06/08/2013
L'Avenue du 09 Juillet
Je viens (suite à la publication du dernier post) de me rendre compte que, depuis bientôt un an que suis arrivé à Buenos Aires, je n'ai toujours pas consacré un petit article sur l'avenue de loin la plus emblématique de la capitale.
J'en avais parfois parlé, ci et là, mais sans plus...
J'avoue que j'ai maintenant l'air un peu ballot, car mes photos, prises avant la construction des nouvelles lignes du metro-bus (voir le fameux post précédent), font déjà maintenant partie du passé !
Qu'à cela ne tienne, on dira que c'est mon modeste apport afin de démonter que cette ville change, encore et toujours....
Photos prises fin 2012, avant les travaux des lignes du métro-bus
L'autoroute du 9 Juillet (en jaune) continu au sud jusqu'au Rio Riachuelo. Au nord commence l'autoroute Président Arturo Illia (Président de la république entre 1963 et 1966, date ou il fût démis par un coup d'état)...
L'idée de construire cette avenue démesurée (qui reste encore aujourd'hui la plus large du monde) germe dans l'esprit des bâtisseurs dès 1888. Ce n'est pourtant qu'en 1937 que commenceront les travaux, et il faudra compter encore une bonne trentaine d'années pour les voir enfin s'achever.
Les jonctions autoroutières nord et sud seront, elles, réalisées dans les années 1980...
La largeur de l'Avenue du 9 Juillet peut paraître un brin excessive, mais la raison en est toute simple : la zone étant habitée, on s'est résolu à détruire près de 26 pâtés de maisons déjà existant (et d'en expulser bien sûr leur centaines d'occupants).
Si on ajoute à ces ilots (qu'on appelle ici "manzana" et qui mesure environ 110 mêtres de côté), la largeur des 30 rues qui les séparaient, on obtient alors un joli rectangle de 3500 mètres sur 140 mètres. Ce qui nous donne à la louche 50 hectares... et la plus large avenue du monde !
Tout au nord, l'Ambassade de France trône, tel un "irréductible village gaulois", sur une petite moitié de l'avenue longue de près de quatre kilomètres. Le Palais Ortiz-Basualdo est en effet, avec la Mansion Alzaga (actuel Hôtel Four Seasons) l'un des trois bâtiments qui, de haute lutte, résista à la fureur des buldozers.
Le troisième et dernier, connu sous le nom de MOP (Ministerio de Obras Publicas) fut construit à la fin des années 1930. Il abrite aujourd'hui le Ministère du Développement social.
L'édifice est facilement reconnaissable car il arbore depuis 2011, sur ces faces nord et sud, deux immenses portraits d'Eva Peron. Les oeuvres, en métal, mesurent chacune plus de 30 mètres de haut.
L'Avenida de Mayo, qui relie d'un côté la Place de de Mai et la Casa Rosada (siège du Gouvernement) et de l'autre la Plaza del Congreso et le Congrès de la Nation, croise l'Avenue du 9 Juillet à peu près en son centre.
Le monument le plus célèbre (et surtout le plus visible) de l'avenue reste bien évidement l'Obélisque, qui fut construit en 1936 à l'occasion de l'anniversaire des 400 ans de la fondation de la première colonie par Pedro de Mendoza.
Recouvert à l'origine de plaque en pierres blanches, il se contente aujourd'hui d'un revêtement en ciment poli.
Pour la petite histoire : A l'emplacement de l'Obélique se dressait à l'origine une petite église où fut hissé pour la première fois, en 1816, le drapeau argentin...
Les travaux du métro-bus ont commencé début 2013 et les 17 stations ont été innaugurées il y a seulement quelques jours, changeant à jamais (on aime ou pas !) la physionomie de la plus large avenue du monde...
00:56 Publié dans Buenos Aires | Lien permanent | Commentaires (0)
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