13/05/2015
Le Musée Carlos Gardel
(Rue Jean Jaurès, Buenos Aires, mai 2015)
Seules quelques façades du quartier surfent sur la vague "années 20""...
Le "PH" de la rue Jean Jaurès qu'acheta en 1927 Berthe Gardes (Berta Gardés de son vrai nom), la mère de Carlos. Le PH (propriedad horizontal) est un type d'habitation tout en longueur typique de Buenos Aires, généralement doté d'une cour, d'un étage et d'une terrasse...
On appelle aussi ce type d'appartements "casa de chorizo" (maison saucisse) !
Buenos Aires ne pouvait faire l'impasse d'un lieu de mémoire dédié à l'un des Argentins les plus célèbres au monde à l’instar d'Eva Perón, de Che Guevara, de Fangio, Maradona, Messi, et maintenant le Pape François!
Le petit musée consacré à Carlos Gardel se trouve à Abasto, un quartier situé à la frontière des barrios d'Almagro et de Balvanera ; il prend place dans la petite maison qu'acheta la mère de l'artiste en 1927.
Carlos Gardel a t-il lui aussi vécu dans cette maison ? Mystère !
De toute façon, il y a tellement de zones d'ombres dans la vie de l'artiste que l'on n'est plus à une près, et même ses biographes, 80 ans après sa mort, en sont encore à se crêper le chignon!
Le "pibos Carlito" (le gamin Carlito) ou le "francesito" (le petit français : il est en effet arrivé à Buenos Aires avec sa mère à l'âge de deux ans) eut semble t-il maille à partir avec les services de police (pour escroquerie) durant ses jeunes années.
Une fois célèbre, il s'ingénia donc à brouiller les pistes, jusqu'à tenter de faire détruire son casier judiciaire (avec l'aide du Président de l'époque). Il s'est appelé tour à tour Gardes, Gardès, Gardez et enfin Gardel. Si l'on sait maintenant avec certitude qu'il naquit en 1890 à Toulouse, il déclara pourtant quelques fois être né en Uruguay et d'autres fois encore à La Plata, en Argentine!
Ces déclarations plus que contradictoires allaient faire oublier un temps ce passé peu glorieux mais aussi, de fait, favoriser la naissance d'un mythe. Sa vie privée fut d'ailleurs tout aussi mystérieuse (ou secrète, c'est selon) au point que certains ont prêté à ce célibataire endurci quelque "amitié particulière" !
Quoiqu'il en soit, ce n'est pas dans ce musée que vous trouverez des réponses. La présentation y est factuelle mais lisse : on y découvre bien entendu le légendaire interprète de Tango, mais aussi l'acteur de cinéma ou bien encore le passionné de turf et de chevaux ; le tout agrémenté de moult coupures de presse, de vinyles, de photos et de quelques objets personnels.
On y évoque aussi longuement sa mort tragique survenue en 1935, au sommet de sa gloire, lors d'un crash entre deux avions sur le tarmac de l'aéroport de Medellín.
Une légende était née...
Gardel repose aujourd’hui au cimetière de Chacarita
(Musée Carlos Gardel, mai 2015)
(Musée Carlos Gardel, mai 2015)
« El Morocho del Abasto » (Le brun de l’Abasto)
Dans la salle du fond passent en boucle quelques extraits de films dans lesquels il jouait et chantait.
Une petite pièce, dédié à sa mère (qui était repasseuse), nous suggère l'enfance plutôt modeste de Gardel...
L'escalier mène aux pièces du premier étage ainsi qu'à la terrasse
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09/12/2014
Première Milonga de l'Ambassade de France
(Carlos Gardel, Ambassade de France, 8 décembre 2014)
En cette année de célébration du voyage que fit le Général de Gaulle en Amérique du Sud en 1964, de nombreuses festivités avaient été programmée à Buenos Aires, dont une très belle exposition au Palais San Martin au mois d'octobre dernier.
Hier, c'est L'Ambassade de France qui organisait sa première milonga (le terme peut aussi bien signifier le lieu que l’événement). L'occasion d'apprendre quelques rudiments de tango durant une petite heure d'apprentissage avant de laisser bien volontiers la place a des amateurs plus qu'éclairés !
(Ambassade de France, 8 décembre 2014)
(Ambassade de France, 8 décembre 2014)
Quelques professionnels étaient également présents, ceux par exemple qui nous ont offert la "classe de débutant" en début de soirée...
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26/02/2014
Le Cimetière de Chacarita (et la tombe de Carlos Gardel)
(Tombe de Carlos Gardel, Cimetière de Chacarita, février 2014)
L'entrée du Cimetière
(Cimetière de Chacarita, février 2014)
Le Cimetière de Chacarita (ou de La Chacarita) est, avec la "réserve écologique", l'un des rares espaces de la capitale vraiment reposant (et ce ne sont pas les habitants des lieux qui me contrediront !).
Il y a bien sûr également le grand ensemble que forment autours des "Bois de Palermo" le Parc zoologique, le Jardin japonais, la Roseraie, le Jardin botanique, etc...
Mais si chacun de ces parcs a un réel intérêt, il n'est cependant pas toujours évident d'y trouver le calme, ou devrais-je dire le silence : en cause les grandes avenues qui les longent ou les traversent, la proximité de l'aéroport national, sans compter bien sûr les centaines de badauds !
A Chacarita, le calme règne, vraiment, et il y a même des chances que vous y soyez le seul touriste le jour de votre visite !
Couvrant 95 hectares, ce cimetière est de loin le plus grand des trois que compte la capitale : il y a aussi celui de San José de Flores, quatre fois plus petit (25 ha) et celui de Recoleta (5,5 ha) dont la renommée est donc inversement proportionnelle à la surface !
Pour vous donner une petite idée, le Père-Lachaise, à Paris, fait 48 ha....
En 1871, une violente épidémie de fièvre jaune décime la population de Buenos Aires. La ville va perdre en quelques mois plus de 10% de sa population (entre 15 000 et 20 000 personnes selon les chiffres). Les cimetières de la capitale affichent déjà complet et le voisinage est étonnamment peu enclins à voir débarquer de si douteux trépassés !
La municipalité décide alors de créer un nouveau cimetière, un peu plus loin à l'ouest, dans une zone plus connue sous le nom de "las chacras de los Jesuitas" (chacra désignant en quechua une ferme ou un bâtiment agricole). Cela donnera son nom à La Chacarita...
Ce premier cimetière, officiellement fermé en 1875, continuera pourtant de fonctionner jusqu'en 1887, date à laquelle est créé, à quelques centaines de mètres, le "Cimetière de l'ouest". Après quelques années, ce dernier finira par reprendre l'ancien nom "Chacarita", qui est par ailleurs également celui de ce quartier.
Pour le touriste de passage, la seule "personnalité" renommée à reposer à Recoleta, c'est Evita Peron. Pour le même touriste, ce sera donc ici Carlos Gardel. De nombreuses gloires Argentines sont bien évidemment présentes dans les allées de Chacarita, mais elles restent peu connues des étrangers !
Pas de chance, le Che est enterré à Cuba et Borges à Genève !
Le cimetière s'organise autour de trois espaces : dés l'entrée, de larges avenues bordées de caveaux et autres sépultures assez classiques, de la fin du 19ème au début du 20ème, comme on les rencontre a Recoleta.
Au centre, le columbarium, qui occupe un immense espace en sous-sol. il est constitué par des dizaines de galeries sur deux niveaux, toutes interconnectées.
Enfin, plus à l'ouest, un cimetière plus "traditionnel", avec ses tombes toutes simples, gazonnées et fleuries, marquées souvent que d'une simple croix de bois...
Le columbarium de Chacarita
La sépulture la plus fameuse de Chacarita, celle de Carlos Gardel : né à Toulouse en 1890, naturalisé Argentin, il décèdera dans un accident d'avion en Colombie en 1935.
Le cimetière compte également depuis 1892 deux secteurs privés, destinés aux communautés protestantes, allemande et Britannique.
Dans un coin du cimetière, quelques artistes fameux du monde du tango, comme Osvaldo Pugliese, Aníbal Troilo, ou bien encore Agustin Magaldi, semblent avoir été rassemblés pour un dernier boeuf...
Evita, inhumée à Recoleta, a tout de même droit ici à un cénotaphe...
23:23 Publié dans Buenos Aires, Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
12/10/2013
La Feria de Mataderos
(Feria de Mataderos, septembre 2013)
Côté artisanat, le choix est vaste : bois, métal (les couteaux sont très prisés), corne, poterie, etc...
Certains stands proposent des spécialités régionales, d'autres de la cuisine de pays voisins, comme l'Uruguay et le Paraguay.
Charcuteries, fromage, pâtisseries, conserves : du producteur au consommateur...
Tout est prévu pour la petite faim de la mi-journée !
Mataderos est l'un des 48 quartiers de Buenos Aires. Particulièrement excentré (il se trouve à environ 15km de l'Obélisque et il faut donc compter au minimum 45 minutes pour s'y rendre!), sa feria attire pourtant tous les dimanches (et les jours fériés) des centaines d'exposants et des milliers de visiteurs (dont, il faut l'avouer, très peu de "touristes"). En plus d'être éloigné, il est également à proximité de quartiers plutôt pauvres où il n'est pas vraiment recommandé de se perdre !
Ce "barrio" doit son nom aux abattoirs (mataderos) de Buenos Aires qui furent inaugurés ici en 1900. Ces nouvelles installations remplaçaient les précédentes, plus près du centre mais devenues obsolètes. Le quartier de Mataderos était à cette époque à la limite de la campagne et donc idéal pour le transit et la transformation des animaux.
Malgré qu'il y ait encore, sur des dizaines d'hectares, de nombreux corrals affectés à la vente de bétail, Mataderos est surtout devenu aujourd'hui, pour les Porteños qui s'y pressent en masse, synonyme de la parfaite destination dominicale afin de redécouvrir une partie de leurs racines "gauchesques"... et accessoirement passer un bon moment !
C'est en 1986, à l'initiative de Sara Vinocur, qu'est inauguré la fameuse "Féria". Cette passionnée, aujourd’hui encore coordinatrice de l’événement, souhaitait dès l'origine que le maximum de traditions trouvassent ici leur place : la musique, la danse, le chant, les spécialités culinaires, l'artisanat, et tout ce qui avait trait au mode de vie des "gauchos", ces "cowboys" argentins...
La Féria, bien que commerciale, garde cette fraîcheur originelle et l'ambiance y est bien plus sympathique et conviviale (voir ludique) comparée par exemple à celle de San Telmo, beaucoup plus sage !
Dans une des ailes des "abattoirs", un charmant petit musée, au prix d'entrée dérisoire.
Dans cinq ou six salles, un mélange hétéroclite d'objets, de costumes, de maquettes, de tableaux, d'animaux empaillés, ...et j'en oublie !
Depuis la cour du petit musée, on accède à la "pulperia", une fidèle reconstitution (où l'on peut consommer!) de ce qui était autrefois dans les villages, à la fois un bar et une épicerie...
La scène principale accueille tous les dimanches de nombreux groupes venant de tout le pays. La Feria est aussi l'occasion de célébrer des fêtes régionales populaires ponctuelle du calandrier argentin, comme par exemple celle de la Pachamama...
Et au son de l'orchestre, les visiteurs attaquent bien volontiers quelques pas de danse!
La "carrera -ou corrida- de sortija" (la "course de l'anneau"), trouve son origine dans l'Europe moyenâgeuse, ainsi que chez les Maures.
Le but est d’attraper avec une sorte de stylet un anneau (la "sortija") pendu à un arceau. Traditionnellement, ceux qui réussissaient allait ensuite l'offrir à leur "dame"...
La Féria déborde largement au-delà des stands "officiels", et l'on trouve aujourd'hui un peu de tout sur les pelouses alentours...
(Feria de Mataderos, septembre 2013)
Page officielle de la Feria : ICI
20:06 Publié dans Buenos Aires, Culture et tradition, Musique, Sorties, WE | Lien permanent | Commentaires (0)
08/08/2013
El Teatro Colón
(Théatre Colón, Août 2013)
Le Théatre Colón se trouve sur l'Avenue du 09 Juillet, à quelques mètres de l'Obélisque
L'escalier d'honneur
Le hall d'honneur
De nombreuses scuptures, ici et là...
Du marbre et des stucs, signes d'opulence...
Détail des mosaïques qui décorent tous les sols
C'est en mai 1908, avec l'opéra Aïda de Giuseppe Verdi, qu'est inauguré le Théatre Colón, près 20 ans après le début de sa construction.
De nombreux retards ont en effet plombé le bon déroulement du projet : d'abord la mort du premier architecte, l'Italien Tamburini, en 1891, puis des difficultés financières ; le second architecte, Victorrio Meano, (Italien lui aussi, et élève du premier) meurt à son tour en 1904, assasiné par l'amant de sa femme !
C'est à un troisiéme architecte, le Belge Jules Dormal, qu'il reviendra de parachever le plus fameux théatre de la capitale.
Défenseur de l'académisme français, ce dernier apportera une indéniable "french touch" à un édifice au style déjà très largement "éclectique"...
En cent ans d'existence, le "Colón", considéré par son accoustique comme l'une des meilleures salles au monde, a bien évidemment reçu le gratin de l'art lyrique, de Caruso à La Callas, en passant par Crespin, Domingo ou Pavarotti.
Il a également vu passer nombre de musiciens et chefs d'orchestre célèbres, comme par exemple les Argentins Daniel Baremboim ou Astor Piazzolla...
Le Hall d'honneur vu depuis le premier étage
L'une des nombreuses et splendides verrières
(Théatre Colón, Août 2013)
Le Salon des Bustes
Le Salon Doré
(Théatre Colón, Août 2013)
Le théatre compte environ 2500 places assises.
Au début du siècle il y avait également, aux niveaux supérieurs, suffisamment de place pour 500 spectateurs supplémentaires ; ces derniers devaient se tenir debout tout au long de la représentation !
Les loges du premier balcon
Le premier décor de la coupole, d'une surface de 318m², fut peinte par le Français Marcel Jambon (et oui !).
Malheureusement, suite à des infiltrations d'eau, cette fresque disparut définitivement (autour des années 1930),et c'est à l'Argentin Raúl Soldi qu'il revint d'en réaliser une seconde en 1960...
L'entrée principale du Théatre Colón se trouvait à l'origine sur la Calle Libertad, et pour cause : l'Avenue du 9 Juillet n'avait pas encore été percée !
... Cette entrée faisait face au Tribunal de Buenos Aires.
L'entrée principale du théatre, à l'origine...
(Théatre Colón, Août 2013)
00:07 Publié dans Buenos Aires, Culture et tradition, Musique | Lien permanent | Commentaires (1)
04/12/2012
De retour de Patagonie, ... et quelques notes de tango pour vous faire patienter...
Bar La Zaina, El Calafate, 30 novembre 2012
Me voici de retour.
Une semaine dans le Parc National des Glaciers et des images plein la tête ! Qui dit images dit bien évidemment photos, et il me faudra un peu de temps pour venir à bout de cette profusion de sommets, de lacs, d'animaux et de glace...
En attendant, voici quatre morceaux d'un groupe de musiciens et chanteurs argentins qui se produisaient la semaine passée au bar La Zaina d'El Calafate ; personnellement, j'adore !!!
Bar La Zaina, El Calafate, 30 novembre 2012
10:14 Publié dans Culture et tradition, La Patagonie, Musique, Périples argentins | Tags : patagonie | Lien permanent | Commentaires (1)