Las Galerías Pacífico
23/08/2015
(Galerías Pacífico, août 2015)
En 1888, des promoteurs décident de doter Buenos Aires d'un "grand magasin", à l'image de Paris qui a vu naître ce révolutionnaire concept au début des années 1860 avec la création du Bon Marché et du Printemps ; ces derniers inspireront Zola quand il écrira en 1883 son fameux Au Bonheur des Dames.
Les premiers bâtiments sont livrés dès 1894, mais le projet bat de l'aile. On abandonnera vite l'idée d'un "Bon Marché" argentin, et l'espace, qui finira par couvrir toute une "manzana", sera cédé par tranche. On y trouvera, en plus de divers commerces, l'hôtel Esplandor (toujours existant) ainsi que l'Académie et le Musée des Beaux Arts.
L'ensemble se nommera "Galeria Florida", du nom de la rue qui le borde à l'ouest.
En 1908, une grande partie de la galerie, transformée en bureaux, est acheté par le BAP (Ferrocarril Buenos Aires al Pacifico), une entreprise britannique qui construit une ligne de chemin de fer reliant la capitale argentine à Mendoza, en passant par Santa Fé, Córdoba et San Luis.
De Mendoza, les voyageur peuvent, dès 1910, attraper le Transandino et traverser le continent d'est en ouest jusqu'à Valparaiso...
Cette voie, nationalisée en 1946, deviendra le Chemin de fer Général San Martin. (Depuis la privatisation du réseau ferré par Menem en 1992, le "rail" a fini par sombrer et il n'y a pratiquement plus aujourd'hui de train fonctionnant en Argentine...)
Mais revenons à 1946, date à laquelle les galeries, rebaptisée "Pacifico" sont largement remodelées ; l'occasion de faire appel à cinq artistes (quatre Argentins et un Espagnol) afin de réaliser les fresques qui ornent la coupole centrale.
En 1995, le Centro cultural Borges, d'une surface de 10 000m², vient prendre place au dernier étage de l'édifice qui abrite désormais, hormis l'Hôtel Esplandor, une myriade de boutiques plutôt (très) chics...
(Galerías Pacífico, août 2015)
Pour la petite histoire, c'est dans la "manzana" voisine (de l'autre côté de l'Avenida Córdoba) que sera construit en 1914 le Harrod's de Buenos Aires, unique petit frère du fameux grand magasin londonien. Hélas la crise économique de 1998 mènera à la fermeture du lieu qui, malgré un sursaut "culturel" entre 2003 et 2009 (il abritera quelques expositions et événements), garde encore aujourd’hui ses portes closes.
Ci-dessous on aperçoit, à gauche, une partie de la façade du Harrod's, et un peu plus loin les Galerías Pacífico, reconnaissables à leur stores rouge écarlate.
J'ai pris cette dernière photo il y a tout juste trois ans, date à laquelle, tout frais débarqué en Argentine, je logeais un bon mois Avenue Florida...
Photo qui nous ramène, soit dit en passant (et 300 articles plus tard), au premier post de ce blog :)
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