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10/05/2013

La fabuleuse carrière du volcan Rano Raraku

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(Volcan Rano Raraku, avril 2013)

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A l'approche du site, on distingue déjà les dizaines de têtes surgissant du sol

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(Volcan Rano Raraku, avril 2013)

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Précision importante : tous les moaï (à part une exception) ont été taillés jusqu'au niveau des hanches. On peut facilement se rendre compte sur cette photo (du web) la dimension des corps toujours ensevelis !

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Photo satellite (Google Eartth) du volcan Rano Raraku

 

Les pentes du volcan Rano Ranaku sont, sans nul doute, l'endroit le plus singulier de l'île, et sans doute aussi celui qui m'a le plus marqué.

Il suffit pour s'en convaincre d'apprécier le travail titanesque qui, en quelques siècles, a grignoté une partie du volcan (photo ci-dessus) afin d'extraire, entre autres, des centaines de moaï.

A l'époque où, pour de mystérieuses raisons, ce travail acharné a cessé, la carrière s'était déjà légèrement déplacée vers le flanc sud-est (le cercle blanc) du volcan ; c'est là que sont tracés les sentiers guidant aujourd'hui le visiteur.

On trouve également d'innombrables sculptures à l'intérieur même de ce volcan (cercle rouge), mais les restrictions actuelles ne permettent pas de les approcher.

Je ne polémiquerai pas sur le chiffre (c'est toujours le même qui est cité !) de 400 sculptures gisant sur les pentes (et également sous !) du Rano Raraku. Ce qui est certain, c'est que seule une petite centaine de statues est visible à l’œil nu ; et ça ne gâche en rien la magie du lieu.

Si l'on trouve ici et là des moaï à tous les stades d'élaboration, encore accrochés au flanc de la montagne ou bien grossièrement ébauchés, c'est leur gigantisme qui nous interpelle immédiatement.

Dans les dernières années (décennies ?) de leur élaboration, les moaï étaient vraiment devenus des "géants", beaucoup plus grand que nombre de leur congénères  dressés au bord du Pacifique.

Ils étaient aussi plus fins et élancés.

Pourquoi tout s'est arrêté ? Pourquoi trouve t'on tant de moaï en construction sur le même site, alors qu'on nous parle si souvent de guerres incessantes ? Pourquoi enfin ces géants sont au deux-tiers enterrés (dans toutes les positions possibles et imaginables) ?

Mystère !

Personne ne connait bien sûr le déroulé des événements, même s'il est fortement probable qu'une ou plusieurs catastrophes climatiques (tsunami, tremblement de terre, pluies diluviennes pendant des mois, glissements de terrain, etc ...?), qui auraient eu lieu entre le 15ème et le début du 17ème siècle, aient largement contribué à un arrêt instantané de la production et au début de la déchéance des idoles.

C'est à partir ce moment là que s'est mis en place sur l'île le culte de l'homme-oiseau...

 

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Un moaï qui se trouve encore dans sa gangue de pierre volcanique

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Ce moaï-ci est tout simplement gigantesque. Une fois dressé (si tant est que cela eût été possible) , il aurait mesuré près de 20 mètres de haut, soit près du double que les plus grands de ses congénères éparpillés sur l'île !

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Ce moaï est un spécimen : A ce jour, il est le seul que l'on ait trouvé agenouillé. Est-ce une marque d'ancienneté (il rappelle les "tiki" polynésiens) ou bien une lubie d'artiste plus tardive ? Mystère...

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(Volcan Rano Raraku, avril 2013)

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Le cœur de l'ancien volcan est très peu visité. C'est sûrement une perte de temps pour les guides, vu qu'il n'est pas permis d'approcher les nombreux moaï qui s'y trouvent.

C'est bien dommage car l'endroit est superbe !

Dérogeant pour une fois à mon profond respect (?) pour les règles établies, je suis allé, le plus tranquillement du monde, baguenauder auprès de ces géants...

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Au premier plan, un moaï en cours d'excavation...

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C'est quand même cool, une photo souvenir sans sentier, ni barrières, ni personne...

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L'Ahu Tangariki, que l'on découvre depuis les pentes du volcan Rano Raraku, sera le sujet de mon prochain et dernier post...

06/05/2013

Quelques autres sites : Vinapu, Huri a Urenga, Puna Pau, Akapu, Papa Waka, Te pito Kura et Te pito O Te Henua

Avec cet antépénultième post, le petit voyage à la découverte de Rapa Nui touche à sa fin.

J'ai réuni dans cet article la visite de six autres sites qui méritent, d'après moi, une attention particulière ; il va sans dire que cette liste n'est pas exhaustive !

 

Ahu Vinapu

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Le site de Vinapu est pour le moins étrange ; pas pour ces moaï qui gisent au sol, comme partout, mais par la construction même de son ahu. S'il en existe seulement deux de ce type sur l'île (l'autre étant l'Ahu Te Peu), celui-ci est sans nul doute le plus abouti.

Les énormes blocs de pierre sont si parfaitement taillés et ajustés que quand je me suis retrouvé devant, j'ai immédiatement fait le rapprochement avec les murs monumentaux  que l'on trouve au Pérou.

Il y a justement quelques rares chercheurs qui avancent que les incas auraient aborder l'île vers le 14ème siècles, et que ce "groupe" serait celui des "grandes oreilles" rapporté par la tradition orale.

Il n'y a bien entendu aucun élément permettant de le prouver, mais il faut reconnaître que la réalisation de cet ahu laisse dubitatif, surtout comparé aux autres de l’île dont la construction est souvent très sommaire, avec des pierres grossièrement entassées...

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Ci-dessus détail de l'Ahu Vinapu ; ci-dessous, chullpa près de Puno, au Pérou

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(Photo Jean Hervé Daude)

Incrustée dans l'Ahu Vinapu, on peut admirer une pierre dont l'agencement ressemble étrangement à un autre exemple trouvé sur un chullpa près de Puno, sur les rives du Lac Titicaca, au Pérou. Ce type de pierre servait à désolidariser les blocs entre-eux et donc d'atténuer les effets d'un éventuel tremblement de terre.

Mais tout cela n'est que conjoncture, et je vous laisse seul juge.

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(Photo Jean Hervé Daude)

 

Ahu Uri a Urenga

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Vu les herbes hautes qui entourent cet ahu, je n'aurais pas de mal à vous convaincre qu'il est certainement le moins visité de l’île. Il y a même des cartes touristiques qui ignorent carrément ce moaï, alors qu'il se dresse à moins de 3km de l'église d'Hanga Roa !

Et pourquoi donc ? Je pense d'abord que ce serait un arrêt de plus pour les tours opérateurs, et donc une perte de temps (et d'argent). Je pense surtout que l'Ahu Uri A Urenga ne cadre pas suffisamment avec la version officielle toujours rabâchée : "tous les moaï tournent le dos à la mer, excepté les 7 "frères" de l'Ahu Akivi, qui eux regardent vers l'ouest, en direction de l'île lointaine d'où ils sont venus".

Ce moaï ci est au beau milieu des terres et il regarde à l'opposé, vers l'est ; si il a bien la mer dans le dos, elle se trouve au moins à 5km de là. Il ressemble fort au "vilain petit canard" qu'on préfère semble t-il oublier !

En fait, il y a tout lieu de penser que l'ensemble de cette construction (ahu, moaï, murets, etc...), comme de nombreuses autres sur Rapa Nui, a une finalité astronomique, sans doute en rapport avec les solstices et autres équinoxes.

Où l'on découvre également que notre fameux moaï posséde quatre mains. C'est le seul sur l’île dans ce cas et ce n'est certainement pas dû au hasard ; évidemment, personne ne sait pourquoi...

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La carrière de Puna Pau

A part le plaisir de se retrouver au milieu des terres, ce site est d'un intérêt assez limité pour ce qu'il nous offre à découvrir. Tous les voyagistes font pourtant, cette fois, le détour : Puna Pau est en effet la carrière dont a été extraits tous les pukao en tuf rouge qui ornent la tête de certains moaï.

On ne sait toujours pas de quand date l'apport de ce nouvel élément (qui semble assez tardif), et pourquoi il était apparemment réservé qu'à certaines des idoles. S'agit-il d'un chignon ou d'un chapeau : les spécialistes hésitent encore sur la nature exacte du couvre-chef !

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Ci-dessus : ce qu'il reste de la carrière de tuf rouge

Ci-dessous : quelques pukao gisant au bord du chemin...

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Ahu Akapu

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On remarque (au niveau du dos du moaï) le complexe de Tahai et le village d'Hanga Roa

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Le Moaï de l'Ahu Akapu semble lui aussi un peu délaissé par le touriste. Il se trouve pourtant à moins de 500 mètres de son collègue "qui à des yeux", sur le site de Tahai...

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Papa Waka

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On trouve à Papa Waka un ensemble de plusieurs grandes dalles naturelles sur lesquelles sont gravés de nombreux pétroglyphes.

Le temps a fait son œuvre, et heureusement qu'il y a quelques dessins pour nous aider à y discerner les gravures...

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Ahu Te Pito Kura et Te Pito O Te Henua

C'est sur l'Ahu Te Pito Kura que fut dressé le plus grand des moaï. Il mesurait presque dix mètres de haut pour un poids qui doit dépasser les 70 tonnes. Le pukao qu'il avait sur la tête mesure à lui seul près d'1,80 mètre.

Le site est surtout couru pour une grande pierre, ronde et lisse que l'on appelle modestement "le nombril du Monde". Ce joli caillou très magnétique, et qui a donc la particularité d'affoler l'aiguille des boussoles, est bien entendu à l'origine d'un tas de légendes et autres fables ésotériques !

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J'ai souri après avoir trouvé sur le Net cette vidéo qui montre que les quatre autres petites pierres, sur lesquelles tous les touristes posent leur derrière, semblent avoir exactement les mêmes propriétés que leur grande sœur.

Mais ça, le guide ne le dit pas : cela ferait trop de nombrils pour un seul Monde ;)

 

(Ile de Pâques, avril 2013)

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02/05/2013

Orongo et le culte de l'Homme-oiseau

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(Ile de Pâques, avril 2013)

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Au fond, invisible depuis la côte, le cratère du volcan Rano Kau

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On trouve dans la grotte d'Ana Kai Tangata, ouverte à tous les vents, de nombreuses peintures rupestres (ci dessous des oiseaux, probablement des manutaras).

C'est un peu une visite "obligée" avant d'attaquer les pentes du volcan...

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(Photo du Web, of course !)

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Le cratère du Rano Kau est impressionnant : un cercle presque parfait de près d'1,5km de diamètre avec des parois de 200 à 300 mètres de haut. Le fond, tapissé de petites îles, laisse apparaître l'eau douce qui reflète le bleu du ciel...

 

Une petite vidéo (un peu naze) avec le bruit du vent en sus !

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Un pétroglyphe sur les bord du volcan ; non, ce n'est pas un lapin mais bien un homme-oiseau dont on devine (en haut) le bec caractéristique...

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Du haut des falaises vertigineuses, on découvre les motu de Kau Kau (celui en forme d'aiguille), d'Iti et de Nui. C'est le Motu Nui (le grand motu) que devaient atteindre les guerriers en lice pour le titre d'homme-oiseau...

 

L’île de Pâques semble vraiment vouloir rester l'ïle de tous les mystères, et c'est sans doute la raison de son charme : en préparant ce petit post sur Orongo et les cérémonies de désignation de "l'homme-oiseau", j'ai de nouveau pataugé entre des dizaines d'explications à priori sérieuses et qui se recoupent, malheureusement mâtinées de détails moins probants distillés à longueur de blog et de site "ésotériques".

Ceci est d'autant plus surprenant sachant que ces rituels ont perduré jusqu'au 19ème siècle et qu'ils ont eu de nombreux témoins extérieurs...

Je m'en tiendrai donc comme d'habitude au strict minimum, le lecteur curieux étant libre d'aller démêler sur la toile les récits des légendes

Quelque part entre le 16ème et le 17ème siècle, la fabrication et l'érection des moaï cessent, semble t-il d'une façon assez nette. Les raisons invoquées sont généralement celles de guerres tribales incessantes et de pénurie croissante des rares moyens de subsistance, nourriture et bois entre autre.

Si les raisons sont encore indéterminées, la chronologie est, elle, plus que probable. De nouvelles pratiques cultuelles vont alors se développer jusqu'au milieu du 19ème. L'une d'entre elle est celle de l'homme-oiseau.

Elle consistait pour chaque clan (ou tribu) de l’île de choisir son plus valeureux guerrier pour participer à une épreuve qui, avec le recul, aurait fait sensation dans une célèbre émission de télé-réalité. Il s'agissait pour ces champions de dévaler les pentes du volcan Rano Kau, (plonger?), rejoindre Motu Nui (un petit îlot à moins de 2km des côtes) à l'aide d'un flotteur en  roseaux, attendre patiemment qu'un oiseau migrateur (le manutara) y ponde un oeuf, trouver cet œuf, crier sa trouvaille au monde entier, puis ramener intact l'objet tant convoité jusqu'au village ; donc retraverser le petit détroit jusqu'à la côte et escalader de nouveau la falaise avec cet œuf maintenu sur le front à l'aide d'une bandelette.

Le gagnant apportait alors, semble t-il, le pouvoir à son chef et à son clan jusqu'au printemps suivant où tout se rejouait.

Le village d'Orongo était le centre "religieux" de cette cérémonie, d'où les Pascuans pouvaient suivre l'épreuve. On retrouve sur le site des dizaines de maisons (restaurées) et d'encore plus nombreux pétroglyphes (vous n'en verrez malheureusement aucun sur ce blog, car la partie du village qui les abrite était fermée au public en ce mois d'avril 2013).

Il est enfin intéressant de noter qu'un seul moaï (contemporain ou antérieur?) se trouvait à Orongo. Il était en quelque sorte le lien entre les deux "religions". Contrairement à ses nombreux frères de l'île, il semblerait de nature "féminine", a le dos couvert de pétroglyphes relatif au culte de l'homme-oiseaux (probablement ajoutés ultérieurement, et plus inhabituel encore, se trouvait caché dans l'une des maison basse du village. C'est la fameuse "Briseuse de larmes" récupéré par les Anglais en 1868 et qui trône depuis dans une salle du British Museum...

 

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La "Briseuse de larmes" du British Museum (photo du web)

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Maisons de forme elliptique, typiques de Rapa Nui ; elles sont si basses qu'on y tient pas debout.

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(Orongo et le volcan Rano Kau, avril 2013)

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Surplombant la brèche du volcan, on trouve la partie du village (au bout du chemin sur la photo ci-dessous) la plus sacrée : les rochers y sont gravés d'innombrables pétroglyphes que je n'ai pas eu la chance d'admirer, cette partie du site étant en ce moment fermée au public...

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(Orongo et le volcan Rano Kau, avril 2013)

30/04/2013

La baie d'Anakena

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L'Ahu Nau Nau

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La plage d'Anakena

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(Avril 2013)

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Anakena, c'est d'abord la plus belle des rares plages qu'offre l'île ; elle se trouve tout au nord, à 17km d'Hanga Roa. Elle est évidemment très courue par les touristes en mal de bains de mer (l'eau ne descend jamais sous les 20°), mais aussi par les insulaires, surtout le week-end.

Elle offre aussi à découvrir deux ahu qui ont gardé une place importante dans la tradition orale. Cela est peut-être dû au fait que l'un deux, l'Ahu Nau Nau soit, semble t'il, de facture assez "récente".

L'autre ahu, celui d'Ature Huki se trouve à peine à cent mètres de là ; lui aussi au bord de la plage (vous n'en verrez pas de photo, car son unique moaï est en ce moment protégé par un échafaudage et caché par une bâche bleue) ; ce moaï est surtout connu pour avoir été le premier à être relevé, en 1956...

L'Ahu Nau Nau fût lui restauré en 1978 par le premier (ou l'un des premiers) archéologue natif de l'ïle de Pâques, Sergio Rapu.

Quatre des sept moaï que compte la plate-forme sont restés en plutôt bon état grâce au sable qui les a recouvert durant de longues années. On peut donc admiré des dos très travaillés (tatouages, cordelettes, etc..), des narines et des oreilles finement dessinées.

Ces moaï ont également récupéré leurs pukao, ce qui ajoute à la cohésion et au charme de l'ensemble.

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Au premier plan, un petrogryphe représentant deux oiseaux

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Ce croquis nous montre qu'il y avait pas moins de huit ahu autour de la baie (avec ou sans moaï), ainsi que diverses autres constructions. Cela prouve pour le moins l'importance du site. (source Persée ; Henri Lavachery -1954-)

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Juste en dessous du moaï central, une pierre présente un pétroglyphe (lézard, singe ?). Plus intriguant, une tête de moaï insérée dans la structure !

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(Avril 2013)

27/04/2013

Les moaï du complexe archéologique de Tahai

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Le fameux moaï de l'Ahu Ko Te Riku

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Une des constructions cérémonielles que l'on trouve sur le site

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Vue d'ensemble du complexe de Tahai et ses sept moaï (enfin six, car un est complètement "ratatiné")

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Les moaï des Ahu Tahai et Ko Te Riku

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Un autre moaï, à terre

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(Ile de Pâques, avril 2013)

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Les fondations d'un "hare paenga", la maison traditionnelle de l'île de Pâques

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Au nord-est d'Hanga Roa, on trouve entre le village et la côte, le complexe de Tahai. Je dis complexe car, en plus des trois ahu, on y trouve des constructions cérémonielles, des fondations d'habitations, un ponton en pierre (cérémoniel?), etc...

Tahai, en dehors de l'intérêt globale du site, est un passage obligé, avant ou après les excursions de la journée ; vu qu'il se trouve aux abords du village, la plupart des touristes y retournent souvent plusieurs fois, surtout à l'occasion du coucher de soleil.

L'un des moaï du site archéologique est, de plus, mondialement connu (et donc reconnaissable), puisque c'est le seul de l'ïle qui ait recouvré ses yeux. Si ces derniers sont faux (tout comme son pukao, qui fut taillé ans les années 70) il est l'unique monolithe qui nous permet d'imaginer exactement à quoi ressemblaient les idoles...

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Au fond à gauche, on aperçoit le village d'Hanga Roa

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Le moaï de l'Ahu Ko Te Riku

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L'ahu Vai Uri, avec en premier plan l'Ahu Tahai

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Ahu Ko Te Riku

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Ahu Vai Uri

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(Ile de Pâques, avril 2013)

26/04/2013

Le village d'Hanga Roa

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Trois moaï sont dressés près de l'un des deux (tout) petits ports d'Hanga Roa ; ce sont en général les premiers que découvrent les touristes qui font dès leur arrivée un tour dans le village.

A l'arrière plan, le stade de foot...

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 (Hanga Roa, avril 2013)

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On pourrait ergoter, cherchant à qualifier Hanga Roa de ville ou de village !

Côté infrastructure, la petite localité a tout d'une grande : hôtels et restaurants, Maison du Gouverneur, pharmacies, loueurs de véhicules ou bibliothèque. Elle a aussi son église, son musée et son bureau de poste ; plus inhabituel, un hôpital et un aéroport international (off course !)

Pour le reste, et c'est plutôt là de l'ordre du ressenti, je garderai personellement l'impression d'avoir passé cette petite semaine d'avril dans un village, fût-il étendu ; une poignée de rues, des maisons basses, une circulation raisonnable et (vraiment) beaucoup de verdure.

Il est amusant, par ailleurs, d'entendre certains avancer un chiffre quant à la population de Rapa Nui, que ce soit durant le Moyen-Age ou au 17ème siècle, alors qu'il m'a été impossible de savoir exactement combien d'habitants compte l'île aujourd'hui ! Je dirais donc entre 3500 et 5000 (fourchette large), dont plus de 90% dans la municipalité d'Hanga Roa.

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Toujours au village, quelques "piscines naturelles" sommairement amménagées...

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La forte houle, qui empêchent souvent les rares bateaux d'accoster, fait paradoxalement la joie des surfers !

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 (Hanga Roa, avril 2013)

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Toutes les dépenses mises bout à bout, la destination n'est assurément pas bon marché. Malgré tout, les prix me semblent raisonnables à qui sait le rester, raisonnable ! Le billet d'avion n'est pas donné, mais 650 euros pour 6 heures de vol, faut voir !

On trouve des hôtels (ou cabanas) à partir de 40 ou 50 euros, les voyageurs les plus modestes pouvant même camper... Il y a aussi bien sûr, comme dans tout ces lieux d'exception, un ou deux hôtels 25 étoiles, où l'on peut aisément dépenser jusqu'à 2500 euros par nuit (comme par exemple à deux, pension complète -tout de même !-, et en février, lors du très couru Festival Tapati !).

J'ai loué un 4x4 pour moins de 50 euros par jour, ce qui me semble également raisonnable. C'est pour tout les produits frais (et donc aussi les restaurants) que cela fait le plus mal, sachant que pratiquement tout arrive par avion...

Pour ce qui est de l'avion justement ! : LAN est la seule compagnie qui dessert l'île à raison, en moyenne, d'un avion par jour en provenance de Santiago ou de Papeete. Une anecdote : en 1986, les Américains ont financé l'agrandissement de la piste (qui est aussi longue qu'à Marignane) afin d'être en mesure d'y poser en urgence une navette spatiale.

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Depuis le très "polynésien" cimetière de l'Ile, on découvre d'un côté le village et de l'autre les moaï du complexe de Tahai.

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En haut à droite, on aperçoit la silhouette du moaï de l'Ahu Ko Te Riku, le seul de l'île à qui l'on a redonné la vue !

Ci dessous : L'aéroport (en rouge) et le village d'Hanga Roa ; un peu plus au nord, le complexe de Tahai (en blanc) que vous découvrirez dans le prochain post...

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 (Hanga Roa, avril 2013)

24/04/2013

L'Ahu Akivi

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(Ahu Akivi, avril 2013)

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L'Ahu Akivi est l'une des rares plate-formes restaurées (en 1960) qui se trouve à l'intérieur des terres.

Vu que les sept moaï regardent vers l'océan (la côte se trouve à moins de 3 km) contrairement à la plupart des autres moonolythes du reste de l'ïle qui lui tournent le dos, cet ahu a vite cristallisé les plus jolies légendes.

La plus souvent ressassée est qu'il s'agirait des sept fils du premier roi, arrivés sur Pâques en éclaireurs. En leur mémoire, on les aurait représenté regardant en direction de l'île lointaine d'ou le peuple Rapanui était venu.

Une autre théorie veut que les moaï avait la charge de protéger le village qui leur faisait face, grâce au "mana" (l'energie bienveillante) qu'ils dégagaient. Il semble qu'à Akivi, on n'ait pas encore trouver la trace du-dit village !

La dernière théorie est d'ordre astronomique. Les moaï feraient face au coucher du soleil lors des équinoxes d'automne et de printemps.

Libre à vous de choisir (ou pas), ou d'en proposer une nouvelle :)

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Les orbites des moaï d'Akivi sont plus marquées que la moyenne et même si il leur manque aujourd'hui le corail blanc, le tuf ou l'obsidienne qui venait s'y loger, leur "regard" reste assurément énigmatique.

Comme tous les moaï retrouvés dans la carrière ou au bord des routes présentent des orbites peu travaillées, on en déduit généralement que les yeux était l'ultime finition après l'érection, et que c'est par le regard que passait le "mana" protecteur...

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(Ahu Akivi, avril 2013)

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22/04/2013

Les moaï renversés

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(Ile de Pâques, avril 2013)

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Il est des moaï à terre qui ne voient guère le touriste. Les sites où il se trouvent sont le plus souvent  délimités par des garde-fous en bois qui permettent d'ailleurs de les repérer au loin.

Parfois, ils ne sont "protégés" que par quelques pierres... 

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Comme je vous l'ai dit dans le post précédent, il n'y a sur l'île que 43 moaï redressés (le premier le fût en 1956 et les derniers en 1996).

12 se trouve dans le village ou juste à sa périphérie (dont 8 à Tahai).

Les 31 autres moaï se répartissent sur seulement 3 sites : Akivi (7), Anakena (7+1) et Tongariki (15+1).

On en fait assez vite le tour, surtout si on reste sur l'île au moins deux jours...

Cela signifie que sur les 20 à 30 autres sites indiqués sur les cartes, mis à part Rano Raraku (la carrière de moaï), Puna Pau (la carrière des pukao) et Orongo (le village du culte de l'homme-oiseau), vous ne trouverez donc guère que des ruines d'ahu et des statues renversées ; il y a également quelques grottes et autres pétroglyphes...

Que les moaï aient été abattus par les hommes (guerres tribales ou changement de croyance) ou bien certains par les éléments ou l'usure du temps, c'est vraiment captivant et enrichissant de passer un peu de temps sur ces sites délaissés du grand public...

Ces fameuses cartes, bien souvent édités par les loueurs de voitures, font bien sûr la part belle aux ruines qui se trouvent au bord des routes, et il devient plus vite compliqué de retrouver à l'intérieur des terres les moaï tombés au cours de leur transport, sauf d'avoir un guide et d'être à pied ou à cheval...

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(Ile de Pâques, avril 2013)

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Si sur les sites les plus visités, les quelques rares "gardiens" sont parfois un brin trop raide avec les touristes (ils vous récriminent s'ils vous trouvent en train de fumer, boire ou manger) en prétextant la sacralité du lieu, les îliens sont eux beaucoup plus relax et ne se gênent pas pour nager, pique-niquer ou pêcher au pied des idoles déchues...

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(Ile de Pâques, avril 2013)

20/04/2013

Les fameux moaï de l'Ile de Pâques

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Le moaï de l'Ahu Ko Te Riku est le seul de l'île à qui l'on a redonné la vue ! Les yeux était  fait de corail blanc et de tuf rouge ou d'obsidienne pour la pupille. Ils étaient probablement installés tout à la fin du processus d'érection. Certains prétendent qu'on ne les posait qu'à certaines occasions (?)

Sur sa tête, une reconstitution d'un pukao en tuf rouge. Il semble que seul un tiers des moaï érigés ait eu droit à ce couvre-chef (ou chignon ?), élément sans doute plus tardif dans la statuaire rapanui.

 

Je ne pensais pas à mon retour de l'Ile de Pâques qu'écrire ces quelques posts serait si laborieux !

Avant de vous montrer les sites que j'ai visité, il me semblait essentiel de vous faire un petit topo sur l'histoire rapanui (grandeur et décadence), sur le nombre de vestiges que l'on trouve sur l'île et éventuellement sur les techniques employées pour le transport et l'érection des moaï...

Devant les incohérences, les interprétaions, les copier-coller, les invraisemblances, les stupidités, les approximations, les inventions que l'on trouve sur la toile et qui sont à longueur de blog répétés, on ne peux qu'avoir le vertige, et aussi un brin d'amertume...

La vérité est que l'on ne sait encore vraiment pas grand chose !

Je me contenterai donc de vous donner des fourchettes, et éviter (comme ici) de vous parler d'un moaï qui pèse par exemple 74,39 tonnes ! J'ai aussi écarter les chiffres les plus crétins, comme par exemple (ici) en ce qui concerne le plus grand moaï de la carrière. L'auteur de cet article nous annonce carrément 270 tonnes, soit à peine 100 tonnes de plus que le chiffre généralement admis !

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L'ahu est une plate-forme cérémonielle à plusieurs niveaux sur laquelle viennent prendre place un ou plusieurs moaï. Lors de fouilles, on trouve régulièrement sous ces autels sacrés des ossements humains.

 

Premier peuplement de l'ïle ? entre 400 et 1100 après JC. Probablement des polynésiens qui venaient de quelques îles à 3 ou 4000 kilomètres de là. On parle souvent des Marquises.

Autre peuplement : Peut-être des amériendiens, incas ou prè-incas. Quand ? mystère...

Nombre d'habitants à l'âge d'or : entre 5000 et 20000 (c'est juste en fait impossible à savoir ; idem pour le nombre de tribus, etc...)

Nombre de moaï sur l'île ? Cela reste pour moi indéfini, même si le chiffre repris partout est de 887 !. Parle t'on de moaï ébauchés dans la carrière, pas encore finis, transportés hors de la carrière, brisés, laissés au bord de la route, érigés sur un ahu , etc... ?

Disons pour résumer que moins de 200 ont été érigés et qu'une centaine se trouvent un peu partout sur les routes.

Devant le chiffre généralement avancé de 400 moaï (à divers stade de réalisation) encore présent dans la carrière de Rano Raraku, je reste pour le moins dubitatif, vu qu'il n'y en a pas plus de 100 visibles à l'oeil nu !

Mais si vous en voulez 400, je vous en donne 400...

Je sais être généreux !

Datation des moaï : On pense (carbonne 14 appliqué à des ossements) que les premier ahu date environ du 10ème siècle et les derniers du 17ème siècles. Donc probablement idem pour les moaï. 

Combien de moaï ont été redressés ?  Tout les moaï de Pâques étaient à terre avant que le Norvégien Thor Heyerdahl (oui, celui du Kon-Tiki !) ne redresse le premier en 1956. En 40 ans, ce sont au moins 43 moaï qui ont été réinstallés sur leur ahu (dont 3 sans tête). La dernière grande campagne, de 1992 à 1996 a vu renaître les 15 statues de Tongariki, qui reste le site restauré le plus impressionnant de l'ïle...

Nombre de moaï hors de l'île ? entre 10 et 15. Un superbe, en basalte, se trouve au British Museum de Londres...

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Le moaï en basalte du British Museum

 

Provenance des Moaï ? Plus de 90% proviennent des flancs extérieur mais aussi intérieur du volcan Rano Raraku. Ils sont en tuf volcanique, une roche suffisamment tendre pour être taillée avec des outils en pierre plus dense, type basalte ou obsidienne. Les Rapanuis ne connaissait pas le fer, une chose pour laquelle (une fois n'est pas coutume) tout le monde s'accorde !

Quelques moaï ont été taillés ailleurs qu'à Rano Raraku, et parfois dans des roches différentes.

Tailles et poids des moaï : La plupart des moaï érigés faisait de 2 à 6 mètres de haut. Le plus grand jamais érigé, mais aujourd'hui renversé (Ahu Te Pito Kura), fait un peu moins de 10 mètres. Si l'on trouve effectivement dans la carrière des moaï plus grands (jusqu'à 20 mètres pour l'un d'entre eux), peu ont été terminés et aucun d'eux n'a jamais été transporté.

Pour ce qui est du poids, 10 à 20 tonnes serait la moyenne et plus de 50 l'exception.... N'oublions pas qu'il s'agit de tuf, une roche "assez" légère. En comparaison, l'obelisque de Louxor (en granit), qui se trouve Place de la Concorde pèse 230 tonnes pour 23 mètres de haut...

Le transport des moaï ? On n'en sait rien, mais il n'y a que trois possibilités ; deux sont "classiques" : allongés et tractés sur des pierres ou des rondins de bois, ou bien debout selon la même méthode. Une nouvelle hypothèse nous propose qu'elle aient marché (dans un mouvement de balancier et simplement retenues par des cordes) jusqu'à leur ahu (voir le clip ici).

Celles tombées au sol et qu'on ne pouvait relever étaient laissées au bord des routes.

Que représentent les moaï ? Des ancêtres ou bien des chefs, et peu probablement des dieux (de l'avis général). Leur regard aurait protégé le village qui lui faisait face...

Les Moaï érigés, l'étaient au bord de l'Océan et lui tournaient le dos ? Oui dans presque tous les cas. On trouve cependant également quelques ahu à l'intérieur des terres, avec des moaï qui regardent soit la mer (ahu Akivi), soit par exemple le coucher du soleil au solstice d'hiver (Ahu Huri A Urenga).

 

tiki.jpgCi-dessus : exemples de "tiki" que l'on trouve dans différentes îles du Pacifique ; ci-dessous : un des rares moaï de l'île de Pâques ayant des jambes, et une évidente filiation avec ses précurseurs polynésiens...

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Evolution de style : on a retrouvé sur l'ïle quelques moaï à genoux qui font étrangement penser aux "tiki" polynésiens.

Puis la version "sans les jambes, avec les mains ramenées sur le bas du ventre" semble être devenu la norme. On note toutefois de sensibles différences entre la corpulence et la forme du visage des nombreux moaï aujourd'hui redressés, et d'encore plus grandes différences avec certains autres restés dans la carrière.

On a retrouvé des traces de peinture sur certaines statues et cela n'aurait rien d'étrange d'imaginer, qu'à l'instar de la plupart des réalisations antiques, les moai aient été entièrement peints...

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Ci-dessus, moaï re-érigés ; ci dessous, moaï dans la carrière de Rano Raraku

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Déforestation de l'île : Si il est bien une évidence (scientifiquement prouvée), c'est que Rapa Nui était à l'origine couverte de forêts. Plusieurs hypothèses sont avancées quand à une déforestation massive qui, à terme, a plus ou moins condamné ses habitants : l'usage immodéré du bois pour la fabrication et le transport des moaï ; la construction des bateaux ; l'utilisation domestique ; une surpopulation de rats (arrivés avec les premiers polynésiens ?) qui auraient dévoré toutes les graines de palmiers ; ou bien encore une sécheresse extrème du type la Niña ?

C'est peut-être aussi un peu tout cela à la fois ! Nul ne le sait jusqu'à présent et c'est bien dommage ; car cela nous éclairerait sur toute une suite d'évènements : Le bois manquant, il n'y a plus de bateau, plus de pêche, plus de moyens pour s'enfuir. On s'entre-tue pour survivre (on devient cannibale?), on renverse les moaï pour se venger des autres tribus (?) ou bien par représaille contre les dieux (?) qui ne protègent plus de rien, etc, etc...

Toujours est-il que les premiers "blancs" qui débarquèrent au 18ème ont tous parlé d'une situation globalement catastrophique...

Quand au renversement des moaï : En plus des événements (humains) dont je viens de parler, on peut aussi ajouter un manque d'entretien des ahu qui n'auraient plus supporté leur lourde charge, et puis bien sûr des éléments climatiques d'une force inhabituelle : cyclones et tempêtes tropicales, raz-de-marée (le dernier date de 1960!), tremblement de terre, etc...

Il n'y a qu'a voir les pentes du volcan du Rano Raraku et ses moaï ensevelis au deux tiers sous la terre pour s'imaginer le déluge qu'elles ont dû subir.

 

DSC_4380.JPGTrois des 15 moaï de l'Ahu Tongariki      

18/04/2013

L'Ile de Pâques : petit point "histoire-géo"

L'Ile de Pâques à la même superficie que celle d'Oléron (ou deux fois celle de Ré, pour ceux qui préfèrent ;)

Perdue au milieu du vaste Océan Pacifique, sa première voisine habitée est l'île de Pitcairn (où vivent environ cinquante Pitcairnais, en partie descendants des fameux "révoltés du Bounty").

Ce caillou le plus proche se trouve tout de même à ... 2000 kilomètres plus à l'ouest !

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Ici, pas d'atoll ni de barrières de corail ; les plages de sable fin sont rares ; les côtes sont escarpées, la mer est claire mais la houle parfois redoutable. En bref, Pâques, c'est pas vraiment une île polynésienne comme on en rêve.

Côté températures, avec une moyenne de 21° sur l'année, ont peut dire qu'il y fait bon vivre. Le mois de mai est le plus pluvieux, et j'ai eu droit durant mon séjour (en avril donc) à quelques saucées mémorables !

Côté faune, pas mal de vaches mais surtout des chevaux qui vont en semi-liberté. D'après mon logeur, il y en aurait plus de 4000 sur l'île, soit presque autant que d'habitants ! Il y a aussi quelques oiseaux de mer, mais pas tant que cela, et beaucoup de petits rapaces de type busard.

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Devant la recrudescence des chiens, parfois errants, je pense que les autorités ne prennent pas encore le problème au sérieux ; personnellement, et vu que l'un d'entre eux m'a mordu le mollet (hôpital, vaccins, antibiotiques, etc...), je conseillerais quand même de rester vigilant !

La majeure partie des 5000 habitants vivent dans le seul village de l'ïle, Hanga Roa. La population se compose à plus de 60% de Pascuans.

De nombreux ex-îliens ont choisi, eux, de s'établir sur le continent, et c'est à Santiago que l'on retrouve principalement les membres de cette "diaspora" forte de plus de 2000 personnes.

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Le village d'Hanga Roa

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Trois grands volcans, aujourd'hui éteints, sont à l'origine de l'île. Le plus haut d'entre eux s'élève à peine au dessus de 500 mètres. Le reste de l'ïle est plate ou légérement vallonnée, pauvre en végétaux, et bien souvent seulement recouverte d'une herbe rase virant sur le jaune...

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Pour ce qui est de l'Histoire, ca devient vite plus compliqué. Commençons donc par ce dont nous sommes sûr :

Les premiers habitants de l'île furent fort probablement des polynésiens venant d'une ïle lointaine. On parle souvent de celle d'Hiva Hoa, aux Marquises, à 3600 km de là.

Au fur et à mesure des découvertes, les dates les plus souvent avancées de ce premier peuplement se trouve dans une fourchette allant de 800 à 1200 après JC.

- Vers la fin du 17ème, l'Anglais Davis apperçoit l'île, mais n'y met pas les pieds !

- Le dimanche de Pâques 1722, c'est le Néerlandais Roggeveen qui va la "découvrir", c'est à dire être le premier (européen) à y débarquer !

- James Cook passera par là en 1774, puis le Français la Pérouse en 1786.

Personne à ce moment ne se dispute véritablement ce confetti perdu au milieu de l'océan.

- Entre 1859 et 1863, des flottes en provenance du Pérou viendront y faire emplette d'esclaves.

Certains virus et autres bactéries trouvent la région fort accueillante et la population d'origine commence, elle, à dangereusement décliner.

- En 1864, une poignée de français s'installe sur l'île. Manquant de main d'oeuvre, ils vont la faire venir depuis d'autres îles polynésiennes. La plus grande pourvoyeuse de bras sera Rapa, qui se trouve à quelque 3500 km de là.

Ces nouveaux arrivants rebaptiseront leur nouvelle île "Rapa Nui" (la grande Rapa) en souvenir...

De cette époque on parle du peuple Rapanui qui habite Rapa-Nui et a pour langue le rapanui

- En 1888, l'île est annexée par les chiliens.

A la fin de 19ème, on estime que seul une centaine d'îliens pouvaient se prévaloir d'être Pascuans d'origine (ce qui inclut donc la première et la seconde vague de peuplement).

Jusqu'en 1953, ils seront "parqués" par les Chiliens, sans presque aucun droit, dans le village d'Hango Roa. Pendant 65 ans, le reste de l'île, cédé à des compagnies privées, sera le royaume des moutons. Il n'y en a aujourd'hui plus un seul...

Ce n'est enfin qu'en 1966 que les Pascuans recouvreront enfin une totale liberté, recevront la nationalité chilienne, et commenceront petit à petit à redécouvrir leurs "véritables" origines polynésiennes.

C'est il y a moins de cinquante ans...

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(Ile de Pâques, avril 2013)

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(Ile de Pâques, avril 2013)

14/04/2013

L'Ile de Pâques : prologue

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Voilà une semaine que je suis rentré de ce petit voyage au Chili.

Il y avait au programme (pour faire court) : 3 jours à Santiago, 3 jours à Valparaiso et 6 jours sur l'Ile de Pâques ; ce qui, avec les transferts, nous fait une petite quinzaine...

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(Ile de Pâques, avril 2013)

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Bien que les photos soient maintenant à peu près en ordre, je vous avoue que j'ai pourtant du mal à commencer cette "présentation" : j'ai comme qui dirait un problème avec l'Ile de Pâques !

Pour ne pas voyager totalement ignorant, j'avais pourtant consulté avant de partir quelques sites sur Internet : mais je me suis très vite aperçu que les diverses interprétations concernant (de près ou de loin) les moaï ainsi que la civilisation pascuane sont inversement proportionnelles à la taille de ce confetti perdu au milieu du Pacifique.

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(Ile de Pâques, avril 2013)

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Faisant donc le choix, une fois sur place, de n'avoir pas affaire à un guide (qui m'aurait sans doute vendu une soupe de son cru), je préférais me balader là ou le vent me porterait, bien décidé à me plonger dès mon retour dans les dizaines de sites qu'offre le web (qu'ils soient en français, en anglais ou en espagnol) afin de mettre en perspective tout ce que j'avais eu l'occasion de découvrir.

Eh bien rien ; mafish ; nada !

Que ce soit à propos du peuplement, des dates, des techniques, des poids ou des mesures, des rites, chacun y va de son affirmation, parfois péremptoire, quelle soit souflée par son voisin ou bien par son guide ; née d'une imagination fertile ou de l'exaltation que procure la découverte de l'île !

Et toutes ces bétises de se répèter à l'infini...

Pourtant, si l'on s'en tient aux grandes lignes de l'histoire du peuple Rapanui, c'est globalement assez simple ; mais si l'on rentre un tant soit peu dans le détail, on s'aperçoit alors bien vite que l'on ne sait (et qu'on ne saura sans doute jamais) vraiment pas grand chose.

C'est ce que l'on nomme "les mystères de l'Ile de Pâques"...

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(Ile de Pâques, avril 2013)

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Ce qui est plus étonnant en fait, c'est qu'il soit si difficile de trouver sur le web des données précises qui ne devraient normalement pas prêter à discussion, comme par exemple la taille (et le poids approximatif) de chacun des moaï qui sont aujourd'hui relevés ; qu'il soit aussi presque impossible de retrouver des photos ou des récits "avant-après" concernant ces sites qui ont tous été réhabilités entre 1956 et 1996 ; une époque où la photo, me semble t'il, existait !

Et puis quand sur wikipédia, on trouve dés le début de l'article (ici) un encart qui nous annonce qu'en 2010-2011, on a découvert que les moaï (*) avait un corps, on tombe vraiment des nues : les centaines de moaï (*) disséminés autour de l'île ont tous un "corps" et en ont toujours eu un ; il suffit juste de regarder !

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Dans les posts qui suivront, imprégnez-vous donc en priorité de l'atmosphère et admirez les photos qui, elles, ne mentent pas trop.

Quand aux explications, aux noms propres (il y a parfois plusieurs homophonies) et aux chiffres que je vous donnerais (et même si vous assure d'y faire particulièrement attention), considerez-les toujours avec la plus grande circonspection...

Bien, cela étant dit, on peut commencer le voyage :)

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(*) Le mot rapanui "moaï" (comme "ahu" ou "pukao") est invariable en genre et en nombre

01/04/2013

Pâques á Pâques

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17:01 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (2)

24/03/2013

Le blog est en vacances, alors j'en profite !

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De retour dans une quinzaine de jours... enfin, peut-être !


22/03/2013

Colonia del Sacramento, Uruguay

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(Colonia del Sacramento, février 2013)

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L'Eglise Matriz a été édifiée en 1680, et c'est donc la plus ancienne d'Uruguay. Elle a bien sûr été reconstruite plusieurs fois, mais son intérieur, très sobre, conserve encore quelques éléments d'origine.

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On reconnait assez facilement les premières bâtisses édifiés par les colons portugais.

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 (Colonia del Sacramento, février 2013)

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Il ne subsiste qu'environ 150 mètres de l'enceinte d'origine, ainsi que l'unique porte du fort et l'un des canons qui la protégeait...

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Il est intéressant de comparer cette carte éditée à Madrid en 1777 (année ou les espagnols reprirent Colonia), et une vue satellite empruntée à Google Earth.

Dans le petit cercle du haut, on retrouve la Cathédrale ; dans celui du bas, une partie du mur d'enceinte, ainsi que l'unique porte d'accés à la ville et son pont-levis

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Colonia del Sacramento est seulement à une heure de ferry de Buenos Aires. Certains y débarquent pour la journée, d'autres pour un WE loin de l'agitation de la capitale et d'autres enfin pour pouvoir obtenir le sésame qui leur permettra de rester trois mois de plus en Argentine...

Il y a bien sûr aussi de nombreux Uruguayens, fier de venir découvrir un pan de leur histoire dans la plus vieille ville du pays, qui est d'ailleurs aussi l'unique site classé au patrimoine mondial de l'Unesco d'Uruguay.

Colonia del Sacramento a été fondée par les portugais en 1680. Mis à part quelques soubresauts, ils garderont la main pendant presque un siècle, jusqu'en 1777, date à laquelle les espagnols reprennent la cité. A peine cinquante plus tard, l'Uruguay devient indépendante et la petite ville est choisie comme capitale du nouveau département de Colonia...

La partie originelle "portugaise" est reconnaissable à son tracé irrégulier. A partir du 19ème, la ville va adopter le "carré" typique des villes espagnole du Nouveau Monde.

La "vieille ville" n'est pas plus grande que l'ïle de la Cité à Paris et une journée suffit, dans l'absolu, pour en faire cinq fois le tour ! Elle est malgré tout superbement préservée, entre petites maisons modestes ou demeures plus bourgeoises ; les patios, la végétation généreuse, les places ombragées, les pavages de schiste, les patios : tout cela apporte à qui s'y promène un sentiment de calme et de plénitude...

La vieille ville est à la pointe de la corniche, et l'eau n'est donc évidement jamais très loin ; c'est d'ailleurs un sentiment assez "jouissif" de dîner en terrasse dans la douceur du soir, tout en imaginant l'incessant tumulte de Buenos Aires dont on apperçoit les lumières au loin, de l'autre côté du Rio !

 

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colonia del sacramento uruguay_20.jpgLe phare, du haut duquel la vue est plutôt sympathique, date de 1857 colonia del sacramento uruguay_19.JPG

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Un plan en azulejos représentant la colonie portugaise en 1762

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(Colonia del Sacramento, février 2013)

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A 50 km de là, de l'autre côté du Rio de La Plata, Buenos Aires

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Les platanes, introduits durant la seconde moitié du 19ème siècle, nous semblent si familiers !

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Ici et là en ville, quelques voitures rétros, dont certaines seulement pour  la déco !

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La gare de Colonia est aujoud'hui désaffectée...

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Le Don Antonio est l'une des nombreuses posadas que compte la vieille ville ; elles ont toutes investi de jolis bâtiments coloniaux réhabilités...

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(Colonia del Sacramento, février 2013)

Avertissement : Si vous faites la visite en une seule journée (ce qui est largement suffisant), n'oubliez pas au moment de reprendre le ferry qu'il y a une heure de décalage horaire entre l'Uruguay et l'Argentine !

19/03/2013

Montevideo, capitale de l'Uruguay

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La Place de l'Indépendance est le centre de Montevideo ; elle fait la jonction entre le downtown et la "vieille ville". Elle est vaste et bien tenue, sans doute grâce à la présence des bureaux de la Présidence, l'immeuble en verre que l'on apperçoit à droite de l'image.

Le petit Palais Estévez (qui est à gauche) abrita lui aussi la Présidence, entre 1780 et 1880, avant de devenir un musée. Toujours sur cette place, se détache l'impressionnante silhouette du Palais Salvo, l'ancienne porte du Fort, et, légèrement en retrait, le Théatre Solis.

Enfin, une statue équestre du Général Artigas, héros de l'indépendance, trône au centre de la place et dissimule son mausolée qui se trouve juste en-dessous.

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En 1965, on commença à construire un immeuble destiné au Ministère de la Justice ; les travaux seront stoppés lors du coup d'état de 1973 et ne reprendront qu'en 2006, avec bien sûr de nouveaux plans. La "Torre Ejecutiva" abrite depuis 2009 les bureaux de la Présidence.

Il y a autour de la Place de L'indépendance quelques bâtiments sans charme, voir carrément laids, mais la palme revient sans doute à cette barre style "année 60", avec climatisateurs apparents !

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La Plaza Independencia d'aujourd'hui se trouve à l'emplacement du fort d'origine qui protégait la ville, et dont cette porte est l'unique vestige...

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Montévidéo au début du 19ème siècle, avant que le Fort ne soit détruit.

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Le Théatre Solis est le plus vieux d'Uruguay ; il a été construit en 1856.

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(Montévidéo, février 2013)

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Le Palacio Salvo est sans aucun doute, par son style indéfinissable, son imposante silhouette et son emplacement au coeur de la ville, "LE" bâtiment emblématique de la capitale Uruguayenne, mais aussi un témoin de la prospérité de la ville au début du 20ème siècle.

Edifié en 1925 par l'Italien Mario Palanti, il devenait, avec 105 mètres, le plus haut bâtiment d'Amérique du Sud. Pour la petite histoire, il détronnait alors le Palacio Barolo (voir photo ci-dessous), précédent détenteur du même record, avec 100 mètres de hauteur. Ce dernier avait été construit quelques années auparavant à Buenos Aires par le même architecte, Mario Palanti !

Les deux "géants" devaient être à l'origine surmontés d'un phare qui leur aurait permis d'échanger des signaux à 200km de distance ! Le Palacio Barolo est le seul aujourd'hui à conserver le sien en état  de marche (dans l'absolu!)

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Le Palacio Barolo à Buenos Aires

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Le Cabildo (qui abritait les instances du pouvoir, mais également une chapelle et une prison) a été construit entre 1804 et 1812. Affecté une époque aux Affaires Etrangères, il abrite depuis 1959 le musée historique de la ville.

On le trouve Plaza Matriz, face à la Cathédrale.

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Innaugurée en 1804, la Cathédrale Métropolitaine est, avec le Cabildo, l'un des rares édifices de l'époque coloniale qui soit parvenu jusqu'à nous. A l'époque, comme on le voit sur la carte ancienne (un peu plus haut), ses clochers surplombaient littéralement la cité.

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Le bâtiment massif de la Banque National

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Autant vous le dire tout de suite : je ne suis pas tombé sous le charme de Montevideo, si tant est que la ville en ait un.

C'est bien évidemment du centre-ville dont je parle dans ce post ; là où l'on trouve en général réunis autour du noyau historique les principales institutions politiques, culturelles et financières d'une capitale...

Il y probablement un peu plus loin de charmants quartiers résidentiels, mais je n'ai pas eu l'heur de les visiter !

A l'évidence, quand Mauricio de Zabala, alors gouverneur de Buenos aires vient ici en 1726 déloger des portugais qui semble s'installer, son souci premier n'est pas la proximité des plages de sable fin (qui ne manquent d'ailleurs pas en Uruguay !), mais plutôt de conserver cette position légèrement en hauteur et facilement défendable.

Montevideo se situe, de plus, à l'extremité orientale du Rio de la Plata (voir ICI), ce qui permettait lui donc à la fois de contrôler les allées et venues sur le fleuve mais surtout d'avoir l'oeil sur Colonia de Sacramento, la petite ville fondée cinquante ans plus tôt, à 160km de là, par l'ennemi portugais, et qui continuait de narguer Buenos Aires...

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En front de mer, cette impressionnante construction Art-Déco (qui se voulait une preuve de la puissance de la jeune capitale) abrite les Douanes et l'Amirauté.

Sur la place juste en face, on trouve le populaire Mercado del Puerto qui, à l'origine, approvisionnait les navires (ainsi que la vieille ville) en produits frais.

Cette halle est maintenant uniquement investie par une floppée de bar-restaurant-parilla dont raffolent les touristes qui débarquent par centaines des (quelques) paquebots accostés pour un jour ou deux à quelques dizaines de mètres de là.

Moi, j'ai trouvé l'endroit pas si charmant que ça !

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Si l'on trouve peu de vestiges du 18ème siècle, la ville offre par contre de très nombreux exemples de constructions de la fin du 19ème et du début du 20ème siècle. Malheureusement, comme peu de ces demeures sont restaurées, l'ensemble est assez décevant.

Côté espace vert, ce n'est guère mieux. le Parc Rodó est un peu excentré et il y a peu de places agréables au centre ville. Le port commercial (il n'y en a pas d'autres !) est normalement laid, avec son lot de containers qui s'étendent sur toute une moitié de la corniche. Les "ramblas" au sud de la ville et face à la mer, offrent eux un bel espace, mais qui lui aussi n'est pas vraiment mis en valeur.

Si vous tenez vraiment à venir à Montévidéo, je vous conseillerais donc de le faire en premier, avant d'aller visiter Colonia, dont vous garderez un meilleur souvenir...

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(Montévidéo, février 2013)

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Cet ancien Palais abrite le "Musée du Gaucho et de la Monnaie"

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(Montévidéo, février 2013)

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Tout au fond, les grands immeubles marquent le début des quartiers résidentiels et des fameuses plages uruguayennes qui s'étendent sur des centaines de kilomètres (sans presque discontinuer) jusqu'à la frontière brésilienne !

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(Montévidéo, février 2013)

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Le Castillo du Parque Rodó à été construit en 1903 à l'image, paraît-il, d'un château médiéval français !

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En contrebas du Parc Rodó, la plage Ramirez est la plus près du centre ville... mais aussi du port !

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Un peu plus loin, toujours en bord de rio, on trouve ce rail qui fait partie d'une oeuvre plus vaste d'un collectif d'artistes en mémoire de l'Holocauste...

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Ces pauvres et sympatiques gens en carriole m'ont rappellé les chiffonniers du Caire.

Il y en a d'ailleurs aussi à Buenos-Aires, les chevaux en moins...

08/03/2013

Un petit tour en Uruguay

Je suis allé faire un petit tour en Uruguay à la fin du mois dernier.

C'est une escapade assez classique pour qui vit à Buenos Aires. Il suffit d'à peine une heure au ferry pour traverser le Rio de La Plata et vous déposer au petit port de Colonia del Sacramento, la destination de loin la plus courue.

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Depuis Colonia del Sacramento on devine la côte argentine

d'où émergent, à 50 km de là, les gratte-ciel de Puerto Madero...

 

Par contre, pour se rendre à Montevideo, la capitale du pays, ou à Punta de l'Este, la station balnéaire branchée de la côte, il vous faudra compter, toujours en bateau, entre trois et quatre heures depuis Buenos Aires...

Pas mal de touristes au long cours profitent d'ailleurs de la proximité de l'Uruguay pour y faire un saut à l'expiration des trois mois de temps de séjour autorisé sans visa. Il leur suffit alors de passer quelques heures sur l'autre rive pour obtenir au retour le sésame pour un nouveau trimestre...

Je me suis contenté pour cette première "découverte" de quelques jours à Colonia et Montevideo. Si on choisi de se balader dans le reste du pays, un véhicule devient vite nécessaire.

Comparé à ses deux (très) grands voisins, le Brésil et L'Argentine, l'Uruguay semble tout petit, alors qu'il fait tout de même, avec 176 000 km², deux fois la superficie de l'Autriche !

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Mais en comparaison, la "province" de Buenos Aires est dejà plus grande que l'Uruguay ! ; quant à l'ensemble des 3,5 millions d'Uruguayens, ils ne sont pas plus nombreux que les Porteños de la capitale argentine (un chiffre à ne pas confondre avec les 14 millions d'habitants qui eux peuplent le "Grand Buenos Aires").

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Cette reproduction de carte ancienne, en carreaux de céramique... et en français, orne l'un des murs du Consulat d'Argentine à Colonia del Sacramento et représente l'estuaire vers la fin du 17ème siècle.

... Une époque ou la "Colonie du Saint Sacrement" portugaise ose défier la "petite" Buenos Aires espagnole !

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L'Uruguay fut dès le début de la colonisation une province "tampon". Plutôt pauvre en ressources naturelles, c'est surtout pour sa position stratégique que l'Espagne et le Portugal s'en disputèrent pendant près de trois siècles le leadership.

Portugaise en 1821, espagnole en 1825, la province n'obtiendra son indépendance qu'en 1828.

Après une guerre civile entre libéraux et conservateurs qui décimera la population et ruinera le pays, il faudra attendre les années 1870 pour que l'Uruguay commence enfin à se stabiliser et surtout, à se moderniser...

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Il n'y a qu'au coucher du soleil, à la faveur des reflets en contre-jour, que le Rio de la Plata (le fleuve d'argent) peut donner l'impression d'être bleu !

Dans la réalité, la couleur de l'eau de l'estuaire, chargée de sable, de limon et d'argile oscille, au gré de la luminosité, entre "canelle" et "café au lait"...

A suivre :

- Montevidéo

- Colonia del Sacramento

01/03/2013

De retour d'Uruguay...

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(Colonia del Sacramento, février 2013)

 

Me voici de retour d'un long week-end : j'ai traversé pour la première fois le Rio de la Plata, cet immense estuaire qui sépare l'Argentine de l'Uruguay, pour aller découvrir l'incontournable (pour qui vit à Buenos Aires !) petite ville (classée par l'Unesco en 1995) de Colonia del Sacramento.

J'en ai aussi profité pour faire un saut dans la capitale du pays : Montevideo...

Le temps de mettre un peu d'ordre dans les photos, je vous propose de découvrir en attendant quelques clichés pris au marché couvert de San Telmo en octobre dernier...

00:38 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (0)

15/12/2012

D'El Chaltén à El Calafate

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(El Chatén, novembre 2012)

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Le quatrième jour de ce séjour en Patagonie fut en grande partie consacré à me rendre d'El Chaltén à El Calafate, les deux localités étant distantes d'un peu plus de 200 kilomètres.

Avant de quitter El Chaltén, j'ai profité de la superbe matinée pour aller me régaler une dernière fois de la magnifique vue sur la vallée et le Fitz Roy depuis le Mirador de Los Condores ; ce dernier porte à priori bien son nom car j'ai eu la chance d'y admirer pendant près d'une heure un couple de condor des Andes...

Ce furent ensuite près de trois heures de route à travers la pampa.

Arrivé à El Calafate, on change un peu de monde !

Même si la ville n'est pas bien grande (plus de 7000 habitants tout de même), on est vite enveloppé par l'effervescence touristique qui y règne. De nombreux bus sillonnent la ville ainsi que d'autres navettes plus modestes qui font l'aller-retour entre les hôtels et le centre-ville.

Partout l'on sent l'omniprécence des tour-operator, El Calafate restant le passage obligé pour pouvoir admirer le fameux glacier Perito Moreno !

La ville s'est donc dotée de ce qu'attendent généralement les touristes "internationaux" :  des bars, des restaurants, quelques hôtels de luxe, des magasins de souvenirs, mais aussi un casino et  quelques musées. (si certains sont recommandables, comme le "Glacarium", d'autres le sont nettement moins....).

Ce qui m'a en fait le plus gêné à El Calafate, c'est que rien n'est vraiment prévu pour pouvoir aller "simplement" se promener dans les environs (qui sont d'ailleurs bien moins majesteux qu'à El Chaltén !).

En quelques heures, je suis passé du mode "une rando par jour" à celui d'"une excursion par jour" !

Quelque soit l'activité : admirer les glaciers, faire un tour à cheval ou en bâteau sur le lac, découvrir la vie d'une estancia, etc... il vous faudra immanquablement passer par une agence qui vous fera payer un bon prix chacune de ses prestations !  

Vous devrez également, en plus de supporter l'interminable "ramassage" de vos nouveaux amis excursionnistes à leur hôtel respectif, vous acquitter de 15 euros à chacune de vos entrée dans le Parc National...

Ce même parc qui est gratuit quand on se trouve à El Chaltén...

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 Un rapace indéterminé...

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Le lac Viedma

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Le Condor des Andes est sur la liste des espèces menacées. Sa population, estimée à seulement 10000 individus (repartis sur les 5 pays que traverse la Cordillière), est en baisse constante depuis plus de 30 ans !

Cette rencontre m'en a rappelé une autre, au Pérou, en 2009...

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Au loin, le Glacier Viedma...

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La mythique Ruta 40, qui traverse l'Argentine du Nord au Sud sur plus de 5000 km !

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Et, une dernière fois, la silhouette (à droite) du Fitz Roy...

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El Calafate...

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Son musée du jouet, ...et un autre consacré à Evita Perón

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Son casino....

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... et ses échoppes touristiques !

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De gauche à droite : Le Perito Moreno, un pingouin de Patagonie et le fameux agneau du coin...

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Las Cabanitas, une auberge "familiale" ou je fus fort bien accueilli...

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Une autre manière de préparer et surtout de présenter l'asado ; un brin plus élaborée et mieux adaptée aux touristes de passage :)

C'était néanmoins délicieux...

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Lièvre de Patagonie en escabèche...

(ce rongeur herbivore, de son vrai nom Mara, bien qu'il ressemble au lièvre, fait partie de la famille des cochons d'indes !)

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Généreuse portion (pour 1 personne) de ce fameux agneau dont la Patagonie est si fière !

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Le Musée "de la glace et des glaciers" de Patagonie : le "Glacarium"

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(El Calafate, novembre 2012)