26/04/2015
La richesse de Buenos Aires vue du Ciel
On découvre sur cette capture d'écran Google Earth (on est à environ 12 000 km d'altitude) une petite tâche grise : c'est le Grand Buenos Aires !
Si si , je vous assure! Sur celle-ci (à seulement 4 000 km de la terre), c'est encore plus flagrant...
Nous ne sommes maintenant plus qu'à 200 km d'altitude (ci-dessus) et à 100 km (ci dessous).
J'ai délimité en rouge les frontières de "Capital Federal" (qui correspondent aux limites de la Ville de Buenos Aires) et en jaune cette région au nord de Tigre qui est le sujet de ce post.
Je vous situe également, pour information, le Campo de Mayo, cette immense zone militaire de 8 000 hectares qui abrita entre 1976 et 1983 El Campito, le plus important centre de détention sous la dictature...
Je dois bien vous l'avouer, je suis un peu accro à Google Earth (et autre Google Maps et Street View par ailleurs) depuis que le géant américain a décidé de proposer à tout un chacun, il y a une dizaine d'année, une cartographie complète de la Terre. Loin de moi la polémique (d'aucun trouve en effet ce système par trop "intrusif"), il ne se passe pas une semaine sans que je ne m'autorise le loisir de me promener à travers le monde ; parfois pour y retrouver des lieux jadis visités, ou bien encore pour aller découvrir des sites sur lesquels on trouve encore très peu d'informations (comme par exemple les dizaines de pyramides chinoises autours de Xi-An).
C'est ainsi qu'en me promenant avec ma petite souris, d'un clic distrait, j'ai découvert cette vaste et luxueuse zone au nord de Buenos Aires qui, bien que je susse qu'elle exista, dépassait de loin par son étendue ce que à quoi je m'attendais.
Dans Capital Federal, la plupart des richesses sont généralement concentrées au nord, dans les quartiers de Retiro, Palermo, Belgrano ou encore Nuñez. Ce n'est bien sûr pas une généralité (on trouve Puerto Madero à l'est de la ville, mais également le bidonville Villa 31 en plein Retiro !), mais néanmoins une tendance forte.
Cette tendance se confirme lorsque l'on quitte Capital Federal en direction de Tigre. Les villes de Vincente Lopez, Olivos, Acassuso, Martinez, et autre San Isidro, évoquent à tout Porteño, pour le moins une certaine opulence, mais généralement plus encore, et ce sont indéniablement ces villes qui concentrent le plus grand nombre de piscines particulières du Grand Buenos Aires !
Une autre réalité : plus on est près du Rio de La Plata, plus le quartier devient chic !
Le Palais présidentiel donne d'ailleurs le ton : 30 hectares de verdure en plein cœur d'Olivos. Cela correspond à 14 manzanas (le pâté de maison classique) ou bien encore la surface de l’hippodrome de Palermo !
La richesse se mesure aussi parfois en nombre d'arbres : ci-dessus une capture d'écran au sud de Capital Federal, ci-dessous au nord !
De Vincente Lopez à Tigre, on découvre des quartiers entiers qui, en plus d'être assurément encore plus verdoyants, sont également constellés de piscines privées.
Si il ne faut bien sûr pas généraliser, il est à noter qu'il n'existe pourtant aucun quartier de la sorte au sud de la capitale !
Mais revenons-en à cette région encerclée de jaune, au nord de Tigre.
Sur plus de 20 kilomètres, ce sont des dizaines de "marinas" que nous offre à découvrir Google Earth. N'ayant pas un accès direct au Delta, ces dernières sont généralement constituées d'un vaste plan d'eau où ne circule (pour le repos des bienheureux propriétaires) aucun bateau à moteur.
La surface moyenne de ces terrains est de 1000 metres², sur lequel on vient poser une jolie maison. Après avoir parcouru quelques sites d'agences immobilières sur le net, on peut estimer que le prix de ces lots (maison comprise) va de 300 000 à parfois largement plus d'un million de dollars.
Toutes ces marinas (ou condominium, peu importe le nom), qui comptent chacune entre 300 et 1000 villas sont par contre toutes des "barrios privados" ou "barrios cerrados" (quartiers privés ou fermés, ce qui revient à dire exactement la même chose).
Cela signifie donc que les propriétaires, qui viennent passer le week-end ou bien vivent ici à l'année, doivent débourser, en plus de l’achat de leur jolie maison, le coût de l'entretien des espaces communs, des plans d'eau et surtout de la sécurité, assurée par un personnel évidemment très qualifié, accessoirement assistée de centaines de cameras, de détecteurs en tout genre et autre barbelé...
C'est le prix à payer pour vivre en totale sécurité (et entre soi), hors du monde réel, mais surtout loin des "pauvres" et des vicissitudes de la mégapole.
Une autre vision de Buenos aires, aux antipodes de celle de Palermo, de San Telmo et du tango !
A défaut d'avoir un accès direct au plan d'eau, le standing recommande toutefois de posséder sa propre piscine...
Une villa basique avec piscine. Premier prix : 500 000 US$...
... et il y en a des milliers de la sorte dans le coin !
Pour être tout à fait juste (et complet), je dois reconnaître que l'on trouve aussi de nombreux "barrios privados" à l'est du Grand Buenos Aires. Il suffit en général de repérer un golf, et les maisons (le plus souvent avec piscine) ne se trouvent jamais très loin.
Elle sont même parfois situées (comme ci-dessous) en plein milieu du green...
20:58 Publié dans Buenos Aires, Economie | Lien permanent | Commentaires (1)
24/04/2015
Le Musée Evita
(Musée Evita, avril 2015)
Le bâtiment (un mélange de style baroque et renaissance) qui abrite le Musée Evita date en grande partie de 1923. On le trouve Calle Lafinur 2988, dans la manzana coincée entre le Zoo et le Jardin Botanique.
(Musée Evita, avril 2015)
Un ton solennel, voire sacré, est donné dès l'entrée... (ci-dessous le masque mortuaire d'Evita)
La Fondation Eva Perón achète cette demeure en 1948 afin d'y installer un centre d’accueil pour des femmes en difficulté. Il sera connu sous la dénomination de "Hogar de transito n°2".
En 1955, suite au putsh qui renverse son mari, le Président Juan Perón, les militaires exproprie la Fondation et installent à la place des bureaux administratifs.
Il faudra attendre 1999 pour voir revenir en ces lieux le souvenir d'Eva : dans un premier temps c'est l'"Institut d'investigation Evita Perón" qui occupe le bâtiment, en attendant l'ouverture d'un musée qui sera inauguré le 26 juillet 2002, soit 50 ans jour pour jour après sa mort.
Le Hall du premier étage est la plus grande pièce de la maison.
De petits neveux et nièces d'Evita étant à l'origine du musée, il n'est pas étonnant qu'il soit tout entier dédié à la gloire de leur grand-tante et qu'aucune aspérité ne doit venir troubler une souvenance par trop idéalisé : son enfance "pauvre" est rapidement expédiée, ses œuvres caritatives sont mises en avant mais sans trop de chiffres à l'appui, et son combat contre la maladie (cancer de l'utérus), qui allait l'emporter à 33 ans, à peine mentionné.
Le parcours du musée est pourtant bien fait et assez agréable à parcourir : D'abord son enfance, puis sa période "artiste" à la radio et au cinéma, la rencontre avec Perón et son engagement politique et social, sa "présidence", ou encore son engagement en faveur de l'émancipation et du droit de vote des femmes.
Une salle est également dédiée à une biographie qu'elle a signée mais pas écrite, "La Raison de ma vie", un livre qui fut d'ailleurs largement retoqué par Perón (pour mieux coller au péronisme) avant d'être publiée en 1951, quelques mois avant sa mort.
Le tout est agrémenté de nombreuses robes et objets personnels, livres, affiches, tracts et autres vidéos...
(Musée Evita, avril 2015)
Le "patio andalou"
(Musée Evita, avril 2015)
Des jouets d'époque...
Le "Industria Argentina" (made in Argentina), l'un des remèdes du péronisme pour limiter la dégradation économique est encore largement d'actualité (voir cette page FB de l'actuel Gouvernement).
La cuisinière originale du "Hogar de transito n°2"...
... et la tout aussi originale Vierge de Lujan qui trônait dans la chapelle.
Sainte Evita !
Et enfin quelques kitschissime souvenirs à l’effigie de l'Icône Argentine...
On trouve également dans le patio de la jolie demeure un très agréable restaurant-terrasse.
18:52 Publié dans Buenos Aires, musée | Lien permanent | Commentaires (0)
22/04/2015
Les estancias jésuites de Córdoba
Je dois bien vous l'avouer, je n'assume en fait pas vraiment le post précédent (celui sur la ville de Córdoba) que j'ai écris alors que je n'y ai jamais mis les pieds. Cela n'a rien bien-sûr de dramatique en soi, mais c'est bien la première fois en bientôt 10 ans que je me suis permis cet écart.
D'autres auraient peut-être eu moins de scrupules, pas tant d'ailleurs d'utiliser les photos de tiers, mais plutôt de parler de choses que l'on a jamais vues !
Je vais néanmoins pourtant commettre une seconde et dernière entorse à ces principes, juste le temps de vous montrer ce qu'était le but principal de ce voyage (que je n'ai donc pas fait!) : il s'agissait de découvrir le centre historique de Córdoba (et en particulier la Manzana de las Luces), ainsi que les cinq estancias jésuites dispersées un peu partout dans la région.
C'est d'ailleurs bien l'ensemble de ces lieux qui est conjointement inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco depuis 2000 sous la dénomination "Ensemble et les estancias jésuites de Córdoba".
Un bref aperçu donc de ces cinq estancias, dans l'ordre ou j'aurais dû les découvrir...
L'estancia Caroya
Achetée par la Compagnie de Jésus en 1616, elle se trouve à une cinquantaine de kilomètres au nord de Córdoba, juste à côté de la petite ville de... Caroya ! Cette ville n'existait bien entendu pas à l'époque où les estancias étaient situées bien souvent seules au coeur de territoires de plusieurs milliers (voir centaine de milliers) d'hectares...
Les estancias avaient, outre leur vocation spirituelle, une finalité plus terre à terre, c'est le cas de le dire : on y pratiquait en effet l'élevage et l'agriculture et on y fabriquait divers produits finis tels que le textile, l'huile, le vin, etc... afin de subvenir aux besoins de l'Ordre d'une part, mais aussi bien sûr pour les vendre à travers tout le continent.
Caroya, pas plus que les autres estancias, n'a gardé intacte sa physionomie d'origine. Toutes ont été revendues à des particuliers (ou encore cédées aux Franciscains) à partir de 1767, à la suite de l'expulsion des Jésuites d'Argentine. Les estancias ont perdu au fil du temps leurs nombreux bâtiments annexes (souvent construit en adobe) ou bien encore leur réservoir.
L'estancia Jesús María
Elle se trouve à peine à trois kilomètres de la précédente aux abords de la petite ville de... Jesús María ! L'Ordre en fait l'acquisition en 1618...
Les estancias étaient des foyers de progrès où l’organisation et le développement était obtenus grâce à une étude pragmatique (voir scientifique) afin de s’adapter au terroir (canalisations, système d’irrigations, semailles, vignes, etc. Ces réalisations de la Compagnie de Jésus sont vite devenues un véritable modèle économique et socio-culturel de leur temps, ce qui allait d'une certaine manière (cette réussite ne plaisant pas à tout le monde!) les conduire à leur perte !
Ne soyons néanmoins pas aveugle : ces estancias ne pouvaient fonctionner sans main d’œuvre, et faute de suffisamment d'indiens dans la région les jésuites firent venir par milliers des esclaves d’Afrique...
L'estancia Santa Catalina
Il faut emprunter, depuis Caroya, un chemin de terre sur une bonne vingtaine de kilomètres pour arriver jusqu'à Santa Catalina, perdue seule au milieu des collines.
L'estancia est achetée par l'Ordre en 1616 (ou 1622 selon les sources) et deviendra la plus importante exploitation de la région avec plus de 25 000 têtes de bétail. Revendue au maire de Córdoba en 1774, elle est depuis restée dans la même famille.
On aperçoit bien sur cette capture d'écran Gogle Earth un mur d'enceinte ainsi que les ruines de quelques bâtiments annexes...
L'estancia de la Candelaria
C'est la plus éloignée de Córdoba (une bonne centaine de kilomètres) mais aussi la plus difficilement accessible. Construite sur des terres offertes par Francisco de Vera y Mujica en 1678, elle semble la plus modeste de toutes alors que c’était en fait l'une des plus vaste (on parle de 300 000 hectares!).
Et une très courte vidéo !
L'estancia de Alta Gracia
Sans doute la plus imposante de toutes, l'estancia se trouve à 36 km au sud-ouest de Córdoba, en plein centre de l'actuelle commune d'Alta Gracia qui compte plus de 40 000 habitants.
La ville est réputée à plus d'un titre, puisque le Vice-roi de la Plata (d'origine française) Jacques de Liniers y séjourna (justement dans cette estancia où lui est dédié, depuis 1971, un musée).
Che Guevara a lui aussi son musée, à un kilomètre de là. Né à Rosario (eh oui, le Che est Argentin!), il passera son enfance dans cette région que ses parents avaient choisi pour son climat sain, parfait pour soulager ses sévères crises d'asthme.
Le compositeur Manuel de Falla, qui s'était exilé après la Guerre d'Espagne, vint quant à lui finir ses jours ici...
Alta Gracia est à l'origine une hacienda qui appartenait à Alonso Nieto de Herrera. Devenu membre de la Compagnie, il lui lègue son exploitation à sa mort. C'est la seule estancia qui a conservé intacte son réservoir...
Je tiens à rappeler que je n'ai pris aucune des photos qui illustrent le présent post pour la bonne raison que je n'ai jamais mis les pieds dans la région. Et je m'excuse également par avance de n'en pouvoir citer les divers auteurs...
13:19 Publié dans Córdoba et les estancias Jésuites | Lien permanent | Commentaires (0)
20/04/2015
Córdoba, virtual tour
Capture d'écran Google Earth où l'on découvre, tracés à même les pavés de l'incontournable Plaza San Martin, les silhouettes du cabildo et de la cathédrale...
La construction de la Cathédrale Notre-Dame de l'Assomption de Córdoba a débuté dès 1580. Son style indéfinissable s'explique en partie par les 180 années qu'ont duré les travaux !
L'intérieur de la cathédrale.
Ci-dessous le Cabildo, construit en dur dés 1610, mais remanié maintes fois jusqu'au 18e siècle.
Si ce n'est, je vous l'assure, qu'une simple histoire de location de voiture qui m'a fait renoncer à mon petit voyage à Córdoba, cela ne m'a pourtant pas empêché d'y penser tout le week-end. J'avais réellement préparé ce voyage et je tenais tant à vous en faire partager la découverte.
A défaut d'y être finalement allé, rien ne m'empêche malgré tout de vous faire découvrir cette région, d'une façon totalement virtuelle puisque je n'y ai jamais mis les pieds !
Je m'autorise exceptionnellement donc à vous présenter ce non-voyage en quelques posts, illustrés bien évidemment de photos que je n'ai jamais prise. La méthode pourra sembler barbare à quelques-uns que je prie à l'avance de bien vouloir m'excuser...
La vieille-ville est délimité au nord par le Rio Suquia et à l'est par le canal de la Cañada.
La "Manzana de Las Luces" de Córdoba jouxte la Plaza San Martin et la cathédrale.
La "manzana" correspond en fait à une parcelle "originelle" de 120 mètres de côté (ce que nous appellerions plus communément un "pâté de maison"). "Las Luces" (les lumières) se réfère tout simplement, tout comme à Buenos Aires, à l'importante concentration d'édifices dédiés au Savoir.
C'est de là que les Jésuites marqueront leur empreinte dans la région pendant près de 170 ans...
L’Église du Sacré-Coeur, plus communément appelée "de los Capuchinos" (des Capucins), a été construite entre 1926 et 1934. D'un style à-priori néogothique, elle ne manque ni de couleurs ni d'originalité !
Córdoba "de la Nouvelle Andalousie" est fondée en 1573, soit sept années avant la "re-fondation" de Buenos Aires. Si de nombreux ordres religieux sont déjà présents dans le sud de l'Amérique (Franciscains et Dominicains notamment), ce sont bien les jésuites qui, arrivés a peine plus tardivement, vont marquer toute cette région de leur empreinte.
En 1599, la Compagnie de Jésus prend possession de la parcelle qui lui à été, à l'instar des autres ordres, attribuée. Dès 1610, elle jette les bases du Colégio Máximo, rien de moins que la première université du pays. S'ensuivront, entre 1616 et 1678, la construction (ou parfois le rachat) des fameuses "estancias", ces fermes qui vont consolider un système organisationnel unique et tellement efficace qu'il mènera l'Ordre à sa perte : en 1767, les Jésuites sont chassés d'Amérique et leur ordre dissout par le Pape en 1773...
Córdoba "la Docta" (la docte) à conservé de ce passé d'être aujourd'hui la ville d'Amérique latine qui compte le plus d'étudiants universitaires, soit 12% de la population !
La capitale provinciale est également l'une des trois seules villes d'Argentine à compter plus d'un million d'habitants, après Buenos Aires et Rosario.
On doit le Parque Sarmiento, le plus grand parc de la ville, à l'incontournable Carlos Thays : 17 hectares, où sont réunis plans d'eau, roseraie, zoo, musées divers, et même une impressionnante piscine de 100 mètres de long !
Le "shopping" Patio Olmos.
La ville compte un nombre impressionnant d'églises. Ici la Basilique de la Merced, datant de 1807 mais construite à l’emplacement d'un couvent existant depuis le tout début du 17e.
Deux autres symboles de Córdoba : ci-dessus "l'Arco", assez moche il est vrai. Situé à 6 km du centre historique, il a été construit en 1942 par un intendant qui semble t-il voulait laisser une trace (sic!) dans l'Histoire. L'arche de 19 mètres de haut marquait l'entrée sud-est de la cité.
Ci-dessous, l'audacieux et impressionnant "Centro Civico", haut de 45m,, nouveau siège du Gouvernement provincial, qui se trouve juste à un kilomètres du Cabildo...
Je tiens à rappeler que je n'ai pris aucune des photos qui illustrent le présent post pour la bonne raison que je n'ai jamais mis les pieds à Córdoba. Et je m'excuse également par avance de n'en pouvoir citer les divers auteurs...
20:25 Publié dans Córdoba et les estancias Jésuites | Lien permanent | Commentaires (0)