Les fériés argentins : aujourd'hui , le Jour de la Souveraineté Nationale
24/11/2014
Monument commémoratif de la Bataille de "la Vuelta de Obligado",
sur la rive ouest du Paraná, à environ 180 km au nord de Buenos Aires.
Ce lundi est le 15e jour férié de l'année..., et il en aura encore trois autres a venir d'ici le nouvel an !
Cela pourrait paraître un peu indécent vu de l'extérieur, mais quand on sait que les Argentins n'ont droit, pour la plupart d'entre eux, qu'à 14 jours de congés payés par an, cela semble beaucoup plus raisonnable.
Les nouveaux jours fériés ajoutés au calendrier chaque année sont "amovibles" et donc accolés au week-end le plus proche pour former un pont que les autorités dénomme judicieusement "puentes turisticos" (les ponts touristiques).
Cette année deux jours fériés sans aucune référence sociale ou historique, ont d'ailleurs été adopté par décret. Il s'agit de 2 vendredis, qui ajoutés aux fériés "inamovibles" vont offrir à chaque Argentin deux long week-end de quatre jours.
Tout cela est bien entendu organisé pour que les travailleurs, en tout cas ceux qui le peuvent, se transforment en touristes et partent découvrir le pays en dépensant leur pesos (ce qui serait absolument inconcevable en seulement deux jours vu la taille du territoire !).
Mais ces ponts ne sont pas toujours qu'une partie de plaisir : le parc hôtelier et les routes sont pris d'assaut et le coût des billet (avion et autre) s'envole, c'est le cas de le dire...
Le billet de 20 pesos argentin, à l’effigie du Général Rosas,
commémore la bataille de la "Vuelta de Obligado"
Le Jour de la Souveraineté Nationale commémore paradoxalement une défaite militaire survenue le 20 novembre 1845 et connue sous le nom de "Vuelta de Obligado"
Les Français et les Anglais, pour une fois unis, désiraient impunément circuler sur les Rios de la Plata, Uruguay et Paraná sans avoir a reconnaître la souveraineté de l'Argentine.
Le (très) controversé Général Rosa, gouverneur de Buenos Aires, avait donc fait installer sur un bras du Paraná 20 chaloupes reliées par trois lourdes chaînes afin de bloquer littéralement le passage. Ce barrage était défendu par 5 batteries de canon, un navire et quelques 2 000 hommes armés.
La coalition franco-anglaise, forte de 11 navires (dont certains à vapeur et en métal) était largement mieux équipée et surtout mieux armée : elle lamina le front argentin en une petite journée.
Cependant, l'incroyable détermination des Argentins et leur vaillance au combat impressionnèrent les européens qui finirent, après quand même quatre années de blocus, par signer deux traités (les Anglais en 1849 et les Français en 1850) reconnaissant une fois pour toute la totale souveraineté de l'Argentine sur ses fleuves.
La station de métro parisienne Obligado au début du siècle dernier.
Depuis 2011 elle est doté d'un nouvel habillage tout entier dédié à l'Argentine (ici l'église de l'Estancia Santa Catalina qui se trouve à 200 km au sud de Cordóba)
Pour la petite histoire, le métro parisien ouvrait en septembre 1900, sur la ligne 1, la station "Obligado". Cette dernière portait tout simplement le nom de la rue voisine qui célébrait la victoire franco-anglaise.
Suite à une visite d'Evita en 1947, la rue et la station changèrent de nom pour devenir "Argentine". C'était une façon de faire table rase du passé mais surtout de remercier les Argentins de l'aide généreuse apportée après-guerre dans la reconstruction et la reconstitutions des stocks de nourriture.
(NB : toutes les photos sont du Net)
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