18/01/2016
De nouveaux billets en 2016 et 2017 : exit les Généraux
Comme annoncé durant sa campagne par Mauricio Macri, le nouveau gouvernement va, à partir de juin prochain mettre en circulation de nouvelles coupures de 200 et 500 pesos.
Le Président Macri a par ailleurs également décidé de renouveler, dès 2017, les actuels billets de 100, 50 et 20 pesos. Seul le billet de 10 pesos resterait un temps en circulation, alors que seront frappées de nouvelles pièces de monnaies de 10 et 5 pesos.
Cela sera, en soit, une double révolution dans le quotidien des Argentins.
En effet, jusqu’à présent, la plus grosse coupure disponible en Argentine était celle de 100 pesos (soit environ 14 euros), totalement en inéquation avec l'inflation qui sévit depuis plusieurs années et qui a toujours été minimisée par le gouvernement précédent, au point d'émettre en 2012 une nouvelle version du billet de 100 au lieu d'une de 200 pesos, ce qui aurait été, déjà à l'époque, plus judicieux !
On trouvera au verso des nouveaux billets une carte d'Argentine où seront indiqués les aires de répartition de chacune des espèces...
La deuxième révolution, plus "macricienne" celle-là, est d'en finir radicalement avec les représentations patriotiques, militaires ou politiques (en un mot : "historiques") qui figurent depuis des décennies sur les coupures argentines. (rappelons en passant qu'en à peine deux ans, Cristina Kirchner, à grand renfort de publicité, a offert aux Argentins un nouveau billet de 100 pesos dédié à Evita Perón et un de 50 pesos célébrant la revendication des Malouines (on oubliera la ridicule nouvelle version du billet de 5 pesos à l’effigie du Généralissime San Martin).
Exit les militaires Mitre, San Martin, Belgrano, de Rosas ou Roca (dont 3 furent également Présidents de la République), qui par leurs actions sont aujourd'hui loin de tous faire l'unanimité.
Sarmineto, le seul "civil" de la bande (sur le billet de 50 pesos) n'est lui non plus, soit dit en passant, pas exempt de tout reproche !
Exit donc les militaires et bienvenue à une vision plus apaisée qui, à défaut de représenter l'histoire des Argentins, permettra, dixit le gouvernement, "de mettre en valeur la nature généreuse qu'abrite l'Argentine et souligner l'importance de la préservation et de la promotion de cette biodiversité".
A tout seigneur tout honneur, c'est le Yaguarete (panthera onca - jaguar) qui apparaitra sur le nouveau billet de 500 pesos. Les estimations les plus optimistes évaluent en effet à 250 individus la population maximum de jaguar en Argentine, qui se repartirait tout au nord du pays, entre Misiones et les yungas à l'est de la province de Salta.
Pour le billet de 200 pesos, c'est la ballena franca austral (Eubalaena australis - baleine franche australe), qui représentera les côtes patagoniennes. Ce sont ces baleines que l'on peut observer à loisir, de septembre à novembre, au large de la Péninsule Valdès.
Suivrons en 2017 un nouveau billet de 100 pesos qui représentera le taruca, (Hippocamelus antisensis), un petit cervidé que l'on rencontre (assez rarement, il faut le dire) à l’extrême nord ouest de l'Argentine, un billet de 50 pesos à l'image d'un condor des Andes (vultur gryphus) et enfin un billet de 20 pesos où le guanaco (lama guanicoe), ce joli petit camélidé sauvage que l'on rencontre dans de nombreuses régions d'Argentine, tiendra la vedette.
Enfin, toujours selon le gouvernement, un billet de 1000 pesos devrait également voir le jour en 2017. Il représenterait un hornero común (Furnarius rufus - fournier roux), petit passereau très répandu dans le pays et qui est également, eh oui !, l'un des quatre symboles officiels de l'Argentine, avec le drapeau, la fleur du ceibo et la rhodochrosite, un minéral à dominante rose-rouge.
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21/11/2015
Le nouveau billet de 5 pesos... juste pour rire !
On avait déjà beaucoup gaussé à propos du nouveau billet de 100 pesos (celui d'Evita) que je vous présentais à la fin de l'année 2012 (voir ICI), car l'économie réelle était plutôt, à ce moment là, en attente d'un billet d'une valeur facial d'au moins 200 pesos (qui, soit dit en passant, n'existe toujours pas !).
L'inflation continuant à miner sérieusement l'économie argentine, cela n'avait pourtant pas incommoder Cristina Fernández de Kirchner de nous sortir de son chapeau au début de cette année (voir ICI) une nouvelle version du billet de 50 pesos tout à la gloire cette fois (et dans l'espoir de faire vibrer la fibre patriotique), de la revendication territoriale argentine sur les Iles Malouines.
Au crépuscule de son mandat (la Présidente quitte le puvoir dans 15 jours!), c'est maintenant au tour du billet de 5 pesos d'être relooké (une coupure, rappelons-le, qui vaut au cours officiel 50 cents d'euros, et au taux parallèle environ 30 centimes d'euros, soit 2 francs pour ceux de ma génération :)
Même ici où les cigarettes ne valent pas grand chose, il faut déjà aligné cinq de ces billets pour se les offrir !
Tout change mais rien ne change ; on a donc gardé la jolie frimousse (sic) de l'incontournable et généralissime San Martin, avec cette fois en prime au verso, trois autres de ses acolytes militaires (Bolivar, Artigas, et O'Higgins), tous héros des indépendances sud-américaines...
En résumé, un billet super "moderne", et qui ne vaut rien !
Ce nouveau billet de 5 pesos est officiellement en circulation depuis le 01 octobre 2015. Comme sur la nouvelle coupure de 100 pesos, nous retrouvons ici la signature du Vice-président (pour encore quelques jours) Amado Boudou , dont les ancêtres aveyronnais débarquèrent à Buenos aires en 1903...
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12/08/2015
Des prix fous fous fous !
Ce petit "camembert" en boîte, à priori dégue..asse mais qui vient de France, est vendu 935 pesos le kilo (soit 91 euros au taux officiel, mais "seulement" 62 euros au "blue")
En bientôt trois ans de vie à Buenos Aires, je me demande encore comment font les Argentins pour jongler avec les prix qui augmentent sans cesse !
Avec une inflation d’officiellement 25 % en 2014, , mais estimé en réalité à 40 % il est dur de suivre les augmentations vu u'elles sont fort inégales. En moins de trois ans, le paquet de Marlboro (je sais c'est pas bien !) a tout de même pris 150%, c'est tout dire...
Si on ajoute qu'il existe ici un taux parallèle (le "blue") accessible aux étrangers et à quelques Argentins qui possèdent des devises étrangères et qui vont les changer dans la rue ou dans des officines discrètes et tolérées, on fini par ne plus vraiment se rendre compte du prix des choses.
L'euro "blue" remonte en ce moment (les élections d'octobre prochain en sont en grande partie la cause), et pour 1 euro vous obtiendrez 15 pesos au taux parallèle alors que vous n'en aurez que 10 si vous les changez bêtement à la banque ! Pile-poil 50% de plus de pouvoir d'achat pour les heureux possesseurs de dollars et autres euros...
Généralement, face à un prix quelconque, je le transforme donc en "blue", puis je le compare à des prix français. Et là, on encore bien souvent des surprises !
Un "camembert" argentin, plutôt informe et qui n'a de camembert que le nom, est vendu à 454 pesos le kilo, soit 44 euros au tau officiel et 30 euros au "blue". Cela fait tout de même (au blue) 7,5 euros les 200gr, alors qu'un savoureux Le Petit de Normandie de 250gr coûte environ 2,50 euros en France !
Et pour finir, toujours dans la catégorie "produits d'exportation" cette magnifique conserve légèrement rouillée de ce qui semble être du foie gras d'oie (il n'y a aucune indication de la provenance) vendue 41 euros les 130gr (au taux officiel), ce qui fait tout de même 28 euros au "blue" !
(Aujourd'hui, au Disco de l'Avenida Quintana)
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26/04/2015
La richesse de Buenos Aires vue du Ciel
On découvre sur cette capture d'écran Google Earth (on est à environ 12 000 km d'altitude) une petite tâche grise : c'est le Grand Buenos Aires !
Si si , je vous assure! Sur celle-ci (à seulement 4 000 km de la terre), c'est encore plus flagrant...
Nous ne sommes maintenant plus qu'à 200 km d'altitude (ci-dessus) et à 100 km (ci dessous).
J'ai délimité en rouge les frontières de "Capital Federal" (qui correspondent aux limites de la Ville de Buenos Aires) et en jaune cette région au nord de Tigre qui est le sujet de ce post.
Je vous situe également, pour information, le Campo de Mayo, cette immense zone militaire de 8 000 hectares qui abrita entre 1976 et 1983 El Campito, le plus important centre de détention sous la dictature...
Je dois bien vous l'avouer, je suis un peu accro à Google Earth (et autre Google Maps et Street View par ailleurs) depuis que le géant américain a décidé de proposer à tout un chacun, il y a une dizaine d'année, une cartographie complète de la Terre. Loin de moi la polémique (d'aucun trouve en effet ce système par trop "intrusif"), il ne se passe pas une semaine sans que je ne m'autorise le loisir de me promener à travers le monde ; parfois pour y retrouver des lieux jadis visités, ou bien encore pour aller découvrir des sites sur lesquels on trouve encore très peu d'informations (comme par exemple les dizaines de pyramides chinoises autours de Xi-An).
C'est ainsi qu'en me promenant avec ma petite souris, d'un clic distrait, j'ai découvert cette vaste et luxueuse zone au nord de Buenos Aires qui, bien que je susse qu'elle exista, dépassait de loin par son étendue ce que à quoi je m'attendais.
Dans Capital Federal, la plupart des richesses sont généralement concentrées au nord, dans les quartiers de Retiro, Palermo, Belgrano ou encore Nuñez. Ce n'est bien sûr pas une généralité (on trouve Puerto Madero à l'est de la ville, mais également le bidonville Villa 31 en plein Retiro !), mais néanmoins une tendance forte.
Cette tendance se confirme lorsque l'on quitte Capital Federal en direction de Tigre. Les villes de Vincente Lopez, Olivos, Acassuso, Martinez, et autre San Isidro, évoquent à tout Porteño, pour le moins une certaine opulence, mais généralement plus encore, et ce sont indéniablement ces villes qui concentrent le plus grand nombre de piscines particulières du Grand Buenos Aires !
Une autre réalité : plus on est près du Rio de La Plata, plus le quartier devient chic !
Le Palais présidentiel donne d'ailleurs le ton : 30 hectares de verdure en plein cœur d'Olivos. Cela correspond à 14 manzanas (le pâté de maison classique) ou bien encore la surface de l’hippodrome de Palermo !
La richesse se mesure aussi parfois en nombre d'arbres : ci-dessus une capture d'écran au sud de Capital Federal, ci-dessous au nord !
De Vincente Lopez à Tigre, on découvre des quartiers entiers qui, en plus d'être assurément encore plus verdoyants, sont également constellés de piscines privées.
Si il ne faut bien sûr pas généraliser, il est à noter qu'il n'existe pourtant aucun quartier de la sorte au sud de la capitale !
Mais revenons-en à cette région encerclée de jaune, au nord de Tigre.
Sur plus de 20 kilomètres, ce sont des dizaines de "marinas" que nous offre à découvrir Google Earth. N'ayant pas un accès direct au Delta, ces dernières sont généralement constituées d'un vaste plan d'eau où ne circule (pour le repos des bienheureux propriétaires) aucun bateau à moteur.
La surface moyenne de ces terrains est de 1000 metres², sur lequel on vient poser une jolie maison. Après avoir parcouru quelques sites d'agences immobilières sur le net, on peut estimer que le prix de ces lots (maison comprise) va de 300 000 à parfois largement plus d'un million de dollars.
Toutes ces marinas (ou condominium, peu importe le nom), qui comptent chacune entre 300 et 1000 villas sont par contre toutes des "barrios privados" ou "barrios cerrados" (quartiers privés ou fermés, ce qui revient à dire exactement la même chose).
Cela signifie donc que les propriétaires, qui viennent passer le week-end ou bien vivent ici à l'année, doivent débourser, en plus de l’achat de leur jolie maison, le coût de l'entretien des espaces communs, des plans d'eau et surtout de la sécurité, assurée par un personnel évidemment très qualifié, accessoirement assistée de centaines de cameras, de détecteurs en tout genre et autre barbelé...
C'est le prix à payer pour vivre en totale sécurité (et entre soi), hors du monde réel, mais surtout loin des "pauvres" et des vicissitudes de la mégapole.
Une autre vision de Buenos aires, aux antipodes de celle de Palermo, de San Telmo et du tango !
A défaut d'avoir un accès direct au plan d'eau, le standing recommande toutefois de posséder sa propre piscine...
Une villa basique avec piscine. Premier prix : 500 000 US$...
... et il y en a des milliers de la sorte dans le coin !
Pour être tout à fait juste (et complet), je dois reconnaître que l'on trouve aussi de nombreux "barrios privados" à l'est du Grand Buenos Aires. Il suffit en général de repérer un golf, et les maisons (le plus souvent avec piscine) ne se trouvent jamais très loin.
Elle sont même parfois situées (comme ci-dessous) en plein milieu du green...
20:58 Publié dans Buenos Aires, Economie | Lien permanent | Commentaires (1)
17/04/2015
L'impayable nouveau billet de 50 pesos
Sur un fond de pointe sud du continent américain se détache clairement la carte des Malouines (ou Malvinas ou Falklands, c'est selon!). On peut noter en bas à droite la carte de la Péninsule Antarctique, revendiquée par l'Argentine (mais également par le Royaume-Uni et par le Chili, soit juste un rêve!) ; à l'opposé, un phare représente (d'après les communicateurs) la vision pacifique (sic) de cette revendication...
Présenté en fanfare par la Présidente en avril 2014, à l'occasion du 32e anniversaire du déclenchement de la Guerre des Malouines, un nouveau billet de 50 pesos entre (tout) doucement ce mois-ci dans la vie quotidienne des Argentins....
Cette nouvelle coupure, cible des réseaux sociaux déchaînés, a évidemment deux bonnes raisons de faire sourire : son thème d'une part, et sa valeur faciale d'autre part.
Le thème d'abord, tout dédié à cette fameuse Guerre des Malouines qui opposa en avril 1982 la junte militaire argentine (l'agresseur) à la Dame de fer qui porta depuis ce jour là bien son nom. Il en résulta plus de 900 morts, une junte à la dérive et une seconde réélection servie sur un plateau pour Margaret !
A moins de sept mois de l'élection présidentielle (à laquelle Cristina ne participera pas, et ce n'est faute d'avoir essayé!), la ficelle de la "souveraineté nationale" devient vite une grosse corde éculée...
Cristina Fernández de Kirchner, en avril 2014...
Mais peut-être que le pire se trouve dans le choix de la valeur faciale du billet. Déjà qu'en 2012 Madame Fernández de Kirchner nous avait fait l'honneur d'un plutôt joli mais surprenant nouveau billet de 100 pesos, elle réitère l'exercice, mais cette fois-ci avec une coupure de 50 pesos (soit environ 5 euros, au taux officiel).
Alors que la plupart des prix ont doublé ces deux dernières années (l'inflation annuelle est en effet de 20 à 45% -selon le chiffre de la police ou celui des organisateurs!-), une implacable logique voulait que tout nouveau billet fût de 200, voir 500 pesos.
Mais non !, le gouvernement ne le voit pas de cette œil (inflation, quelle inflation?) et les deux billets de 100 pesos, d'une valeur donc d'environ dix euros (soit le prix d'un kilo de filet de porc), resteront encore malheureusement pour les prochains mois les plus "grosses" coupures en circulation dans le pays...
Au revers du billet de 50 pesos, on découvre le Gaucho Antonio Rivero, qui serait le premier à s'être opposé, dès 1833, à l'ennemi britannique. Sous le cheval apparait le cimetière Charles Darwin (présentement aux Malouines) où sont enterrés 123 corps d'argentins (ou 237 selon les sources), victimes de cette guerre.
Sous le "50", on devine aussi la silhouette du croiseur Belgrano, torpillé par la flotte britannique : 323 soldats argentins périront lors du naufrage, soit près de la moitié des pertes argentines de ce conflit...
02:28 Publié dans Actualité, Economie, Presse, Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (0)
30/11/2014
C'est moi qui ai la plus grande !
Projet de construction de l'édifice le plus haut d'Amérique latine sur l'Ile Demarchi à Buenos Aires.
Symbolisme -dans le texte- : "l'édifice est une synthèse morphologique, comme une abstraction géométrique représentant (la forme) le pays".
La Terre de Feu fait office de gare et les Malouines d'arène publique (symboliquement, bien sûr !).
Certains ont vite comparé le projet à une piste de skate-board géante, ou bien encore, pour rester dans le domaine symbolique, à une représentation de la courbe exponentielle de l'inflation :)
Plus prosaïquement, l'édifice est destiné en grande partie à la création d'un "pôle audiovisuel" (chaînes de télévision, production, etc..) qui sera coiffé d'un hôtel qu'on imagine "de luxe" sur les 13 derniers étages...
Dans la série "il faut bien occuper le peuple", La présidente Kirchner a ressorti de son chapeau le 9 septembre dernier un projet quelque peu en déshérence depuis 2012 : rien de moins que la construction d'un gratte-ciel qui serait, à terme, le plus haut d'Amérique latine.
Une manière de flatter l'égo national d'une partie de ses concitoyens, ou de se prendre une volée de bois vert par les autres ! Car évidemment, ceux qui déteste Cristina sont vent debout contre ce qui semble n'être encore apparemment (?) qu'un projet.
D'ailleurs c'est assez surprenant : quand on fait des recherches sur Internet, les centaines de papiers sur le sujet datent du 9 septembre (ou des 3 jours suivant), alors que la propagande bien rodée battait son plein ; aucune trace ensuite d'un article concernant la pose de la première pierre pourtant prévue le 17 octobre...
Faut dire qu'en ce moment la Présidente (quand elle n'est pas à l'hôpital!) est titillée par les juges sur la gestion pour le moins "opaque" de son parc hôtelier d'El Calafate, tout comme d'ailleurs est titillée (par d'autres juges) l'entreprise Riva en charge du projet de la future méga-tour.
Ajoutez à ce climat politique typiquement argentin une situation économique nationale jour après jour plus désastreuse ainsi qu'une guéguerre "état-ville-province" quant aux prérogatives sur ces terrains à bâtir, les 300 mètres de la "Gran Torre" de Santiago du Chili (l'actuelle plus grande tour du continent) ont encore quelques belles saisons devant eux...
A suivre...
Comme on ne prête qu'aux riches, l'Alvear Tower sera elle, cette fois avec certitude, la plus haute tour d'argentine (et accessoirement le plus haut édifice résidentiel d'Amérique du Sud), et ce à partir de 2016.
Financée exclusivement par des capitaux privés, le gratte-ciel actuellement en construction culminera à 235 mètres de hauteur et sera destiné à une clientèle plus que fortunée, pouvant s'offrir des pied-à-terre jusqu'à 500 m² !
L'Alvear Tower dominera Puerto Madero dès 2016.
Si vous êtes intéressé, dépêchez-vous, car tout est déjà presque vendu !
Of course, toutes les photos sont du Net.
00:42 Publié dans Actualité, Buenos Aires, Economie | Lien permanent | Commentaires (0)
17/10/2014
Le premier satellite géostationaire argentin vient d'étre lancé !
Le SAC D, un satellite argentin, lancé en 2011
Ce premier satellite géostationnaire, entièrement fabriqué en Argentine (pas loin de Bariloche), vient d'être lancé avec succès, ce jeudi 16 octobre (18h44 heure de Buenos Aires), depuis la base de Kourou par une fusée Ariane V.
C'est un événement historique pour l’Argentine qui entre maintenant dans le club très fermé des pays fabriquant ce type de satellite avec la Chine, les États-Unis, l’Europe, l’Inde, Israël, le Japon et la Russie.
Il a été construit et testé en Argentine par les entreprises publiques Invap et Arsat, avec la collaboration des groupes Thales et EADS.
Le satellite argentin ArSat 1 est le premier d’une série de 3 satellites de télécommunication programmés pour être lancé jusqu'en 2017.
Ce satellite géostationnaire sera placé à 36000m d’altitude et assurera pendant 15 ans des services de télécommunications (internet, télévision et data) pour l’Argentine et les pays limitrophes Chili, Uruguay et Paraguay
J'ai dû rajouté "géostationnaire" au titre de mon post au lendemain de sa parution, car contrairement à ce que nous présentait l'excellent plan de com de la Présidente, repris en chœur par l'ensemble de la presse nationale, et qui sous-entendait que c'était là le premier satellite lancé par l'Argentine), il s'élevait des voix dès le lendemain pour rappeler que 8 autres satellites (non "géostationnaires" ceux là) avaient été lancés par l'Argentine depuis 1990.
Ou comment les politiques ont le don de tirer les couvertures à eux !
01:02 Publié dans Actualité, Buenos Aires, Economie, Evènement | Lien permanent | Commentaires (0)
18/06/2014
Ce qui arrive quand on ne paie pas ses dettes
(Villa à Buenos Aires / © Enrique Marcarian / Reuters)
Prospère au début du XXe siècle, l'Argentine n'en finit pas de décliner. Reportage dans ce pays qui expérimenté la faillite...
Voir l'article du journal Le Point daté du 18 juin 2014
15:33 Publié dans Actualité, Economie, Politique, Presse | Lien permanent | Commentaires (0)
21/03/2014
De Tucuman à Tafi del Valle (jour 1)
La Cathédrale de San Miguel de Tucumán
(08 mars 2014)
La Place de l'Indépendance et ci-dessous la "Federación Economica"
Cette première étape fut très courte. Je récupérais mon véhicule de location à l'aéroport de San Miguel de Tucuman en milieu d'après-midi, avant de visiter un peu la ville et me diriger vers Tafi del Valle, via Monteros, à une bonne centaine de kilomètres de là.
La province de Tucuman, dont San Miguel est la capitale, est la fois la plus petite des 23 provinces argentines, mais également celle où la densité de population est la plus élevée. Elle a été crée en 1564...
L'Eglise Notre-Dame de la Merced
La Maison du Gouvernement
L'Eglise San Francisco
Le ciel est bien chargé quand j'arrive, tard, à Tafi del Valle...
(08 mars 2014)
22:38 Publié dans Economie, Périples argentins, Voyages | Lien permanent | Commentaires (0)
19/04/2013
18A
(Buenos Aires, 18 avril 2013)
Malheureusement (ou heureusement), il n'y a pas que les moaÏ dans la vie !
Aujourd'hui 18 avril (ce rassemblement du 18A fait suite au manifs de septembre et de novembre dernier), des centaines de milliers d'Argentins se sont retrouvés dans la rue pour crier leurs désaccord avec la politique économique de la Présidente Kirchner, mais aussi contre la corruption généralisée qui mine depuis des années le gouvernement, contre un éventuel changement de la constitution pour lui permettre de briguer un troisième mandat, contre la prise de contrôle des instances judiciaires, etc, etc...
(Buenos Aires, 18 avril 2013)
04:43 Publié dans Actualité, Economie, Politique | Lien permanent | Commentaires (0)
21/11/2012
El Zapallito
Zapallitos
Vous trouverez peut-être sur les marchés de Provence la Ronde de Nice, qui lui ressemble. En Italie aussi il existe quelques variétés de courges petites et toute aussi rondes. Mais celle-ci est bien d'ici ; elle n'est cultivé qu'en Argentine et dans l'Uruguay voisin...
Savez vous d'ailleurs que toutes les toutes les courges que l'on trouve aujourd'hui en Europe sont originaires d'Amérique du Sud !
En effet, il y a 500 ans, avant que l'Amérique ne soit découverte par Cristóbal, il n'y avait sur notre vieux continent ni haricot, ni tomate, ni maïs, ni pomme-de-terre (mais ça, vous le saviez déjà !) ; pas plus que de courges !
D'ailleurs, il ne poussait pas non plus à cette époque d'ananas, de manioc, d'arachide, de coton, de tabac, de cacao, d'hévea, d'avocat ou de piment, ni en Asie, ni en Afrique. Toutes ces cultures amérindiennes (et bien d'autres encore, la liste est longue) n'ont été introduites sur ces deux continents qu'entre le 16ème et le 18ème siècle !
Mais revenons à notre zapallito, puisque c'est de lui qu'il s'agit (zapallo désignant la "grosse" courge et zapallito étant le diminutif pour "petit" !). Comme j'ai maintenant reçu mon déménagement et que je n'ai plus de problèmes de casseroles, de planches et autre couteaux qui coupent, je peux tranquillement me mettre en quête des produits du marché.
Il n'y en a d'ailleurs malheureusement pas tant que ça par ici, et le rayon fruits et légumes d'un supermarché de Buenos Aires ressemble étrangement à celui d'une grande surface à Paris, le choix et la variété en moins...
Car c'est là l'une des conséquences de la politique ultra-protectionniste de Cristina (la Présidente) : pratiquement rien n'est importé, et tout ce que l'on trouve sur les étals (ou presque), des pommes au kiwis en passant par les oranges, les bananes, et même le thé, le café, le chocolat, le riz ou l'huile d'olive, est "producto argentino" !
En étant (à peine) caricatural, on peux dire que ce qui ne pousse pas en Argentine ne se consomme pas en Argentine !
Le vin en est aussi un bon exemple : on ne peux trouver sur les présentoirs QUE des vins argentins ; pas l'ombre d'un petit bordeaux, d'un rioja ou autre chianti. Même les vins chiliens sont personae non gratae ! (si vous arriviez quand même à dégoter une bouteille d'un de ces crus étrangers dans un magasin -très très- spécialisé, il vous faudra alors débourser de 3 à 5 fois son prix "normal").
Et le Champagne me direz vous ? Et bien il est argentin lui aussi et s'appelle ... Chandon. Ca ne s'invente pas ! (il est élaboré par la maison Moët Henessy (aujourd'hui LVMH), installée en Argentine depuis le début des années 60).
Mais rendons à César... L'Argentine est aussi un grand pays du Vin et je ne manquerais pas de vous en parler un de ces jours...
Je m'égare et j'en oublie mes zapallitos ! Je les ai donc cuisiné très simplement avec un peu d'huile d'olive (d'Argentine, vous me suivez ?) et une pointe d'origan, et ils ont parfaitement accompagné une pièce de boeuf ( elle aussi argentine, mais là c'est cool !) peut-être un peu trop généreuse.
A moins de 10 euros du kilo, on se laisse malheureusement très facilement tenter...
En accompagnement, la fameuse sauce Chimichurri dont je vous parlerais une prochaine fois...
00:01 Publié dans Cuisine et gastronomie, Economie, Politique | Lien permanent | Commentaires (1)
11/11/2012
Le nouveau billet de 100 Pesos à l'effigie d'Evita
Bien que ce nouveau billet ait été présenté le 22 juillet dernier par Cristina Fernandez de Kirchner (Présidente depuis 2007) à veille de la commémoration du soixantième anniversaire de la disparition d'Eva Perón, c'est seulement cette semaine que j'ai enfin eu l'occasion d'en avoir un entre les mains.
Le choix de cette nouvelle coupure à bien sûr créé pas mal de polémiques, certains jugeant indigne sa valeur faciale de 100 pesos alors qu'Evita en aurait mérité 500 ! D'autres, beaucoup plus nombreux, estimant que la présidente cherche à récupèrer à son compte la grande popularité dont jouit encore l'ancienne Première Dame, morte d'un cancer à l'âge de 33 ans...
Fi de politique, il faut tout de même saluer que c'est la première fois qu'une femme apparaît sur un billet national, et qui plus est une personalité du 20ème siècle, ce qui va nous changer un peu ! En effet, la série actuellement en circulation, émise à partir du début des années 2000, est toute entière dédiée à la gloire de militaires nés au 18ème ou 19ème siècle et considérés comme "pères fondateurs" de la Nation. La plupart se sont également engagés en politique et trois d'entre eux ont d'ailleurs fini Président...
Avoir été militaire au 19ème, dans une jeune république qui cherchait à chasser définitivement les espagnols et à mettre au pas (ou à éliminer, purement et simplement) les autochtones, ne garantit que très rarement une biographie vierge de tout dérapages !
Bon, je sais, si on s'accordait un "droit d'inventaire" du bref passage d'Eva au côté de son président de mari, on y trouverait sans doute aussi quelques "errements" et pas mal de populisme... Mais au regard du réel volontarisme dont elle a fait preuve pour améliorer la condition de vie des plus pauvres ainsi que pour faire avancer la cause féministe, le fléau pencherait à mon avis plutôt du bon côté...
Le nouveau Billet de 100, recto et verso
Pour ajouter encore de l'histoire à l'Histoire, ce nouveau billet est largement inspiré d'une coupure de 5 pesos, dessinée en 1955 (soit trois ans après la mort d'Evita) mais qui ne vit jamais le jour, son mari, Juan Perón se faisant chasser du pouvoir cette année là par un coup d'état militaire....
Sans tomber dans l'arrogance "franchute", mais juste pour le clin d'oeil, notons que l'on doit le dessin de ce billet à l'atelier du franco-suisse Roger Pfund, celui-là même qui nous avait gratifié de la dernière série de billet en circulation en France dans les années 90, avant l'apparition de l'Euro ; souvenez-vous, c'étaient ces jolis billets hauts en couleurs qui représentaient Paul Cézanne, Gustave Eiffel, Pierre et Marie Curie ou bien encore le Petit Prince et Saint-Exupéry ! (Saint-Ex qui a d'ailleurs vécu à Buenos Aires, de 1929 à 1930...)
Billets actuellement en circulation en Argentine :
Bartolomé Mitre, né en 1821, sixième Président de la Nation
José de San Martin, né en 1778, Général et l'un des fondateurs de la République
Manuel Belgrano, né en 1770, leader de l'Indépendance, et créateur du drapeau argentin
Juan Manuel de Rosas, né en 1793, Gouverneur de la Province de Buenos Aires
Domingo Sarmiento, né en 1811, septième Président de la Nation
Julio Roca, né en 1843, neuvième Président de la Nation
Autre (et dernier !) clin d'oeil "franco-français" : ce nouveau billet de 100 pesos (soit environ 17 euros) est signé par l'ancien Ministre des Finances et actuel Vice-président de la Nation et Président du Sénat, Amado Boudou, dont la famille est originaire d'un petit village de ... l'Aveyron !
En effet, c'est en 1903 que l'arrière-grand-père d'Amado Boudou, un certain Frédéric, quitte Durenque (une petite localité de l'arrondissement de Rodez, qui compte aujourd'hui moins de 600 habitants) avec ses sept enfants.
Il a décidé, à 50 ans, d'aller tenter sa chance à Pigüe, ici en Argentine, où une quarantaine de familles rouerguates sont déjà installés depuis une vingtaine d'années.
En 1919, Frédéric Boudou est à la tête de plus de 7000 hectares de terres dans la pampa, alors qu'il en avait seulement 25 en Aveyron !
Dans la ville de Pigüe, qui compte aujourd'hui près de 15000 habitants, nombre des descendants de ces colons Français de la fin du 19ème siècle continuent à parler l'Occitan, ou tout au moins le comprennent...
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