La Reserva Ecológica
16/10/2012
Vue sur les gratte-ciel de Puerto Madero depuis la Réserve...
(Buenos Aires, sep-oct 2012)
La Réserve compte 353 hectares, soit environ un tiers de la superficie du Bois de Vincennes
Comme je vous l'expliquais dans le post précédent, seule la Reserva Ecológica Costanera Sur est à même d'offrir une sympathique promenade loin des bruits de la ville.
L'existence de cet espace vert tient presque du miracle : il n'y eu pendant des siècles à cet endroit que de petits bancs de terres émergées quand en en 1972 l'idée d'une ville satellite de Buenos Aires vit le jour. Les promoteurs commencèrent alors à déverser dans les lagunes divers décombres de démolition.
Le rêve de cette ville nouvelle tomba bien vite à l'eau (si j'ose dire), mais on garda l'habitude de jeter à cet endroit tous les gravats de la capitale, surtout ceux résultant dans les années 70 et 80 de la construction des autoroutes .
Ces terres gagnées sur le Rio se retrouvérent lentement à l'abandon et la nature reprit ses droits ; année après année, l'estuaire y déversa ses riches alluvions alors que les oiseaux, dans le même temps, prirent l'habitude de s'y arrêter...
A la fin des années 80, sous l'impulsion de nombreuses associations proches de la nature, le gouvernement entérina la création officielle de la Réserve. L'obectif était plus de proposer à tous une pédagogie environnementale plutôt que de maintenir un processus entièrement naturel : la proximité de la ville, qui attire par exemple chats et chiens errants, nécessitait que l'homme puisse "contrôler" ce fragile écosystème.
Un des ferrys de la compagnie Buquebus qui relient Buenos Aires à quatre villes uruguayennes (on peut distinguer les côtes par beau temps !).
La plus proche, Colonia, se trouve à une quarantaine de kilomètres de là...
On est fort étonné, la première fois, par la couleur marron de l'eau. Elle confirme que nous sommes bien là en présence d'un estuaire, celui du Rio de la Plata, sans doute le plus grand du monde avec ses 36000km² (soit 50 fois celui de la Gironde !), mais d'une profondeur moyenne de seulement 10 mètres.
Il est alimenté par les eaux riches en limon du Rio Paraná (troisième réseau hydrographique de la planète après ceux de l'Amazone et du Mississippi), ainsi que du Rio Uruguay.
Ici et là, des vestige de matériaux issus des démolitions passées...
Cette jetée, située au nord de la Réserve, n'est malheureusement accessible qu'aux seuls membres du club de pêche à qui elle appartient !
La cortadera ou herbe de la pampa, reconnaissable à son plumeau blanc et soyeux, est emblématique de la flore locale.
Le plan de la Réserve, avec ses trois lagunes (plus ou moins en eau suivant la saison) et les rares chemins autorisés au public...
Mieux vaut avoir un bon zoom pour photographier la faune ! J'ai eu la ici chance de pouvoir m'approcher d'assez près.
Aujourd'hui, la réserve est un avant tout un paradis pour les oiseaux, migrateurs ou non, avec une moyenne de 250 espèces observés sur l'année. On y trouve aussi 23 espèces de reptiles, 10 de mammifères, 9 d'amphibiens, 50 de papillons, etc...
L'espèce Homo est elle aussi bien représentée : promeneurs, cyclistes, joggeurs, photographes viennent s'aérer la tête tout au long de la semaine mais surtout lors des WE ensoleillés. Si la plupart profitent des bancs publics, certain amène leur chaise pliante et leur en-cas. Il faut dire que c'est l'un des rares endroits de la ville ou l'on peut profiter d'une vue sur le Rio.
La flore enfin n'est pas en reste, avec 245 espèces représentées, regroupées en 55 familles différentes !
Afin de respecter l'équilibre du site, aucun véhicule à moteur n'est admis et on a limité jusqu'à la vitesse des vélos ! De plus, les visiteurs sont invités à ne pas quitter les rares chemins qui traversent la réserve.
A l'ouest de la Réserve (mais en dehors de celle-ci) une large et sympathique promenade accueille sur près de trois kilomètres de très nombreux stands spécialisés dans les grillades en tout genre.
Une restauration et une ambiance populaire qui sont fort appréciables après deux ou trois heures de marche sous le soleil !
(Buenos Aires, sep-oct 2012)
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