29/03/2015
La fantasmagorique Ile de la Déception
Ile de la déception, Shetlands du Sud, Antarctique, Février 2015
(Ile de la Déception, février 2015)
La plupart des croisières "Antarctique" vous amènent directement d'Ushuaia à la péninsule. Si vous avez plus de temps (et plus de moyens), vous pouvez opter pour un tour de trois semaines qui vous fera découvrir les Malouines, la Géorgie du sud ou bien encore les Orcades...
(Ile de la Déception, février 2015)
La veille de ce cinquième et dernier jour en Antarctique, devant l'imminence d'une dépression qui allait balayé les côtes de la péninsule, notre capitaine choisit de précipiter notre remontée en direction du Drake ; au petit matin, Déception était en vue...
L'île, qui fait partie de l'archipel des Shetlands du sud, est particulière à bien des égards. On ne connait pas avec certitude l'origine de son nom. "Deception" signifiant en anglais "tromperie" ou bien "trahison", ce pourrait venir du fait que l'île cache bien son "entrée", ou bien encore à cause de l'éminence rocheuse (le "Raven rock") qui se trouve au beau milieu de ladite entrée mais à quelques mètres sous le niveau de la mer,... et donc invisible !
L'ïle de la Déception est en fait une caldéra d'une douzaine de kilomètres de large qui s'est formée il y a environ 10 000 ans, suite à l'effondrement d'un volcan sur lui-même : sa "matière" fut repoussée tout autour (jusqu'à plus de 500 mètre de hauteur tout de même!), ne laissant en son centre qu'une vaste et plate dépression. Une faille au sud (les Forges de Neptune) permit à l'eau d'ensuite s'y engouffrer...
L'activité sismique et volcanique n'a jamais vraiment cessée depuis...
(Ile de la Déception, février 2015)
Un manchot à jugulaire
Un goéland dominicain
(Ile de la Déception, février 2015)
Connue et fréquentée dés le début du 19e siècle par les marins qui y trouvaient refuge, l'île attira vite, grâce à sa situation géographique et ses caractéristique bien particulières, d'abord les phoquiers, puis les baleiniers qui y mouillaient leurs navires-usine.
Une véritable industrie se mit alors en place au début du 20e siècle, avec la construction de chaudières et d'énormes citernes afin de fabriquer et conserver cette huile alors indissociable du développement des villes occidentales.
En 1931, lors de la grande dépression, devant la conjonction de la baisse du prix de l'huile de baleine et de la mise au point de nouvelles technologies, ces impressionnantes installations qui avaient à peine 20 ans furent tout simplement abandonnées !
En 1944, lors de l'Opération Tabarin, les britanniques occupèrent l'île ; officiellement pour des objectifs liées à la Seconde guerre mondiale, mais certainement aussi, plus pragmatiquement, pour des raisons géo-politique de revendication des îles du coin. Une occasion de reconduire les argentins à la porte...
Après la fin de la guerre et suite au traité sur l'Antarctique de 1959, l'île de la Déception redevint une terre "consensuelle" accueillant des bases scientifiques, britannique et chilienne. L’accalmie fut toutefois de courte durée : deux éruptions volcaniques, en 1967 puis en 1969, détruisirent ces bases jusqu’à recouvrir de lave le cimetière ou était inhumés 45 personnes...
C'en était fini d'une occupation permanente de cette île décidément peu accueillante : seule ne subsiste aujourd'hui qu'une petite base estivante, l' espagnole Gabriel de Castille.
(Ile de la Déception, février 2015)
03:53 Publié dans Antarctique, En dehors de l'Argentine, Voyages | Lien permanent | Commentaires (1)
27/03/2015
Le musée / bureau de poste de Port Lockroy
(Port Lockroy, février 2015)
C'est toujours un émerveillement de voir nager les manchots !
Avant de nous rendre sur la petite île Goudier, nous découvrons les alentours : de nouveau d’innombrables manchots papou, mais aussi de nombreux ossements qui nous rappellent l'époque pas si lointaine des baleiniers.
Un cormoran royal
(Port Lockroy, février 2015)
En cet après-midi du quatrième jours, nous poursuivons notre remontée vers le nord sur une bonne cinquantaine de kilomètres au cours de laquelle nous retraversons le Canal Lemaire. Nous jetons l'ancre au large de l'ïle Goudier qui abrite l'ancienne base scientifique de Port Lockroy, aujourd'hui transformée en musée et en... bureau de poste !
L'île est très petite (moins de 1 km²) et les bâtiments plus encore ! C'est pourquoi seules 60 personnes au maximum peuvent y débarquer à la fois. Une partie donc des passagers ira en attendant découvrir la Pointe Jouglas voisine, ses ossements de baleines et ses... manchots!
Cocorico : contrairement à ce que l'on pourrait penser, le nom de cette base britannique n'a pas été donnée par les anglais : en effet Édouard Lockroy fut un homme politique et journaliste français, né à Paris en 1838. Parlementaire et plusieurs fois ministre (notamment de la Marine), il avait aidé Charcot à la réalisation de son premier hivernage... (Lockroy est en fait le pseudonyme qu'avait pris son père, comédien et dramaturge, pour ne pas froisser son propre père, un général d'Empire !)
Le site de Port Lockroy fut un lieu de rendez-vous de baleiniers avant que les britanniques décident d'y construire secrètement la "Base A" en 1944. De la fin de la guerre jusqu'à 1962, le site retournera dans le giron civil (et bien sûr scientifique) avant d'être définitivement abandonné.
C'est en 1996 qu'il fut décidé de sa restauration et de sa transformation en musée. Ce sont aujourd'hui (en partie) les bénéfices du bureau de poste et du magasin de souvenirs (près de 18 000 touristes passent ici à chaque saison!), qui permettent de garder ouverte cette base environ cinq mois dans l'année...
(Port Lockroy, février 2015)
Prière de ne pas se tromper de gratte-bottes !
Plus de 70 000 lettres ou cartes postales sont envoyées chaque année à partir de Port Lockroy. Ce service dépend de la poste anglaise, la Royal Mail, qui achemine les plis dans près de 100 pays ; il faut compter entre 2 et 6 semaines de patience pour les heureux destinataires...
Le "bureau de poste" et l'un des trois préposés qui cachette à tour de bras... (Seul en effet trois salariés-aventuriers sont choisis chaque année pour venir vivre ici une incroyable expérience rémunérée 1.300 euros, nourri, logé, blanchi !).
(Port Lockroy, février 2015)
Plusieurs salles ont été restaurées. On y découvre le quotidien de ces hommes qui ne devaient pas être plus d'une dizaine à vivre l'hivernage...
01:08 Publié dans Antarctique, En dehors de l'Argentine, Voyages | Lien permanent | Commentaires (0)
25/03/2015
L' île Petermann
(Ile Petermann, Antarctique, février 2015)
Ce refuge de secours a été construit par les argentins en 1955.
Un phoque de Wedell
La petite île de deux kilomètres de long et dont la moitié est recouverte de glace abrite (entre autre) une colonie d'environ 3 000 couples de manchots papous.
(Ile Petermann, Antarctique, février 2015)
Cette croix commémore le décès de trois membre de la British Antarctic Survey survenu en 1982.
Le Plancius mouille à Port Circoncision ; ce nom a été donné par Jean-Baptiste Charcot lors de son hivernage de 1909 et correspond à une fête religieuse célébrée alors le 01 janvier l
En ce troisième jours, nous avons déjà, d'une certaine façon, entamé le chemin du retour. Tout en remontant plein nord vers le Canal Lemaire, nous jetons l'ancre dans la même baie de l'île Petermann où Charcot fit son hivernage en 1909 à bord du "Pourquoi pas ? IV" , lors de sa seconde expédition en Antarctique.
Trois jours déjà que nous avons mis les pieds pour la première fois sur le continent. Nous nous sommes habitués au climat, assez doux en somme, et les manchots font maintenant partie de notre quotidien ! Bien sûr nous voyons ici et là d'autres colocataires (phoques, baleines, labbes ou cormoran) mais c'est bien les "pinguins" qui occupent le terrain et font le spectacle.
C'est vraiment un pur bonheur de les observer vaquer à leurs tâche : marcher, courir, nager, glisser, nourrir leur petit, se chamailler, s'appeler ou nous jauger ; le spectacle est de tout les côtés.
La météo est également avec nous ce jour là, avec un vent presque nul et de très belles éclaircies. Nous resterons près de trois heures sur ce petit cailloux d'à peine deux kilomètres de long !
(Ile Petermann, Antarctique, février 2015)
Un Adélie ajoutant une pierre à son nid...
C'est également sur l'Ile Petermann que nous aurons le loisir de découvrir notre plus belle colonie de manchots Adélie, facilement reconnaissable avec sa livrée blanche et noire ; noir comme leur bec.
On aperçoit également souvent une partie du 'blanc" de leur l’œil, ce qui leur donne un regard assez étonnant...
(Ile Petermann, Antarctique, février 2015)
00:13 Publié dans Antarctique, En dehors de l'Argentine, Voyages | Lien permanent | Commentaires (2)
23/03/2015
El Parque de la Memoria
"Penser est un acte révolutionnaire"
(Parque de La Memoria, mars 2015)
El Parque de la Memoria (Parc de la Mémoire) à été inauguré en 2001 ; il se trouve à quelques centaines de mètres au nord de l'aéroport national Aeroparque Jorge Newbery .
Ce mémorial est un hommage aux milliers de victimes de la dictature militaire qui sévit en argentine entre les années 1976 et 1983.
On y trouve écrit tout au long de murs qui n'en finissent pas la triste liste de 10 700 noms de victimes ; des personnes assassinées. détenues, ou encore à ce jour disparues...
Ce parc mémoriel, en bordure du Rio de la Plata, accueille également un grand nombre de sculptures contemporaines...
Un adducteur de la fin du 19e qui transportait l'eau du Rio jusqu'à la ville de Buenos aires...
(Parque de La Memoria, mars 2015)
La liste des victimes de la dictature...
En arrière plan, la faculté d'architecture de Buenos Aires
(Parque de La Memoria, mars 2015)
00:10 Publié dans Buenos Aires, Histoire géo | Lien permanent | Commentaires (1)