30/11/2013
De Cachi à Cafayate
(De Cachi à Cafayate, octobre 2013)
Cette seconde journée de voyage nous mène de Cachi à Cafayate (prononcer "cafachaté"), soit environ 160 km de piste. Vu l'état de la fameuse "Ruta 40" sur ce tronçon, son étroitesse parfois et les petits hameaux à traverser, notre vitesse de croisière se situera quelque part entre 30 et 40 km à l'heure ; une vitesse somme toute idéale pour profiter du paysage !
Sans compter les arrêts photo et les petites balades, cette étape nous prendra une bonne demie journée...
Sur une majeure partie du trajet la route longe le Rio Calchaquí et ses enclaves fertiles. Quelquefois, on perd de vue le lit de la rivière pour alors s'engager dans de petites vallées (quebradas) arides dont la plus réputée est celle de "Las Flechas".
Nous nous arrêterons également, pour notre plus grand plaisir, dans de nombreux petits villages aux quelques centaines d'âmes, généralement en retrait de la route principale, et dont l’intérêt majeur reside bien souvent en leur église...
Le Rio Calchaquí
(De Cachi à Cafayate, octobre 2013)
Le village de Seclantas
Ici et là, on découvre les premières vignes. L’altitude se situe entre 2000 et 3000 mètres.
Si l'on rencontre dans la région de nombreuses espèces d'oiseaux, les mammifères sauvages se font, quant à eux, plutôt rares : au cours de ce petit périple de quatre jours, le seul que nous apercevrons sera un petit renard gris traversant la route devant la voiture !
L'église San Pedro de Nolasco à Molinos. Comme bien souvent dans le nord-ouest argentin, son toit est en grande partie constitué de bois de cactus...
Les cactus "candélabres" (cardones) que nous croisons par milliers sur le chemin ont en général de petites fleurs dont la couleur varie du jaune au blanc. Ce fut donc réellement une surprise de découvrir dans un village , sur le bord de la route ces fleurs impressionnantes, probablement d'une autre espèce.
L'église d'Angastaco.
C'est à partir du village que commence la fameuse Quebrada de Las Flechas, dont la structure géologique est facilement reconnaissable. Sur une petite vingtaine de kilomètres, la piste se faufile à travers les strates pliées et fracturées dont les formes en pointe de flèche ont donné son nom à la vallée.
(De Cachi à Cafayate, octobre 2013)
Quebrada de Las Flechas
En sortant de la quebrada, nous retrouvons le Rio Calchaqui dont nous n'hésitons pas à aller prendre la température...
Les vignes deviennent de plus en plus présentes aux abords de Cafayate, qui est en quelque sorte la capitale de la région viticole qui l'entoure et où la production est la plus élevée du nord du pays.
C'est ici, à plus de 1600 mètres d'altitude, que s’épanouit le fameux "torrontès", un cépage blanc aux origines incertaines (muscat d'Alexandrie + mission ?), mais qu'on ne trouve qu'en Argentine...
(De Cachi à Cafayate, octobre 2013)
16:27 Publié dans Le nord-ouest argentin (NOA), Périples argentins, Voyages | Lien permanent | Commentaires (0)
27/11/2013
Cachi, perle des vallées calchaquies
(Église de Cachi, octobre 2013)
Si le village est situé à environ 2300 mètres d'altitude, quelques montagnes alentours dépassent les 6000 !
(Cachi, octobre 2013)
Une des particularités du village est la hauteur impressionnante de certains trottoirs.
Les rues sont pavées à l'ancienne ou bien avec des autobloquants, plus récent mais discrets.
Je dois vous avouer que j'ai eu un petit coup de cœur pour Cachi.
Cette localité, riche de 2 à 3000 âmes, nous offre d'une certaine façon la vision "idéalisée" du village colonial, niché au fond d'une vallée, au bord du rio.
Cachi, d'une étonnante unicité de style, nous apparait à la fois authentique... et "vivante" !
Pour réussir ce tour de force, il a fallu avant tout mener (depuis au moins 20 ans à Cachi) une politique urbanistique des plus rigoureuses, en contrôlant tout, de la hauteur des murs jusqu'à l'écartement des portes et des fenêtres.
Il a aussi fallu que le village reçoive suffisamment de touristes pour générer des recettes, ...mais pas de trop, afin de n'y point perdre son âme.
Enfin, son enclavement, qui l'a jusqu'à aujourd'hui protégé : si l'actuelle piste en ripio devenait un jour un long et joli ruban goudronné, la quiétude légendaire de Cachi ne serait bien vite qu'un vague souvenir...
Plus au nord, j'ai rencontré des villes, comme Humahuaca ou Tilcara, qui semblaient un brin "vendues" ou "abandonnées" (c'est selon) au tourisme de masse ; mais également de petits villages vraiment charmants, comme Santa Catalina ou Yavi, malheureusement amoché et bancals d'être si pauvre.
A Cachi, on semble avoir trouvé une bonne recette ; la bonne mesure.
Le Musée Archéologique Pío Pablo Diaz se situe depuis 1972 entre les murs de cette maison à la galerie très originale. Il regroupe de nombreux vestiges patiemment collectés dans les environs, qui nous racontent plus de 10 000 ans d’histoire.
Le musée et l'église de Cachi, dont l'intérieur est plutôt sobre...
(Cachi, octobre 2013)
A cent mètres de là, derrière les frondaisons, le lit du Rio Calchaqui.
De nombreuses fenêtres ont conservées leur grilles en fer forgé d'origine.
(Cachi, octobre 2013)
02:29 Publié dans Le nord-ouest argentin (NOA), Périples argentins, Voyages | Lien permanent | Commentaires (2)
24/11/2013
De Salta à Cachi
(Parc de Los Cardones, octobre 2013)
Ci-dessus, le "Cabildo" de Salta, qui date de 1780.
Ci-dessous, l'église de San Francisco, l'un des plus beau édifices de style néoclassique d'Argentine. Il est facilement reconnaissable à sa couleur rouge.
Salta est la capitale de la province éponyme. C'est aussi, avec ses 500 000 habitants, la plus grande ville de la région du NOA (le Nord-ouest argentin).
Elle est située à 1200 mètres d'altitude, au centre d'une vallée fertile propice à l'agriculture. Sa position géographique en fait également un lieu stratégique de communication avec la Bolivie et le Chili.
La ville, fondée par Lerma en 1582, a gardé de nombreux vestiges d'architecture coloniale.
La Cathédrale de Salta a été reconstruite au 19ème sur les fondations de la première église majeure, détruite par un tremblement de terre.
Elle jouxte le palais archiépiscopal et son balcon en bois sculpté.
Comme la région du NOA (Nord-ouest argentin) s’étend sur plusieurs centaines de kilomètres, j'avais décidé de la découvrir en deux fois.
Au mois d'août, j'ai donc parcouru les routes et les pistes qui vont de San Salvador de Jujuy jusqu'à la frontière bolivienne (voir ICI).
Le mois dernier, j'ai complété ce voyage par une boucle, somme toute assez classique, au départ de Salta, passant par Cachi et Cafayate et traversant les fameuses quebradas de las Flechas et de las Conchas.
On appelle aussi cet ensemble géographique, qui couvrent une partie des provinces de Salta, de Tucumán et Catamarca, les "Vallées Calchaquies".
A l'est de la boucle (de La Poma à Cafayate) j'ai donc de nouveau emprunté la fameuse "Ruta 40". Enfin route est un bien grand mot, car sur toute cette portion, elle se transforme en une piste en "ripio" d'à peine, parfois, trois mètres de large !
La fameuse "Cuesta del Obispo" (la côte de l’Évêque) nous transporte allégrement au delà des 3000 mètres d'altitude...
Au point le plus haut de la côte, on rencontre la petite chapelle de San Rafael, patron des voyageurs...
Un peu plus loin, la "Recta Tin-Tin", une ligne droite d'onze kilomètres qui fait la fierté du coin (?)
Elle traverse une partie de l'immense "Parque de los Cardones" ; ce dernier tire son nom du "cardón", un cactus candélabre que l'on trouve ici par milliers et dont le bois est utilisé dans la région pour la confection des toitures, des portes et autres mobiliers.
L'église de Payogasta,
Six kilomètres avant le village de La Poma, on trouve "los Volcanes Gemelos" (les volcans jumeaux), ainsi qu'un sol jonché de pierres de lave...
(Octobre 2013)
La "Ruta 40"
(Octobre 2013)
19:24 Publié dans Le nord-ouest argentin (NOA), Périples argentins, Voyages | Lien permanent | Commentaires (1)
20/11/2013
El Rosedal (la roseraie de Buenos Aires)
(El Rosedal, novembre 2013)
(El Rosedal, novembre 2013)
Rosedal est un harmonieux mélange de parc à la française et de parc à l'anglaise, mâtiné d'un peu de culture hispano-mauresque.
El Rosedal s'étend sur un peu plus de trois hectares ;
l'allée centrale est, elle, longue d'environ 400 mètres.
"El Parque del Rosedal" est sans doute l'un des plus jolis parcs de Buenos Aires. En premier lieu parce que les gazons y sont vraiment magnifiques (on a pas le droit d'y mettre un pied !), et qu'en second lieu, parce qu'il abrite la plus belle roseraie de la capitale.
Le Rosedal se trouve à l'est du quartier de Palermo, pour ainsi dire au centre de l'unique "poumon vert" de la ville (en dehors de la Réserve Écologique !). Il est aussi voisin, entre autre, des Jardins Zoologique, Botanique et Japonais...
C'est en 1910 que nait l'idée d'une roseraie dans la tête du nouveau maire, Joaquín Anchorena. Il se tourne alors vers le Français Charles Thays (naturalisé argentin) qui est depuis 1891 Directeur des parcs de la ville. Ce dernier réalisera plus de 70 autres aménagement de parcs rien qu'à Buenos Aires !
C'est l'ingénieur Benito Carrasco, l'un de ses "disciples" qui se chargera de mener à bien le projet et El Rosedal est inauguré en 1914.
Quelques 80 ans plus tard, le parc ne ressemble plus à grand chose. On décide donc, en 1994, de le fermer afin d'entreprendre des travaux d'envergure. En 1996, El Rosedal, qui a enfin retrouvé son lustre, ouvre à nouveau ses grilles au public.
Il faudra patienter jusqu'en 2008 pour que les pergolas, le "Pont grec" et le Patio andalous retrouvent à leur tour une nouvelle jeunesse.
El Rosedal est aujourd'hui redevenu le parfait écrin pour accueillir cette remarquable collection d'environ 18 000 rosiers dont plusieurs centaines de variétés sont représentées...
Cocorico ;)
Le "Pont grec"
(El Rosedal, novembre 2013)
Le Patio Andalou, décoré d'azulejos, est un don de la ville de Séville ; il a été installé à Rosedal en 1929.
Près des trois-quart du parc sont bordés d'un lac artificiel que se partagent les oies, les cygnes, les canards... et les pédalos.
23:50 Publié dans Buenos Aires | Lien permanent | Commentaires (1)
16/11/2013
A Areco, les gauchos craignent l'eau !
(San Antonio de Areco, novembre 2013)
Sur la place principale, autour du très joli parc, le bâtiment de la "banco ce la Nación", l'hôtel de ville et l'église Saint Antoine de Padoue.
(San Antonio de Areco, novembre 2013)
Je ne vous cacherais pas que je l'ai encore un peu en travers de la gorge !
A l'occasion de la "Fiesta de la tradición", je me suis rendu le week-end dernier à San Antonio de Areco. Dans cette charmante petite ville, à deux heures de Buenos Aires, se déroule tous les ans depuis 1939 l'une des plus importantes manifestations "criolla" d'Argentine, ou des centaines de "gauchos" (et leurs chevaux) viennent nous faire partager leurs mœurs et leurs coutumes.
Les festivités sont étalées sur une dizaine de jours, avec en point d'orgue le dernier dimanche qui tombait cette année le 10 novembre.
Comme des centaines d'autres curieux (dont bien évidemment beaucoup de touristes), c'est depuis bien longtemps que j'avais réservé, transport, hôtel et tutti quanti.
Résultat des courses : redoutant des trombes d'eau, les organisateurs ont purement et simplement déprogrammé la totalité du dernier WE !
Tous les visiteurs (dont certains avaient inclus ce détour dans leur visite du pays) l'avaient dans le baba... alors qu'en fin de compte, il ne sera tombé que quelques gouttes de pluie dimanche en fin de journée...
Je peux comprendre que, mal informé par les services météo, on ait pu craindre le déluge, mais j'ai plus de mal à accepter que la municipalité n'ait pas, au cas où, prévu un plan B ; cela afin d'offrir une petite compensation (spectacles folkloriques de danse et de musique, quelques chevaux, que sais-je...) à tous ces pigeons venus remplir les hôtels de la ville !
Les (rares) commerçants ouverts ne savaient d'ailleurs que répondre à leur clients et se contentaient de prendre un air dépité.
Je viens d'aller sur le site officiel qui annonce fièrement la fameuse "fiesta" pour le dimanche 17 (demain, donc) sans même un mot sur la déprogrammation de la semaine dernière.
Manque de classe...
Ce qu'il y a d'assez extraordinaire à Areco, c'est l'unicité de l'architecture : les bâtiments à deux étages sont pratiquement inexistants dans la petite ville (les seuls éléments un peu haut restent les mâts d'antennes de télévision !).
Beaucoup de constructions datent de la seconde moitié du 19ème ; celles plus récentes, mais relativement sobres, ne gâchent pas vraiment cette jolie harmonie.
Le "Puente viejo (vieux)" est un peu le symbole d'Areco. Personellement, je ne lui trouve pas beaucoup de charme...
Ceux qui désiraient se rattraper après tant de désillusions pouvait toujours louer un cheval !
J'ai quant à moi opté pour un asado, avec en prime un peu de musique traditionnelle sur laquelle les clients ravis n'ont pas hésité (comme c'est souvent le cas en Argentine) à esquisser un petit pas de deux...
(San Antonio de Areco, novembre 2013)
02:26 Publié dans WE | Lien permanent | Commentaires (1)
13/11/2013
Le Chubut... et la petite ville de Gaiman
Fossile d’ammonite géante au musée paléontologique de Trelew
Des trois villes de cette "petite vallée fertile" du Rio Chubut, seule Gaiman (dont les photos suivent) possède un certain charme.
Rawson, en bord de mer, bien qu'elle soit la capitale de la province, n'a rien de vraiment sexy ; quand à Trelew, seul son musée paléontologique, petit mais bien fait, mérite le détour...
Oeuf fossilisé de dinosaure, devenu quartz et opale !
La Péninsule Valdès est située dans la Province de Chubut, en Patagonie.
Avec sa voisine méridionale, celle de de Santa Cruz, ces deux provinces réunies ont une superficie égale à celle de la France... mais avec seulement 1,3 habitants au km² (moins que l'Australie ou la Sibérie !).
C'est dire qu'il y a pas foule dans la région.
D'ailleurs, sur les 10 plus grandes villes du Chubut, seules trois dépassent les 50 000 habitants (quand quatre en ont moins de 10 000 !). La plus grande, Comodoro Rivadavia (qui vit de sa rente de pétrole et de gaz), est de la taille d'Amiens...
Les localités de Rawson, Trelew et Gaiman se sont en partie développées grâce à l'irrigation de cette vallée fertile d'environ 70km de long sur 7km de large, traversée par le Rio Chubut. Ce dernier trouve sa source dans la Cordillère des Andes, quelques 850 km plus à l'est....
L'église de Gaiman, sur la place principale du village
De nombreuses maisons en briques ont gardé leur charme "fin 19ème"
Ici et là, des "traces" de gaélique
Quand débarquèrent les premiers Espagnols, cette partie de la Patagonie était peuplée par les Tehuelches (ou Patagons) depuis près de 10 000 ans.
Comme partout ailleurs, cette arrivée eut des conséquences désastreuses et les amérindiens furent très vite décimés, moins par les guerres que par des maladies inconnues ici jusqu'alors (variole, rougeole, etc...), apportée par les colons.
Dans la seconde partie du 19ème siècle, le gouvernement argentin, de peur que le Chili voisin ne s’intéresse de trop près à ces immensités patagonnes guère peuplées, choisit d'offrir des terres à 153 colons Gallois, qui débarquèrent en juillet (?) 1865 ; ils fondèrent Puerto Madryn et Rawson, puis, un peu plus tard, Gaiman (1874) et Trelew (1886).
Au tournant du 20ème siècle, il étaient près de 5 000 à vivre dans la région !
Si les touristes sont principalement attirés par les "casa de té", il n'en demeure pas moins que les traditions ne sont pas réservées qu'au folklore : la majeure partie des descendants de ces premiers colons parle d'ailleurs encore aujourd'hui le gallois...
(Gaiman, octobre 2013)
Les rives ombragées du Rio Chubut, qui traverse la paisible petite bourgade.
Pas de doute : même les fenêtres ont le style "gallois" (pour ne pas dire "anglais", ce qui a le don de froisser par ici...)
Ce sont donc les "casa de té" qui font aujourd'hui la renommée de Gaiman, et attirent par centaines les touristes revenant d'une virée à Punta Tombo.
Une petite maison en briques, des rosiers posés sur une pelouse parfaitement entretenue, une salle-à manger pleine des meubles de grand-mère et quelques napperons brodés : le décor (assez kitsch, je l'avoue) est planté.
Prenons alors le temps d'un (presque) authentique "five o'clock tea", en savourant le thé noir accompagné comme il se doit de scones et autre gourmandise d'origine galloise... (mais si, mais si, avec un peu d'imagination, ça peux le faire !)
(Gaiman, octobre 2013)
01:25 Publié dans Péninsule Valdès, Périples argentins, Voyages | Lien permanent | Commentaires (1)
08/11/2013
Les baleines franches australes de Valdès
(Péninsule Valdès, octobre 2013)
On aperçoit ici un œil du baleineau ; c'est beaucoup plus difficile a observer chez les adultes qui dont une tête bien plus proéminente (d'un 1/4 à 1/3 de sa taille totale !).
Les goélands, dont la population va croissante, sont de plus en plus nombreux à agresser les baleines, afin de prélever sur leur dos un peu de leur précieuse graisse.
Ces dernières, bien obligées de s'adapter à cette "évolution", s'arrangent donc pour respirer plus rapidement quand elle sortent de l'eau ; de même, elles dissimulent au mieux leur corps sous l'eau, ce qui fait que l'on n’aperçoit bien souvent que la queue et un bout de la tête !
Ces méthodes de protection font maintenant aussi partie de l'éducation qu'elles transmettent au baleineau.
Sur les plages autour de Doradillo, les baleines s'approchent au plus près de la plage ! On a en fait un peu de mal à vraiment comprendre comment cela est possible, vu la masse de l'animal !
Ci-dessus : aires de répartition de la baleine franche australe
Ci dessous : une représentation assez fidèle de l'animal...
Ce n'est pas un hasard si les touristes affluent en masse à Valdès durant le printemps (de septembre à novembre sous ces latitudes). C'est en effet la période idéale pour admirer le plus grand nombre d'espèce de mammifères marins, a commencer par la star d'entre tous : la baleine franche australe.
j'ai eu l’occasion d’approcher ces monstres d'assez près à au moins trois reprises : d'abord depuis les plages de Doradillo (à une vingtaine de kilomètres au nord de Puerto Madryn), puis deux fois lors de sorties en mer dans le "Golfo Nuevo".
Vous me direz que faire deux "sorties" en mer est un brin excessif, ce à quoi je vous répondrais que comme cela sera sans doute ma seule visite, je n'allais surtout pas me priver (de plus, la deuxième sortie était estampillée "au coucher du soleil") !
Côté photo, le résultat n'est pas renversant. L'animal étant ce qu'il est (14 à 18 mètres de long pour un poids de 60 à 80 tonnes) il est bien rare de pouvoir le shooter en entier, sauf bien sûr quand il daigne effectuer un grand saut hors de l'eau (ce qui est somme toute assez rare) !
Il faut ajouter qu'à cette masse impressionnante s'ajoute une forme plutôt étrange : la tête de l'animal, énorme, est recouverte de callosités particulièrement disgracieuses (on pense de prime abord à des coquillages accrochées à un rocher) ; de plus, on ne voit que très rarement ses yeux, situés très bas, quelques part au-dessus des nageoires pectorales !
Pour finir, la baleine nage dans un peu dans tous les sens, si bien qu'il faut un petit moment pour s'habituer à reconnaître le dessus de la tête, le dos ou le ventre, les nageoires ou la queue vue de profile ! si c'est une mère avec son baleineau, ça se complique encore un peu plus !
Mais ce ne sont pas, en ce genre d'occasion, les photos qui priment. Le vrai plaisir est de se retrouver côtoyant ces géants des mers, (bien souvent une mère et son petit), de découvrir les gestes d'apprentissage et les voir également, terriblement curieux, s'approcher au plus près du bateau...
Le soufle de la baleine se fait par deux évents séparés, en peu en forme de "V"
(Péninsule Valdès, octobre 2013)
Une mère et son petit...
Les "callosités" (que l'on trouve surtout sur la tête et autour des yeux) sont des organismes parasites (vers et crustacés) avec lesquels le cétacé doit composer dès son plus jeune âge.
Certains pensent que les grands sauts qu'ils effectuent hors de l'eau (et le puissant choc à la réception) sont une façon de freiner l’expansion de ces derniers...
la baleine franche se nourrit essentiellement de zooplancton (petits animaux et autres crustacés, dont les krills), qui eux même se sont nourrit de phytoplancton.
Une mère et son petit passent à quelque mètres du bateau...
Les marins l'avait nommé "franche" parce qu’elle était lente, facile à approcher, ... puis à harponner !
De plus, une fois morte, elle flottait à la surface de l'eau, facilitant ainsi sa récupération.
Sa population , estimée aujourd'hui entre 7000 et 10000 individus, n'est plus en danger.
La baleine franche australe s'installe dans le "Golfo Nuevo" entre les mois d'août et décembre afin de s'y reproduire, puis mettre au monde, l'année suivante, son petit.
Un peu comme pour les ours blancs, le mâle n'a ici qu'un rôle reproducteur : la femelle est seule lors de la mise au monde et seule aussi pour l'éducation du baleineau.
A la naissance, ce dernier pèse déjà plus d'une tonne ; il tétera jusqu'à 125 litres de lait maternel par jour (à 40% de matière grasse !).
Il quittera sa mère avant ses deux ans...
(Peninsule Valdès, octobre 2013)
Une nageoire pectorale de cétacé au coucher de soleil, , avec au fond la "proéminence" rocheuse qui a donné son nom au village de "Piramides"...
21:08 Publié dans Péninsule Valdès, Périples argentins, Voyages | Lien permanent | Commentaires (0)
05/11/2013
Balade en Péninsule Valdès
(Péninsule Valdès, octobre 2013)
Puerto Piramides est le seul village de la péninsule. Il n'a d'ailleurs de "puerto" que le nom, car on ne trouve ici aucun quai : les quatre ou cinq sociétés agréées pour transporter les touristes à la découverte des baleines franches dans le golf Nuevo mettent leurs bateaux à l'eau directement depuis la plage, grâce à des tracteurs adaptés.
Le village est plaisant et très au calme...
A moins de trois kilomètres de Puerto Piramides, on trouve une "loberia" (une colonie) de lions de mer à crinières qui squattent une crique à l'eau transparente...
On circule à l'intérieur de la péninsule sur de larges routes en "ripio" (cailloux et graviers compactés). Comptez environ 200 km de route pour effectuer le tour "classique".
Trois de ces pistes traversent l'intérieur de la péninsule (ainsi que d'immenses estancias) et une quatrième longe la côte Est, sur moins de 80 km ; avec interdiction d’accéder librement jusqu'aux plages.
Pour être clair, vous n'aurez donc en fait le droit de vous approcher des mammifères marins qu'autour de trois spots bien réglementés : Punta Delgada, Punta Cantor et Punta Norte.
C'est un peu dommage quand on sait que la circonférence de la péninsule est d'environ 400 km !
J'ai trouvé la plage de Punta Delgada la plus propice à l'observation des éléphants de mer, même si c'est également celle où les propriétaires vous demandent un droit de passage supplémentaire de 100 pesos, ou bien alors de déjeuner dans leur restaurant !
Depuis la route, on découvre au loin deux lacs en partie "salés".
(Péninsule Valdès, octobre 2013)
Les guanacos font partie de la famille des camélidés, tout comme les vigognes que l'on trouve plus au nord du pays.
Aussi sauvages que leurs cousines, ils sont assez craintifs et difficiles à approcher.
Sur la côte Est, on peut s'arrêter découvrir la "pinguinera" de Punta Cantor.
Si le cadre est vraiment charmant, avec en fond le bleu de l'océan, l'expérience n'est en rien comparable avec celle de Punta Tombo et ses milliers de manchots de Magellan.
Je dois bien vous l'avouer : c'est bien là le seul tatou velu dont j'ai croisé la route à Valdès... et c'est à peine si j'ai eu le temps de lui tirer le portrait !
Cette espèce est uniquement présente en Patagonie argentine et chilienne.
(Péninsule Valdès, octobre 2013)
Entre Punta Cantor et Punta Norte, la "Caleta Valdès" s'étire sur plus de 25 km. C'est une lagune littorale d'eau salée (de 200 à 300 mètres de largeur) séparée de l'océan par un cordon de sable.
Nous découvrons à Punta Norte nos derniers mammifères marins...
Le nandou de Darwin (ou choique) ne vit qu'en Amérique du Sud. C'est à n'en point douter un cousin (d'ailleurs assez éloigné) des émeus d'Australie ou des autruches d’Afrique.
Comme tous ces oiseaux coureurs ont en commun d'être incapables de voler, on les a regroupés sous une appellation spécifique, les ratites, dont font d'ailleurs aussi partie le casoar et le kiwi.
(Péninsule Valdès, octobre 2013)
03:06 Publié dans Péninsule Valdès, Périples argentins, Voyages | Lien permanent | Commentaires (2)
01/11/2013
Lions et éléphants de mer autour de la Péninsule Valdès
(Octobre 2013)
Les lions de mer affectionnent cette crique à marée basse ; quand la mer monte, ils s'en vont chercher d'autres espaces plus accueillants...
Quelques cormorans de Magellan accrochés à la falaise...
Un vieux lion mâle... et sa fameuse "crinière".
L'otarie (comme l'éléphant de mer) bêle, grogne ou rugit...
Le mâle est toujours bien plus "volumineux" que la femelle...
(Octobre 2013)
Mâles ou femelles, les couleurs des robes passent du beige clair au noir soutenu...
On rencontre essentiellement sur les rivages de la Péninsule Valdès quatre espèces de mammifères marins, dont trois en très grand nombre : le lion et l'éléphant de mer, sujet de ce post, ainsi que la baleine franche australe ; l'orque est quant à lui (ou elle) beaucoup plus difficile à observer.
Le lion de mer, également appelé loup de mer ou otarie à crinière (en espagnol : lobo marino) et l'éléphant de mer (elefante marino ou mirounga), bien qu'ils soient "cousins", présentent néanmoins de grandes différences.
Ces deux familles font partie (avec une troisième à laquelle appartient le morse) du groupe des mammifères marins carnivores : les pinnipèdes.
Pour faire bref, on pourrait les différencier ainsi :
---
Le lion de mer = de la famille des otaries = peut atteindre 350 kilos = à des membres antérieurs bien développés (grâce auxquels il peut prendre appui, relever le torse et avancer) = à des oreilles visibles.
L'éléphant de mer = de la famille des phoques = peut peser plus de 3,5 tonnes = à des membres antérieurs atrophiés (il se traîne péniblement sur le sol) = le mâle possède un orifice nasal développé, un peu en forme de trompe (d'où "éléphant") = les oreilles, internes, sont invisibles.
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Comme les femelles sont beaucoup plus petites que les mâles, chez ces deux espèces, il est parfois difficile de les différencier...
Vous trouverez au début de ce post des photos de lions de mer ; la deuxième série est consacrée aux éléphants de mer.
Si ces colonies de pinnipèdes sont très nombreuses autour de la péninsule Valdès (et plus généralement sur les rives patagonnes), rares sont celles accessibles au visiteur "lambda" : la plus grande parties des côtes est en effet privatisée et appartient à de vastes propriétés (ou "estancias").
Au point par exemple qu'à Punta Delgada, les propriétaires vous offrent le choix entre régler 100 pesos ou bien déjeuner dans "leur" restaurant, pour avoir ensuite le droit d’accéder à "leur" plage privative pour y découvrir "leur" éléphants de mer (alors que vous avez déjà payé un passe -de 130 pesos- à l’entrée de la réserve !).
Quelques audacieux pénètrent évidemment "illégalement" sur quelques plages privées pour aller observer au plus près les animaux, ce qui n'est sans doute pas, en définitive, la meilleure des solutions.
La majorité des visiteurs (avec ou sans guide, en voiture particulière ou en cars bondés) se contentant des 5 ou 6 spots spécialement aménagés sur le parcours à leur intention.
Ces photos de lions de mer ont été prises à Punta Loma (à 15 km au sud de Puerto Madryn) et à Puerto Piramides ; celles des éléphants de mer à Punta Delgada, Punta Cantor et Punta Norte (dans la Peninsule Valdès) ; le plus joli site étant celui de Punta Delgada,... le payant !
On approche rarement les animaux à moins de 50 ou 100 mètres, et le téléobjectif est évidemment plus que recommandé si l'on ne veut pas se contenter de photos de petites saucisses échouées sur la plage !
(Péninsule Valdès, octobre 2013)
(Octobre 2013)
En plus du vent, il faut pouvoir s'imaginer le vacarmes incessant des rugissements (ou bêlement) de tout ces animaux...
(Octobre 2013)
(Péninsule Valdès, octobre 2013)
Traces laissées après un long cheminement sur le sable...
Combat ou bien jeu ?
(Péninsule Valdès, octobre 2013)
20:22 Publié dans Péninsule Valdès, Périples argentins, Voyages | Lien permanent | Commentaires (0)