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30/05/2013

Les "cerros" de Valparaiso

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(Valparaiso, mars 2013)

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Je vous ai longuement parlé, ICI et LA, de Valparaiso, afin d'en faire connaissance.

Les images qui suivent ne sont, quant à elle, qu'une petite introduction aux multiples facettes que peuvent nous offrir les cerros (les collines) de la ville...

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(Valparaiso, mars 2013)

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Une (infime) partie du cimetière de Valparaiso

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(Valparaiso, mars 2013)

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(Valparaiso, mars 2013)

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Même si les couleurs ne manquent pas, on se rend facilement compte de la pauvreté de certains quartiers...

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(Valparaiso, mars 2013)

24/05/2013

Les funiculaires de Valparaiso

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(Valparaiso, mars 2013)

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Les "ascensores" font évidemment partie de l'iconographie locale

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Si l'on aperçoit généralement les funiculaires de très loin, d'autres en revanche, coincés au milieu d'immeubles, sont beaucoup plus difficiles à trouver.

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La renommée de Valparaiso est en grande partie due à ses fameux "ascensores" partant à l'assaut des "cerros".

Ces funiculaires (classés "Monument historique national") sont sans doute également pour beaucoup dans l'inscription en 2003 de la ville sur la liste du Patrimoine mondial de l'Unesco.

Mais les ascensores semblent aujourd'hui à bout de souffle, ... et en bout de course !

Malgré les promesses du gouvernement et de la municipalité de sauver un maximum de ces témoins d'un temps révolu, la situation parait assez mal engagée : sur les trente funiculaires construits entre 1883 et 1915, seul seize sont aujourd'hui encore debout ; quand à ceux qui fonctionnent "régulièrement", ils ne sont plus que cinq !

Le probléme vient surtout du fait qu'on ne peut pas installer ce genre de reliques dans un musée : un funiculaire n'existe que dans le mouvement !

Malheureusement, cela fait bien longtemps qu'ils ne sont plus rentables, et sans le tourisme, ils auraient probablement déjà disparu. La preuve en est que ce sont les deux ou trois quartiers les plus "branchés" et donc les plus visités qui restent encore principalement déservis.

C'est là la faute à personne ; c'est juste un changement d'époque : au début du siècle dernier, la plupart des habitations étaient construites à proximité des "terminus". Maintenant que la ville s'est étendue, les porteños optent évidemment pour des minibus ou des taxis collectifs pour se rendre toujours plus loin dans les collines.

Car, contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, les distances parcourues par les ascensores ne sont pas vraiment extraordinaires : les rampes font de 45 à 175 mètres de long, pour un dénivelé se situant de 20 à 50 mètres ; la durée d'un "voyage" dépasse donc rarement la minute (au maximum, il est d'une minute trente !) ; quant au coût, il est actuellement compris entre 200 et 300 pesos (soit moins de 0,50 euro).

Le problème, c'est qu'une ligne, quelle soit courte ou longue, nécessite au moins deux employés en permanence : un au départ et un à l'arrivée ! Il en faudrait des billets pour couvrir à la fois les salaires, l'entretien du matériel, la remise aux normes de sécurité, ainsi que l'electricité pour activer là mécanique ! (à ce propos :avant d'être électriques les moteurs furent hydrauliques, puis à vapeur...)

Quant aux touristes, reconnaissons que presque tous empruntent le funiculaire juste pour le "fun" (si j'ose dire), le nombre des marches à grimper si l'on décidait d'y aller à pied n'ayant rien de vraiment rédhibitoire...

Pour toutes ces raisons, je pense qu'il est peu probable que soient prochainement réhabilitées beaucoup de lignes. L'idéal serait sans doute de conserver les plus actives, de peut-être faire payer un peu plus cher le touriste, tout en conservant un prix attractif pour les rares Porteños qui utilisent encore régulièrement les "ascensores" !

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La plupart des cabines sont extrêmement sommaires, avec une chaise ou une banquette dans un coin ; les tourniquets sont d'époques !

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Celui-ci, on est sûr au moins qu'il n'est plus en service !

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(Valparaiso, mars 2013)

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Une porte de garage...

22/05/2013

La ville basse de Valparaiso

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(Valparaiso , mars 2013)

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La saison "estivale" semble bien terminée en ce mois de mars (l'été dure ici de décembre à février, comme dans tout l'hémisphère sud) et je n'ai  pas vu un seul touriste prendre la mer...

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Trois ou quatre porte-containers et autant de navires de guerre ; Une quinzaine de bateaux de pêche ; Valparaiso est à l'évidence un port plutôt "modeste"...

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(Valparaiso , mars 2013)

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Au milieu de la Plaza Sotomayor trône le monument dédié à Arturo Prat, un officier-héros de la Marine chilienne.

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Au fond de la place, adossé à la colline, le bâtiment tout bleu de l'Amirauté.

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(Valparaiso , mars 2013)

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A partir de la seconde moitié du 19ème siècle, alors que Valparaiso se développait autour de son port, Viña del Mar était choisie par les riches entrepreneurs pour y bâtir leur résidence secondaire.

Bordée par une longue plage de sable fin, elle est devenue aujourd'hui une station balnéaire réputée. 

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On voit bien sur ce plan les quelques rues à peu près rectilignes qui longe la côte. Plus en arrière, elles s'adaptent alors à la forme des collines (les cerros).

Au beau milieu de ce plan, la grande tâche "blanc-beige" indique l'emplacement du cimetière municipal qui coiffe deux de ces "cerros".

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La frontière entre le Chili et l'Argentine est la troisiéme plus longue du monde, les deux pays se partageant sur plus de 5000 km les versants Est et Ouest de la Cordillère des Andes ; cette dernière est d'ailleurs, en passant, la plus grande chaîne montagneuse de la planète.

carte_chili_fr.jpgPour se rendre sur l'Ile de Pâques, plus de 90% des voyageurs doivent passer par Santiago, la capitale du Chili. C'était donc pour moi une bonne occasion de m'y arrêter et de faire, en passant, un petit détour par Valparaiso (le premier port, mais également la seconde ville du pays), distante d'un peu plus de 100km.

Valpo (pour les intimes) est une ville très attachante et peu ordinaire.

Sa plus grande particularité, elle la doit sans doute à sa géographie : si la ville basse, "el plan", s'est developpée (comme dans la plupart des cités d'origine hispanique) "au carré" sur l'étroite bande côtière, les rues de Valpo ont ensuite dû s'adapter, au fil des ans, aux formes chaotiques des quarante quatre collines environnantes (les fameux "cerros")...

***

C'est en 1544 que Pedro de Valdivia (un lieutenant de Pizarro), choisit ce lieu pour y établir un port et favoriser ainsi l'essor de Santiago, ville qu'il avait fondé trois ans plus tôt.

Valparaiso va se développer tout au long du 19ème siècle et vite devenir le passage obligé de tous les navires se rendant d'Europe à la côte ouest des États-Unis. C'est la grande époque du Cap Horn...

Elle doit à cette époque son surnom de "Perle du Pacifique"...

En 1906, un terrible tremblement de terre fait plus de 3000 morts. La cité est très affectée, et pourtant les années sombres ne font que commencer. L'ouverture en 1914 du Canal de Panama réduit d'un coup par deux les distances entre l'Europe et l'Ouest des États-Unis. Plus raison aucune pour les navires de s'embêter à contourner le continent ! 

La crise de 29 viendra s'ajouter à cette déroute et l'invention du salpêtre synthétique (le Chili était un très grand exportateur de salpêtre "naturel", un composé essentiel de la poudre à canon) finiront d'achever la cité.

Après une lente asphyxie, la ville touchera le fond dans les années 70 et 80, la dictature militaire de Pinochet (un natif de Valparaiso, tout comme d'ailleurs Allende) s'accomodant plutôt mal de son côté bohème.

C'est à partir de 2003, et de son inscription (partielle) sur la liste du Patrimoine mondial de l'Unesco, que Valpo, obtenant de nombreux financements internationaux, commencera à relever la tête.

***

Depuis quelques années, les temps sont de nouveau très durs, et malgré le développement touristique et la vitalité du port, Valparaiso semble peiner à se moderniser...

Le quartier du port en est un bel exemple : malgré quelques graffitis, ce sont surtout des bâtiments rongés par le sel, la pluie et le vent que l'on rencontre à chaque coin de rue. Les nombreux bars, restaurants et autres bouges où les marins du monde entier venaient s'oublier après de longues semaines en mer, ont depuis bien longtemps baissé le rideau...

Si pas mal de demeures, perchées sur les "cerros", ont retrouvé fière allure, l'impression qui domine est quand même celle d'une ville rafistolée, faite de bric et de broc, de tôle ondulée et de bois, qui s'appauvrit au fur et à mesure que l'on s'éloigne de la côte ; au point d'ailleurs que l'on conseille fortement aux touristes de ne pas trop s'aventurer dans ces quartiers...

La ville basse (qui abrite toutes les infrastructures, qu'elles soient administratives, financières, commerciales ou culturelles) est particulièrement active le jour, à un moment où les "cerros", inversement, sont largement dépeuplés ; ce jusqu'en fin d'après-midi, où la plupart des Porteños (les habitants de Valpo) rejoignent leur maison perchées sur les collines, à bord de minibus à la fois bariolés et intrépides, et autres taxis collectifs.

Il y a en fait très peu de commerces sur les cerros (généralement des épiceries), et c'est seulement dans les coins plus branché (donc surtout couru par le touriste) que l'on trouve les habituels bar-hôtel-B&B-restaurant...

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(Valparaiso , mars 2013)

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Le réseau de trolleybus de Valparaiso a été mis en place au début des années 1950 ; quelques voitures Pullman datant de la première décennie circulent encore !

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Le parfum de la mer est toujours présent à Valparaiso, qu'il vienne des étals ou apporté par les embruns...

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(Valparaiso , mars 2013)

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(Valparaiso , mars 2013)

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L'unique ligne de métro longe la côte, du port de Vaparaiso jusqu'à Viña del Mar

12/05/2013

L'Ahu Tongariki, une reconstitution majeure

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(Ahu Tongariki, île de Pâques, avril 2013)

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Les 15 moaï de l'Ahu Tongariki regardent en direction du volcan Rano Raraku, la carrière dont ils ont été extraits il y a quelques siècles...

Au premier plan, un moaï seul dont on se demande bien comment il est arrivé là !

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(Ahu Tongariki, île de Pâques, avril 2013)

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L'Ahu Tongariki est tout simplement unique.

Il allie démesure et cadre exceptionnel ; que ce soit par le sud, après avoir longé la côte depuis Hanga Roa, ou bien par le nord, en venant d'Anakena, c'est d'abord de très loin qu'on le découvre. Les touristes qui arrivent de la carrière du Rano Raraku ont déjà eu l'occasion de l'apercevoir depuis les pentes du volcan, à tout juste un kilomètre de là...

Le magnifique alignement se dresse dans un espace totalement dégagé, avec pour toile de fond le Pacifique et les falaises abruptes du volcan Poike. Situé idéalement à l'est de l'île, les lève-tôt s'y pressent pour voir le soleil se lever derrière les 15 moaï...

Dire qu'il y a moins de vingt ans, on ne trouvait à cet endroit qu'un informe amas de pierre et des bouts de statues éparpillées un peu partout. En plus des "guerres tribales", qui auraient précipité la chute des géants, le site avait également subi quelques déchaînements climatiques, dont le dernier en date fut le tsunami du 22 mai 1960...

Si j’emploie le mot de reconstitution et non de restauration, c'est que l'ahu ne se présente sans doute pas exactement aujourd'hui comme l'avait patiemment dressé les anciens. Dans ce passionnant rapport de l'Unesco (qui date de 1972)*, qui dresse un état des lieux en vue de la préservation des sites, les auteurs notent (page 7) la présence de 20 moaï dispersés sur le site de Tongariki.

De nombreuses autres sources (et de rares photos : voir ci-dessous) attestent également que certaines statues se trouvaient à plusieurs dizaines de mètres de l'ahu ; il était donc a priori, impossible de connaître avec précision leur emplacement initial. Quoiqu'il en soit, cette reconstitution est magnifique !

L'Ahu Tongariki est de loin le plus grand de l'ïle, et seul un autre, l'Ahu Vaihu, a compté jusqu'à douze moaï. L'actuelle plate-forme mesure environ 100 mètres de long et présente aujourd'hui 15 moaï, dont un seul avec son pukao. Sept autres de ces couvre-chefs sont toujours au sol, à l'écart de l'ahu...

La plus grande des statues, celle qui dépasse d'une tête toutes les autres, mesure entre 8 et 9 mètres.

L'Ahu Tongariki est également celui qui se trouve le plus près de la carrière d'origine (à peine à un kilomètre à vol d'oiseau) ; ceci explique peut-être en partie le grand nombre de moaï qui ont été transportés jusqu'ici... 

(*) J'en profite au passage pour vous rapporter le nombre de moaï dont fait état ce rapport de l'Unesco (page 28) : 688 au total dont 275 dans la carrière de Rano Raraku. C'est quand même 300 de moins que les chiffres souvent avancés !

Et puisque je cite l'Unesco, sachez enfin que le "Parque nacional de Rapa Nui", qui couvre plus de 40% de la superficie de l'île, est inscrit au Patrimoine mondial depuis 1995...

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Photo des années 1990, prise lors de la restauration de l'ahu

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(Ahu Tongariki, île de Pâques, avril 2013)

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Au premier plan, le moaï "voyageur". Les guides lui ont donné ce nom car c'est le seul de l'île qui ait traversé l'océan ... et soit revenu.

Le Japon avait en effet obtenu l'autorisation que la statue fut exposée quelques temps au Pays du soleil levant (dans les années 80), afin de lever les fonds destinés à la restauration de l'ahu qui eu lieu entre 1992 et 1996.

Depuis son retour, le voyageur est placé à l'entrée du site et semble accueillir le visiteur...

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En ce mois d'avril, j'ai eu droit à quelques puissantes averses.

C'est là qu'on apprécie d'avoir choisi un 4x4 plutôt qu'un quad ou un vélo !

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(Ahu Tongariki, île de Pâques, avril 2013)

10/05/2013

La fabuleuse carrière du volcan Rano Raraku

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(Volcan Rano Raraku, avril 2013)

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A l'approche du site, on distingue déjà les dizaines de têtes surgissant du sol

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(Volcan Rano Raraku, avril 2013)

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Précision importante : tous les moaï (à part une exception) ont été taillés jusqu'au niveau des hanches. On peut facilement se rendre compte sur cette photo (du web) la dimension des corps toujours ensevelis !

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Photo satellite (Google Eartth) du volcan Rano Raraku

 

Les pentes du volcan Rano Ranaku sont, sans nul doute, l'endroit le plus singulier de l'île, et sans doute aussi celui qui m'a le plus marqué.

Il suffit pour s'en convaincre d'apprécier le travail titanesque qui, en quelques siècles, a grignoté une partie du volcan (photo ci-dessus) afin d'extraire, entre autres, des centaines de moaï.

A l'époque où, pour de mystérieuses raisons, ce travail acharné a cessé, la carrière s'était déjà légèrement déplacée vers le flanc sud-est (le cercle blanc) du volcan ; c'est là que sont tracés les sentiers guidant aujourd'hui le visiteur.

On trouve également d'innombrables sculptures à l'intérieur même de ce volcan (cercle rouge), mais les restrictions actuelles ne permettent pas de les approcher.

Je ne polémiquerai pas sur le chiffre (c'est toujours le même qui est cité !) de 400 sculptures gisant sur les pentes (et également sous !) du Rano Raraku. Ce qui est certain, c'est que seule une petite centaine de statues est visible à l’œil nu ; et ça ne gâche en rien la magie du lieu.

Si l'on trouve ici et là des moaï à tous les stades d'élaboration, encore accrochés au flanc de la montagne ou bien grossièrement ébauchés, c'est leur gigantisme qui nous interpelle immédiatement.

Dans les dernières années (décennies ?) de leur élaboration, les moaï étaient vraiment devenus des "géants", beaucoup plus grand que nombre de leur congénères  dressés au bord du Pacifique.

Ils étaient aussi plus fins et élancés.

Pourquoi tout s'est arrêté ? Pourquoi trouve t'on tant de moaï en construction sur le même site, alors qu'on nous parle si souvent de guerres incessantes ? Pourquoi enfin ces géants sont au deux-tiers enterrés (dans toutes les positions possibles et imaginables) ?

Mystère !

Personne ne connait bien sûr le déroulé des événements, même s'il est fortement probable qu'une ou plusieurs catastrophes climatiques (tsunami, tremblement de terre, pluies diluviennes pendant des mois, glissements de terrain, etc ...?), qui auraient eu lieu entre le 15ème et le début du 17ème siècle, aient largement contribué à un arrêt instantané de la production et au début de la déchéance des idoles.

C'est à partir ce moment là que s'est mis en place sur l'île le culte de l'homme-oiseau...

 

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Un moaï qui se trouve encore dans sa gangue de pierre volcanique

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Ce moaï-ci est tout simplement gigantesque. Une fois dressé (si tant est que cela eût été possible) , il aurait mesuré près de 20 mètres de haut, soit près du double que les plus grands de ses congénères éparpillés sur l'île !

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Ce moaï est un spécimen : A ce jour, il est le seul que l'on ait trouvé agenouillé. Est-ce une marque d'ancienneté (il rappelle les "tiki" polynésiens) ou bien une lubie d'artiste plus tardive ? Mystère...

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(Volcan Rano Raraku, avril 2013)

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Le cœur de l'ancien volcan est très peu visité. C'est sûrement une perte de temps pour les guides, vu qu'il n'est pas permis d'approcher les nombreux moaï qui s'y trouvent.

C'est bien dommage car l'endroit est superbe !

Dérogeant pour une fois à mon profond respect (?) pour les règles établies, je suis allé, le plus tranquillement du monde, baguenauder auprès de ces géants...

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Au premier plan, un moaï en cours d'excavation...

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C'est quand même cool, une photo souvenir sans sentier, ni barrières, ni personne...

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L'Ahu Tangariki, que l'on découvre depuis les pentes du volcan Rano Raraku, sera le sujet de mon prochain et dernier post...

06/05/2013

Quelques autres sites : Vinapu, Huri a Urenga, Puna Pau, Akapu, Papa Waka, Te pito Kura et Te pito O Te Henua

Avec cet antépénultième post, le petit voyage à la découverte de Rapa Nui touche à sa fin.

J'ai réuni dans cet article la visite de six autres sites qui méritent, d'après moi, une attention particulière ; il va sans dire que cette liste n'est pas exhaustive !

 

Ahu Vinapu

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Le site de Vinapu est pour le moins étrange ; pas pour ces moaï qui gisent au sol, comme partout, mais par la construction même de son ahu. S'il en existe seulement deux de ce type sur l'île (l'autre étant l'Ahu Te Peu), celui-ci est sans nul doute le plus abouti.

Les énormes blocs de pierre sont si parfaitement taillés et ajustés que quand je me suis retrouvé devant, j'ai immédiatement fait le rapprochement avec les murs monumentaux  que l'on trouve au Pérou.

Il y a justement quelques rares chercheurs qui avancent que les incas auraient aborder l'île vers le 14ème siècles, et que ce "groupe" serait celui des "grandes oreilles" rapporté par la tradition orale.

Il n'y a bien entendu aucun élément permettant de le prouver, mais il faut reconnaître que la réalisation de cet ahu laisse dubitatif, surtout comparé aux autres de l’île dont la construction est souvent très sommaire, avec des pierres grossièrement entassées...

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Ci-dessus détail de l'Ahu Vinapu ; ci-dessous, chullpa près de Puno, au Pérou

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(Photo Jean Hervé Daude)

Incrustée dans l'Ahu Vinapu, on peut admirer une pierre dont l'agencement ressemble étrangement à un autre exemple trouvé sur un chullpa près de Puno, sur les rives du Lac Titicaca, au Pérou. Ce type de pierre servait à désolidariser les blocs entre-eux et donc d'atténuer les effets d'un éventuel tremblement de terre.

Mais tout cela n'est que conjoncture, et je vous laisse seul juge.

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(Photo Jean Hervé Daude)

 

Ahu Uri a Urenga

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Vu les herbes hautes qui entourent cet ahu, je n'aurais pas de mal à vous convaincre qu'il est certainement le moins visité de l’île. Il y a même des cartes touristiques qui ignorent carrément ce moaï, alors qu'il se dresse à moins de 3km de l'église d'Hanga Roa !

Et pourquoi donc ? Je pense d'abord que ce serait un arrêt de plus pour les tours opérateurs, et donc une perte de temps (et d'argent). Je pense surtout que l'Ahu Uri A Urenga ne cadre pas suffisamment avec la version officielle toujours rabâchée : "tous les moaï tournent le dos à la mer, excepté les 7 "frères" de l'Ahu Akivi, qui eux regardent vers l'ouest, en direction de l'île lointaine d'où ils sont venus".

Ce moaï ci est au beau milieu des terres et il regarde à l'opposé, vers l'est ; si il a bien la mer dans le dos, elle se trouve au moins à 5km de là. Il ressemble fort au "vilain petit canard" qu'on préfère semble t-il oublier !

En fait, il y a tout lieu de penser que l'ensemble de cette construction (ahu, moaï, murets, etc...), comme de nombreuses autres sur Rapa Nui, a une finalité astronomique, sans doute en rapport avec les solstices et autres équinoxes.

Où l'on découvre également que notre fameux moaï posséde quatre mains. C'est le seul sur l’île dans ce cas et ce n'est certainement pas dû au hasard ; évidemment, personne ne sait pourquoi...

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La carrière de Puna Pau

A part le plaisir de se retrouver au milieu des terres, ce site est d'un intérêt assez limité pour ce qu'il nous offre à découvrir. Tous les voyagistes font pourtant, cette fois, le détour : Puna Pau est en effet la carrière dont a été extraits tous les pukao en tuf rouge qui ornent la tête de certains moaï.

On ne sait toujours pas de quand date l'apport de ce nouvel élément (qui semble assez tardif), et pourquoi il était apparemment réservé qu'à certaines des idoles. S'agit-il d'un chignon ou d'un chapeau : les spécialistes hésitent encore sur la nature exacte du couvre-chef !

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Ci-dessus : ce qu'il reste de la carrière de tuf rouge

Ci-dessous : quelques pukao gisant au bord du chemin...

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Ahu Akapu

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On remarque (au niveau du dos du moaï) le complexe de Tahai et le village d'Hanga Roa

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Le Moaï de l'Ahu Akapu semble lui aussi un peu délaissé par le touriste. Il se trouve pourtant à moins de 500 mètres de son collègue "qui à des yeux", sur le site de Tahai...

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Papa Waka

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On trouve à Papa Waka un ensemble de plusieurs grandes dalles naturelles sur lesquelles sont gravés de nombreux pétroglyphes.

Le temps a fait son œuvre, et heureusement qu'il y a quelques dessins pour nous aider à y discerner les gravures...

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Ahu Te Pito Kura et Te Pito O Te Henua

C'est sur l'Ahu Te Pito Kura que fut dressé le plus grand des moaï. Il mesurait presque dix mètres de haut pour un poids qui doit dépasser les 70 tonnes. Le pukao qu'il avait sur la tête mesure à lui seul près d'1,80 mètre.

Le site est surtout couru pour une grande pierre, ronde et lisse que l'on appelle modestement "le nombril du Monde". Ce joli caillou très magnétique, et qui a donc la particularité d'affoler l'aiguille des boussoles, est bien entendu à l'origine d'un tas de légendes et autres fables ésotériques !

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J'ai souri après avoir trouvé sur le Net cette vidéo qui montre que les quatre autres petites pierres, sur lesquelles tous les touristes posent leur derrière, semblent avoir exactement les mêmes propriétés que leur grande sœur.

Mais ça, le guide ne le dit pas : cela ferait trop de nombrils pour un seul Monde ;)

 

(Ile de Pâques, avril 2013)

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02/05/2013

Orongo et le culte de l'Homme-oiseau

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(Ile de Pâques, avril 2013)

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Au fond, invisible depuis la côte, le cratère du volcan Rano Kau

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On trouve dans la grotte d'Ana Kai Tangata, ouverte à tous les vents, de nombreuses peintures rupestres (ci dessous des oiseaux, probablement des manutaras).

C'est un peu une visite "obligée" avant d'attaquer les pentes du volcan...

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(Photo du Web, of course !)

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Le cratère du Rano Kau est impressionnant : un cercle presque parfait de près d'1,5km de diamètre avec des parois de 200 à 300 mètres de haut. Le fond, tapissé de petites îles, laisse apparaître l'eau douce qui reflète le bleu du ciel...

 

Une petite vidéo (un peu naze) avec le bruit du vent en sus !

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Un pétroglyphe sur les bord du volcan ; non, ce n'est pas un lapin mais bien un homme-oiseau dont on devine (en haut) le bec caractéristique...

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Du haut des falaises vertigineuses, on découvre les motu de Kau Kau (celui en forme d'aiguille), d'Iti et de Nui. C'est le Motu Nui (le grand motu) que devaient atteindre les guerriers en lice pour le titre d'homme-oiseau...

 

L’île de Pâques semble vraiment vouloir rester l'ïle de tous les mystères, et c'est sans doute la raison de son charme : en préparant ce petit post sur Orongo et les cérémonies de désignation de "l'homme-oiseau", j'ai de nouveau pataugé entre des dizaines d'explications à priori sérieuses et qui se recoupent, malheureusement mâtinées de détails moins probants distillés à longueur de blog et de site "ésotériques".

Ceci est d'autant plus surprenant sachant que ces rituels ont perduré jusqu'au 19ème siècle et qu'ils ont eu de nombreux témoins extérieurs...

Je m'en tiendrai donc comme d'habitude au strict minimum, le lecteur curieux étant libre d'aller démêler sur la toile les récits des légendes

Quelque part entre le 16ème et le 17ème siècle, la fabrication et l'érection des moaï cessent, semble t-il d'une façon assez nette. Les raisons invoquées sont généralement celles de guerres tribales incessantes et de pénurie croissante des rares moyens de subsistance, nourriture et bois entre autre.

Si les raisons sont encore indéterminées, la chronologie est, elle, plus que probable. De nouvelles pratiques cultuelles vont alors se développer jusqu'au milieu du 19ème. L'une d'entre elle est celle de l'homme-oiseau.

Elle consistait pour chaque clan (ou tribu) de l’île de choisir son plus valeureux guerrier pour participer à une épreuve qui, avec le recul, aurait fait sensation dans une célèbre émission de télé-réalité. Il s'agissait pour ces champions de dévaler les pentes du volcan Rano Kau, (plonger?), rejoindre Motu Nui (un petit îlot à moins de 2km des côtes) à l'aide d'un flotteur en  roseaux, attendre patiemment qu'un oiseau migrateur (le manutara) y ponde un oeuf, trouver cet œuf, crier sa trouvaille au monde entier, puis ramener intact l'objet tant convoité jusqu'au village ; donc retraverser le petit détroit jusqu'à la côte et escalader de nouveau la falaise avec cet œuf maintenu sur le front à l'aide d'une bandelette.

Le gagnant apportait alors, semble t-il, le pouvoir à son chef et à son clan jusqu'au printemps suivant où tout se rejouait.

Le village d'Orongo était le centre "religieux" de cette cérémonie, d'où les Pascuans pouvaient suivre l'épreuve. On retrouve sur le site des dizaines de maisons (restaurées) et d'encore plus nombreux pétroglyphes (vous n'en verrez malheureusement aucun sur ce blog, car la partie du village qui les abrite était fermée au public en ce mois d'avril 2013).

Il est enfin intéressant de noter qu'un seul moaï (contemporain ou antérieur?) se trouvait à Orongo. Il était en quelque sorte le lien entre les deux "religions". Contrairement à ses nombreux frères de l'île, il semblerait de nature "féminine", a le dos couvert de pétroglyphes relatif au culte de l'homme-oiseaux (probablement ajoutés ultérieurement, et plus inhabituel encore, se trouvait caché dans l'une des maison basse du village. C'est la fameuse "Briseuse de larmes" récupéré par les Anglais en 1868 et qui trône depuis dans une salle du British Museum...

 

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La "Briseuse de larmes" du British Museum (photo du web)

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Maisons de forme elliptique, typiques de Rapa Nui ; elles sont si basses qu'on y tient pas debout.

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(Orongo et le volcan Rano Kau, avril 2013)

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Surplombant la brèche du volcan, on trouve la partie du village (au bout du chemin sur la photo ci-dessous) la plus sacrée : les rochers y sont gravés d'innombrables pétroglyphes que je n'ai pas eu la chance d'admirer, cette partie du site étant en ce moment fermée au public...

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(Orongo et le volcan Rano Kau, avril 2013)