Un férié un peu olé-olé
31/10/2015
Quelque part dans la Qubrada de las Conchas, octobre 2013
La plupart des argentins doivent se contenter de seulement 14 jours de congés payés par an ; tout au moins durant les 5 premières années d'un contrat de travail. Ce quota évolue ensuite, jusqu'à 35 jours, mais dans le cas où vous restiez au même poste plus de 20 ans !!!
Cela paraît évidemment un peu obsolète et contre-productif à une époque ou la recherche d'emplois est particulièrement difficile et que l'on attend de tous une certaine "mobilité" !
Pour calmer les troupes, le gouvernement est donc particulièrement généreux en jours féries ; on en compte 17 pour 2015 dont 15 en semaine (certains jours on en effet la particularité d'être "mouvants", ce qui permet de les "arrimer" à un WE afin d'offrir des ponts de 3 ou 4 jours) ; ce qui permet d'aller visiter la famille voire, pour ceux qui en ont les moyens, d'en profiter pour découvrir le pays ou de voyager à l'étranger.
C'est ainsi que le lundi 23 novembre 2015 avait été choisi pour être le férié du "Jour de la Souveraineté Nationale". Un choix plutôt étrange puisque l'éventuelle second tour de l'élection présidentielle devait tomber le même week-end, soit le 22 novembre.
Mais voilà, depuis 1994 (et un changement de constitution), l'Argentine n'avait jamais à passer par un deuxième tour, le système electoral permettant en effet au candidat arrivé en tête d'être élu dès le premier tour s-il obtient au moins 40% des voix, avec une avance de 10% sur le candidat arrivé second.
Cela fait donc un an que de nombreux argentins se préparaient à ce long week-end, avec parfois réservations de billet d'avion, voiture, hôtel et tout le tralala.
Et patatras, pour la première fois depuis 20 ans, et contre toute attente, le candidat "kirchnériste" arrivé en tête le 22 octobre dernier n'a fait que 36,86% et le second, Mauricio Macri, 34,33%.
Il y aura donc un second tour le 22 novembre prochain et le gouvernement a signé hier en urgence un décret afin de déplacer le férié du 23 novembre au vendredi 27 novembre, soit le WE suivant....
Si cela n'a fait étrangement aucune vague dans la presse, il aurait été intéressant de savoir si Cristina Kirchner a pêché par orgueil (sûre que son poulain arriverait en tête) ou plutôt par calcul, en "déstabilisant" l'organisation du second tour.
En effet le vote étant obligatoire en Argentine, il va être compliqué pour certains de choisir entre annuler d'éventuelles vacances ou bien de rester chez soi pour aller voter ; et bien évidemment les plus défavorisés, les plus pauvres, ceux qui ne voyagent pas, ceux-là votent majoritairement pour le parti de Cristina...
Rendez vous le 22 !
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