritures terrestres" que leur passe l'officiant.

Dans notre cas le menu était plutôt complet : Des empanadas, du ragoût de viande, du fromage, des légumes et des fruits, des graines de quinoa et bien entendu beaucoup de feuilles de coca ! Côté boisson, la Pachamama était aussi à la fête : du vin blanc et du vin rouge, de la bière et de l'alcool presque pur. Ce jour là il y avait même une fiole d'eau bénite en provenance directe de Lourdes !

Il est possible de faire des vœux au cours de ce repas offert à la Pachamama, ou bien de déposer au fond du trou de petits de cartons colorés symbolisant chacun une demande de promesse pour l'avenir.

Une fois que tout les participants ont fait leurs "offrandes", toute la nourriture et les boissons restantes sont alors déposées dans la "boca" : on ne garde en effet rien pour soi, tout ce qui a été préparé pour la Pachamama se doit de lui revenir !

Le trou est rebouché, puis recouvert de tous les récipients à présent vides.

Place alors à la fête : on sort les cotillons (principalement des serpentins et des confettis, vendus dans de petits sachets pour l'occasion) et l'on chante une ou deux chansons traditionnelles avant de se diriger vers la grande tablée, afin d'y déguster les plats apportées par tous les convives...

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(Tilcara, août 2013)

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La "boca"

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On place de petites figurines en guise de vœux

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On rebouche le trou...

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La "boca" est recouverte de tous les plats vides

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Confettis et serpentins

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Une mini mini vidéo du chant qui clos généralement la cérémonie

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Place à la fête... des humains !

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13/08/2013

La Casa Rosada, Palais de la Présidence

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(Août 2013)

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(Août 2013)

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La salle-à-manger...et son plafond très travaillé !

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Côté mobilier, mis à part de rares pièces intéressantes, rien de bien folichon !

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Les parties du Palais réservées au travail, sont aménagées de façon plus moderne.

Dans tous les couloirs des dizaines de photos à la gloire des célébrités argentines de ces cent dernières années, de Gardel, à Fangio ou Barenboim (photo ci-dessus), en passant par Messi ou Mafalda !

On trouve également de nombreuses oeuvres contemporaines, réalisées (bien entendu !) par des artistes argentins !

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La salle de conférence de presse est dédiée aux femmes argentines qui ont compté dans l'histoire du pays, à commencer par Evita Peron, dont la Présidente "utilise" bien volontier l'image encore aujourd'hui très populaire... 

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Toujours des oeuvres contemporaines et, plus incongru, une robe d'Evita !

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Je vous avais déjà parlé, il y a de cela déjà presque un an maintenant (ICI), de la Casa Rosada, siège du Gouvernement argentin. Je me suis décidé ce WE, l'hiver étant propice, à en visiter l'intérieur...

Le bâtiment se situe à l'exact emplacement du premier édifice d'importance construit à Buenos Aires (en 1594) : la Forteresse Royale.

Le Fort était comme il se doit défendu par un pont-levis, qui ne sera définitivement supprimé que dans les années 1820 ! Ce dernier donnait sur la présente Place de Mai...

Trois siècles seront nécessaires pour effacer toute trace du fort d'origine et nous offrir l'actuelle vision d'une facade pour le moins asymétrique. La raison en est fort simple : On avait construit sur l'un des terrains de l'ex-Fort un Palais des Postes, qui fini par faire de l'ombre, par sa qualité, à celui réservé au Gouvernement.

Dans un premier temps (vers les années 1880), le Président Roca entreprit des travaux afin d'embélir "son" Palais afin qu'il soit à la "hauteur" du voisin. En 1994, sous l'impulsion du Président Sáez Peña, les deux bâtiments furent définitivement réunis par un énième ajout !

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La Casa Rosada "nouvelle version" fut inaugurée en 1898...

Cette histoire, pour le moins mouvementée, explique en partie l'hétérogénéité des salons, des escaliers et des patios qui composent l'édifice.

Nous ne sommes bien sûr pas ici dans le faste et le luxe des palais de la République Française, hérités des 17, 18 et 19ème siècles, et l'ensemble, assez hétéroclite reste, somme toute, assez modeste.

Pour ce qui est de la couleur "rosada" : le bâtiment en est "revêtu" depuis les années 1870...

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Le bureau présidentiel (photo du Net puisqu'il est interdit de le photographier)

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Un des nombreux autres salons....

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Depuis les balcons, on découvre la Place de Mai, son Cabildo et l'obélisque célébrant la Révolution de Mai 1810.

Au premier plan, une statue équestre du Général Belgrano, créateur du drapeau argentin.

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"El Salón Blanco", la pièce la plus importante du Palais, est réservé aux cérémonies les plus prestigieuses.

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Ce salon met à l'honneur des peintres argentins du 19ème et du début du 20ème siècle.

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(Août 2013)

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Il faut souligner enfin la grande facilité qu'il y a à visiter, tout au long de l'année (le WE), la Casa Rosada. La majeure partie des salons est généralement accessible au public en fonction bien sûr du calendrier présidentiel.

J'ai par exemple pu, samedi dernier, visiter le bureau du Chef de l'Etat, Cristina Kirchner, même si c'est la seule pièce où les photos restent interdites...

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Au rez-de-chaussée, le Hall d'Honneur accueille la Galerie des Bustes où, comme son nom l'indique, on peut admirer les bustes, donc, de tous les Chefs d'Etat "démocratiques" (!) qui ce sont succédé à la tête de l'Argentine (exit donc Menem, De la Rúa et autre Duhalde).

Ci-dessous, celui de Perón...

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La garde, en habit, est présente un peu partout pour assurer la sécurité

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Le porche principal

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(Août 2013)

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08/08/2013

El Teatro Colón

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(Théatre Colón, Août 2013)

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Le Théatre Colón se trouve sur l'Avenue du 09 Juillet, à quelques mètres de l'Obélisque

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L'escalier d'honneur

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Le hall d'honneur

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De nombreuses scuptures, ici et là...

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Du marbre et des stucs, signes d'opulence...

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Détail des mosaïques qui décorent tous les sols

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C'est en mai 1908, avec l'opéra Aïda de Giuseppe Verdi, qu'est inauguré le Théatre Colón, près 20 ans après le début de sa construction.

De nombreux retards ont en effet plombé le bon déroulement du projet : d'abord la mort du premier architecte, l'Italien Tamburini, en 1891, puis des difficultés financières ; le second architecte, Victorrio Meano, (Italien lui aussi, et élève du premier) meurt à son tour en 1904, assasiné par l'amant de sa femme !

C'est à un troisiéme architecte, le Belge Jules Dormal, qu'il reviendra de parachever le plus fameux théatre de la capitale.

Défenseur de l'académisme français, ce dernier apportera une indéniable "french touch" à un édifice au style déjà très largement "éclectique"...

En cent ans d'existence, le "Colón", considéré par son accoustique comme l'une des meilleures salles au monde, a bien évidemment reçu le gratin de l'art lyrique, de Caruso à La Callas, en passant par Crespin, Domingo ou Pavarotti.

Il a également vu passer nombre de musiciens et chefs d'orchestre célèbres, comme par exemple les Argentins Daniel Baremboim ou Astor Piazzolla...

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Le Hall d'honneur vu depuis le premier étage

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L'une des nombreuses et splendides verrières

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(Théatre Colón, Août 2013)

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Le Salon des Bustes

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Le Salon Doré

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(Théatre Colón, Août 2013)

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Le théatre compte environ 2500 places assises.

Au début du siècle il y avait également, aux niveaux supérieurs, suffisamment de place pour 500 spectateurs supplémentaires ; ces derniers devaient se tenir debout tout au long de la représentation !

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Les loges du premier balcon

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Le premier décor de la coupole, d'une surface de 318m², fut peinte par le Français Marcel Jambon (et oui !).

Malheureusement, suite à des infiltrations d'eau, cette fresque disparut définitivement (autour des années 1930),et c'est à l'Argentin Raúl Soldi qu'il revint d'en réaliser une seconde en 1960...

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L'entrée principale du Théatre Colón se trouvait à l'origine sur la Calle Libertad, et pour cause : l'Avenue du 9 Juillet n'avait pas encore été percée !

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... Cette entrée faisait face au Tribunal de Buenos Aires.

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L'entrée principale du théatre, à l'origine...

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(Théatre Colón, Août 2013)

18/07/2013

La Bibliothèque Nationale

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La première bibliothèque de Buenos Aires (la Biblioteca Pública) vit le jour en 1812. Le bâtiment qui l'abritait se situait dans la "Manzana de las Luces". Ce pâté de maison, qui se trouve à moins de 100 mètres de l'actuelle Plaza de Mayo, acccueillait également à cette époque un collège jésuite et diverses administrations de la jeune cité.

Ce n'est qu'en 1884 qu'apparaît la dénomination de "Bibliothèque Nationale".

En 1902, la bibliothèque est déplacée trois cuadras plus au sud, Calle Mexico, toujours dans le quartier de Monserrat.

Ce n'est que 60 ans plus tard, sous l'impulsion d'un certain Jorge Luis Borges (qui fut son directeur pendant 18 ans), que l'institution se chercha un lieu plus propice à l'étude... et qui soit surtout en mesure d'accueillir les fonds de plus en plus importants.

L'Etat choisit, dès 1960, un terrain dans le quartier de Recoleta (à 400 mètres du cimetière éponyme) , et lance un concours d'architecte. Il faut attendre onze ans avant que ne soit posé la première pierre.

Après cela, rien ne va guère plus vite (les raisons n'en sont d'ailleurs pas très claires) et le déménagement de la bibliothèque n'interviendra finalement qu'en 1993 !

La réalisation architecturale, de style "brutaliste" (je n'aurais en effet pas trouver meilleure qualification) jure un peu au beau milieu de ce quartier à l'ambiance très "parisienne" (version 16ème arrondissement... triste).

En fait, le plus malheureux est que l'édifice semble également plutôt mal vieillir...

Rendez-vous donc dans 30 ans...

La bibliothèque, riche de centaines de milliers d'ouvrages, possède également 21 incunables (livres impimés entre 1450 et 1501, au début de l'imprimerie), et qui sont, parait-il, d'une très grande qualité !


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L'ancien bâtiment de la Bibliothèque Nationale, Calle Mexico, abrite depuis 1994 le Centre National de la Musique.

04/06/2013

Le Musée des Arts décoratifs de Buenos Aires (Museo de Arte decorativo)

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L'entrée du Palais Errázuriz-Alvear et sa rotonde, sur l'Avenue Libertador.

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El Palacio (en 1920 et aujourd'hui), dont la colonnade et le fronton rappelle étrangement l'Hôtel de la Marine édifié par Gabriel sur la Place de la Concorde...

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Soyons honnêtes : le touriste européen de passage ne manquera peut-être pas grand chose en omettant de visiter ce musée des Arts décoratifs !

Un "résident" (européen) aura lui, par contre, plaisir à venir découvrir le Palais Errázuz Alvear pour au moins deux raisons.

D'abord pour se ressourcer en se promenant dans un décor plutôt familier (nous ne manquons pas en France de ce type de palais !), mais également pour découvrir de quelle façon l'aristrocratie Argentine du début du vingtième siècle concevait l'excellence, voire le luxe.

Car il s'agit bien là d'aristocratie : Matías Errázuz, diplomate, était avant tout l'héritier de l'une des familles chiliennes les plus influentes du 19ème siècle. Même chose en ce qui concerne Josefina Alvear, mais cette fois-ci du côté argentin !

Ces familles, toutes deux d'origine espagnole, ont joué un grand rôle dans l'accession à l'Indépendance et comptent dans leur généalogie respective moult généraux et Hommes d'Etat...

En 1918, après une dizaine d'années passé en Europe, Matías et Josefina, ainsi que leur deux enfants, Matías et Josefina (ah! l'aristocratie) s'installent dans cette demeure édifiée entre 1911 et 1917 par l'architecte français Réné Sergent.

Le Palais, qui a tous les attributs d'une résidence très classique, est également doté de tout le confort moderne d'alors : ascenseur, chauffage centralisé, garages au sous-sol et même une cuisine située au premier étage afin d'éviter que les effluves ne gênent les invités.

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Josefina (la mère !) décède en 1935 et l'Etat Argentin acquiert l'édifice en 1937 avec obligation de le transformer en musée et d'y conserver les oeuvres d'art acquises par le couple.

On y trouve donc un peu de tout : de jolies sculptures (Coysevox, Carpeaux, Rodin), des peintures plus modestes (El Greco, Manet, Corot, Fantin-Latour), des tapisseries, des meubles bien sûr, de la vaisselle et une multitude d'autres "curiosités".

Coté style, c'est pour le moins éclectique ! de Louis XV à Louis XVI, du rococo au baroque, du Régence à l'Empire, en passant par l'Art déco, il y en a pour tous les goûts !

Et je ne parle même pas de la chambre au mobilier lusitano-brésilien (!) ou de l'immense salon central largement inspiré de la Renaissance britannique, version Tudor...

Le Musée abrite également une collection permanente de 200 portraits miniatures ainsi qu'une exposition (provisoire, celle là, et un brin décalée) sur les costumes traditionnels dans les Iles grecques.

En passant, j'ai aussi découvert dans la chambre Directoire-Empire, un inhabituel masque mortuaire de l'Aiglon ! 

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Le vestibule

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Au centre de l'antichambre trône une gracieuse et aérienne sculpture en marbre de Pollet : La Nuit

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Le Grand salon (ou salon Renaissance) est la pièce la plus imprésionnante de la demeure ; elle est d'un style "indéterminé", proche de celui des Tudor au 16ème siècle...

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Le salon de Madame, d'inspiration Louis XVI

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La salle à manger et son parquet versaille

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La Salle de bal

 

On ne peut pas prendre de photo à l'intérieur du musée.

Celles de ce post proviennent donc du Net ainsi que du site officiel du Musée : ICI

Pour info, le prix du billet est de 10 pesos, soit moins de 1,50 euro !

12/03/2013

La Fête de la Francophonie 2013

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Le mercredi 20 mars prochain, à l'occasion de la Journée internationale de la francophonie, une trentaine de pays se réunira Plaza San Martin pour offrir au public pléthore d'expositions et animations culturelles, stands gastronomiques et autres informations touristiques.

Si le beau temps n'est (vraiment) pas de la partie, la fête sera repoussée au lendemain...

28/01/2013

Jean-Marc Ayrault à l'Ambassade de France

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"Oui, nous sommes bien le 25 janvier 2013, comme c'est écrit là !"

 

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L'Ambassade de France depuis le 11ème étage de l'hôtel Four Seasons

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La façade nord de l'ambassade, sur la rue Arroyo
 

C'est au Palais Ortiz Basualdo, siège de l'Ambassade de France en Argentine, que le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avait convié vendredi 25 janvier dernier la communauté française.

Malgré l'heure inhabituelle de cette réception (8h30 !) plus de 400 compatriotes avait répondu présent. Certains pour entendre le discours du Premier ministre et tenter d'échanger avec lui quelques mots, d'autres profitant simplement de l'occasion pour venir découvrir le palais.

Enfin, il y en a sûrement quelques-uns, à n'en pas douter, dont l'intérêt se situaient plutôt au plus près des buffets, où les viennoiseries de la première heure ont vite fait place aux canapés salés et au Champagne venu spécialement de France.

Le Palais Ortiz Basualdo (du nom de la famille qui l'a fait construire à partir de 1912) accueille les services de l'Ambassade de France depuis 1939.

Cette riche demeure, qui se voulait en ce début de vingtième siècle une ode au savoir-faire et au bon goût français a pourtant bien failli disparaître dans les années 70.

C'est en effet en 1971 que les autorités argentines font savoir à la France qu'elle va être expropriée et que le Palais Ortiz sera ensuite entièrement raser pour les besoins de son grand projet urbanistique : le percement de l'Avenue 9 de Julio, "la plus grande avenue du monde"...

S'ensuivront plus de 10 années de tensions entre nos deux pays, au terme desquelles le palais ne perdra que... son jardin ! C'est à son emplacement que commence aujourd'hui l'autoroute qui dessert le nord de la capitale et qui est emprunté chaque jour par des milliers de véhicules !

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Tel l' "irréductible village gaulois", le Palais Ortiz est donc l'un des rares bâtiments (avec la Mansion Alzaga -actuel Hôtel Four Seasons-) qui subsista après le percement dans les années 70 de l'Avenue 9 de Julio, longue de près de 4 kilomètres.

Pour concevoir cette "plus grande avenue du monde", le gouvernement de l'époque fit raser 26 cuadras de 120 mètres de côté, soit une surface de plus de 35 hectares, ...en plein centre ville !

(L'Ambassade de France se trouve dans le petit carré rouge...)

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La façade Est, qui faisait face au jardin maintenant disparu...

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Le hall d'entrée donne tout de suite le ton : marbres, onyx, bronzes et boiseries de chêne...

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Pour les besoins de ce type de réception, on déménage évidemment beaucoup de mobilier (commodes, tables et fauteuils de style) et l'on met à l'abris les objets d'art les plus précieux (vases de Sèvres ou sculptures) qui décorent habituellement la demeure...

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Une estrade avait été dressée dans l'ancienne "salle de bal"

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Depuis le "salon de musique" on découvre, en face, le vestibule et à gauche la salle à manger

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Le premier étage est presque exclusivement réservé aux besoins des réceptions. Les bureaux de l'Ambassadeur et de ses plus proches collaborateurs se trouvent au deuxiéme étage, les autres services se partageant le rez-de-chaussé et le troisième et dernier étage.

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(Ambassade de France, 25 janvier 2013)

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Le vestibule du premier étage donne accès aux différents salons.

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Le "salon Renaissance", avec son incroyable cheminée style "François Ier"

On appelle aussi ce salon la "galerie des portraits" car sur un pan de mur sont disposées les photos des ambassadeurs qui se se sont succédés dans le palais depuis 1939... 

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Un des nombreux et massifs escaliers en bois qui desservent les quatre niveaux (mais je vous rassure, il y a aussi des ascenseurs !)

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La salle à manger..., 

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... et Henri IV qui attend patiemment la foule !

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Après une brève cérémonie et un dépot de roses blanches en l'honneur des français disparus pendant la dictature (on trouve leur portrait dans le hall du rez-de-chaussée), le discours peut commencer.

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Le Premier Ministre était accompagné de Benoît Hamon, Ministre délègué à l'Economie sociale et solidaire...

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Des écrans placés dans les salons permettaient de suivre le discours

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A droite, l'Ambassadeur de France, Jean-Pierre Asvazadourian

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(Ambassade de France, 25 janvier 2013)

23/01/2013

La Librairie El Ateneo (Grand Splendid)

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(Librairie El Ateneo, Buenos Aires, janvier 2013)

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El Ateneo, en plus d'être une magnifique librairie (que l'on retrouve souvent d'ailleurs dans le top cinq des plus belles du monde -voir ICI ou LA-), est aussi un incroyable lieu de mémoire. Son histoire nous raconte un peu aussi les balbutiements, en Argentine, de l'industrie du disque, puis de celle de la radio, et enfin du cinéma...

C'est la photographie qui fut en fait le premier métier de Max Glüksmann, immigré juif débarqué d'Autriche en 1890. Mais il va alors très vite, au tournant du siècle, s'interesser à un nouveau support, le disque. Il créera son propre label et enregistrera les premiers disques de tango. En parralèle, il se passionne aussi pour la radio et le cinéma muet : il devient rapidement un acteur incontournable (en Argentine) de toutes ces industries naissantes...

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Quand Glüksmann, alors riche et puissant, fait construire en 1919 le Grand Splendid (et l'immeuble qui l'abrite), c'est avant tout pour en faire un théatre et une salle de spectacle, où se produiront alors toutes les stars de l'époque, à commencer par Carlos Gardel.

Au milieu des années 1920, la salle est définitivement transformée en un cinéma pouvant  accueillir jusqu'à mille personnes. C'est, ici à l'Ateneo, qu'en 1929, sera projeté en Argentine le premier film parlant : La Divina Dama...

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Quatre-vingt années plus tard, au tournant d'un siècle nouveau, le cinéma tombé en désuétude est alors racheté et transformé en une immense librairie. Les fauteuils disparaissent bien sûr, remplacés par des centaines d'étagères chargées de livres et de CD ; mais l'ancien théatre conserve malgré tout son cadre majestueux et surtout son authenticité : les loges, le poulailler, les sculptures dorées, le grand rideau rouge, le superbe plafond peint par l’Italien Orlandi, les lumières : tout, ou presque, a été préservé.

On peut à présent s'attarder au balcon, un roman à la main, ou grignoter une douceur sur l'ancienne scène reconvertie en salon de thé...

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(Librairie El Ateneo, Buenos Aires, janvier 2013)

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ateneo librairie buenos aires_14.jpg (Librairie El Ateneo, Buenos Aires, janvier 2013)

04/12/2012

De retour de Patagonie, ... et quelques notes de tango pour vous faire patienter...

Bar La Zaina, El Calafate, 30 novembre 2012

 

Me voici de retour.

Une semaine dans le Parc National des Glaciers et des images plein la tête ! Qui dit images dit bien évidemment photos, et il me faudra un peu de temps pour venir à bout de cette profusion de sommets, de lacs, d'animaux et de glace...

En attendant, voici quatre morceaux d'un groupe de musiciens et chanteurs argentins qui se produisaient la semaine passée au bar La Zaina d'El Calafate ; personnellement, j'adore !!!

 

Bar La Zaina, El Calafate, 30 novembre 2012