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11/01/2014

L'Exode Jujeño

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(San Salvador de Jujuy, 23 août 2013)

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(San Salvador de Jujuy, 23 août 2013)

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Dans la petite série de posts relatant mon voyage dans le nord-ouest argentin (NOA) en août dernier, j'avais décidé de passer sous silence mon dernier jour de voyage, celui qui me conduisit de la Quebrada de Humahuaca à San Salvador de Jujuy, d'où je devais reprendre l'avion.

Deux raisons à cela : d'abord la météo, avec un ciel bas, lourd et chargé, sans un coin de ciel bleu (comme je ne les aime décidément pas), tout à l'opposé des dix jours précédents qui avaient été exceptionnels ; ensuite les espoirs que je mettais dans ma prochaine escapade à San Antonio de Areco, pour y découvrir une des facettes "gaucho" de l'Argentine.

Areco fut une vraie déception, et il n'est sans doute pas trop tard aujourd'hui pour vous proposer quelques photos de ce fameux 23 août 2013.

Cette date est sans doute la plus importante du calendrier jujeño ; durant la semaine qui précède, toutes les villes et tous les villages organisent des festivités qui célèbrent le fameux exode de 1812 : des défilés de chars et en costumes traditionnels (comme j'ai pu le découvrir à Abra Pampa) ou encore la reconstitution de villages miniatures auxquels on mets le feu avant "le grand départ" (comme ici à Santa Catalina).

Le 23 août à Jujuy, c'est un peu la cerise sur le gâteau : plusieurs milliers de cavaliers convergent vers la capitale de la province pour venir y affirmer leur histoire, leurs racines, et avant tout porter haut et fort les couleurs de leur village.

Ce fameux exode de 1812 fut mené par le Général Belgrano, héros national et accessoirement "inventeur" du drapeau argentin.

A la tête des troupes indépendantistes, il dut faire face à l'armée loyaliste qui arrivait par le nord (à la frontière de l'actuelle Bolivie). En sous-nombre, il fit le choix radical d'une politique de la terre brulée : la population (avec ou sans son consentement évidemment !) fut prié de plier bagage, emportant l'essentiel avant de tout brûler, maisons, récoltes, etc...

Ce choix douloureux s'avéra payant, et les indépendantistes reprirent la main dans la région.

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(San Salvador de Jujuy, 23 août 2013)

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(San Salvador de Jujuy, 23 août 2013)

09/01/2014

La Manzana de las Luces

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La façade "gothique allemand" de l'église San Ignacio

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L'emplacement de la "Manzana de las Luces" sur un plan de 1746. Il y est inscrit : "Maison des Jésuites"

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Plan de situation aujourd'hui

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La rue Adolfo Alsina et l'église San Ignacio. Ci dessous, le monument au Président Roca.

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La "manzana" (ou "cuadra") désigne, dans la plupart des pays hispanophones, le pâté de maison régulier qui forme avec d'autres un plan de cité en damier.

Ce mode d'urbanisme, que l'on retrouve dans de nombreux pays et sur tout les continents fut systématiquement employé par les colonisateurs espagnol dès le 16ème siècle.

Le "cuadra" qui nous intéresse aujourd'hui, la fameuse "Manzana de las Luces" (l'îlot des Lumières) fut pendant plus de deux siècles le siège des pouvoirs politiques et intellectuels de la province de Buenos Aires, puis du pays, l'Argentine, qui était en train de naître. il se situe à moins de 200 mètres du Cabildo, de la Plaza Mayo et de la Casa Rosada.

A la fin du 18ème siècle, on trouvait concentré dans ce carré de 120m² de côté pas moins que : La Salle des Représentants, La Bibliothèque Nationale, les Archives générales, l'Université de Buenos Aires, les Académies des langues française et anglaise, la Banque de la province, la Chambre de Commerce, le Tribunal des comptes, le journal "La Presse", l'Académie de Dessin, etc, etc..., sans oublier bien sûr l'église San Ignacio.

Les Jésuites furent, une fois encore, des précurseurs à Buenos Aires. Arrivés à Lima en 1568, ils essaimèrent très vite sur tout le continent, s'installant sur les rives du Rio de la Plata dès 1608. C'est en 1661 qu'ils commencent à organiser cette manzana, autour bien sûr d'une église et d'un collège.

D'abord conçue en adobe, comme tous les autres bâtiments de la ville, l'église de San Ignacio sera, en 1686, le premier édifice de Buenos Aires construit presque entièrement en briques cuites ! C'est aujourd'hui l'église la plus ancienne de la capitale

La Compagnie de Jésus subit la disgrâce, avant d'être chassée, entre 1759 et 1767, de France, d'Espagne, du Portugal et toutes leurs colonies. La jeune Vice-royauté du Rio de la PLata prendra alors  la suite des Jésuites et continuera à développer cette manzana qui ne prendra le nom "des lumières" qu'au début du 19ème siècle.

Malgré ce riche passé, la courte visite n'est pourtant pas bien folichonne. On découvre d'abord la Salle des Représentants (reconstituée), puis la cour principale. Ce qui doit être le clou du spectacle : d'antiques souterrains reliant au 18ème la manzana au Fort et au Cabildo, s'avère encore plus décevante, puisqu'on en découvre à peine qu'une dizaine de métres !

Pour les plus curieux, un second guide vous emmène, pour le même prix, visiter l’église de San Ignacio...

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La Salle des Représentants

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(Buenos Aires, janvier 2014)

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Derrière l'église (en blanc) quelques vestiges de constructions en briques cuites.

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(Buenos Aires, janvier 2014)

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Les petits bouts de souterrains qu'on aperçoit seulement à travers les grilles...

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L'église San Ignacio