Orongo et le culte de l'Homme-oiseau
02/05/2013
(Ile de Pâques, avril 2013)
Au fond, invisible depuis la côte, le cratère du volcan Rano Kau
On trouve dans la grotte d'Ana Kai Tangata, ouverte à tous les vents, de nombreuses peintures rupestres (ci dessous des oiseaux, probablement des manutaras).
C'est un peu une visite "obligée" avant d'attaquer les pentes du volcan...
(Photo du Web, of course !)
Le cratère du Rano Kau est impressionnant : un cercle presque parfait de près d'1,5km de diamètre avec des parois de 200 à 300 mètres de haut. Le fond, tapissé de petites îles, laisse apparaître l'eau douce qui reflète le bleu du ciel...
Une petite vidéo (un peu naze) avec le bruit du vent en sus !
Un pétroglyphe sur les bord du volcan ; non, ce n'est pas un lapin mais bien un homme-oiseau dont on devine (en haut) le bec caractéristique...
Du haut des falaises vertigineuses, on découvre les motu de Kau Kau (celui en forme d'aiguille), d'Iti et de Nui. C'est le Motu Nui (le grand motu) que devaient atteindre les guerriers en lice pour le titre d'homme-oiseau...
L’île de Pâques semble vraiment vouloir rester l'ïle de tous les mystères, et c'est sans doute la raison de son charme : en préparant ce petit post sur Orongo et les cérémonies de désignation de "l'homme-oiseau", j'ai de nouveau pataugé entre des dizaines d'explications à priori sérieuses et qui se recoupent, malheureusement mâtinées de détails moins probants distillés à longueur de blog et de site "ésotériques".
Ceci est d'autant plus surprenant sachant que ces rituels ont perduré jusqu'au 19ème siècle et qu'ils ont eu de nombreux témoins extérieurs...
Je m'en tiendrai donc comme d'habitude au strict minimum, le lecteur curieux étant libre d'aller démêler sur la toile les récits des légendes
Quelque part entre le 16ème et le 17ème siècle, la fabrication et l'érection des moaï cessent, semble t-il d'une façon assez nette. Les raisons invoquées sont généralement celles de guerres tribales incessantes et de pénurie croissante des rares moyens de subsistance, nourriture et bois entre autre.
Si les raisons sont encore indéterminées, la chronologie est, elle, plus que probable. De nouvelles pratiques cultuelles vont alors se développer jusqu'au milieu du 19ème. L'une d'entre elle est celle de l'homme-oiseau.
Elle consistait pour chaque clan (ou tribu) de l’île de choisir son plus valeureux guerrier pour participer à une épreuve qui, avec le recul, aurait fait sensation dans une célèbre émission de télé-réalité. Il s'agissait pour ces champions de dévaler les pentes du volcan Rano Kau, (plonger?), rejoindre Motu Nui (un petit îlot à moins de 2km des côtes) à l'aide d'un flotteur en roseaux, attendre patiemment qu'un oiseau migrateur (le manutara) y ponde un oeuf, trouver cet œuf, crier sa trouvaille au monde entier, puis ramener intact l'objet tant convoité jusqu'au village ; donc retraverser le petit détroit jusqu'à la côte et escalader de nouveau la falaise avec cet œuf maintenu sur le front à l'aide d'une bandelette.
Le gagnant apportait alors, semble t-il, le pouvoir à son chef et à son clan jusqu'au printemps suivant où tout se rejouait.
Le village d'Orongo était le centre "religieux" de cette cérémonie, d'où les Pascuans pouvaient suivre l'épreuve. On retrouve sur le site des dizaines de maisons (restaurées) et d'encore plus nombreux pétroglyphes (vous n'en verrez malheureusement aucun sur ce blog, car la partie du village qui les abrite était fermée au public en ce mois d'avril 2013).
Il est enfin intéressant de noter qu'un seul moaï (contemporain ou antérieur?) se trouvait à Orongo. Il était en quelque sorte le lien entre les deux "religions". Contrairement à ses nombreux frères de l'île, il semblerait de nature "féminine", a le dos couvert de pétroglyphes relatif au culte de l'homme-oiseaux (probablement ajoutés ultérieurement, et plus inhabituel encore, se trouvait caché dans l'une des maison basse du village. C'est la fameuse "Briseuse de larmes" récupéré par les Anglais en 1868 et qui trône depuis dans une salle du British Museum...
La "Briseuse de larmes" du British Museum (photo du web)
Maisons de forme elliptique, typiques de Rapa Nui ; elles sont si basses qu'on y tient pas debout.
(Orongo et le volcan Rano Kau, avril 2013)
Surplombant la brèche du volcan, on trouve la partie du village (au bout du chemin sur la photo ci-dessous) la plus sacrée : les rochers y sont gravés d'innombrables pétroglyphes que je n'ai pas eu la chance d'admirer, cette partie du site étant en ce moment fermée au public...
(Orongo et le volcan Rano Kau, avril 2013)
1 commentaire
superbe comme toujours - de l'ile de Paques on parle toujurs des Moai mais jamais des autres sites que tu as visites ............ Bonne journee!
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