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15/05/2015

Le Shopping Abasto, ex "Mercado de Abasto"

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(Abasto, mai 2015)

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Ne vous effrayez pas!, je ne vais pas commencer, par manque d'imagination, à vous dresser la liste de tous les centres commerciaux de Buenos Aires !

Mais celui d'Abasto à une riche histoire et reste, avec le Palais des Eaux et  la Faculté des Sciences Économiques, l'une des trois plus importantes constructions du "barrio" de Balvanera. Il est aussi "raccord" avec le post précédent où je vous parlais de Carlos Gardel et de son adolescence passée dans le quartier.

C'est en 1893 que fut inauguré le premier "Mercado de Abasto" qui s'inspirait des Halles parisiennes. Il se situait idéalement entre Olivos et la Boca (zones de cultures maraîchères) et à proximité d'une ligne de chemin de fer.

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Les halles, qui n'avaient cesser de croître pendant près de 30 ans, finirent pourtant par ne plus suffire : en 1931, on posait la première pierre du bâtiment que nous découvrons aujourd'hui.

Le projet du Slovène Viktor Sulsic, inauguré en 1934, était pour le moins audacieux : un mélange se style Art Déco et de Brutalisme cher à Le Corbusier. C'était également, côté technique, le premier bâtiment de la capitale construit totalement en béton.

En 1939, après quelques agrandissements, on autorisa la vente de la viande et du poisson. Le Mercado de Abasto, l'un des plus grands de la capitale offrait alors près de 58 000 m² de surface utile.

En 1971, la même année où l'ont détruisait les premiers pavillons Baltard des Halles à Paris, une ordonnance du Gouvernement argentin promulguait une loi instituant un "marché central unique" (à l'instar de Rungis) et la fermeture à terme des sept grands marchés de la capitale.

En 1984, après dix années de construction, le nouveau Mercado Central de Buenos Aires (qui se trouve à la sortie de Capital Federal, 10km avant l'aéroport d'Ezeiza) était enfin prêt et le Marché d'Abasto fermait définitivement ses portes.

Des promoteurs sautèrent bien évidemment sur l'occasion pour proposer quelques nouvelles et disgracieuses tours de plus, mais l'immeuble fut heureusement classé en 1985 "patrimoine culturel de la ville" et sauvé de la destruction.

Après quelques péripéties administratives, des travaux d'envergure commencèrent en 1995 et le centre commercial, aujourd'hui l'un des plus grands de Buenos Aires, fut finalement inauguré en novembre 1998...

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(Abasto, mai 2015)

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Une statue de Gardel se dresse au début du passage qui porte son nom. Celui-ci mène à la Rue Jean Jaurès et, deux cents mètres plus loin, au musée à la gloire de l'artiste...

 

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13/05/2015

Le Musée Carlos Gardel

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(Rue Jean Jaurès, Buenos Aires, mai 2015)

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Seules quelques façades du quartier surfent sur la vague "années 20""...

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Le "PH" de la rue Jean Jaurès qu'acheta en 1927 Berthe Gardes (Berta Gardés de son vrai nom), la mère de Carlos. Le PH (propriedad horizontal) est un type d'habitation tout en longueur typique de Buenos Aires, généralement doté d'une cour, d'un étage et d'une terrasse...

On appelle aussi ce type d'appartements "casa de chorizo" (maison saucisse) !

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Buenos Aires ne pouvait faire l'impasse d'un lieu de mémoire dédié à l'un des Argentins les plus célèbres au monde à l’instar d'Eva Perón, de Che Guevara, de Fangio, Maradona, Messi, et maintenant le Pape François! 

Le petit musée consacré à Carlos Gardel se trouve à Abasto, un  quartier situé à la frontière des barrios d'Almagro et de Balvanera ; il prend place dans la petite maison qu'acheta la mère de l'artiste en 1927.

Carlos Gardel a t-il  lui aussi vécu dans cette maison ? Mystère !

De toute façon, il y a tellement de zones d'ombres dans la vie de l'artiste que l'on n'est plus à une près, et même ses biographes, 80 ans après sa mort, en sont encore à se crêper le chignon!

Le "pibos Carlito" (le gamin Carlito) ou le "francesito" (le petit français : il est en effet arrivé à Buenos Aires avec sa mère à l'âge de deux ans) eut semble t-il maille à partir avec les services de police (pour escroquerie) durant ses jeunes années.

Une fois célèbre, il s'ingénia donc à brouiller les pistes, jusqu'à tenter de faire détruire son casier judiciaire (avec l'aide du Président de l'époque). Il s'est appelé tour à tour Gardes, Gardès, Gardez et enfin Gardel. Si l'on sait maintenant avec certitude qu'il naquit en 1890 à Toulouse, il déclara pourtant quelques fois être né en Uruguay et d'autres fois encore à La Plata, en Argentine!

Ces déclarations plus que contradictoires allaient faire oublier un temps ce passé peu glorieux mais aussi, de fait, favoriser la naissance d'un mythe. Sa vie privée fut d'ailleurs tout aussi mystérieuse (ou secrète, c'est selon) au point que certains ont prêté à ce célibataire endurci quelque "amitié particulière" !

Quoiqu'il en soit, ce n'est pas dans ce musée que vous trouverez des réponses. La présentation y est factuelle mais lisse : on y découvre bien entendu le légendaire interprète de Tango, mais aussi l'acteur de cinéma ou bien encore le passionné de turf et de chevaux ; le tout agrémenté de moult coupures de presse, de vinyles, de photos et de quelques objets personnels.

On y évoque aussi longuement sa mort tragique survenue en 1935, au sommet de sa gloire, lors d'un crash entre deux avions sur le tarmac de l'aéroport de Medellín.

Une légende était née...

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Gardel repose aujourd’hui au cimetière de Chacarita

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(Musée Carlos Gardel, mai 2015)

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(Musée Carlos Gardel, mai 2015)

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« El Morocho del Abasto » (Le brun de l’Abasto)

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Dans la salle du fond passent en boucle quelques extraits de films dans lesquels il jouait et chantait.

Une petite pièce, dédié à sa mère (qui était repasseuse), nous suggère l'enfance plutôt modeste de Gardel... 

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L'escalier mène aux pièces du premier étage ainsi qu'à la terrasse

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