Sur la route de Neuquèn
22/11/2014
(Zapala, octobre 2014)
Au lieu-dit "Primeros Pinos"
En ce troisième jour, le soleil semble être de la partie, pour le moins au-dessus de Zapala. Je décide donc de me diriger vers le Lac et la ville d'Aluminé, une bonne centaine de kilomètres plus à l'ouest.
Le vent est aussi violent que la veille et les nuages au loin chapeautent la chaîne montagneuse. A mi-chemin, aux abords du lieu-dit "Primeros Pinos" ("les premiers pins", ces araucarias centenaires), les choses se compliquent presque instantanément. Je me retrouve vite sur une route partiellement enneigée, sans aucun équipement (ni d’ailleurs l'habitude), et je n'ai bien sûr pas la moindre idée de ce qui se trouve plus avant.
Dans ma grande sagesse (sic), j'opte pour le repli stratégique, ce qui devient vite une routine en Argentine !
Je rebrousse chemin jusqu'à Zapala, et comme il est hors de question que j'y passe une troisième nuit, je file droit sur Neuquén (cette fois tout à l'est), la capitale de la Province éponyme. Je précise qu'évidemment Neuquèn n'avait jamais fait partie de mon programme initial !
Je traverse en route Cutral Có, la troisième ville de la Province (avec seulement 36 000 h), qui est en train de devenir l'un des centres du nouvel eldorado argentin. En effet, des forages menés depuis les années 2010 ont révélé une immense étendue de réserves d'hydrocarbures non conventionnels (oui, ça veut bien dire "de schiste" !) qui se trouvent dans les sous-sols de la région.
On parle là de milliards de barils qui pourraient rendre à l'Argentine son indépendance énergétique et, il est vrai, un peu moins des conséquences à terme, probablement désastreuses, sur l'environnement...
Est-ce prémonitoire ?, cette exceptionnelle réserve d'hydrocarbures porte le doux nom de "Vaca Muerta" (la vache morte).
Il y a bien quelques communautés Mapuches (descendantes des populations autochtones décimées à la fin du 19e siecle durant la très contestée "Conquête du Désert") qui manifestent leur désapprobation, mais cela n'aura bien sûr aucun effet face aux contingences économico-politiques du pays.
Arrivé à Neuquèn, je galére pour trouver une chambre : il y avait eu un déluge la veille à Buenos Aires et les aéroports de la capitale, en partie sous les eaux, avaient perturbés l'ensemble du trafic national...
Les pollutions ne sont pas exclusivement dues aux forages de schiste : ici aussi (aux abords de Zapala) les sacs plastiques font des ravages...
Le terminal de la ligne Général Roca : fondée dans les années 10, nationalisée dans les années 40 et abandonnée dans les années 90...
L'impressionnante statue du Christ à Cutral-Có ; c'est en fait la seule chose à voir et ça tombe bien, car elle se trouve au bord de la Nationale 22 !
On découvre des puits de pétrole (mais aussi de gaz) par milliers dans la région. Il sont facilement reconnaissables sur Google Earth, comme autant de tristes (mais nécessaires?) constellations...
La "Casa de Gobierno" (1929) de la province de Neuquèn, que j’aperçois depuis la fenêtre de mon hôtel.
Ci-dessous l’incontournable statue du Général San Martin, Avenida Argentina.
Neuquén devient la 10e capitale de Province que je découvre !
Son intérêt historique reste plus que limité (elle n'est fondée qu'en 1904 et devient immédiatement capitale de province, en lieu et place de Chos Malal). Elle ne ressemble donc à aucune des capitales provinciales "classiques" et quatre fois centenaires comme, par exemple, Salta, Jujuy ou Córdoba.
Deux axes structurent la ville. Un nord-sud, le bien nommé Avenida Argentina et l'autre est-ouest qui est "porté" par la ligne de chemin de fer désaffectée.
La Cathédrale Maria Auxiliadora de Almagro (1950)
La "estación" désaféctée de Neuquèn
(Neuquèn, octobre 2014)
1 commentaire
C'est ce qu'on appelle un voyage mouvementé !!
Bises
Isa
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