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30/04/2013

La baie d'Anakena

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L'Ahu Nau Nau

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La plage d'Anakena

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(Avril 2013)

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Anakena, c'est d'abord la plus belle des rares plages qu'offre l'île ; elle se trouve tout au nord, à 17km d'Hanga Roa. Elle est évidemment très courue par les touristes en mal de bains de mer (l'eau ne descend jamais sous les 20°), mais aussi par les insulaires, surtout le week-end.

Elle offre aussi à découvrir deux ahu qui ont gardé une place importante dans la tradition orale. Cela est peut-être dû au fait que l'un deux, l'Ahu Nau Nau soit, semble t'il, de facture assez "récente".

L'autre ahu, celui d'Ature Huki se trouve à peine à cent mètres de là ; lui aussi au bord de la plage (vous n'en verrez pas de photo, car son unique moaï est en ce moment protégé par un échafaudage et caché par une bâche bleue) ; ce moaï est surtout connu pour avoir été le premier à être relevé, en 1956...

L'Ahu Nau Nau fût lui restauré en 1978 par le premier (ou l'un des premiers) archéologue natif de l'ïle de Pâques, Sergio Rapu.

Quatre des sept moaï que compte la plate-forme sont restés en plutôt bon état grâce au sable qui les a recouvert durant de longues années. On peut donc admiré des dos très travaillés (tatouages, cordelettes, etc..), des narines et des oreilles finement dessinées.

Ces moaï ont également récupéré leurs pukao, ce qui ajoute à la cohésion et au charme de l'ensemble.

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Au premier plan, un petrogryphe représentant deux oiseaux

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Ce croquis nous montre qu'il y avait pas moins de huit ahu autour de la baie (avec ou sans moaï), ainsi que diverses autres constructions. Cela prouve pour le moins l'importance du site. (source Persée ; Henri Lavachery -1954-)

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Juste en dessous du moaï central, une pierre présente un pétroglyphe (lézard, singe ?). Plus intriguant, une tête de moaï insérée dans la structure !

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(Avril 2013)

27/04/2013

Les moaï du complexe archéologique de Tahai

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Le fameux moaï de l'Ahu Ko Te Riku

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Une des constructions cérémonielles que l'on trouve sur le site

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Vue d'ensemble du complexe de Tahai et ses sept moaï (enfin six, car un est complètement "ratatiné")

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Les moaï des Ahu Tahai et Ko Te Riku

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Un autre moaï, à terre

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(Ile de Pâques, avril 2013)

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Les fondations d'un "hare paenga", la maison traditionnelle de l'île de Pâques

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Au nord-est d'Hanga Roa, on trouve entre le village et la côte, le complexe de Tahai. Je dis complexe car, en plus des trois ahu, on y trouve des constructions cérémonielles, des fondations d'habitations, un ponton en pierre (cérémoniel?), etc...

Tahai, en dehors de l'intérêt globale du site, est un passage obligé, avant ou après les excursions de la journée ; vu qu'il se trouve aux abords du village, la plupart des touristes y retournent souvent plusieurs fois, surtout à l'occasion du coucher de soleil.

L'un des moaï du site archéologique est, de plus, mondialement connu (et donc reconnaissable), puisque c'est le seul de l'ïle qui ait recouvré ses yeux. Si ces derniers sont faux (tout comme son pukao, qui fut taillé ans les années 70) il est l'unique monolithe qui nous permet d'imaginer exactement à quoi ressemblaient les idoles...

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Au fond à gauche, on aperçoit le village d'Hanga Roa

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Le moaï de l'Ahu Ko Te Riku

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L'ahu Vai Uri, avec en premier plan l'Ahu Tahai

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Ahu Ko Te Riku

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Ahu Vai Uri

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(Ile de Pâques, avril 2013)

26/04/2013

Le village d'Hanga Roa

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Trois moaï sont dressés près de l'un des deux (tout) petits ports d'Hanga Roa ; ce sont en général les premiers que découvrent les touristes qui font dès leur arrivée un tour dans le village.

A l'arrière plan, le stade de foot...

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 (Hanga Roa, avril 2013)

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On pourrait ergoter, cherchant à qualifier Hanga Roa de ville ou de village !

Côté infrastructure, la petite localité a tout d'une grande : hôtels et restaurants, Maison du Gouverneur, pharmacies, loueurs de véhicules ou bibliothèque. Elle a aussi son église, son musée et son bureau de poste ; plus inhabituel, un hôpital et un aéroport international (off course !)

Pour le reste, et c'est plutôt là de l'ordre du ressenti, je garderai personellement l'impression d'avoir passé cette petite semaine d'avril dans un village, fût-il étendu ; une poignée de rues, des maisons basses, une circulation raisonnable et (vraiment) beaucoup de verdure.

Il est amusant, par ailleurs, d'entendre certains avancer un chiffre quant à la population de Rapa Nui, que ce soit durant le Moyen-Age ou au 17ème siècle, alors qu'il m'a été impossible de savoir exactement combien d'habitants compte l'île aujourd'hui ! Je dirais donc entre 3500 et 5000 (fourchette large), dont plus de 90% dans la municipalité d'Hanga Roa.

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Toujours au village, quelques "piscines naturelles" sommairement amménagées...

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La forte houle, qui empêchent souvent les rares bateaux d'accoster, fait paradoxalement la joie des surfers !

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 (Hanga Roa, avril 2013)

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Toutes les dépenses mises bout à bout, la destination n'est assurément pas bon marché. Malgré tout, les prix me semblent raisonnables à qui sait le rester, raisonnable ! Le billet d'avion n'est pas donné, mais 650 euros pour 6 heures de vol, faut voir !

On trouve des hôtels (ou cabanas) à partir de 40 ou 50 euros, les voyageurs les plus modestes pouvant même camper... Il y a aussi bien sûr, comme dans tout ces lieux d'exception, un ou deux hôtels 25 étoiles, où l'on peut aisément dépenser jusqu'à 2500 euros par nuit (comme par exemple à deux, pension complète -tout de même !-, et en février, lors du très couru Festival Tapati !).

J'ai loué un 4x4 pour moins de 50 euros par jour, ce qui me semble également raisonnable. C'est pour tout les produits frais (et donc aussi les restaurants) que cela fait le plus mal, sachant que pratiquement tout arrive par avion...

Pour ce qui est de l'avion justement ! : LAN est la seule compagnie qui dessert l'île à raison, en moyenne, d'un avion par jour en provenance de Santiago ou de Papeete. Une anecdote : en 1986, les Américains ont financé l'agrandissement de la piste (qui est aussi longue qu'à Marignane) afin d'être en mesure d'y poser en urgence une navette spatiale.

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Depuis le très "polynésien" cimetière de l'Ile, on découvre d'un côté le village et de l'autre les moaï du complexe de Tahai.

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En haut à droite, on aperçoit la silhouette du moaï de l'Ahu Ko Te Riku, le seul de l'île à qui l'on a redonné la vue !

Ci dessous : L'aéroport (en rouge) et le village d'Hanga Roa ; un peu plus au nord, le complexe de Tahai (en blanc) que vous découvrirez dans le prochain post...

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 (Hanga Roa, avril 2013)

24/04/2013

L'Ahu Akivi

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(Ahu Akivi, avril 2013)

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L'Ahu Akivi est l'une des rares plate-formes restaurées (en 1960) qui se trouve à l'intérieur des terres.

Vu que les sept moaï regardent vers l'océan (la côte se trouve à moins de 3 km) contrairement à la plupart des autres moonolythes du reste de l'ïle qui lui tournent le dos, cet ahu a vite cristallisé les plus jolies légendes.

La plus souvent ressassée est qu'il s'agirait des sept fils du premier roi, arrivés sur Pâques en éclaireurs. En leur mémoire, on les aurait représenté regardant en direction de l'île lointaine d'ou le peuple Rapanui était venu.

Une autre théorie veut que les moaï avait la charge de protéger le village qui leur faisait face, grâce au "mana" (l'energie bienveillante) qu'ils dégagaient. Il semble qu'à Akivi, on n'ait pas encore trouver la trace du-dit village !

La dernière théorie est d'ordre astronomique. Les moaï feraient face au coucher du soleil lors des équinoxes d'automne et de printemps.

Libre à vous de choisir (ou pas), ou d'en proposer une nouvelle :)

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Les orbites des moaï d'Akivi sont plus marquées que la moyenne et même si il leur manque aujourd'hui le corail blanc, le tuf ou l'obsidienne qui venait s'y loger, leur "regard" reste assurément énigmatique.

Comme tous les moaï retrouvés dans la carrière ou au bord des routes présentent des orbites peu travaillées, on en déduit généralement que les yeux était l'ultime finition après l'érection, et que c'est par le regard que passait le "mana" protecteur...

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(Ahu Akivi, avril 2013)

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22/04/2013

Les moaï renversés

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(Ile de Pâques, avril 2013)

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Il est des moaï à terre qui ne voient guère le touriste. Les sites où il se trouvent sont le plus souvent  délimités par des garde-fous en bois qui permettent d'ailleurs de les repérer au loin.

Parfois, ils ne sont "protégés" que par quelques pierres... 

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Comme je vous l'ai dit dans le post précédent, il n'y a sur l'île que 43 moaï redressés (le premier le fût en 1956 et les derniers en 1996).

12 se trouve dans le village ou juste à sa périphérie (dont 8 à Tahai).

Les 31 autres moaï se répartissent sur seulement 3 sites : Akivi (7), Anakena (7+1) et Tongariki (15+1).

On en fait assez vite le tour, surtout si on reste sur l'île au moins deux jours...

Cela signifie que sur les 20 à 30 autres sites indiqués sur les cartes, mis à part Rano Raraku (la carrière de moaï), Puna Pau (la carrière des pukao) et Orongo (le village du culte de l'homme-oiseau), vous ne trouverez donc guère que des ruines d'ahu et des statues renversées ; il y a également quelques grottes et autres pétroglyphes...

Que les moaï aient été abattus par les hommes (guerres tribales ou changement de croyance) ou bien certains par les éléments ou l'usure du temps, c'est vraiment captivant et enrichissant de passer un peu de temps sur ces sites délaissés du grand public...

Ces fameuses cartes, bien souvent édités par les loueurs de voitures, font bien sûr la part belle aux ruines qui se trouvent au bord des routes, et il devient plus vite compliqué de retrouver à l'intérieur des terres les moaï tombés au cours de leur transport, sauf d'avoir un guide et d'être à pied ou à cheval...

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(Ile de Pâques, avril 2013)

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Si sur les sites les plus visités, les quelques rares "gardiens" sont parfois un brin trop raide avec les touristes (ils vous récriminent s'ils vous trouvent en train de fumer, boire ou manger) en prétextant la sacralité du lieu, les îliens sont eux beaucoup plus relax et ne se gênent pas pour nager, pique-niquer ou pêcher au pied des idoles déchues...

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(Ile de Pâques, avril 2013)

20/04/2013

Les fameux moaï de l'Ile de Pâques

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Le moaï de l'Ahu Ko Te Riku est le seul de l'île à qui l'on a redonné la vue ! Les yeux était  fait de corail blanc et de tuf rouge ou d'obsidienne pour la pupille. Ils étaient probablement installés tout à la fin du processus d'érection. Certains prétendent qu'on ne les posait qu'à certaines occasions (?)

Sur sa tête, une reconstitution d'un pukao en tuf rouge. Il semble que seul un tiers des moaï érigés ait eu droit à ce couvre-chef (ou chignon ?), élément sans doute plus tardif dans la statuaire rapanui.

 

Je ne pensais pas à mon retour de l'Ile de Pâques qu'écrire ces quelques posts serait si laborieux !

Avant de vous montrer les sites que j'ai visité, il me semblait essentiel de vous faire un petit topo sur l'histoire rapanui (grandeur et décadence), sur le nombre de vestiges que l'on trouve sur l'île et éventuellement sur les techniques employées pour le transport et l'érection des moaï...

Devant les incohérences, les interprétaions, les copier-coller, les invraisemblances, les stupidités, les approximations, les inventions que l'on trouve sur la toile et qui sont à longueur de blog répétés, on ne peux qu'avoir le vertige, et aussi un brin d'amertume...

La vérité est que l'on ne sait encore vraiment pas grand chose !

Je me contenterai donc de vous donner des fourchettes, et éviter (comme ici) de vous parler d'un moaï qui pèse par exemple 74,39 tonnes ! J'ai aussi écarter les chiffres les plus crétins, comme par exemple (ici) en ce qui concerne le plus grand moaï de la carrière. L'auteur de cet article nous annonce carrément 270 tonnes, soit à peine 100 tonnes de plus que le chiffre généralement admis !

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L'ahu est une plate-forme cérémonielle à plusieurs niveaux sur laquelle viennent prendre place un ou plusieurs moaï. Lors de fouilles, on trouve régulièrement sous ces autels sacrés des ossements humains.

 

Premier peuplement de l'ïle ? entre 400 et 1100 après JC. Probablement des polynésiens qui venaient de quelques îles à 3 ou 4000 kilomètres de là. On parle souvent des Marquises.

Autre peuplement : Peut-être des amériendiens, incas ou prè-incas. Quand ? mystère...

Nombre d'habitants à l'âge d'or : entre 5000 et 20000 (c'est juste en fait impossible à savoir ; idem pour le nombre de tribus, etc...)

Nombre de moaï sur l'île ? Cela reste pour moi indéfini, même si le chiffre repris partout est de 887 !. Parle t'on de moaï ébauchés dans la carrière, pas encore finis, transportés hors de la carrière, brisés, laissés au bord de la route, érigés sur un ahu , etc... ?

Disons pour résumer que moins de 200 ont été érigés et qu'une centaine se trouvent un peu partout sur les routes.

Devant le chiffre généralement avancé de 400 moaï (à divers stade de réalisation) encore présent dans la carrière de Rano Raraku, je reste pour le moins dubitatif, vu qu'il n'y en a pas plus de 100 visibles à l'oeil nu !

Mais si vous en voulez 400, je vous en donne 400...

Je sais être généreux !

Datation des moaï : On pense (carbonne 14 appliqué à des ossements) que les premier ahu date environ du 10ème siècle et les derniers du 17ème siècles. Donc probablement idem pour les moaï. 

Combien de moaï ont été redressés ?  Tout les moaï de Pâques étaient à terre avant que le Norvégien Thor Heyerdahl (oui, celui du Kon-Tiki !) ne redresse le premier en 1956. En 40 ans, ce sont au moins 43 moaï qui ont été réinstallés sur leur ahu (dont 3 sans tête). La dernière grande campagne, de 1992 à 1996 a vu renaître les 15 statues de Tongariki, qui reste le site restauré le plus impressionnant de l'ïle...

Nombre de moaï hors de l'île ? entre 10 et 15. Un superbe, en basalte, se trouve au British Museum de Londres...

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Le moaï en basalte du British Museum

 

Provenance des Moaï ? Plus de 90% proviennent des flancs extérieur mais aussi intérieur du volcan Rano Raraku. Ils sont en tuf volcanique, une roche suffisamment tendre pour être taillée avec des outils en pierre plus dense, type basalte ou obsidienne. Les Rapanuis ne connaissait pas le fer, une chose pour laquelle (une fois n'est pas coutume) tout le monde s'accorde !

Quelques moaï ont été taillés ailleurs qu'à Rano Raraku, et parfois dans des roches différentes.

Tailles et poids des moaï : La plupart des moaï érigés faisait de 2 à 6 mètres de haut. Le plus grand jamais érigé, mais aujourd'hui renversé (Ahu Te Pito Kura), fait un peu moins de 10 mètres. Si l'on trouve effectivement dans la carrière des moaï plus grands (jusqu'à 20 mètres pour l'un d'entre eux), peu ont été terminés et aucun d'eux n'a jamais été transporté.

Pour ce qui est du poids, 10 à 20 tonnes serait la moyenne et plus de 50 l'exception.... N'oublions pas qu'il s'agit de tuf, une roche "assez" légère. En comparaison, l'obelisque de Louxor (en granit), qui se trouve Place de la Concorde pèse 230 tonnes pour 23 mètres de haut...

Le transport des moaï ? On n'en sait rien, mais il n'y a que trois possibilités ; deux sont "classiques" : allongés et tractés sur des pierres ou des rondins de bois, ou bien debout selon la même méthode. Une nouvelle hypothèse nous propose qu'elle aient marché (dans un mouvement de balancier et simplement retenues par des cordes) jusqu'à leur ahu (voir le clip ici).

Celles tombées au sol et qu'on ne pouvait relever étaient laissées au bord des routes.

Que représentent les moaï ? Des ancêtres ou bien des chefs, et peu probablement des dieux (de l'avis général). Leur regard aurait protégé le village qui lui faisait face...

Les Moaï érigés, l'étaient au bord de l'Océan et lui tournaient le dos ? Oui dans presque tous les cas. On trouve cependant également quelques ahu à l'intérieur des terres, avec des moaï qui regardent soit la mer (ahu Akivi), soit par exemple le coucher du soleil au solstice d'hiver (Ahu Huri A Urenga).

 

tiki.jpgCi-dessus : exemples de "tiki" que l'on trouve dans différentes îles du Pacifique ; ci-dessous : un des rares moaï de l'île de Pâques ayant des jambes, et une évidente filiation avec ses précurseurs polynésiens...

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Evolution de style : on a retrouvé sur l'ïle quelques moaï à genoux qui font étrangement penser aux "tiki" polynésiens.

Puis la version "sans les jambes, avec les mains ramenées sur le bas du ventre" semble être devenu la norme. On note toutefois de sensibles différences entre la corpulence et la forme du visage des nombreux moaï aujourd'hui redressés, et d'encore plus grandes différences avec certains autres restés dans la carrière.

On a retrouvé des traces de peinture sur certaines statues et cela n'aurait rien d'étrange d'imaginer, qu'à l'instar de la plupart des réalisations antiques, les moai aient été entièrement peints...

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Ci-dessus, moaï re-érigés ; ci dessous, moaï dans la carrière de Rano Raraku

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Déforestation de l'île : Si il est bien une évidence (scientifiquement prouvée), c'est que Rapa Nui était à l'origine couverte de forêts. Plusieurs hypothèses sont avancées quand à une déforestation massive qui, à terme, a plus ou moins condamné ses habitants : l'usage immodéré du bois pour la fabrication et le transport des moaï ; la construction des bateaux ; l'utilisation domestique ; une surpopulation de rats (arrivés avec les premiers polynésiens ?) qui auraient dévoré toutes les graines de palmiers ; ou bien encore une sécheresse extrème du type la Niña ?

C'est peut-être aussi un peu tout cela à la fois ! Nul ne le sait jusqu'à présent et c'est bien dommage ; car cela nous éclairerait sur toute une suite d'évènements : Le bois manquant, il n'y a plus de bateau, plus de pêche, plus de moyens pour s'enfuir. On s'entre-tue pour survivre (on devient cannibale?), on renverse les moaï pour se venger des autres tribus (?) ou bien par représaille contre les dieux (?) qui ne protègent plus de rien, etc, etc...

Toujours est-il que les premiers "blancs" qui débarquèrent au 18ème ont tous parlé d'une situation globalement catastrophique...

Quand au renversement des moaï : En plus des événements (humains) dont je viens de parler, on peut aussi ajouter un manque d'entretien des ahu qui n'auraient plus supporté leur lourde charge, et puis bien sûr des éléments climatiques d'une force inhabituelle : cyclones et tempêtes tropicales, raz-de-marée (le dernier date de 1960!), tremblement de terre, etc...

Il n'y a qu'a voir les pentes du volcan du Rano Raraku et ses moaï ensevelis au deux tiers sous la terre pour s'imaginer le déluge qu'elles ont dû subir.

 

DSC_4380.JPGTrois des 15 moaï de l'Ahu Tongariki      

19/04/2013

18A

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(Buenos Aires, 18 avril 2013)

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Malheureusement (ou heureusement), il n'y a pas que les moaÏ dans la vie !

Aujourd'hui 18 avril (ce rassemblement du 18A fait suite au manifs de septembre et de novembre dernier), des centaines de milliers d'Argentins se sont retrouvés dans la rue pour crier leurs désaccord avec la politique économique de la Présidente Kirchner, mais aussi contre la corruption généralisée qui mine depuis des années le gouvernement, contre un éventuel changement de la constitution pour lui permettre de briguer un troisième mandat, contre la prise de contrôle des instances judiciaires, etc, etc...

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(Buenos Aires, 18 avril 2013)

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(Buenos Aires, 18 avril 2013)

18/04/2013

L'Ile de Pâques : petit point "histoire-géo"

L'Ile de Pâques à la même superficie que celle d'Oléron (ou deux fois celle de Ré, pour ceux qui préfèrent ;)

Perdue au milieu du vaste Océan Pacifique, sa première voisine habitée est l'île de Pitcairn (où vivent environ cinquante Pitcairnais, en partie descendants des fameux "révoltés du Bounty").

Ce caillou le plus proche se trouve tout de même à ... 2000 kilomètres plus à l'ouest !

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Ici, pas d'atoll ni de barrières de corail ; les plages de sable fin sont rares ; les côtes sont escarpées, la mer est claire mais la houle parfois redoutable. En bref, Pâques, c'est pas vraiment une île polynésienne comme on en rêve.

Côté températures, avec une moyenne de 21° sur l'année, ont peut dire qu'il y fait bon vivre. Le mois de mai est le plus pluvieux, et j'ai eu droit durant mon séjour (en avril donc) à quelques saucées mémorables !

Côté faune, pas mal de vaches mais surtout des chevaux qui vont en semi-liberté. D'après mon logeur, il y en aurait plus de 4000 sur l'île, soit presque autant que d'habitants ! Il y a aussi quelques oiseaux de mer, mais pas tant que cela, et beaucoup de petits rapaces de type busard.

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Devant la recrudescence des chiens, parfois errants, je pense que les autorités ne prennent pas encore le problème au sérieux ; personnellement, et vu que l'un d'entre eux m'a mordu le mollet (hôpital, vaccins, antibiotiques, etc...), je conseillerais quand même de rester vigilant !

La majeure partie des 5000 habitants vivent dans le seul village de l'ïle, Hanga Roa. La population se compose à plus de 60% de Pascuans.

De nombreux ex-îliens ont choisi, eux, de s'établir sur le continent, et c'est à Santiago que l'on retrouve principalement les membres de cette "diaspora" forte de plus de 2000 personnes.

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Le village d'Hanga Roa

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Trois grands volcans, aujourd'hui éteints, sont à l'origine de l'île. Le plus haut d'entre eux s'élève à peine au dessus de 500 mètres. Le reste de l'ïle est plate ou légérement vallonnée, pauvre en végétaux, et bien souvent seulement recouverte d'une herbe rase virant sur le jaune...

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Pour ce qui est de l'Histoire, ca devient vite plus compliqué. Commençons donc par ce dont nous sommes sûr :

Les premiers habitants de l'île furent fort probablement des polynésiens venant d'une ïle lointaine. On parle souvent de celle d'Hiva Hoa, aux Marquises, à 3600 km de là.

Au fur et à mesure des découvertes, les dates les plus souvent avancées de ce premier peuplement se trouve dans une fourchette allant de 800 à 1200 après JC.

- Vers la fin du 17ème, l'Anglais Davis apperçoit l'île, mais n'y met pas les pieds !

- Le dimanche de Pâques 1722, c'est le Néerlandais Roggeveen qui va la "découvrir", c'est à dire être le premier (européen) à y débarquer !

- James Cook passera par là en 1774, puis le Français la Pérouse en 1786.

Personne à ce moment ne se dispute véritablement ce confetti perdu au milieu de l'océan.

- Entre 1859 et 1863, des flottes en provenance du Pérou viendront y faire emplette d'esclaves.

Certains virus et autres bactéries trouvent la région fort accueillante et la population d'origine commence, elle, à dangereusement décliner.

- En 1864, une poignée de français s'installe sur l'île. Manquant de main d'oeuvre, ils vont la faire venir depuis d'autres îles polynésiennes. La plus grande pourvoyeuse de bras sera Rapa, qui se trouve à quelque 3500 km de là.

Ces nouveaux arrivants rebaptiseront leur nouvelle île "Rapa Nui" (la grande Rapa) en souvenir...

De cette époque on parle du peuple Rapanui qui habite Rapa-Nui et a pour langue le rapanui

- En 1888, l'île est annexée par les chiliens.

A la fin de 19ème, on estime que seul une centaine d'îliens pouvaient se prévaloir d'être Pascuans d'origine (ce qui inclut donc la première et la seconde vague de peuplement).

Jusqu'en 1953, ils seront "parqués" par les Chiliens, sans presque aucun droit, dans le village d'Hango Roa. Pendant 65 ans, le reste de l'île, cédé à des compagnies privées, sera le royaume des moutons. Il n'y en a aujourd'hui plus un seul...

Ce n'est enfin qu'en 1966 que les Pascuans recouvreront enfin une totale liberté, recevront la nationalité chilienne, et commenceront petit à petit à redécouvrir leurs "véritables" origines polynésiennes.

C'est il y a moins de cinquante ans...

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(Ile de Pâques, avril 2013)

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(Ile de Pâques, avril 2013)

14/04/2013

L'Ile de Pâques : prologue

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Voilà une semaine que je suis rentré de ce petit voyage au Chili.

Il y avait au programme (pour faire court) : 3 jours à Santiago, 3 jours à Valparaiso et 6 jours sur l'Ile de Pâques ; ce qui, avec les transferts, nous fait une petite quinzaine...

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(Ile de Pâques, avril 2013)

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Bien que les photos soient maintenant à peu près en ordre, je vous avoue que j'ai pourtant du mal à commencer cette "présentation" : j'ai comme qui dirait un problème avec l'Ile de Pâques !

Pour ne pas voyager totalement ignorant, j'avais pourtant consulté avant de partir quelques sites sur Internet : mais je me suis très vite aperçu que les diverses interprétations concernant (de près ou de loin) les moaï ainsi que la civilisation pascuane sont inversement proportionnelles à la taille de ce confetti perdu au milieu du Pacifique.

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(Ile de Pâques, avril 2013)

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Faisant donc le choix, une fois sur place, de n'avoir pas affaire à un guide (qui m'aurait sans doute vendu une soupe de son cru), je préférais me balader là ou le vent me porterait, bien décidé à me plonger dès mon retour dans les dizaines de sites qu'offre le web (qu'ils soient en français, en anglais ou en espagnol) afin de mettre en perspective tout ce que j'avais eu l'occasion de découvrir.

Eh bien rien ; mafish ; nada !

Que ce soit à propos du peuplement, des dates, des techniques, des poids ou des mesures, des rites, chacun y va de son affirmation, parfois péremptoire, quelle soit souflée par son voisin ou bien par son guide ; née d'une imagination fertile ou de l'exaltation que procure la découverte de l'île !

Et toutes ces bétises de se répèter à l'infini...

Pourtant, si l'on s'en tient aux grandes lignes de l'histoire du peuple Rapanui, c'est globalement assez simple ; mais si l'on rentre un tant soit peu dans le détail, on s'aperçoit alors bien vite que l'on ne sait (et qu'on ne saura sans doute jamais) vraiment pas grand chose.

C'est ce que l'on nomme "les mystères de l'Ile de Pâques"...

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(Ile de Pâques, avril 2013)

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Ce qui est plus étonnant en fait, c'est qu'il soit si difficile de trouver sur le web des données précises qui ne devraient normalement pas prêter à discussion, comme par exemple la taille (et le poids approximatif) de chacun des moaï qui sont aujourd'hui relevés ; qu'il soit aussi presque impossible de retrouver des photos ou des récits "avant-après" concernant ces sites qui ont tous été réhabilités entre 1956 et 1996 ; une époque où la photo, me semble t'il, existait !

Et puis quand sur wikipédia, on trouve dés le début de l'article (ici) un encart qui nous annonce qu'en 2010-2011, on a découvert que les moaï (*) avait un corps, on tombe vraiment des nues : les centaines de moaï (*) disséminés autour de l'île ont tous un "corps" et en ont toujours eu un ; il suffit juste de regarder !

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Dans les posts qui suivront, imprégnez-vous donc en priorité de l'atmosphère et admirez les photos qui, elles, ne mentent pas trop.

Quand aux explications, aux noms propres (il y a parfois plusieurs homophonies) et aux chiffres que je vous donnerais (et même si vous assure d'y faire particulièrement attention), considerez-les toujours avec la plus grande circonspection...

Bien, cela étant dit, on peut commencer le voyage :)

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(*) Le mot rapanui "moaï" (comme "ahu" ou "pukao") est invariable en genre et en nombre

01/04/2013

Pâques á Pâques

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17:01 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (2)