24/05/2013
Les funiculaires de Valparaiso
(Valparaiso, mars 2013)
Les "ascensores" font évidemment partie de l'iconographie locale
Si l'on aperçoit généralement les funiculaires de très loin, d'autres en revanche, coincés au milieu d'immeubles, sont beaucoup plus difficiles à trouver.
La renommée de Valparaiso est en grande partie due à ses fameux "ascensores" partant à l'assaut des "cerros".
Ces funiculaires (classés "Monument historique national") sont sans doute également pour beaucoup dans l'inscription en 2003 de la ville sur la liste du Patrimoine mondial de l'Unesco.
Mais les ascensores semblent aujourd'hui à bout de souffle, ... et en bout de course !
Malgré les promesses du gouvernement et de la municipalité de sauver un maximum de ces témoins d'un temps révolu, la situation parait assez mal engagée : sur les trente funiculaires construits entre 1883 et 1915, seul seize sont aujourd'hui encore debout ; quand à ceux qui fonctionnent "régulièrement", ils ne sont plus que cinq !
Le probléme vient surtout du fait qu'on ne peut pas installer ce genre de reliques dans un musée : un funiculaire n'existe que dans le mouvement !
Malheureusement, cela fait bien longtemps qu'ils ne sont plus rentables, et sans le tourisme, ils auraient probablement déjà disparu. La preuve en est que ce sont les deux ou trois quartiers les plus "branchés" et donc les plus visités qui restent encore principalement déservis.
C'est là la faute à personne ; c'est juste un changement d'époque : au début du siècle dernier, la plupart des habitations étaient construites à proximité des "terminus". Maintenant que la ville s'est étendue, les porteños optent évidemment pour des minibus ou des taxis collectifs pour se rendre toujours plus loin dans les collines.
Car, contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, les distances parcourues par les ascensores ne sont pas vraiment extraordinaires : les rampes font de 45 à 175 mètres de long, pour un dénivelé se situant de 20 à 50 mètres ; la durée d'un "voyage" dépasse donc rarement la minute (au maximum, il est d'une minute trente !) ; quant au coût, il est actuellement compris entre 200 et 300 pesos (soit moins de 0,50 euro).
Le problème, c'est qu'une ligne, quelle soit courte ou longue, nécessite au moins deux employés en permanence : un au départ et un à l'arrivée ! Il en faudrait des billets pour couvrir à la fois les salaires, l'entretien du matériel, la remise aux normes de sécurité, ainsi que l'electricité pour activer là mécanique ! (à ce propos :avant d'être électriques les moteurs furent hydrauliques, puis à vapeur...)
Quant aux touristes, reconnaissons que presque tous empruntent le funiculaire juste pour le "fun" (si j'ose dire), le nombre des marches à grimper si l'on décidait d'y aller à pied n'ayant rien de vraiment rédhibitoire...
Pour toutes ces raisons, je pense qu'il est peu probable que soient prochainement réhabilitées beaucoup de lignes. L'idéal serait sans doute de conserver les plus actives, de peut-être faire payer un peu plus cher le touriste, tout en conservant un prix attractif pour les rares Porteños qui utilisent encore régulièrement les "ascensores" !
La plupart des cabines sont extrêmement sommaires, avec une chaise ou une banquette dans un coin ; les tourniquets sont d'époques !
Celui-ci, on est sûr au moins qu'il n'est plus en service !
(Valparaiso, mars 2013)
Une porte de garage...
19:32 Publié dans Chili, En dehors de l'Argentine, Voyages | Lien permanent | Commentaires (0)
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