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22/04/2015

Les estancias jésuites de Córdoba

Je dois bien vous l'avouer, je n'assume en fait pas vraiment le post précédent (celui sur la ville de Córdoba) que j'ai écris alors que je n'y ai jamais mis les pieds. Cela n'a rien bien-sûr de dramatique en soi, mais c'est bien la première fois en bientôt 10 ans que je me suis permis cet écart.

D'autres auraient peut-être eu moins de scrupules, pas tant d'ailleurs d'utiliser les photos de tiers, mais plutôt de parler de choses que l'on a jamais vues !

Je vais néanmoins pourtant commettre une seconde et dernière entorse à ces principes, juste le temps de vous montrer ce qu'était le but principal de ce voyage (que je n'ai donc pas fait!) : il s'agissait de découvrir le centre historique de Córdoba (et en particulier la Manzana de las Luces), ainsi que les cinq estancias jésuites dispersées un peu partout dans la région.

C'est d'ailleurs bien l'ensemble de ces lieux qui est conjointement inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco depuis 2000 sous la dénomination "Ensemble et les estancias jésuites de Córdoba".

Un bref aperçu donc de ces cinq estancias, dans l'ordre ou j'aurais dû les découvrir...

L'estancia Caroya

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Achetée par la Compagnie de Jésus en 1616, elle se trouve à une cinquantaine de kilomètres au nord de Córdoba, juste à côté de la petite ville de... Caroya ! Cette ville n'existait bien entendu pas à l'époque où les estancias étaient situées bien souvent seules au coeur de territoires de plusieurs milliers (voir centaine de milliers) d'hectares...

Les estancias avaient, outre leur vocation spirituelle, une finalité plus terre à terre, c'est le cas de le dire : on y pratiquait en effet l'élevage et l'agriculture et on y fabriquait divers produits finis tels que le textile, l'huile, le vin, etc... afin de subvenir aux besoins de l'Ordre d'une part, mais aussi bien sûr pour les vendre à travers tout le continent. 

Caroya, pas plus que les autres estancias, n'a gardé intacte sa physionomie d'origine. Toutes ont été revendues à des particuliers (ou encore cédées aux Franciscains) à partir de 1767, à la suite de l'expulsion des Jésuites d'Argentine. Les estancias ont perdu au fil du temps leurs nombreux bâtiments annexes (souvent construit en adobe) ou bien encore leur réservoir.

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L'estancia Jesús María

Elle se trouve à peine à trois kilomètres de la précédente aux abords de la petite ville de... Jesús María ! L'Ordre en fait l'acquisition en 1618...

Les estancias étaient des foyers de progrès où l’organisation et le développement était obtenus grâce à une étude pragmatique (voir scientifique) afin de s’adapter au terroir (canalisations, système d’irrigations, semailles, vignes, etc. Ces réalisations de la Compagnie de Jésus sont vite devenues un véritable modèle économique et socio-culturel de leur temps, ce qui allait d'une certaine manière (cette réussite ne plaisant pas à tout le monde!) les conduire à leur perte !

Ne soyons néanmoins pas aveugle : ces estancias ne pouvaient fonctionner sans main d’œuvre, et faute de suffisamment d'indiens dans la région les jésuites firent venir par milliers des esclaves d’Afrique...

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L'estancia Santa Catalina

Il faut emprunter, depuis Caroya, un chemin de terre sur une bonne vingtaine de kilomètres pour arriver jusqu'à Santa Catalina, perdue seule au milieu des collines.

L'estancia est achetée par l'Ordre en 1616 (ou 1622 selon les sources) et deviendra la plus importante exploitation de la région avec plus de 25 000 têtes de bétail. Revendue au maire de Córdoba en 1774, elle est depuis restée dans la même famille.

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On aperçoit bien sur cette capture d'écran Gogle Earth un mur d'enceinte ainsi que les ruines de quelques bâtiments annexes...

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L'estancia de la Candelaria

C'est la plus éloignée de Córdoba (une bonne centaine de kilomètres) mais aussi la plus difficilement accessible. Construite sur des terres offertes par Francisco de Vera y Mujica en 1678, elle semble la plus modeste de toutes alors que c’était en fait l'une des plus vaste (on parle de 300 000 hectares!).

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Et une très courte vidéo !

 

 

L'estancia de Alta Gracia

Sans doute la plus imposante de toutes, l'estancia se trouve à 36 km au sud-ouest de Córdoba, en plein centre de l'actuelle commune d'Alta Gracia qui compte plus de 40 000 habitants.

La ville est réputée à plus d'un titre, puisque le Vice-roi de la Plata (d'origine française) Jacques de Liniers y séjourna (justement dans cette estancia où lui est dédié, depuis 1971, un musée).

Che Guevara a lui aussi son musée, à un kilomètre de là. Né à Rosario (eh oui, le Che est Argentin!), il passera son enfance dans cette région que ses parents avaient choisi pour son climat sain, parfait pour soulager ses sévères crises d'asthme.

Le compositeur Manuel de Falla, qui s'était exilé après la Guerre d'Espagne, vint quant à lui finir ses jours ici...

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Alta Gracia est à l'origine une hacienda qui appartenait à Alonso Nieto de Herrera. Devenu membre de la Compagnie, il lui lègue son exploitation à sa mort. C'est la seule estancia qui a conservé intacte son réservoir...

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Je tiens à rappeler que je n'ai pris aucune des photos qui illustrent le présent post pour la bonne raison que je n'ai jamais mis les pieds dans la région. Et je m'excuse également par avance de n'en pouvoir citer les divers auteurs...

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