L'Ile de Pâques : petit point "histoire-géo"
18/04/2013
L'Ile de Pâques à la même superficie que celle d'Oléron (ou deux fois celle de Ré, pour ceux qui préfèrent ;)
Perdue au milieu du vaste Océan Pacifique, sa première voisine habitée est l'île de Pitcairn (où vivent environ cinquante Pitcairnais, en partie descendants des fameux "révoltés du Bounty").
Ce caillou le plus proche se trouve tout de même à ... 2000 kilomètres plus à l'ouest !
Ici, pas d'atoll ni de barrières de corail ; les plages de sable fin sont rares ; les côtes sont escarpées, la mer est claire mais la houle parfois redoutable. En bref, Pâques, c'est pas vraiment une île polynésienne comme on en rêve.
Côté températures, avec une moyenne de 21° sur l'année, ont peut dire qu'il y fait bon vivre. Le mois de mai est le plus pluvieux, et j'ai eu droit durant mon séjour (en avril donc) à quelques saucées mémorables !
Côté faune, pas mal de vaches mais surtout des chevaux qui vont en semi-liberté. D'après mon logeur, il y en aurait plus de 4000 sur l'île, soit presque autant que d'habitants ! Il y a aussi quelques oiseaux de mer, mais pas tant que cela, et beaucoup de petits rapaces de type busard.
Devant la recrudescence des chiens, parfois errants, je pense que les autorités ne prennent pas encore le problème au sérieux ; personnellement, et vu que l'un d'entre eux m'a mordu le mollet (hôpital, vaccins, antibiotiques, etc...), je conseillerais quand même de rester vigilant !
La majeure partie des 5000 habitants vivent dans le seul village de l'ïle, Hanga Roa. La population se compose à plus de 60% de Pascuans.
De nombreux ex-îliens ont choisi, eux, de s'établir sur le continent, et c'est à Santiago que l'on retrouve principalement les membres de cette "diaspora" forte de plus de 2000 personnes.
Le village d'Hanga Roa
Trois grands volcans, aujourd'hui éteints, sont à l'origine de l'île. Le plus haut d'entre eux s'élève à peine au dessus de 500 mètres. Le reste de l'ïle est plate ou légérement vallonnée, pauvre en végétaux, et bien souvent seulement recouverte d'une herbe rase virant sur le jaune...
Pour ce qui est de l'Histoire, ca devient vite plus compliqué. Commençons donc par ce dont nous sommes sûr :
Les premiers habitants de l'île furent fort probablement des polynésiens venant d'une ïle lointaine. On parle souvent de celle d'Hiva Hoa, aux Marquises, à 3600 km de là.
Au fur et à mesure des découvertes, les dates les plus souvent avancées de ce premier peuplement se trouve dans une fourchette allant de 800 à 1200 après JC.
- Vers la fin du 17ème, l'Anglais Davis apperçoit l'île, mais n'y met pas les pieds !
- Le dimanche de Pâques 1722, c'est le Néerlandais Roggeveen qui va la "découvrir", c'est à dire être le premier (européen) à y débarquer !
- James Cook passera par là en 1774, puis le Français la Pérouse en 1786.
Personne à ce moment ne se dispute véritablement ce confetti perdu au milieu de l'océan.
- Entre 1859 et 1863, des flottes en provenance du Pérou viendront y faire emplette d'esclaves.
Certains virus et autres bactéries trouvent la région fort accueillante et la population d'origine commence, elle, à dangereusement décliner.
- En 1864, une poignée de français s'installe sur l'île. Manquant de main d'oeuvre, ils vont la faire venir depuis d'autres îles polynésiennes. La plus grande pourvoyeuse de bras sera Rapa, qui se trouve à quelque 3500 km de là.
Ces nouveaux arrivants rebaptiseront leur nouvelle île "Rapa Nui" (la grande Rapa) en souvenir...
De cette époque on parle du peuple Rapanui qui habite Rapa-Nui et a pour langue le rapanui
- En 1888, l'île est annexée par les chiliens.
A la fin de 19ème, on estime que seul une centaine d'îliens pouvaient se prévaloir d'être Pascuans d'origine (ce qui inclut donc la première et la seconde vague de peuplement).
Jusqu'en 1953, ils seront "parqués" par les Chiliens, sans presque aucun droit, dans le village d'Hango Roa. Pendant 65 ans, le reste de l'île, cédé à des compagnies privées, sera le royaume des moutons. Il n'y en a aujourd'hui plus un seul...
Ce n'est enfin qu'en 1966 que les Pascuans recouvreront enfin une totale liberté, recevront la nationalité chilienne, et commenceront petit à petit à redécouvrir leurs "véritables" origines polynésiennes.
C'est il y a moins de cinquante ans...
(Ile de Pâques, avril 2013)
(Ile de Pâques, avril 2013)
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